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dimanche, 31 mars 2013

Dernier jour de mars

Il me revient en mémoire ce délicieux poème d'Alfred de Musset, appris à l'école primaire...

 

A la mi-carême

Le carnaval s'en va, les roses vont éclore ; 
Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon. 
Cependant du plaisir la frileuse saison 
Sous ses grelots légers rit et voltige encore, 
Tandis que, soulevant les voiles de l'aurore, 
Le Printemps inquiet paraît à l'horizon.

II

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ; 
Bien que le laboureur le craigne justement, 
L'univers y renaît ; il est vrai que le vent, 
La pluie et le soleil s'y disputent l'empire. 
Qu'y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ; 
C'est sa première larme et son premier sourire.

III

C'est dans le mois de mars que tente de s'ouvrir 
L'anémone sauvage aux corolles tremblantes. 
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ; 
Et du fond des boudoirs les belles indolentes, 
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes, 
Sous les vieux marronniers commencent à venir.

 

 

Sexy lamb (suite)

"Le langage primitif chrétien est apparu en rupture avec les messages dominants d'agression, d'oppression. Il réinterprétait de fond en comble les idéaux de pureté et de sainteté du judaïsme cultuel et politique du temple de Jérusalem. Ce langage a très vite parlé plusieurs langues. Il brisait une certaine fatalité religieuse et politique dans une toute petite province d'un empire immense, autoritaire et orgueilleux, mais à la fois tolérant et largement ouvert aux idées, aux influences, aux mélanges. Le christianisme, dans ce monde, témoignait d'une volonté, sinon changer le monde, au moins de ne plus se soucier des pesanteurs du monde. (...) Le christianisme voulait dire qu'en un temps où chaque jour créait son propre nihilisme, il fallait détourner les choses, inventer ailleurs un sens, une voie possible. Difficile à imaginer aujourd'hui tant le christianisme est trop souvent assimilé à une petite officine de défense des valeurs quelles qu'elles soient : la famille, la vertu, la fidélité, la bonté, l'humanisme..."

Frédéric boyer

Sexy lamb

 

t_christ-resurrection-by-rembrandt.jpg

Rembrandt


samedi, 30 mars 2013

Sexy lamb (suite)

Je me rends compte qu'il est difficile de choisir des extraits courts -pour qu'ils aient quelque chance d'être lus- d'un livre aussi percutant que "Sexy lamb". Je m'en tiendrai donc à ce qui concerne les fondements du Christianisme.

"Le christianisme est une performance initiée par un jeune rabbi pauvre, et pour une part en rupture, issu probablement des milieux sectaires et apocalyptiques du judaïsme de son époque, et que les récits faits de sa vie et de son enseignement (évangiles) décrivent un étonnant preacher itinérant sur ce tout petit territoire de l'Empire romain. Visionnaire et exorciste, guérisseur, accompagné de suiveurs, femmes et hommes. Sa fin lamentable aura été pour ses adeptes prophétisée par la Tradition. Venue combler une attente exacerbée depuis plus de mille ans. C'est une histoire écrite à plusieurs voix, composée sur plusieurs années. Contrairement à ce que l'on pense parfois, le christianisme n'est donc pas un récit unique fondé sur des faits plus ou moins vérifiables. Le christianisme est né d'une performance narrative, certes inspirée de modèles anciens et traditionnels, d'un répertoire de formes autant puisées autant à la tradition des Écritures juives qu'à la grande pratique discursive hellénistique. Ces narrations ont créé un genre hybride que l'on finira par nommer des évangiles."

vendredi, 29 mars 2013

Sexy lamb (suite)


Comme Claude Pujade-Renaud dans son dernier roman "Dans l'ombre de la lumière" consacré à la concubine de Saint-Augustin, Frédéric Boyer nous rappelle que la chute de Rome (410), provoquée par les "Barbares", est un événement de  l'ère chrétienne. Alaric, le chef des Goths était déjà chrétien et pour les "païens" c'est  une civilisation, une culture, une conception de l'existence qui se sont effondrées dont ils ont pu penser que  les chrétiens en étaient responsables.

"Sous le règne de théodose, le paganisme s'est effondré, presque dissous. La plupart des temples du monde romain ont été détruits, soixante ans à peine après la conversion de Constantin. (...) On veut extirper les rites anciens, les vieilles croyances des coeurs et des esprits. Se priver sans regrets comme on quitte un vieux vêtement déchiré ou quelques mots dont nous étions imprégnés. (...) On assiste dans l'Empire à des scènes de violence collective contre les lieux de culte païen et contre les personnes.Une des histoires les plus émouvantes et célèbres est celle du lynchage d'une mathématicienne et philosophe d'Alexandrie, Hypatite, fille très douée du responsable de la célèbre bibliothèque qui, dans ces années-là, fut lapidée par des moines chrétiens.

(...) 

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J'ai relu Augustin et Jérôme. Contemporains de cette catastrophe ils vivaient déjà loin de Rome. (...) Qu'est-ce que le christianisme alors ? Pour eux tous à l'époque, le christianisme était une libération de l'ancien monde croupissant à la fois généreux et incestueux comme un père. C'était le combat contre la superstition, les religions à mystères, les gnoses, les rites dégénérés.(...) Le christianisme dans son étonnante diversité et pluralité, s'est immédiatement attaché dans l'Empire la dévotion des femmes, des étrangers, des barbares et des esclaves. "


jeudi, 28 mars 2013

La semaine sainte avec Frédéric Boyer

aut-boyer.jpgFrédéric Boyer est un écrivain pour lequel j'ai la plus grande admiration. Une écriture sublime associée à une culture d'une érudition impressionnante.

C'est un traducteur de textes anciens : je l'ai découvert grâce à sa traduction des "Confessions de Saint-Augustin", "Les Aveux". C'est un traducteur littéraire et on lui doit une très belle version du Roi Richard II de Shakespeare. 

Mais c'est aussi un superbe écrivain d'essais, de romans et de poèmes dont un recueil magnifique consacré aux Vaches, qui m'a beaucoup touchée en tant que fille d'un vétérinaire rural.

Enfin c'est un chrétien qui revisite le christianisme avec des perspectives vertigineuses.

Raison pour laquelle  je le présente jusqu'à Pâques.

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Des extraits d'un essai : "Sexy lamb". Le titre est emprunté à un vers d'un  poète américain, associé à la beat generation,  Allen Ginsberg

"The revolution of the sexy lamb." Voilà pour un penseur chrétien des fonds baptismaux inédits. 

Un livre aux croisées de la littérature, de 

la théologie et de l'Histoire.

 

livre-sexy-lamb.jpg

"Je fais une hypothèse. Il est possible que ce que nous appelons le christianisme ne soit d'abord qu'une formidable performance narrative. performance littéraire à partir de multiples greffes. Et créatrice de métamorphoses et de transformations atteignants les corps individuels et collectifs. Je devrais alors emprunter aux ressources du poème, de l'histoire, de la fiction, pour tenter de raconter le christianisme comme événement littéraire."

 

 

mardi, 26 mars 2013

Elle me manquera

J'ai appris récemment le décès de Maryse Vaillant, une grande dame de la petite enfance. Éducatrice puis psychologue clinicienne, c'était une résiliente selon la terminologie actuelle. Elle avait surmonté les souffrances terribles de son enfance qu'elle raconte dans son livre : "Il m'a tuée".

Atteinte d'un cancer elle a écrit "une année avec mon cancer" et son dernier livre posthume  doit paraître en mai : "Je voudrais mourir au printemps", grâce qui ne lui pas été accordée.

Maryse Vaillant n'était pas seulement une psychologue compétente, elle avait des qualités plus rares comme une immense générosité et une très belle humanité.

marysevaillant2.jpg

vendredi, 22 mars 2013

Rebelle ?

Les amis blogueurs de ma génération le savent : le 22 mars est la véritable date fondatrice du mouvement de mai 68. Appelé mouvement du 22 mars, lancé par Daniel Cohn-Bendit à Nanterre.  

Pour moi la date sera lourde d'une autre signification : ce matin du 22 mars 2013, à 0 heure 40, est née ma seconde petite-fille : Clémentine.

Née à Saint-Cloud comme Clémentine Autain et un 22 mars : ça promet ! 

Bienvenue à une rebelle.