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lundi, 18 mars 2013

Chavez, le pape et le curé...

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Film Elefante Blanco


Pour Vincent

ami haïtien

qui a de bonnes raisons de savoir pourquoi l'Amérique Latine a aimé Chavez...

th-1.jpegCe dimanche dernier  j'ai eu l'opportunité de rencontrer un prêtre ayant vécu 36 ans en Argentine et avec lequel j'ai eu un échange très intéressant.

Il a connu le nouveau pape comme évêque de Buenos Aires et  porte sur lui un avis mitigé.

Oui, il y a des zones d'ombre sur la façon dont il n'aurait pas défendu les prêtres assassinés par la junte au pouvoir.

Mais pour ce prêtre, qui par son âge et ses idées a dû être proche des théologiens de la Libération,

il  faut lui donner une chance : l'essentiel n'est pas son passé mais ce qu'il va faire aujourd'hui.

En revanche il m'a développé un vibrant hommage sur  Chavez. Allant jusqu'à le comparer à Moïse ! car pour lui, Chavez, comme le grand prophète, a pris soin de son peuple. Dansle  bilan de feu les président vénézuélien, la lutte contre l'illettrisme et l'amélioration de la santé.

Le monde à l'envers... Chavez défendu par un curé.

Vous trouverez peut-être ce propos farfelu...

Pourtant il est confirmé par un  article que j'ai lu dans "Courrier International", signé Eduardo Febbro.

"Que vont-ils faire maintenant que leur grand adversaire a passé l'arme à gauche ? L'Occident a perdu un ennemi sans égal qui, au cours des années passées à la tête du Venezuela, a mis à nu toutes les hypocrisies qui permettent aux démocraties occidentales d'asseoir leur légitimité. Diabolisé par la presse, ridiculisé jusqu'à tourner en ridicule ceux qui se moquaient de lui, Hugo Chavez était le miroir inversé à partir duquel les âmes bien-pensantes des pays occidentaux construisaient leur propre image de démocrates honnêtes.

(...)

Pour les moralistes de l'Ouest, Hugo Chavez incarnait le profil parfait du "nouveau despote américain". Cet homme représentait tout le mal qu'ils pensaient de l'hémisphère Sud : il était la preuve formelle de "leur  supériorité".

(...)

Maintenant il y a un ennemi de moins. La mort a emporté un chef d'État controversé, dont le verbe implacable mettait en évidence les contradictions moralistes de ceux qui gouvernent le monde selon leurs modèles. Faute de coups d'Etat et de despotes aussi meurtriers qu'extravagants, Hugo Chavez occupait l'espace imaginaire grâce auquel l'Occident s'estimait supérieur et méprisait quasiment tout le reste de la planète."

Pour ma part j'ai souvent dit mon exaspération des leçons de démocratie que nous donnons au monde entier sous couvert de Droits de l'homme. En oubliant souvent que le premier des Droits de l'Homme est de manger à sa faim...

th.jpegEt pour rejoindre cette actualité, je vous recommande  ce très beau film de  Pablo Trapero, jeune  réalisateur argentin. Deux prêtres, un argentin et un Européen, l'excellent Jérémie Renier, dans un bidonville de Buenos Aires.

samedi, 12 janvier 2013

Le souvenir

Il y a trois ans, le séisme dévastateur en Haïti : je pense toujours à eux...

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Le mémorial du souvenir

Photos : Haïti libre


mercredi, 15 février 2012

Glace et chaleur...

Comme partout en France Lyon a été pris dans les glaces... La Saône gelée, pour moi c'était une première !

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Photo du Progrès

"Si c'est dans Le Progrès

c'est que c'est vrai"

comme dit Roso.

On peut aussi revivre aux Antilles la vie de Toussaint Louverture sur France 2. Le grand libérateur d'Haïti, première île à connaître l'abolition de l'esclavage. J'ai eu le plaisir de suivre le premier épisode en compagnie de ma belle-soeur, Geneviève, revenue d'Haïti  en France. Malgré les critiques qui lui ont été faites, le film est très proche de la vérité historique... Il a surtout le très grand mérite de faire découvrir un héros méconnu. Donc je retrouverai le second épisode ce soir.

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lundi, 15 mars 2010

On s'habitue, c'est tout

France 3 a déprogrammé son émission prévue sur Haïti pour un hommage à Jean Ferrat. Normal. J'espère seulement que cette émission sera proposée à nouveau assez vite. En attendant je vous suggère un passage au  blogue très intéressant et très émouvant de :

Jean-François Labadie

Québécois en mission à Port-au-Prince.

Il évoque l'état d'esprit de l'après séisme par la chanson de Jacques brel :

On n'oublie rien de rien

On n'oublie rien du tout

On n'oublie rien de rien

On s'habitue c'est tout

Geneviève est plus positive dans ses messages. Elle a repris son travail de professeur au lycée français. De nombreux élèves ne sont pas rentrés après l'état d'urgence, préférant terminer l'année scolaire dans les lycées où ils avaient été accueillis. En revanche son établissement reçoit des élèves de lycées partenaires n'ayant plus de toit.

"Me revoilà depuis une semaine sur mon bout d'île sinistré. Dire que la situation a beaucoup évolué en deux mois serait inexact, et pourtant ce travail de fourmi a donné quelques résultats. Les rues sont dégagées, l'électricité est revenue avec plus de régularité, des murs sont reconstruits ,des maisons consolidées et les commerces des plus petits au plus grands fonctionnent. La préoccupation majeure reste le logement : les campements ne désemplissent pas car c'est là qu'on est assuré de trouver de l'eau et des vivres apportés par l'aide internationale. Certains vivent mieux sous ces tentes que dans leurs bidonvilles ! et puis ce sont comme des petits villages qui se réorganisent : sur la place Boyer,en dessous de chez moi , un endroit est réservé pour la lessive, un autre pour les jeux des enfants, un autre pour le dispensaire , de petits étalages à la périphérie proposent des denrées pour améliorer le quotidien, de jeunes gazelles offrent également un "service de nuit" , une sono diffuse de la musique caraïbe, mais l'absence de toilettes, le froid et les pluies déjà présentes ne laissent aucune illusion : ce n'est pas un village de vacances !"

IWAH.jpgElle nous parle également de son activité avec une association : Femmes Internationales en Haïti qui s'occupe de petites structures, crèches, orphelinats... qui reçoivent peu d'aide internationale, voire aucune.



vendredi, 26 février 2010

Les retours...

Geneviève est repartie à Port-au-Prince pour la rentrée au lycée français le 1er mars. Une rentrée qui sera sans doute bizarre dit-elle. Des élèves, répartis dans différents lycées français à l'étranger, ne rentreront sans doute pas et termineront leur année scolaire là où ils se trouvent... En revanche le lycée accueillera sans doute des élèves d'établissements partenaires  dont les murs ont été détruits. Pas facile pour les enseignants. Plusieurs d'entre eux reviendront également sans leur famille... Et il faudra se serrer les coudes, héberger ceux qui n'ont plus de toit.

Bien sûr, pendant son séjour, nous avons beaucoup parlé. De ce qu'elle a vécu... Curieusement, elle n'a compris l'ampleur du séisme que quelques heures après la première secousse.  Elle était  sortie dès les premières secondes,  ayant compris ce qui se passait pour avoir vécu semblable tremblement de terre en Colombie. Sa maison a bougé... elle est donc rentrée après la secousse et a entrepris de ranger, de ramasser avec sa colocataire, ce qui était tombé et cassé... C'est seulement plusieurs heures plus tard, par un coup de téléphone d'une amie à Saint-Domingue, qu'elle a appris la nature et l'ampleur du séisme. Elle est alors partie à la recherche, dans la nuit, d'amis et collègues moins chanceux qu'elle...

Retour également sur ce qu'elle a fait pendant les trois semaines qui ont suivi.

Aider les uns et les autres mais surtout au lycée, avec  le personnel administratif, faire le recensement des élèves. Tâche longue et difficile compte-tenu du chaos général. Une seule petite fille de sixième morte mais douze élèves dont on n'est sans  nouvelles.

Elle a pu rentrer en France apaisée d'avoir quitté le pays au moment où l'aide était organisée et non avec en tête des images d'apocalypse.

Retour enfin sur notre bref séjour, l'an dernier à cette date. Notre premier contact avec Port-au-Prince, un pot à l'hôtel Montana.

(D'ailleurs à Michèle R. qui lit ce blogue : la photo de Daniel, l'artiste en cocktails du Montana. Tu peux la récupérer ici, je n'ai pas ton adresse courriel et Geneviève, à son retour, aura peut-être autre chose à penser que de me l'envoyer !)

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Daniel, le barman du Montana, resté sous les décombres...


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Le Montana dominant Port-au-Prince

février 2009

Mais aussi nous avons repris nos discussions sur la littérature... J'apprécie d'avoir encore la possibililté d'être par elle informée des programmes en cours. Car maintenant priorité à la préparation de l'épreuve anticipée littéraire du Bac (communément appelée à tort Bac de Français). On va carburer dur au lycée de Port-au-Prince, presque du non-stop jusqu'en juillet !

 

Pour aller plus loin, lire l'exemplaire du Nouvelliste Hors-série : nouvellist_Special_Full_version.pdf

vendredi, 19 février 2010

Adieu Larbi...

Je reviens et je repars.

Difficile de quitter Haïti en ce moment.

Geneviève est rentrée en France et retournera à Port-au-Prince vendredi 26 février, après avoir pris le temps de quelques jours de ressourcement dans la neige de Haute-Savoie. Le lycée français ouvrira à nouveau ses portes le 1er mars.

Parmi les messages qu'elle a reçus d'Haïti, celui-ci qui l'a beaucoup touchée : on a retrouvé le corps de Larbi Lafkih, son collègue professeur de maths. Il se trouvait à l'hôtel Montana et ils ont été  très nombreux à avoir été surpris par la mort. Mort dans un lieu d'échanges, de gaîté, de convivialité. Son corps identifié sera rapatrié au Maroc, son pays d'origine pour y être enterré.

Les Américains ont mis au point une technique de déblaiement des décombres très sophistiquée, dite par effeuillage, pour dégager les gravats par petites couches permettant ainsi d'épargner les cadavres.

Adieu Larbi. Je m'associe à ses nombreux amis et à sa famille qui sont dans la peine.

dimanche, 24 janvier 2010

Haïti : le temps du souvenir.

Unknown-1.gifLes recherches (officielles) sont arrêtées.

La nouvelle tombe comme une condamnation à mort.

Les bulldozers vont faire office de Pompes funèbres.

Antigone est trop occupée à soigner les enfants pour se préoccuper des sépultures. C'est ainsi, il ne peut en être autrement.

"Il dit à un autre: Suis-moi.

Et il répondit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.

Mais Jésus lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. "

Luc-9 59/60

La mission de la Vie est prioritaire.

Mais il reste le devoir de se souvenir. Se souvenir de Larbi qui sera enseveli dans la mémoire de sa famille et de ses amis dont j'ai croisé furtivement les chemins virtuels.

Il restera de lui en guise d'épitaphe ces quelques lignes dans Paris-Match.

"Larbi Lafkih, professeur de mathématiques au lycée français Alexandre Dumas, est toujours porté disparu. Ce Franco-Marocain, haute figure de la petite communauté des expatriés, avait coutume de venir déguster au bar du Montana, après ses cours, quelques rhums hors d'âge et des cigares cubains qu'il aimait, en amateur éclairé, à faire partager."

Ce superbe hôtel qui dominait la capitale d'Haïti va-t-il devenir un "ground Zéro" ?

Plus tard les Haïtiens trouveront leur lieu de mémoire car c'est aussi nécessaire pour la vie.