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samedi, 14 mai 2011

Une destinée exceptionnelle...

J'avais raconté l'histoire de Danielle Li, une amie chinoise dont la biographie avait été écrite sur la commande  de mon association de Culture chinoise.

À 83 ans, Danielle vient de vendre sa petite maison de Villeurbanne, celle que son grand-père avait fait construire dans un jardin ouvrier, pour aller vivre en Chine, dans le Fujian....Elle rentre chez elle finir sa vie : la Chine n'a jamais cessé d'être son pays.

 Danielle, qui n'avait jamais eu de vie de couple, s'est mariée avec l'ami de sa jeunesse qui l'a recherchée après la mort de sa femme. Il avait fait un mariage arrangé selon les usages de la Chine d'avant Mao. Un mariage heureux, avec une femme exceptionnelle, d'après Danielle qui ne l'a jamais considérée comme une rivale. Mais c'est elle qu'il  n'a jamais cessé d'aimer. Les Chinois adorent les histoires romantiques et celle-ci a fait un buzz terrible en Chine. Danielle repartira donc définitivement mardi vivre avec son mari, chez un des fils, selon la tradition chinoise. J'espère aller la voir un jour dans ce Fugian qui est, dit-on, la côte d'Azur chinoise.

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Dans les années 50

Danielle Li et ses parents avaient quitté la Chine

menacés par le maoïsme.

Aujourd'hui

à 83 ans

elle y retourne...

jeudi, 21 avril 2011

Réponse de paix à la violence...

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Tant pis si j'en fais tout un plat mais je reviens à la profanation de ce dernier mardi. Interview de Pascale Marthine Tayou que je trouve impressionnant par son  calme.

Êtes vous en colère ?

Il y a un incident mais je garde mon calme. On peut recevoir un coup par mégarde et je ne suis pas vindicatif.

Mais c'est votre oeuvre ! Cela doit vous toucher...

Oui c'est mon oeuvre, mais c'est aussi l'oeuvre de tout le monde : elle a été créée pour être un trait d'union.

Une personne semble ne pas l'avoir compris...

Je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce qui s'est passé. La violence c'est mal. Elle est innocente cette oeuvre ! Le camarade qui a fait cela s'est trompé d'adversaire. C'est à lui-même qu'il devait porter le coup.

Comment expliquez-vous cette dégradation ?

Je ne sais pas. Peut-être y-a-t-il un lien avec ce qui s'est passé en Avignon.

Il n'y a pourtant rien de blasphématoire dans votre oeuvre. Que voulez-vous dire avec cet empilement de casseroles ?

On se nourrit dans les casseroles ; on se nourrit aussi de dogmes et de croyances. Mais à la fin, quelle est la vérité ? La colonne monte vers le Ciel. Quand on nous parle du Paradis ou de l'Enfer, on ne sait jamais si c'est à gauche ou à droite. Cette oeuvre n'a rien de blasphématoire même si elle a un côté érectile.

Vous l'avez appelée "Colonne pascale" en référence à Pâques ?

Non, Pascale c'est mon prénom. Cela n'a rien à voir avec la période de Pâques. Le Carême, pour moi, c'est tout le temps.

Êtes-vous chrétien ?

J'ai été élevé par des parents chrétiens et j'étais même enfant de choeur.

Pourquoi avoir choisi d'installer cette oeuvre dans une église ?

Je n'avais pas envie de "tasser" toutes mes oeuvres au troisième étage du musée d'art contemporain de Lyon. J'ai voulu exploser les murs pour qu'une partie soit présentée dans la ville. La "Colonne pascale" entrait bien dans l'espace de cette église. Le curé a pris le temps de l'expliquer à ses fidèles qui ont adhéré à l'esprit du projet : celui de la rencontre. J'en suis heureux.

Le Progrès du 21 avril 2011

Ayant vu La Colonne avant son agression, j'avais l'intention d'en parler... Finalement, cela aura permis à l'artiste de nous livrer son interprétation, différente de celle du recteur... C'est l'intérêt de l'art conceptuel : chacun le reçoit à sa manière... Comme Yves qui y voit les casseroles que se trimballent les hommes politiques. Chacun sa vérité.

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mercredi, 20 avril 2011

Vandalisme à Lyon sur une oeuvre d'art

Une colonne de casseroles de 7 mètres de haut, réalisée par l'artiste camerounais Pascale Marthine Tayou, a été vandalisée mardi soir dans l'église Saint-Bonaventure...

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L'artiste :

Pascale Marthine Tayou est un artiste camerounais vivant en Belgique. L'exposition que lui consacre le Musée d'Art Contemporain de Lyon est en partie hors les murs. Les oeuvres de l'artiste sont ainsi exposées dans différents endroits de Lyon qui ne sont pas particulièrement destinés à recevoir des oeuvres d'art.

Le lieu :

Une des oeuvres de Pascale Marthine Tayou est accueillie à l'église Saint-Bonaventure, au coeur de la presqu'île, au centre de Lyon. C'est un sanctuaire et non une église paroissiale. C'est un lieu d'accueil où des prêtres assurent des permanences pour des confessions ou des entretiens.

Mais c'est aussi un lieu qui propose de nombreuses activités culturelles, musique, accueil d'expositions. L'église est actuellement animée par une communauté d'oratoriens.

L'oeuvre :

Jouant sur les mots, l'oeuvre qui était exposée jusqu'à ce qu'elle soit démolie par un illuminé, s'appelle " La colonne Pascale". C'est une pile de casseroles de 7 mètres de haut située en face de l'entrée.

 Le recteur de Saint-Bonaventure, Luc Forestier a écrit un très beau texte à son sujet...

Extraits :

"Même si son titre joue volontairement sur une ambivalence, il y a un rapprochement possible entre le prénom de l'artiste et le sommet de la vie chrétienne qu'est la fête de Pâques...Car l'une des interprétations possibles de la colonne pourra noter au moins deux éléments de convergence entre l'oeuvre installée et ce qui nous rassemble autour de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ.

D'une part, le rappel d'une forte verticalité est particulièrement pertinent dans un bâtiment qui, au fur et à mesure des ajouts, est très large. La colonne pascale montre bien la juste posture chrétienne, qui est d'être debout-et non écrasé par son péché ou les forces de l'histoire- face à Dieu et face aux autres. (...)

D'autre part, le deuxième élément, plus intime encore, entre la "colonne Pascale" et ce que l' Église célèbre à Pâques tient au matériau choisi pour constituer la colonne. Il n'y a pas qu'un renvoi qui pourrait sembler exotique à la culture africaine, dont il est quand  même temps de prendre conscience de son importance pour notre pays, mais il y a surtout l'usage d'éléments du quotidien que l'accumulation conduit à transcender. Ces casseroles-il faut bien choisir le mot le plus banal pour honorer la démarche- ces casseroles empilées renvoient aux incertitudes actuelles sur la capacité des humains, et non de la Terre, à suffire à leur subsistance, tout en désignant le lieu même où s'actualise pour nous le relèvement de l'humanité. Car la source et le sommet de notre rassemblement se trouve dans un repas ritualisé, qui renvoie au dernier repas de Celui qui a librement engagé son existence dans le don de lui-même. Et la taille même des ustensiles choisis conduit à penser à un repas qui dépasse toujours le petit groupe, mais qui annonce le festin ultime de l'humanité tout en exigeant de nous un partage qui est toujours le signe de la maturité humaine."

(...)

Luc Forestier, prêtre de l'Oratoire, recteur de Saint-Bonaventure

 

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Pascale Marthine Tayou



vendredi, 25 mars 2011

L'Arpitanie

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Depuis quelques mois je sais que je vis en Arpitanie. Ne cherchez pas dans un atlas: l'Arpitanie fait partie des Nations sans État d'Europe...

Signe des temps... Angoisse de la mondialisation, retour à l'identitaire... Sur Internet fleurissent les réseaux de retour aux origines linguistiques.

L'Arpitan est donc le nom donné au langage autrefois appelé francoprovençal, terme  qui prêtait à confusion. Arpitan annonce la couleur puisqu'il signie : montagnard. Sa zone d'influence est identifiée sur la carte ci-dessus. Elle intègre ainsi des cantons suisses et le Val d'Aoste en Italie.L'arpitan est une langue romane qui vient du latin.

L'Arpitanie a son drapeau...

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Selon l'Atlas des Nations sans État d'Europe, l'arpitan est la langue des Arpians, les bergers.51Gm6P3wEtL._SS500_.jpg

"La conscience arpitane se développe au XXè siècle, quand les groupes de locuteurs de la langue vernaculaire prennent l'initiative d'orgnaniser, de façon régulière, des rencontres internationales, dans l'une ou l'autre des régions de l'Arpitanie. Bien que conscients de parler la même langue, quoique riche en particularismes locaux, les habitants continuent à se réclamer de leur région historique, la Savoie et le Val d'Aoste étant les deux régions les plus emblématiques de ce vaste territoire."

Michael Bodlore-Penlaez

 

Paradoxe sans doute mais le premier grammairien de la langue française fut Vaugelas, né en Arpitanie... Et François de Sales le Savoisien écrivait dans un français plus proche du nôtre que celui de Montaigne, son contemporain.

 

vendredi, 04 février 2011

Hommage aux magistrats

Il existe à Lyon une association sans doute unique en France : le Conseil lyonnais pour le respect de Droits. Un de mes amis en fait partie et m'a  proposé récemment de l'accompagner au tribunal pour une séance de jugements en comparution immédiate.

J'ai été très impressionnée.

Impressionnée par la qualité professionnelle du travail de tous les intervenants du tribunal, que ce soit le président du tribunal ou le procureur général.

Fermeté et humanité, écoute et rigueur. On était là pour dire la Loi, la faire respecter mais en aucun cas enfoncer les accusés.

Mais j'ai pu comprendre les dysfonctionnements dont on accuse aujourd'hui les magistrats.

Tout d'abord la comparution immédiate n'est pas une justice expéditive : on prend son temps, on écoute, on travaille dans le respect.

D'autre part, il paraît évident que certaines affaires n'auraient pas dû venir encombrer un tribunal. La première audience s'est révélée être un conflit à l'intérieur d'un couple qui a été instrumentalisé.

Deux jeunes hommes-moins de trente ans- m'ont beaucoup étonnée. Des garçons qui auraient pu avoir été mes élèves, bien insérés socialement, comparaissant pour un délit semblable... par dépit amoureux, ils avaient commis du vandalisme. Le premier avait tenté de mettre le feu à la cage d'escalier dans l'immeuble où vivait celle qui l'avait quitté, et le second avait brûlé une voiture, à la sortie d'une boîte de nuit où son ex-amie avait refusé de revenir à lui.

Deux presque encore adolescents, auxquels on n'avait sans doute jamais dit non et qui entendaient peut-être  pour la première fois l'énoncé d'une règle de vie en société.

Oui les juges travaillent sérieusement et cela prend du temps.

ils traitent des affaires qui ne les concernent pas toujours et cela prend également du temps : cessons donc de mettre en cause leur professionnalisme.

 

 

samedi, 11 décembre 2010

Les barbares sont parmi nous ?

41E1pSo09GL._SL500_AA300_.jpgIl n'est pas trop dans mes habitudes de parler des livres que ne m'enchantent pas...

 

Mais celui que j'ai actuellement entre les mains me pose vraiment question.

Il s'agit du premier roman d'un très jeune lyonnais, né en 1982.

L'une des participantes du groupe de lecture des Xanthines nous l'a proposé à  découvrir pour  soutenir un jeune écrivain lyonnais...

Belle intention !

Je suis sans doute trop vieille pour ce genre d'écriture que je n'arriverais même pas à qualifier, qui se veut

 

poétique

onirique

pleine d'autres qualités que je ne suis pas capable d'apprécier sans doute.

En fait l'histoire d'un garçon et d'une fille à laquelle je ne comprends rien. Et ça je n'aime pas trop. Un jeune vendeur avait pourtant prévenu l'une d'entre  nous : tout le monde ne peut pas apprécier... Sous-entendu, mamie s'abstenir.

Dans une des premières pages, on annonce la couleur.

"Un ami m'avait passé un livre, les chants de Maldoror, tu verras, m'avait-il dit. J'avais vu. ça m'avait cramé les circuits."

Curieux quand même, car le souvenir que je garde de Lautréamont, lu en Terminale, est que justement l'écriture était :

poétique

onirique ?

mais surtout irrespectueuse et impertinente. Bref savoureuse.

Je crois que je vais le relire finalement.

 

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vendredi, 22 octobre 2010

Les jeunes, les flics et les taupes.

C'était comme prévu la soirée des taupes.

Un peu avant 17 heures je me mets en route pour les Xanthines : les Bus ne vont toujours pas à Bellecour, la place est bouclée par les flics. Une course rapide, rue Edouard Herriot qui a été épargnée par les casseurs de cette semaine car, me dit une commerçante, les CRS l'avaient investie depuis mardi. Je continue de l'autre côté de la place. Au début de la rue Victor Hugo, autre rangée de CRS. Ils filtrent  le passage et l'accès à la rue. Jeune et bronzé, on ne passe pas...

J'avise un groupe de jeunes...

-On filtre semble-t-il ?

-Vous madame vous passerez, vous êtes vieille. (sic)

En effet, très aimable le CRS. La rue Victor Hugo, théâtre des violences de mardi dernier a retrouvé un aspect normal. Les vitrines sont réparées.

Quand je pense qu'aux Xanthines il nous a fallu deux ans pour obtenir des assurances la remise en état de notre vitrine. Soupir. J'arrive à la station Ampère, nouveau cordon de CRS mais là, on ne passe plus. Même pas les vieux. J'insiste.

Un CRS :

-madame vous contounez par l'autre rue.

- et pourquoi donc monsieur ?

-parce qu'il y a un groupe de jeunes prêts à en découdre...

-je n'ai pas peur des jeunes, monsieur.

- ça ne fait rien. Faites le tour...

Je contourne... Un groupe de jeunes, immobiles et silencieux sont enfermés dans un carré de CRS.

J'ouvre la porte des Xanthines ... Les Taupes me suivent, installent leur matériel de projection. Sirènes de police et grondement d'hélicoptère inquiètent : pourrons-nous entendre la conférence ? Une voiture de police se gare  devant le commissariat d'en face, sirène hurlante... et la sirène continue d'hurler pendant la manoeuvre de créneau. Les flics descendent, encadrant un jeune homme menotté. Drôle d'ambiance. Les amis des taupes arrivent nombreux et détendus.

La "taupe qui cause" commence son exposé. On entend toujours les sirènes de police ... Le conférencier s'interrompt quand elles couvrent le son de sa voix et reprend. C'est surréaliste... D'un côté on se promène dans les galeries romaines, les galeries drainantes ou militaires à la lumière des très belles photos qui sont projetées et de l'autre ce fond sonore de sirènes de police.

Puis le calme... les discussions amicales se prolongent aux Xanthines. La fin des émeutes ?