dimanche, 30 décembre 2007
Intermède gourmand
... qui ne vous fera pas mal au foie.
Incontournable sur les tables lyonnaises pour les fêtes de fin d'année, le cardon ou cardes.
Ce légume délicieux n'est, à ma connaissance, dégusté que dans le Sud-Est de la France et c'est fort dommage.
Proche de l'artichaut, il a un goût fin et délicieux qui accompagne toutes les volailles de Noël.
Nous le consommons sous forme de côtes, coupées en tronçons. La préparation est un peu longue, on effile le cardon et ça tache les doigts : à cuire la veille de Noël si on veut avoir des mains présentables pour la fête.
J'en ai ainsi préparé plus de six kilos pour plus de vingt personnes.
Ce qui donne, comme déchets, une fois effilé, ça...
Et dans l'assiette avant accomodement (crème ou jus de viande)...
La particularité du cardon est qu'il faut "l'étioler", c'est-à-dire l'enfermer dans un film épais et opaque pour qu'il blanchisse et devienne tendre.
Ce qui nous vaut, à nous, les femmes cette réflexion quand, au printemps, nous quittons nos collants, montrant nos jambes blanches :
"Tu as dépaillé les cardons !"
21:25 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | Imprimer
vendredi, 28 décembre 2007
Un an
J'ai ouvert ce blogue il y a un an grâce à la complicité de ma nièce Véro.
Je ne sais plus la date exacte, vers la mi-décembre. J'ai effacé mes premières notes que je trouvais trop nulles. C'était quelque part autour de Noël. Un noël marqué par l'angoisse et que je préfère oublier même si les causes de cette angoisse n'ont pas disparu.
Je me suis embarquée dans cette blogosphère, terre inconnue que je percevais semée d'embûches.
Terre marécageuse où j'avais peur de m'embourber.
Maquis impénétrable où je craignais d'être agressée.
Terre de tous les dangers que je ressentais comme n'étant pas pour moi.
Et puis j'ai assez vite rencontré des blogueurs qui m'ont rassurée et ont guidé ces premiers pas.
Laurence qui m'a écrit le premier com.
Choubine, dont le blogue "Choux de Siam" m'a mise en appétit.
Stéphane, dont les idées sont opposées aux miennes, mais qui m'a gentiment guidée comme Fauvette... dont les idées sont plus proches des miennes.
Puis sont venues les copines : Laurence Michèle, Cathy, Anne, Chacha...
Et ceux qui m'impressionnent et me font rêver ou méditer, prendre de la hauteur : les deux Bruno, Pierre, Rony,Ashab, Blandine.
J'ai même trouvé une consultante en fleurs : Baïlili et je reçois aussi des lyonnais, Mehdi, Patricia.
Je n'oublie pas mes visiteurs : Bleuenn, Pierre Ulm, Armand dont on craint toujours qu'ils ne reviennent jamais.
Car certains sont partis, ont baissé le rideau : Myster, Gaspard, Léa et je ne me serais jamais attendu à ce genre de pincement au coeur : il y a un âge où il est plus difficile de tourner la page.
Je ne vais pas terminer sur la nostalgie mais sur un certain émerveillement d'avoir vu craintes et appréhensions transformées en découvertes dont je ne pourrais plus me passer.
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jeudi, 20 décembre 2007
Maraudes citoyennes
Communiqué des Enfants de Don Quichotte
Paris, le 19/12/2007
Après l'évacuation du campement de Notre Dame par les forces de l'ordre, et devant la communication gouvernementale cherchant à minimiser la gravité de la crise du logement et de l'hébergement, les enfants de Don Quichotte restent déterminés à porter la voix des sans abris et des mal logés, nous relançons donc dès demain les Maraudes Citoyennes.
Celles-ci, composées de bénévoles de tous horizons, ont pour but de rencontrer le plus grand nombre de sans abris, de les aider dans la mesure du possible à trouver une place d'hébergement, mais surtout de porter sur la place publique les difficultés qu'ils rencontrent et les solutions qu'ils souhaitent obtenir.
RDV le jeudi 20 décembre à 21H00 sur le parvis de Notre-Dame de Paris (Métro Cité ou Saint Michel)
Mobilisons nous, soyons le plus nombreux possible pour témoigner de l'urgence de la situation.
Les enfants de don quichotte
PS: Si vous avez réalisez des portraits, des témoignages vidéos de sans-abris ou de mal logés, ou de personnes ayant traversé l'épreuve de la rue ou du taudis, n'hésitez pas à nous les adresser, nous les mettrons en ligne sur notre site.
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lundi, 17 décembre 2007
Il n'y a pas qu'à Lyon...
Bon, c'est vrai, j'avais parlé de pause.... mais pas de trêve ! J'ai reçu aujourd'hui ce message important et je ne peux remettre de vous le faire connaître.
"UGC avait déja attaqué plusieurs salles municipales dans le 93 dont le Magic à Bobigny.
Il y a une politique délibérée de prédateurs de la part de Guy Verrechia et Alain Sussfeld les patrons d'UGC : éliminer, tuer tous les petits .
Télérama de cette semaine publie un article sur ces patrons de combat. Le cinéma ( et encore moins la diversité et l'aspect culturel de ce type de média) n'est qu'une façon pour eux de faire de l'argent.
J'ai d'autres exemples précis des pratiques hégémoniques et assassines d'UGC par rapport aux salles qui se trouvent sur leur périmètres d'achalandise comme ils disent. Le pire, c'est que les patrons des petites salles indépendantes ( en l'occurence le ST Michel et le ST André des arts à¨Paris ) n'osent pas trop se plaindre de peur des représailles. On nage en plein système mafieux .
Je peux donner des exemples précis sur les salles que j'ai citées. Etant président d'une association de cinéphiles, je ne suis pas dans le collimateur de ces mastodontes , seules les salles indépendantes et municipales les gênent.
Le pire , c'est qu'essentiellement, ce n'est pas le même public. Par exemple à Montreuil, le Méliès en centre ville, fait 200 000 entrées dont moins de 50 000, sur des films dits commerciaux comme Harry Potter. UGC Rosny, où il faut aller en voiture, dans une zone commerciale, fait près de 3 millions d'entrées : 50 000 entrées, qui de plus ne sont pas leur public car les gens de centre ville préfèrent aller en famille à pied plutôt que prendre leur voiture contre 3 millions et ça les gêne !
Et c'est bien ça qui est ahurissant comme principe : faire la guerre et raser des populations qui ne vous menacent pas!
UGC représente bien notre société. Regardez bien dans Télérama, l'air satisfait de Sussfeld et Verrechia dans leur immeuble de Neuilly/Seine : sans commentaires!"
André Gomar
Président d'une association de spectateurs à Montreuil
Merci à vous de transmettre cette information et d'éviter les salles de ce groupe dans la mesure du possible.
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dimanche, 16 décembre 2007
Pause de Noël
10:05 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | Imprimer
vendredi, 14 décembre 2007
Un lapin bleu aux Xanthines
Mercredi, aux Xanthines, le bistrot du commerce équitable où je suis accueillante bénévole, nous avons reçu Patricia...
Artiste charmante et souriante, elle a écrit ce conte de Noël dont elle a fait lecture aux enfants.
Une histoire toute simple et tendre où l'on parle d'un petit garçon qui rêve d'avoir un chien alors que ses parents ne veulent pas...
Le rêve va-t-il se réaliser pour Noël ?
Les rêves se réalisent à Noël, les enfants sont repartis convaincus par le lapin bleu de Patricia.
Et nous aussi nous rêvons...
Le bistrot fermera donc le 20 décembre au 16 cours Albert Thomas.
Mais nous nous activons pour trouver un nouveau lieu.
Et on y croit !
Les Xanthines, lieu de rencontres entre les générations...
Lieu de passage bien sûr.
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mardi, 11 décembre 2007
Le Résistant et les lycéens
J'ai déjà eu l'occasion de présenter Georges, "jeune homme" de 89 ans, ancien Résistant * et ancien déporté.
Lundi, j'ai eu la grande joie d'être invitée par mes collègues, dans mon ancien lycée pour assister à une rencontre avec les élèves.
Georges a été arrêté en 1943 à Dijon par la police française. Une première fois il a pu s'échapper mais la seconde il a été envoyé au Fort de Romainville comme "otage fusillable". On appelait ainsi les prisonniers susceptibles d'être fusillés par les Allemands en cas d'attentats opérés par la Résistance. Sans savoir pourquoi il s'est ensuite retrouvé à Sarrebruck, dans un camp disciplinaire où il est resté un mois puis a été expédié au camp de concentration de Mauthausen, "en wagon normal" a-t-il précisé. Ce camp, situé près de la plus importante carrière de granit d'Autriche, ouvert en août 1938, a pour particularité d'avoir été construit par les prisonniers eux-mêmes. Les premiers occupants ont été des républicains espagnols : réfugiés en France après la guerre d'Espagne ils ont été livrés aux Allemands par le gouvernement de Vichy. C'est une forteresse à laquelle on accédait par un escalier de 186 marches que les prisonniers empruntaient tous les jours pour aller travailler à la carrière, affaiblis par les coups de matraque et la faim.
Après cette présentation, Georges a répondu aux questions que les élèves avaient préparées en cours avec leur professeur.
POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ D'EN PARLER ?
- Aujourd'hui, quand quelqu'un subit un traumatisme violent, comme lors d'une prise d'otage, il est confié à des psy.
Vous êtes mes psy. Je ne suis pas là pour parler des tortures que j'ai endurées mais pour que les jeunes que vous êtes, et qui représentez l'avenir, ne refassent pas les mêmes erreurs.
AVEZ-VOUS CONNU JEAN MOULIN ?
- Je l'ai connu avant la guerre mais je ne l'ai pas rencontré pendant la Résistance.
Et Georges précise que Jean Moulin, en tant que préfet de Chartres, en 1940, avait refusé de signer une déclaration, que voulaient lui imposer les Allemands affirmant que les soldats sénégalais avaient commis des atrocités.
AVEZ-VOUS ÉTÉ TATOUÉ ?
-Non, ce n'est qu'au camp d'Auschwitz qu'on était tatoué.
POURQUOI ET COMMENT ÊTES-VOUS ENTRÉ DANS LA RÉSISTANCE ?
- De moi-même, j'ai voulu me battre sans savoir où j'allais, à l'insu de ma famille.
C'était difficile de trouver un contact quand on n'avait personne de sa famille dans un réseau.
Alors je me suis souvenu que quelques années plus tôt, alors que je n'avais que 17 ans, mon père étant d'origine espagnole j'avais participé à des distributions de tracts pour les Républicains. J'ai pensé que si je pouvais retrouver ces gens j'aurais des chances de tomber sur quelqu'un qui serait dans la Résistance. C'est ce qui s'est produit. On m'a emmené dans un lieu inconnu, dans la région de Dijon où je vivais et je n'ai jamais su les noms des gens qui étaient avec moi. Je me suis fait un ami qui m'a aidé, car je n'avais pas de vélo -indispensable ! - et nous en avons volé un à un soldat allemand. J'en ai bavé avec ce vélo allemand car il avait un pédalier fixe. De la même façon j'ai volé un revolver.
COMMENT FAISAIT-ON LES FAUX-PAPIERS ?
- Avec des pommes de terre. On coupait une pomme de terre en deux, on l'appuyait sur le vrai tampon et on le reproduisait sur le faux-papier.
AVEZ-VOUS PARTICIPÉ À DES SABOTAGES ?
-Oui, essentiellement des déraillements de train. C'était le plus facile. On déboulonnait les voies, ça prenait dix minutes. Un jour on a fait dérailler un train d'oranges, fruit très précieux et rare à l'époque. On les a distribuées aux gens, tout le monde était ravi.
RACONTEZ-NOUS VOS SOUVENIRS DE CAMP.
Je suis arrivé à Mauthausen en août 1943. Après une douche et un rasage on nous a remis notre costume. (Georges a apporté le costume, malheureusement ma photo prise à la verticale, ne ressort qu'à l'horizontale sur le logiciel du blogue)
On m'a collé un numéro accroché à un triangle rouge.
Ensuite je dois dire qu'il m'a été utile d'avoir appris l'allemand au lycée car les gardiens criaient notre numéro et ceux qui ne comprenaient pas étaient matraqués. Je répondais "ja" et aidaient mes camarades français à faire de même.
Ensuite on travaillait comme terrassier, en plein air toute la journée. Le matin on avait un bol d'une boisson noire baptisée café. A midi une soupe : de l'eau dans laquelle flottaient des feuilles ... Le soir un café, 150 grammes de pain et deux rondelles de saucisson ou de la margarine. A mon retour, je pesais 38 kg pour 1m75.
Je me suis un jour guéri moi-même de la dissenterie. Après m'être vidé pendant plusieurs jours je me suis souvenu avoir étudié au lycée les vertus du charbon. Avec des bouts de bois ramassés dans le camp et brûlés dans le poêle, j'ai fait du charbon de bois que j'ai avalé. Cela m'a sauvé.
Pour ce souvenir, comme pour l'allemand étudié au lycée, Georges insiste auprès des lycéens pour leur faire prendre conscience que rien n'est inutile dans les études.
En conclusion, Georges parle de sa libération et de son retour, en mai 1945. Les Américains leur ont dit : "vous êtes libres" mais les prisonniers survivants ont eu peur d'un repli des Allemands sur leur forteresse. Alors ils ont demandé des armes et ont gardé le camp pendant deux jours.
Rentré chez lui, Georges a décrété solennellement à sa famille qu'il ne voulait plus entendre des mots comme "boches" ou "youpins" car ce sont les mots qui tuent.
Il a aussi expliqué aux lycéens que Barbie n'avait pu être Barbie que parce que des Français l'avaient aidé : sans eux, ne connaissant pas Lyon, il n'aurait rien pu faire.
Il a laissé un dernier souvenir. Une de ses amies avait été accusée à tort de l'avoir dénoncé. Il est arrivé à temps pour la sauver de la mort.
J'espère pour ma part que les lycéens ont eu conscience de vivre un moment privlégié.
Un passage de témoin, entre eux et le Résistant et qu'ils sauront en être dignes.
*Pierre ulm, tu as noté que j'ai toujours écrit Résistant avec une majuscule !
23:55 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (31) | Facebook | Imprimer