jeudi, 24 avril 2014
Rencontres
Entre 1998 et 2005, j'ai participé au jumelage de mon lycée avec un lycée mauritanien à Boghé, au bord du fleuve Sénégal… Je m'y suis rendue cinq ou six fois et nous avons accueilli à Lyon élèves et professeurs mauritaniens.
Depuis il est déconseillé aux Occidentaus de circuler dans le pays menacé par le terrorisme.
Mes amis mauritaniens sont aujourd'hui les otages de l'extrémisme.
Plus de jumelage, plus de visites d'étrangers...
Que sont-ils devenus ?
Je retrouve aujourd'hui cette photo et je pense à eux.
10:29 Publié dans Mauritanie, Souvenirs de prof | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer
mardi, 15 septembre 2009
Que la terre lui soit légère (2)
Elle s'appelait Marie-Ange.
J'ai hésité à faire ce billet mais comme j'ai constaté que je ne pourrai revenir sur ce blogue comme si rien n'était...Je m'y résous.
Le sourire radieux de Marie-Ange, sous le ciel radieux de Mauritanie, s'est envolé hier matin dans le ciel lyonnais; les mauritaniens disent "que la terre lui soit légère" mais pour elle ce fut la fumée qui emporta son âme.
J'ai connu Marie-Ange à l'occasion de notre jumelage avec la Mauritanie. C'est elle, et sa complice Marie-Geneviève, toutes deux professeurs au lycée Ampère-Saxe de Lyon, qui m'a entraînée dans ce jumelage de lycées. Marie-Geneviève représentait l'autorité et la sagesse, nécessaires pour échanger avec les autorités mauritaniennes. Marie-Ange c'était le boute -en -train. Gaie et drôle, elle avait d'ailleurs "la pique" facile, elle nous stimulait. Professeur d'Histoire et Géographie, nous la trouvions très précieuse comme référence en matière de découverte des cultures africaines.
Elle aimait la vie, l'Italie, la mer, la montagne... Passionnée par son métier, elle avait pris sa retraite récemment mais continuait d'accompagner des élèves sur les sites archéologiques lyonnais. Combattante et combative elle était de toutes les luttes contre l'injustice.
Fin-mars 2009, elle se trouve en vacances. Une belle journée de ski de fond, elle a parcouru 25 kms. Le lendemain matin au réveil elle se cogne dans les meubles et a perdu la mémoire. Une saleté de tumeur lui a ainsi grignoté le cerveau jusqu'à mercredi dernier où elle a lâché prise.
C'est le seconde de notre groupe de jumelage qui nous quitte ainsi.
Pour l'accompagner, cette très belle fleur offerte par Bruno, le poète des mots et des images, que je remercie pour elle.
14:26 Publié dans Mauritanie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lyon, mauritanie | Facebook | Imprimer
lundi, 10 août 2009
Pour changer des confitures
J'ai reçu ce message de mon ami de Mauritanie, Mamadou bouyagui.
Je pensais qu'il allait me parler de l'attentat à l'ambassade de France à Nouackchott où nous avons eu l'occasion de nous rendre plusieurs fois ensemble.
Il se trouve par ailleurs qu'il était voisin et ami du président actuel qui a pris le pouvoir l'an dernier.
Mais non !
il m'a fait suivre ce message.
Je sais qu'il est très connu mais venant de Mauritanie il a pour moi un sens tout particulier.
Donc je vous demande votre indulgence si vous l'avez déjà lu.
Une belle histoire à partager
Un saint homme tenait un jour une conversation avec Dieu. Il lui dit : "Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et comment est l'enfer ?" Dieu conduisit le saint homme vers deux portes. Il ouvrit l'une d'entre elles et permit ainsi au saint homme de regarder à l'intérieur.
Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde. Et, au milieu de la table, il y avait une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme délicieux. Le saint homme saliva d'envie. Les personnes assises autour de la table étaient maigres et livides. Elles avaient, toutes, l'air affamé. Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachés à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et remplir une cuillerée. Mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères à leur bouche. Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances. Dieu lui dit : " Tu viens de voir l'enfer".
Tous deux se dirigèrent alors vers la seconde porte. Dieu l'ouvrit, et la scène que vit le saint homme était identique à la précédente. Il y avait la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût, qui fit encore saliver le saint homme. Les personnes autour de la table étaient également équipées de cuillères aux longs manches. Mais, cette fois, les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient en riant. Le saint homme dit à Dieu : "Je ne comprends pas ! " . "Eh bien, c'est simple", répondit Dieu à sa demande, "c'est juste une question d'habileté. Ils ont appris à se nourrir les uns les autres, tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu'à eux-mêmes. "
L'enfer est souvent sur terre !!!"....
Il est estimé que 93% des gens ne transféreront pas ce courriel.. Si vous faites partie des 7% qui le feront, transférez-le avec le titre "7%".
Je fais partie des 7% et, rappelle-toi que je partagerai toujours ma cuillère avec toi ( même une grosse louche, à l'occasion !!!)
La maison de Mamadou à Nouackchott où il a accueilli si souvent nos délégations.
Les dunes, je ne m'en suis jamais lassée
Enfants du désert.
Non, le terrorisme fanatique ne passera pas par eux.
Le pays des couleurs
Les bienfaisantes oasis.
Autrefois halte des caravanes.
Aujourd'hui elles accueillent les méharées.
Méharée que j'ai faite en 2005.
La relation entre le chamelier et le dromadaire est impressionnante.
Soirées où on n'a rien d'autre à faire qu'à regarder les étoiles...
16:14 Publié dans Mauritanie | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook | Imprimer
mardi, 17 juin 2008
Message d'un ami
Message reçu aujourdhui de mon ami mauritanien, Mamadou Bouyagui
C'est l'histoire de deux amis qui marchaient dans le désert.
A un moment, ils se disputèrent et l'un des deux donna une gifle à l'autre.
Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable:
"Aujourd'hui mon meilleur ami m'a donné une gifle ».
Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent un oasis, dans lequel ils décidèrent de se baigner.
Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.
Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre :
« Aujourd'hui mon meilleur ami m'a sauvé la vie. »
Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda :
« Quand je t'ai blessé tu as écrit sur le sable, et maintenant tu as écrit sur la pierre. Pourquoi ? »
L'autre ami répondit: « Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer.
Mais quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, où aucun vent ne peut l'effacer ».
Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre.
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lundi, 21 mai 2007
Difficile jumelage
La mort d'un ami peut aussi entraîner la mort d'un projet : c'est l'interrogation d'Ashab sur ce blog. Et c'est la raison pour laquelle en effet j'ai souhaité rendre hommage à Louis.
Ce fut un très beau projet. Il y a dix ans, mon lycée d'enseignement technique industriel avait été sollicité pour soutenir, par un jumelage, un lycée professionnel à Boghé en Mauritanie. Cette ville rurale est située au sud de la Mauritanie, sur le fleuve Sénégal. Mon chef d'établissement m'avait confié ce projet dans lequel je me suis embarquée avec deux autres collègues, Louis était venu après.
Notre objectif était vraiment un échange culturel entre lycéens du Nord et du Sud. Ce fut passionnant : les élèves qui sont partis avec nous ont été marqués à vie. Ce qui les a le plus impressionnés : le désir d'apprendre des jeunes Mauritaniens qui considèrent l'enseignement comme un privilège et une richesse ; leur capacité également à faire la fête sans avoir besoin de ce qui paraît indispensable aux jeunes Français pour s'amuser... C'était également merveilleux pour nos élèves d'aller travailler dans les ateliers avec les lycéens Mauritaniens. Mais ce ne fut pas facile... Si nous Français avions cet objectif d' échanges culturels, nos amis mauritaniens étaient plutôt dans l'attente des biens matériels que nous pouvions apporter. Surtout les enseignants, il faut le reconnaître. Dans ce lycée professionnel qui disposait d'ateliers neufs, les profs attendaient beaucoup de nous les outils qui leur permettaient de produire pour leur compte personnel... Mais c'est la règle, ils sont mal payés et si l'on veut qu'ils restent dans ce lycée il faut accepter ce genre de compromis.
Avant la mort de Louis notre comité de jumelage était en difficulté : le chef d'établissement est parti en retraite ainsi que les trois profs fondateurs. Les jeunes enseignants, certes motivés, n'ont pas la disponibilité des "vieux". Et il est difficile d'animer un comité de jumelage quand on n'est plus dans l'établissement, qu'on ne connaît plus les élèves.
Donc notre jumelage est en sommeil depuis un an.
Nous ne voulons pas le voir disparaître...
Si vous avez, les uns ou les autres, des expériences de ce genre et pouvez nous donner des conseils, vous serez les bienvenus.
Match de basket franco-mauritanien à Boghé
En Mauritanie, les lycéens lyonnais abandonnent le scooter pour aller en cours
Discussions sur la plage de Nouakchott
A chaque voyage le grand bonheur de jouer dans les dunes.
08:05 Publié dans Mauritanie | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | Imprimer
mercredi, 16 mai 2007
Que la terre lui soit légère...
C'est ce que m' ont écrit mes amis africains pour mon ami Louis que j'ai enterré aujourd'hui. Il y a dix-huit mois nous parcourions ensemble le Désert. Ensemble nous avions mis en place un jumelage avec la Mauritanie. Il a lutté pour rester debout jusqu'à la fin.
Nous aimions regarder au-delà des dunes...
C'est vrai il n'ira plus marcher dans le désert
Il n'attendra plus la nuit dans l'infini de sable...
L'arbre pousse dans le désert : c'est toujours la vie qui gagne.
"Celui qui n'aime pas, reste dans la mort"
Saint-Jean
Quant à moi je pars quatre jours : le dernier pont de mai.
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