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mardi, 20 octobre 2009

Pour en finir avec Berlin

Je n'ai pas osé écrire : pour en finir avec Anne Wiazensky. C'est vrai que j'ai terminé son roman car j'ai la faiblesse de penser que, s'il y a des livres sans intérêt, il n'y a pas de lecture stupide.

En fait ce roman m'a prise au piège de souvenirs qui se sont réveillés sans que je m'y attende. Il raconte  l'histoire de la mère de l'auteure, née Mauriac qui, désireuse de s'émanciper de la tutelle bourgeoise, se lance dans l'aventure de la Libération et devient ambulancière. Or, les femmes qui conduisaient des voitures à cette époque étaient toutes issues du même milieu.

Celui de la grande bourgeoisie parisienne qui constituait les bataillons des bénévoles de la Croix-Rouge. Il se trouve, et c'est là qu'interviennent les souvenirs, que ma mère a travaillé à la Croix-rouge pendant la guerre. Elle, était salariée. Elle aurait dû se présenter au concours de l'École Normale en septembre 1939 pour devenir institutrice mais le concours a été supprimé pour cause de guerre. La voilà dans la nécessité de gagner sa vie et c'est ainsi qu'elle devint salariée à la Croix-Rouge, apprenant sur le tas sténo et dactylo. Dans mon enfance,  elle évoquait cette époque et particulièrement ces dames de la Croix-Rouge, toutes bien nées. Ma pauvre mère, qui était le contraire d'une révolutionnaire, en parlait avec émotion et admiration ! Pensez, ces dames lui parlaient gentiment et avec simplicité. Tout cela m'est revenu mais pour déplorer son respect excessif de la condescendance.

C'est exactement ce que j'ai retrouvé dans le roman d'Anne Wiazensky et c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles je l'ai détesté.

Échantillon. Il s'agit d'une ambulancière.

" Mitsou, étendue sur son lit de camp, attend le sommeil en se forçant à bailler. Elle porte un élégant pyjama de soie et s'est enduit le visage d'une épaisse crème qui sent le concombre. Malgré les quatre jours de voyage entre Paris et Berlin, l'inconfort du lieu, l'absence de salle de bains, la promiscuité avec les cinq autres femmes, sa beauté demeure intacte, comme jamais préservée."

Voilà toute la tonalité du roman dans ces quelques lignes. Et le contenu aussi.

Berlin est en ruines, les Berlinois se terrent dans les caves et affrontent la maladie, la peur, la faim, le froid. Et le roman nous parle des danses et des rencontres, d'une histoire d'amour avec des événements aussi tragiques que la crainte d'un refus que Mauriac ferait à l'amoureux de sa fille ou le choix du lieu du mariage : Berlin ou Paris ?

Claire Mauriac s'est finalement mariée à Paris une semaine après mes parents. À Paris également, mais ce ne fut pas un événement mondain. Et je suis née un mois avant Anne Wiazensky.

La petite dactylo de Saint-Denis, ma mère, a-t-elle croisé l'ambulancière toujours bien coiffée et manucurée ? Il faudra que je lui demande.

Passée à côté du sujet Anne Wiazensky. Pourtant un bien beau sujet.

L'amie qui m'a prêté ce livre, m'en a conseillé un autre :

une femme à berlin.jpgle journal d'une anonyme.

nul doute que celui de la petite-fille de Mauriac ne supportera pas la comparaison.

samedi, 17 octobre 2009

Retrouverai-je la piste mongole ?

Mes lectures sont actuellement assez brouillonnes, question de circonstances sans doutes... Récemment une amie m'a prêté, parmi les nouveautés,

"Mon Enfant de Berlin" de Anne Wiazemsky en me précisant : "Je ne te dis rien donne-moi ton avis". J'ai parcouru 50 pages de cette auteure que je ne connaissais que de nom. Complètement niais. Et ce n'est pas dans mes habitudes de parler de livres qui ne m'intéressent pas mais là je suis vraiment consternée que ce roman ait eu des critiques aussi élogieuses. Un sujet intéressant, Berlin à la fin de la guerre mais traité sous l'angle sentimental le plus cucul qu'on puisse imaginer. Une écriture plate et sans surprise, tout est convenu ... On se croirait dans un téléfilm de TF1 même si l'auteure nous rappelle, dès la première page, qu'elle est la petite-fille de François Mauriac. Même en le lisant dans les transports en commun je vais avoir du mal à aller jusqu'au bout.

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En parallèle je me suis plongée dans le roman de Mauvignier "Des Hommes". Fort dès les premières lignes, nul doute que je le dévorerai. C'est un texte dur dont on ne doit pas ressortir indemne. Les hommes ?

"Ils ont été appelés en Algérie au moment des "événements" en 1960. Deux ans plus tard, Bernard Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies.

Mais parfois il suffit de presque rien, d'une journée d'anniversaire en hiver, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier."

(Quatrième de couverture car j'en suis au début.)

En fait deux ouvrages sur des événements historiques vécus au quotidien par des gens ordinaires mais le prisme est différent. Wyazemsky c'est le regard  de Gala alors que Mauvignier pénètre au plus profond du coeur de l'homme.



Et dans tout ça j'ai perdu ma "Piste Mongole". J'avais commencé cet été ce roman de Christian Garcin. Quelques difficultés à entrer dans son univers que je ne connaissais pas non plus. Très onirique donc pas facile. Mais quand l'histoire arrive en terrain connu, à Pékin et que je commence à m'installer dans le livre car je me sens chez moi, je l'oublie sur une table de nuit amie à l'occasion d'un déplacement de l'été. Je viens juste de le récupérer et j'espère reprendre ma piste mongole. en tout cas je partage complètement le regard que cet écrivain pose sur la Chine.

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"La nature du pouvoir en Chine est multimillénaire... Modifier un régime politique, cela peut se faire en un tournemain : pour cela une révolution suffit, c'est ce qu'a fait Mao. Mais la nature du pouvoir, elle, est restée strictement la même sous les Tang, les Ming, les Tsing, les communistes et les capitalo-communistes actuels : autoritaire et dictatoriale. Personne absolument ne l'a modifiée. Cela devra changer un jour, sans doute, mais certainement pas en décidant de plaquer brutalement sur le grand corps chinois les systèmes de pouvoir occidentaux."

 

mercredi, 14 octobre 2009

Rentrée littéraire...

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Avec un peu de retard en ce qui me concerne.

La rentrée littéraire ? Le pilon, tapi on ne sait où, mais on sait qu'il existe, attend, pour engloutir des camions de livres non-lus, qui sont, dit-on, transformés en boîte à pizzas. Un monstre ce pilon. De quoi vous dégoûter de la lecture. Pour éviter les déceptions de la rentrée, suivre les conseils de ceux qui souhaitent faire de vrais choix de lecture. En particulier celui-ci : éviter les ouvrages trop médiatisés.

Et aussi faire comme Mango qui nous propose une distraction littéraire.

Se réserver 15 minutes pendant lesquelles, sans trop réfléchir, il faut écrire les 15 premiers livres qui nous viennent à l’esprit et auxquels nous nous sentons particulièrement liés, pour une bonne ou une mauvaise raison !

J'ai fait l'exercice, sérieusement... Un peu étonnée de me retrouver avec autant de classiques.


- La Peau de Chagrin de Balzac : ce roman qui propose de choisir entre le "vieillir" et le "désir" m'a toujours fascinée.

-Travaux de Georges Navel : un de mes derniers coups de coeur.

-La Plaisanterie de Kundera : très profondément bouleversant

-L'Arrache-coeur de Boris Vian : toute la tragédie de l'humanité en une nouvelle.

-Cent Ans de Solitude de Garcia Marquez : mon premier contact avec la littérature de l'Amérique latine.

-Le Père Goriot : encore Balzac... Normal, j'y reviens toujours.

-Les Météores de Michel Tournier : ouvrage qui touche à mon intimité familiale.

-Portnoy et son complexe de Philip Roth : je m'y suis tellement retrouvée

-Le Grand-Meaulnes d'Alain Fournier : lu et relu à l'adolescence.

-L'enfant élu d'Ernst Wiechert : "LE" livre de mon adolescence mais l'ayant retrouvé récemment, je l'ai jeté tant je l'ai trouvé nul. Ce qui montre qu'on ne se souvient pas que de chef-d'oeuvres.

-Thérèse Desqueyroux de Mauriac: pour moi, le meilleur personnage féminin.

-Les Fleurs du Mal de Baudelaire : lu et relu ...

-Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë : mon adolescence encore !

-Le Dit de Tyani de François Cheng : premier contact avec la littérature chinoise.

- le Requiem des Innocents de Calaferte : lui aussi un des derniers coups de coeur.

dimanche, 11 octobre 2009

Racaille toi-même

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Le lac Léman était si paisible en ce début d'automne.
Les touristes partis. L'eau abandonnée aux oiseaux migrateurs qui commencent leur grand voyage. En face, la Suisse. Et en Suisse, un parti politique xénophobe, l'UDC, équivalent de notre Front National, s'est offert un encart publicitaire dans le très respectable journal suisse "La tribune de Genève" contre ce qu'il appelle "la racaille d'Annemasse".
Annemasse, est à la porte de Genève et l'UDC vise les travailleurs frontaliers, indésirables pour 20% de l'électorat suisse. Un projet de RER, le CEVA, qui doit relier la gare de Cornavin (Genève) à celle d'Annemasse déchaîne la fureur de ce parti populiste. On est toujours le "bougnoule" de quelqu'un.
Annemasse est ma ville de naissance donc la "racaille d'Annemasse", j'en suis forcément un peu !
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lundi, 05 octobre 2009

Encore un peu de temps...

872862222.2.jpgPetit passage pour annoncer que la bougie de Fourvière a permis à Mehdi d'obtenir un titre de séjour nécessaire pour boucler son dossier.

D'autre part, des événements familiaux, certains prévus d'autres non, certains tristes d'autres heureux, m'ont imposé une plongée et dans le passé et hors du quotidien. J'en reviens comme d'un long voyage, déconnectée. Il me faut donc en quelques temps pour retrouver la terre ferme de la blogosphère.

Auparavant, quelques tâches m'attendent en Haute-Savoie.

À la semaine prochaine.