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jeudi, 22 mars 2012

Ils étaient deux frères...

Aujourd'hui on a enterré à Meyzieu, près de Lyon, le caporal Mohamed Legouad assassiné par Mohamed Merah, quelques heures après que son meurtrier a lui-même trouvé la mort.

Ils portaient le même prénom

ils avaient exactement le même âge, 23 ans.

Tous deux avaient grandi dans une cité,

issus tous deux de familles d'émigrés,

ils pratiquaient la même religion

ils étaient frères. 

À nouveau Caïn a tué Abel,

à nouveau deux frères s'entretuent

comme Étéocle et Polynice pour la conquête de Thèbes.

Mais aujourd'hui nous n'avons pas Eschyle pour nous aider à prendre de la hauteur et à comprendre ce qui se joue dans la tragédie de deux frères qui s'entretuent. Deux destins qui ont bifurqué différemment. Sans doute à l'adolescence. Pour avoir enseigné à des garçons adolescents pendant quinze ans, je sais combien, plus que les filles, ils sont fragiles et influençables, pour le meilleur comme pour le pire. Celui de Meyzieu a rencontré le meilleur. La presse locale dit de lui qu'il avait été très impliqué dans son club de foot. L'autre n'a peut-être pas eu cette chance. 

Aujourd'hui, face à la tragédie et aux règles cruelles du Destin, nous n'avons que polémiques, ragots et récupération politique.

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Quelques secondes peut-être pour se recueillir loin du brouhaha médiatique avec ce très beau Psaume.

 Psaume 40,7-11.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime,

alors j'ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles. »

J'annonce la justice dans la grande assemblée ; vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais.

Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur, je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; j'ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.

 

mercredi, 19 octobre 2011

Comme un mercredi...

C'est mercredi et jour de pluie !

Qu'importe, les mots de la rue ne cessent de m'enchanter.

Ce matin, je croise une charmante jeune fille, pimpante et bien fardée, blottie contre son compagnon sous un parapluie. Quand je passe à sa hauteur j'entends la belle décréter au jeune homme : "Je m'en bats les cou..."bref, cette partie d'anatomie dont, jusqu'à ce jour, seuls les hommes étaient pourvus. Le féminisme aurait-il eu un succès tel qu'aujourd'hui "elles" seraient poussées aux filles ? 

Quand j'étais professeur, l'expression m'avait tellement choquée la première fois que je l'avais entendue dans la bouche d'un élève mâle, que j'avais tout simplement viré son auteur... Puis j'ai dû m'y habituer... Quand je l'entendais, je jouais l'ironie "pour se les battre, il faut en avoir" : succès garanti auprès de la classe mais sans effet sur le langage de l'intéressé, le premier à rire. Depuis peu, on l'entend chez les filles... ce qui me dérange !

La suite chez mon coiffeur préféré.

Compte-tenu de son emplacement sur "la colline qui prie", Patrick coupe les cheveux de bon nombre d'ecclésiastiques. Ce matin, comme il m'entretenait des différents courants religieux qu'il avait repérés, je le félicitai de ses connaissances aussi pointues sur les tendances de l'Église qu'il ne fréquente pas.

"C'est professionnel, je suis obligé de me tenir informé pour ne pas avoir l'air idiot. Je fais la même chose avec les sportifs, le matin je parcours le journal pour ne pas être pris de court ! Ce qui m'est arrivé récemment quand un client m'a déclaré "on a bouffé les rosbifs", je ne savais pas de quoi il parlait".

Les amateurs de rugby auront compris ! 

vendredi, 07 octobre 2011

Hommages...

Avec tous ces hommages en forme de pommes qui tombent à la mémoire d'un inventeur dit génial, il y aurait de quoi faire une superbe compote : ça tombe bien, c'est la saison. Encore que pour ma part je préfère les tartes (aux pommes) Tatin pour moi, classique pour Roso. 

C'est curieux mais depuis que j'ai commencé à m'aventurer sur un clavier, j'ai pianoté sur Mac. Pourtant j'ai toujours été convaincue que ces ordinateurs étaient destinés aux handicapés de l'informatique. C'est du moins l'image que me renvoyaient mes collègues. "C'est vrai que pour toi qui te contentes de faire du traitement de texte, un Mac c'est suffisant..." Pour eux, matheux, scientifiques ou techniciens il fallait mieux, des logiciels que mon Mac ne possédait pas...

Me voilà donc toute ébaubie de découvrir  le prestige de cette marque. Il est vrai que je ne connais rien de ses autres produits qui enthousiasment les jeunes.

Et à ce propos...

 

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vendredi, 04 février 2011

Hommage aux magistrats

Il existe à Lyon une association sans doute unique en France : le Conseil lyonnais pour le respect de Droits. Un de mes amis en fait partie et m'a  proposé récemment de l'accompagner au tribunal pour une séance de jugements en comparution immédiate.

J'ai été très impressionnée.

Impressionnée par la qualité professionnelle du travail de tous les intervenants du tribunal, que ce soit le président du tribunal ou le procureur général.

Fermeté et humanité, écoute et rigueur. On était là pour dire la Loi, la faire respecter mais en aucun cas enfoncer les accusés.

Mais j'ai pu comprendre les dysfonctionnements dont on accuse aujourd'hui les magistrats.

Tout d'abord la comparution immédiate n'est pas une justice expéditive : on prend son temps, on écoute, on travaille dans le respect.

D'autre part, il paraît évident que certaines affaires n'auraient pas dû venir encombrer un tribunal. La première audience s'est révélée être un conflit à l'intérieur d'un couple qui a été instrumentalisé.

Deux jeunes hommes-moins de trente ans- m'ont beaucoup étonnée. Des garçons qui auraient pu avoir été mes élèves, bien insérés socialement, comparaissant pour un délit semblable... par dépit amoureux, ils avaient commis du vandalisme. Le premier avait tenté de mettre le feu à la cage d'escalier dans l'immeuble où vivait celle qui l'avait quitté, et le second avait brûlé une voiture, à la sortie d'une boîte de nuit où son ex-amie avait refusé de revenir à lui.

Deux presque encore adolescents, auxquels on n'avait sans doute jamais dit non et qui entendaient peut-être  pour la première fois l'énoncé d'une règle de vie en société.

Oui les juges travaillent sérieusement et cela prend du temps.

ils traitent des affaires qui ne les concernent pas toujours et cela prend également du temps : cessons donc de mettre en cause leur professionnalisme.

 

 

lundi, 07 décembre 2009

Sauver l'Histoire

Article du JDD qui le premier a alerté l'opinion publique

Il faut sauver l’histoire!

La réforme des lycées, présentée jeudi devant le Conseil supérieur de l’Education, propose de rendre optionnelle l’histoire-géo en terminale S.

L'annonce était passée presque inaperçue. Le 19 novembre dernier, au Salon de l’éducation, le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, présente une mouture quasi définitive de sa réforme des lycées. Une réforme qui n’a rien de révolutionnaire à première vue. En épluchant la grille horaire de la classe de terminale, une nouveauté saute pourtant aux yeux: la disparition de l’histoire-géographie parmi les matières obligatoires en classe de terminale scientifique. Celle-ci deviendrait facultative. Une mesure d’abord dénoncée par la seule APHG (association des professeurs d’histoiregéographie), qui a lancé lundi dernier une pétition.

Plus qu’une amputation horaire, les professeurs d’histoire-géographie y voient une atteinte à la culture générale. "Quels citoyens voulons-nous pour demain?", s’interrogent aujourd’hui historiens et intellectuels dans un appel rédigé par Serge Berstein, spécialiste de l’histoire politique du XXe siècle. Parmi les premiers signataires, Pierre Milza, spécialiste du XXe siècle, n’hésite pas à dénoncer "une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale!" Jean-Pierre Azéma, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, rappelle que "l’étude de l’histoire et de la géographie est utile à nos élites scientifiques, elle permet de se situer dans le temps et dans l’espace, de questionner le passé pour se forger un jugement".

"Une volonté de rupture avec les humanités"

Les débat dépasse désormais une réaction que d’aucuns pourraient juger corporatiste. L’appel lancé hier dans la première édition du JDD auprès des historiens a, depuis, été rejoint par de nombreux écrivains et personnalités politiques. Pour les signataires, la réforme envisagée de l’enseignement en histoire et géographie est en effet incompréhensible, alors qu’est engagé un grand débat sur la question de l’identité nationale et que le président de la République, Nicolas Sarkozy, multiplie les références à l’histoire : lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées, mémoire d’un enfant déporté confiée à des écoliers, création d’un musée de l’Histoire de France… "Depuis la guerre de Cent Ans jusqu’aux maquis du Vercors, de Corrèze ou des Glières, depuis Valmy jusqu’au chemin des Dames, depuis Lazare Ponticelli, le dernier poilu […], la France a vécu d’abord dans l’esprit et dans le coeur de ceux qui avaient le sentiment de lui devoir tant qu’ils étaient prêts à se battre pour elle et peut-être à mourir", lançait-il aussi le 12 novembre dernier à La Chapelle-en-Vercors (Drôme).

Citant aussi "Marc Bloch, le plus grand historien peut-être du XXe siècle". Au cabinet de Luc Chatel, on pense que cette mesure sera bénéfique aux élèves. "En terminale, les élèves scientifiques vont pouvoir se consacrer à leur spécialité et être mieux préparés aux études supérieures. Et pour ceux qui choisiront l’option histoire- géographie, ce sera un vrai choix et non une matière imposée." Un conseiller du ministre préfère souligner "la place prépondérante que la matière prendra en première, puisque tous les élèves – L, ES et S – vont bénéficier pour la première fois d’un même enseignement en histoire- géo, à raison de quatre heures par semaine". Un discours qui ne convainc pas les professeurs d’histoire-géographie :

"Les élèves de terminale S représentent aujourd’hui la moitié des effectifs. Trop d’élèves seront privés d’un enseignement indispensable à leur culture générale, déplore Hubert Tison, président de l’APHG. Cela dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vision utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu." L’opposition au projet ministériel dépasse les clivages politiques. Joint par le JDD, Max Gallo, qui n’a pas caché son vote en faveur de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007, apporte son soutien à l’association des professeurs d’histoire: "Je juge très négativement qu’on puisse envisager de supprimer le caractère obligatoire de cet enseignement en terminale."

L’historienne Hélène Carrère d’Encausse, autre membre de l’Académie française, juge quant à elle "catastrophique que des élèves de terminale ne disposent pas d’enseignement en histoire-géographie, ce qui les priverait de la culture générale la plus élémentaire qui forme l’entendement des citoyens". François Bayrou, président du MoDem, ancien ministre de l’Education nationale et agrégé de lettres, parle quant à lui d’une "amputation, une offense à l’idée que l’on va se faire de l’enseignement général. C’est tellement révélateur de la fermeture culturelle à laquelle conduit une conception uniquement utilitariste des études. Comme si les matheux ne devaient faire que des maths, les physiciens de la physique… On oublie ainsi que l’on forme des esprits libres et que la formation humaniste et civique est fondamentale".

Adeline Fleury et Alexandre Duyck (avec Camille Neveux) - Le Journal du Dimanche

Samedi 05 Décembre 2009

dimanche, 01 février 2009

Et l'assassin est...

L'assassinat du professeur de mécanique, publié hier, était le second du roman "Saint-Eloi priez pour eux". Pour le premier meurtre, on avait retrouvé un professeur de chaudronnerie,   chez lui, mort  avec une pointe à tracer à côté de son cadavre. D'emblée mes auteurs avaient choisi un  tueur en séries accomplissant des meurtres rituels. La pointe à tracer devait toujours accompagner le crime.

La victime du troisième assassinat sera un professeur de l'atelier de menuiserie.

"Il était 19 heures. Antoine Comble, chef d'atelier d'agencement, entra dans son bureau complètement frigorifié par le froid de janvier. L'atelier était noir et vide, aucune classe n'y avait travaillé cet après-midi -là. (...)

Il alluma et c'est alors qu'il la vit...

Antoine Comble découvrit, posée sur son bureau, la tête de son collègue, François Jeunedin, une pointe à tracer plantée dans l'oeil.

C'était le professeur de bois de 1ère année. La tête, dégoulinante de sang avait taché tous les papiers. Les moustaches raides se dressaient à la perpendiculaire.

(...)

Dans l'atelier il découvrit une traînée rouge qui allait du sac de sciure à la scie à ruban. Au pied de la table de travail, une flaque de sang. La table et le ruban de la scie en était complètement couverts.

(...)

Une demi-heure plus tard, le commissaire Jwedski était à l'atelier. La trace de sang le conduisit à des sacs poubelles :  en ouvrant un, il découvrit le corps du professeur de bois coupé en morceaux."

Pour le quatrième et dernier meurtre, dans l'atelier d'électricité, l'enseignant et future victime introduit lui-même son meurtrier. C'est un familier de l'école qui demande à voir une démonstration d' arc électrique.

" L'homme attrapa Tiral à bout de force, l'empoigna et appuya sa figure contre l'arc électrique.

Benoît Tiral mourut en une demi-seconde.

Son coeur cessa de battre, il s'écroula au sol.

L'homme se baissa, le retourna pour le voir mort une dernière fois. Le visage était carbonisé, méconnaissable. (...)

Il avait accompli l'acte qui le faisait jubiler, cette fois sa mission était accomplie."

Qui était donc l'assassin ?

Un surveillant de l'établissement. Evidemment le plus strict et le plus sévère.

Mobile ?

Après le collège,  il n' avait pas été admis dans cette école qui pratiquait une sélection relativement exigeante. À la fin de ses études, il s'était fait embaucher comme surveillant pour se venger.

Dès la première séance de travail, mes auteurs avaient conçu tout le déroulement de l'intrigue et m'avaient beaucoup impressionnée par leur imagination. L'écriture  a pris toute l'année scolaire, à raison d'une heure par semaine. Je ne sais ce qu'ils sont devenus...mais j'espère qu'ils n'ont pas oublié.

samedi, 31 janvier 2009

Assassinat du professeur

Suite de la description de l'atelier de mécanique.

Notre professeur qui a longuement contemplé son atelier, se retrouve devant ses élèves.

" Pascal Virodet rejoignit à regret ses élèves de première année qui l'attendaient en salle de technologie. Certes, il aimait enseigner, mais c'était auprès des machines de l'atelier qu'il était pleinement heureux. Il avait pour elles des gestes soigneux et précis et leur consacrait une attention qu'il souhaitait transmettre à ses élèves. Il commença son cours sur les procédés de refroidissement du métal mais l'écourta tant il mourrait d'envie d'essayer la nouvelle meuleuse. Il proposa aux élèves, ravis d'échapper à un cours rasoir, de leur montrer comment raffûter une pointe à tracer.

(...) Il prit la pointe à tracer d'un de ses élèves et la plaça contre la meule arrêtée. Il expliqua longuement le mouvement de la pointe qui doit rouler sous les doigts et la position exacte pour limiter l'usure de la meule. Tous étaient très attentifs, pressés de voir fonctionner cette nouvelle machine.

Virodet enclencha la rotation de la meule.

Brusquement celle-ci se fendit puis explosa en plusieurs blocs dont l'un vint frapper le professeur au front. Le bruit assourdissant domina la symphonie des machines. Il fut projeté au sol, l'oreille déchiquetée, en sang.

Les élèves les plus proches se retrouvèrent également à terre, tout ensanglantés. Les autres hurlaient de terreur. Affolés ils se précipitèrent vers la sortie, se bousculant et se heurtant aux machines de l'atelier."

extrait de "Saint-Éloi priez pour eux", roman policier écrit par les élèves du lycée La Mache en 1998.