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vendredi, 29 octobre 2010

Des fruits...

La saison des confitures se termine... J'ai rangé la bassine  et les pots se perchent au sommet d'une armoire, vagues souvenirs des fruits qu'ils ont été. Au printemps la confiture elle-même sera souvenir et les pots seront vides.

Le week-end dernier, au musée des Augustins à Toulouse, j'ai découvert une peintre dont j'ignorais tout : Louise Moillon. Sa peinture est presque exclusivement consacrée aux fruits : grand avantage sur la confiturière ! Ses fruits sont conservés pour l'éternité.

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jeudi, 28 octobre 2010

RAMON

Voilà un livre qui m'a tenu compagnie pendant au moins deux mois.

"Ramon", de Dominique Fernandez... C'est un gros livre pour lequel il faut prendre son temps mais qui m'a passionnée.

Dominique Fernandez part à "la recherche" de son père, Ramon Fernandez, grand écrivain "oublié" pour avoir été collaborationniste.

Pour son fils, Ramon est d'abord une énigme : comment peut-on avoir été communiste en 1930 et collaborationniste en 1940 ?

C'est ensuite un inconnu. Bien que Dominique Fernandez, âgé de quinze  ans au moment de la mort de son père en 1944, en ait conduit le deuil, il n'avait pu le connaître vraiment en raison de l'interdit que faisait peser sur lui sa mère qui avait divorcé. Car la mère de l'auteur était Résistante.

C'est enfin l'objet d'un amour interdit. "J'aimais mon père, j'en étais amoureux, mais c'était un amour interdit, qu'il me fallait refouler, nier, piétiner dans mon coeur..."

C'est donc une quête dans laquelle s'engage l'écrivain, aiguillonné par la question du "pourquoi ". Mais il ne percera pas complètement le mystère de l' homme, son père. Même si, pandant 800 pages, il analyse minutieusement tous les écrits de Ramon, ainsi que tout ce qui a été écrit sur lui, son père garde son secret.

Ce ne sont pourtant pas les pistes qui manquent !

Ramon Fernandez avait une personnalité flamboyante mais instable et fragile. D'origine mexicaine, orphelin très jeune,  affligé d'une mère castratrice, d'une sensibilité extrême, il semble avoir été en recherche continuelle d'un impossible équilibre... Stabilité qu'il aurait pu trouver avec Liliane Chomette, normalienne mais trop différente de lui. "Elle se dévouait, en quelque sorte, en épousant, à contrecoeur et sans nourrir la moindre illusion, quelqu'un qui n'était pas fait pour elle, elle le savait, et pour qui elle n'était pas faite, elle le savait aussi."

Grand désarroi  de l'écrivain dans cette débâcle sentimentale dont Dominique Fernandez pense que c'est une des clés pour comprendre son père...

Et les idées ?

C'est là qu'on découvre (si ce n'est déjà fait !) que nos idées, convictions, prises de position sont en fait bien davantage d'origine affective que rationnelle même si nous utilisons la raison pour les justifier. Notre histoire, nos joies où notre pathos décident pour nous ce que nous devons penser.

Voilà un brillant écrivain, extrêmement cultivé, de gauche qui se retrouve à écrire dans des journaux collaborationnistes et des torchons intellectuels. À la décharge de Ramon Fernandez, il faut savoir qu'il n'a jamais collaboré sous une forme politique active, ni été antisémite. Mais il a adhéré au PPF, le parti de Doriot, lui-même passé du communisme à la collaboration active...

Du point de vue politique, l'entre-deux guerres a été une période compliquée : extrême-gauche comme extrême-droite se rejoignaient pour condamner une démocratie corrompue et décadente. Les deux camps se retrouvaient dans l'anti-parlementarisme. Par ailleurs, nombreux à gauche commençaient déjà à douter du paradis soviétique décrit par les communistes. Gide a été l'un des premiers (et longtemps le seul !) à dénoncer la dictature soviétique au retour d'un voyage en Russie.

Dominique Fernandez ne comprend pas pour autant la dérive de ce père dans lequel il admire un grand écrivain qui s'est laissé abuser par une idéologie populiste et grossière.

Sa recherche est  profondément touchante car l'émotion affleure  quand il évoque la très grande souffrance de celui qui s'est perdu, égaré dans une vie qu'il ne supportait plus.

Indépendamment de l' histoire familiale exceptionnelle, cette biographie est intéressante par la page d'Histoire littéraire et d'Histoire des idées qu'elle nous offre. Ramon Fernandez a connu tous les grands écrivains, critiques littéraires, philosophes de cette première moitié de XXème siècle. Critique litéraire lui-même dans plusieurs revues, il a toujours su faire abstraction de ses idées pour saluer le talent d'adversaires politiques tant  primait pour lui la Littérature.

Il a fait connaître Proust, écrit des essais reconnus aujourd'hui encore sur Gide, Molière Balzac.

Lucide et désespéré il aura une mort aux allures de suicide : devenu gravement alcoolique, la boisson fut l' arme avec laquelle il mit fin à ses jours, quelques mois avant la Libération.

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vendredi, 22 octobre 2010

Les jeunes, les flics et les taupes.

C'était comme prévu la soirée des taupes.

Un peu avant 17 heures je me mets en route pour les Xanthines : les Bus ne vont toujours pas à Bellecour, la place est bouclée par les flics. Une course rapide, rue Edouard Herriot qui a été épargnée par les casseurs de cette semaine car, me dit une commerçante, les CRS l'avaient investie depuis mardi. Je continue de l'autre côté de la place. Au début de la rue Victor Hugo, autre rangée de CRS. Ils filtrent  le passage et l'accès à la rue. Jeune et bronzé, on ne passe pas...

J'avise un groupe de jeunes...

-On filtre semble-t-il ?

-Vous madame vous passerez, vous êtes vieille. (sic)

En effet, très aimable le CRS. La rue Victor Hugo, théâtre des violences de mardi dernier a retrouvé un aspect normal. Les vitrines sont réparées.

Quand je pense qu'aux Xanthines il nous a fallu deux ans pour obtenir des assurances la remise en état de notre vitrine. Soupir. J'arrive à la station Ampère, nouveau cordon de CRS mais là, on ne passe plus. Même pas les vieux. J'insiste.

Un CRS :

-madame vous contounez par l'autre rue.

- et pourquoi donc monsieur ?

-parce qu'il y a un groupe de jeunes prêts à en découdre...

-je n'ai pas peur des jeunes, monsieur.

- ça ne fait rien. Faites le tour...

Je contourne... Un groupe de jeunes, immobiles et silencieux sont enfermés dans un carré de CRS.

J'ouvre la porte des Xanthines ... Les Taupes me suivent, installent leur matériel de projection. Sirènes de police et grondement d'hélicoptère inquiètent : pourrons-nous entendre la conférence ? Une voiture de police se gare  devant le commissariat d'en face, sirène hurlante... et la sirène continue d'hurler pendant la manoeuvre de créneau. Les flics descendent, encadrant un jeune homme menotté. Drôle d'ambiance. Les amis des taupes arrivent nombreux et détendus.

La "taupe qui cause" commence son exposé. On entend toujours les sirènes de police ... Le conférencier s'interrompt quand elles couvrent le son de sa voix et reprend. C'est surréaliste... D'un côté on se promène dans les galeries romaines, les galeries drainantes ou militaires à la lumière des très belles photos qui sont projetées et de l'autre ce fond sonore de sirènes de police.

Puis le calme... les discussions amicales se prolongent aux Xanthines. La fin des émeutes ?

jeudi, 21 octobre 2010

Vous avez dit réformes ?

Par un vote du 3 septembre 2010, les députés ont rejeté à la
quasi-unanimité l'amendement n°249 Rect. proposant d'aligner leur
régime spécifique de retraite (dont bénéficient également les membres du
gouvernement) sur le régime général des salariés.

Alors qu'ils n'ont de cesse d'expliquer l'importance de réformer
rapidement un régime de retraite en déficit, les parlementaires refusent
donc d'être soumis au régime de retraite de la majorité des
Français.

http://www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277...

Les taupes aux Xanthines

 

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On les attendait depuis longtemps !

Enfin les taupes arrivent aux Xanthines.

La taupe qui cause et la taupe qui guette

seront là

vendredi 22 octobre à 18 heures

pour une conférence sur les souterrains de Lyon

et le vernissage d'une magnifique exposition de photos

sous terre.

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Venez vous perdre avec nous dans les profondeurs du sous-sol lyonnais

Et puis depuis les manifs

on est tranquille aux Xanthines

les flics sont occupés ailleurs.

 

mercredi, 20 octobre 2010

Chine, le retour...

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Il y a deux ans, à sa parution, j'avais présenté le livre consacré à une amie franco-chinoise qui avait vécu la page dramatique de la Révolution maoïste provoquant son retour en France. "Tu serais morte si tu étais restée" lui avaient dit ses amis à l'occasion de son dernier voyage.

 

Premier professeur de chinois à l'Université de Lyon, Danièle - Née poussière étant son prénom chinois- a consacré sa vie à son travail et à ses parents. Chrétienne très croyante elle était également très investie dans sa paroisse de Villeurbanne. À sa retraite elle avait beaucoup travaillé pour le fonds chinois de la bibliothèque municipale de Lyon qui est, je le rappelle, un des plus importants du monde.

Mais depuis 1995, année de la mort de sa mère, elle avait du mal, malgré ses nombreux amis et  activités passionnantes, à trouver la vraie paix intérieure.

Elle avait toujours le sentiment d'avoir trahi la Chine en l'abandonnant. Elle se sentait une chinoise et déracinée.

Il y a quelques jours, un message m'a appris qu'elle était partie dans le Fujian où elle a encore des amis. Au moins pour l'hiver, car cette région bénéficie d'un climat très agréable.

Peut-être pour le restant de ses jours : qui sait...

L'écriture de sa biographie l'aura certainement aidée à prendre cette décision : une boucle est bouclée comme on dit familièrement.

À 83 ans, Danièle, née poussière, amorce un retour vers les lieux de sa naissance. Un retour dont ses parents auraient rêvé...

Le Fujian est une région que j'ai toujours désiré visiter...Célèbre pour sa douceur de vivre... Si Danièle s'y installe, ce sera peut-être l'occasion...

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vendredi, 15 octobre 2010

Un aquarelliste lyonnais...

(Actuellement je suis plus ou moins en panne d'informatique, l'alimentation de notre boîte ADSL faisant quelques caprices...)

Ma nouvelle bannière, mise en oeuvre par Doume, est composée de ponts lyonnais, peints par un artiste dont j'ai fait la connaissance récemment, devant rédiger un article à son sujet.

 Claudius Pralus, est un charmant vieux monsieur,  aquarelliste très connu à Lyon où il est né, à La Guillotière. Un vrai gone.

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Il peint depuis soixante ans. Pour le plaisir bien sûr car pour le métier, il faut aller chercher du côté des TPE, entreprise dans laquelle il a fait carrière. Pourtant même du point de vue professionnel,  il dit avoir toujours dessiné, dans le travail, comme pour le plaisir.

« Pour ma génération, reconnaît-il, il n’était pas question d’envisager des études aux Beaux-Arts, c’était mal vu. »

Passionné de montagne et habitué de Champagny en Vanoise où il passe ses vacances depuis plusieurs décennies, il a animé dans ce village un groupe de peintres auxquels il donnait des cours. « J’aurais aimé enseigner » avoue-t-il. Il a d’ailleurs terminé sa carrière dans la formation, Au Bureau des temps élémentaires, BTE.

(Le Bureau des temps élémentaires (BTE) est une association interprofessionnelle pour l'étude du travail. Elle a pris son origine en 1938 au sein du CNOF (Comité national de l'organisation française). Elle s'en détache en 1942 pour devenir une association loi 1901. Le sujet principal de cette association est l'étude du travail, et en particulier les temps, les méthodes et l'ordonnancement.)

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 Puis il est devenu secrétaire de la Société des aquarellistes lyonnais, pendant dix ans.

Pourquoi cette prédilection pour l’aquarelle ? L’aquarelle ? on va plus vite, on a moins besoin de matériel, on se déplace facilement. Il aime pourtant la peinture à l’huile.

cristal Pralus.jpgMais l’aquarelle, c’est la lumière et … l’eau, thème de prédilection de l’artiste. Son travail actuel porte sur les cristaux de neige et de glace que le peintre traque avec ses pinceaux, rêvant qu’ils se livrent complètement à lui.

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« La neige, les cristaux de glace m'obsèdent. C'est l'image de la transfiguration éphémère et éternelle. En l'occurrence, je suis un peu pêcheur de lune! Mais je poursuis. »

 

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Son site mérite une visite

belle promenade dans Lyon

avec le regard d'un artiste.