Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 21 mars 2008

Sommet européen au coin du feu

 

 

Retour de Nîmes où j'ai passé trois jours chez une amie.

Magnifique ce TGV qui m'a permis de parcourir en une heure un quart une distance qui nécessite plus de deux heures en voiture, si on respecte la vitesse.

Mistral et soleil, donc un froid que je n'avais pas prévu : je me suis gelée.

Tous vos commentaires à propos des extraits de lettres de mon grand-père montrent à quel point nous sommes sensibles à ces questions de mémoire. Merci l'Europe, c'est pour moi le sentiment qui me domine à l'évocation de ce douloureux passé.

Mon amie, professeur d'Histoire encore en activité, a invité un soir une jeune collègue allemande, enseignant pour une année en France, dans le cadre d'un échange de professeurs.

Conversation passionnante au coin du feu avec cette jeune femme. Malgré son jeune âge, 37 ans, elle nous a dit avoir souffert d'un manque d'identité car, pour elle, l'identité allemande était impossible, trop marquée par un passé honteux et culpabilisant. Elle nous a expliqué qu' on avait pour la première fois sorti les drapeaux allemands sans arrières pensées à l'occasion de la dernière coupe du monde de foot. Quant à mon amie qui se rend régulièrement en Allemagne avec ses élèves, elle est chaque fois sidérée que les lycéens allemands lui demandent si nous, Français, nous leur en voulons encore !

C'est pour moi incroyable que des gens, nés si longtemps après la guerre, aient encore ce genre de préoccupation.

Je pense que nous sous-estimons la souffrance de certains Allemands pour assumer leur passé.

Nos chefs d'Etat successifs ont eu raison de privilégier l'axe franco-allemand et il faut vraiment espérer que cela continue. 

lundi, 10 mars 2008

Merci M'sieur le maire

La collection de printemps à la marque de l'UMP s'est mal vendue à Lyon, sauf au rayon vestes.
Ce qui nous a permis de garder notre maire. Notre maire, Gérard Collomb, c'est tout à fait l'opposé du mari de Carla et à Lyon on aime bien se distinguer du prêt-à-porter parisien.

Notre maire, ce n'est pas un agité, il ne vit pas des effets d'annonce ou de coups spectaculaires. À son élection en 2001, on a même ironisé, surtout dans les journaux nationaux, sur son prétendu immobilisme. Certains attendaient un Delanoë Bis. Et bien non, ce n'est pas trop le genre de la maison lyonnaise et trois mois plus tard nous n'avions pas de Lyon-Plage...mais l'an dernier nous avions nos berges du Rhône superbement aménagées.

(Il y a encore des pavés à lancer : Hautefort ne m'a pas rétabli la possibilité d'intégrer des photos.)


Collomb ne s'est pas précipité dans la rupture, il a plutôt continué la politique de son prédécesseur, Raymond Barre, qu'il avait souvent soutenue comme pour l'installation du tramway. Il a pris ses marques, observé et s'est bien entouré.

C'est le contraire d'un bling-bling. Discret, modeste, gros bosseur. Un profil de personnalité qui va bien aux lyonnais. Même s'ils ont voté à 54% Sarkozy. Et pourtant il innove : les vélovs, très appréciés, repris à Paris, un festival de musique électronique et aussi Les Subsistances, haut lieu de création et de recherche pluri-culturelle. Un maire qui n'a pas eu peur d'augmenter de façon significative le nombre de logements sociaux dans Lyon intra-muros.

Colomb est passé au premier tour : ça, en revanche, c'est grâce à Perben, son adversaire.

Perben est arrivé à Lyon se croyant auréolé de prestige national. Ancien garde des Sceaux, appréciez l'honneur qui vous est fait, provinciaux lyonnais. Mais ça ne se passe comme ça à Lyon : on préfère notre maire à plein temps, tout dévoué à sa ville et sans ambitions nationales. Collomb se tient d'ailleurs à bonne distance de l'appareil politique du PS.
Mais surtout Perben a payé hier soir une "saloperie" qu'il a faite à quelqu'un de son camp. Pour mettre un pied à Lyon, il a éjecté de son poste de député Christian Philip, et s'est fait élire à sa place, dans sa circonscription. Christian Philip est quelqu'un de très respecté. C'est le petit-fils du grand Résistant, André Philip dont la famille est reconnue pour sa droiture. Or Perben s'est retrouvé, sur la 3ème circonscription, opposé au frère de Christian Philip qu'il avait évincé. Thierry Philip, cancérologue défendait la liste Collomb et a battu Perben à plates coutures. Moment d'émotion quand il a déclaré sur France 3 : "ce soir je pense à Christian". Pour une fois la trahison n'a pas été récompensée.

Je n'ai pas l'habitude de parler politique sur ce blogue n'ayant pas compétence pour le faire mais je constate aussi que l'UMP n'est jamais parvenue à s'installer à Lyon, pas plus que le RPR.
Lyon n'est pas une ville jacobine. Humaniste et centriste, fortement marquée dans le passé par les chrétiens sociaux. Une ville qui a toujours gardé son indépendance et ne veut pas être dirigée par les états-majors parisiens, de quel que bord qu'ils soient.

Soirée électorale qui m'a réjouie, mon mari trouvant un autre motif de satisfaction : la victoire de l'OL sur Bordeaux.