mardi, 07 avril 2009
Lugdunum, l'obscure
Un groupe de photographes a exploré la face obscure de Lyon, ville des Lumières. Le travail a été réalisé en collaboration avec le CNRS et s'expose aux Xanthines.
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dimanche, 23 novembre 2008
Sur les quais
Mon dernier séjour au Havre m'a permis de découvrir une exposition particulièrement intéressante, dédiée aux
Ports, docks et dockers
de Boudin à Marquet.
Cette exposition étant réalisée en collaboration anec le musée des Beaux-Arts de Bordeaux
je signale à mes amis girondins
qu'ils pourront l'admirer à Bordeaux
du 26 février au 14 juin 2009.
Les peintures marines ont toujours occupé une large place dans la tradition artistique européenne.
La particularité de cette magnifique exposition est qu'elle est centrée sur la métamorphose des ports à l'ère industrielle, donc très orientée sur l'activité économique des ports aux XIXème et XXème siècles.
Le développement industriel des ports a inspiré les impressionnistes.
C'est au tableau du port du Havre
"Impression au soleil levant", par Monet, que l'École impressionniste a trouvé son nom, à l'origine péjoratif d'ailleurs, un critique l'ayant tourné en dérision. Boudin, ami de Monet et natif de Honfleur a célébré la ville qui lui a permis de faire des études aux Beaux-Arts à Paris mais on retrouve sur ses toiles des ports de toute l'Europe. Marquet, né à Bordeaux un peu plus tard et proche des peintres dits "Fauves", a également voyagé avec son pinceau de port en port.
"Et on voyait d'autres navires, coiffés aussi de fumée, accourant de tous les points de l'horizon vers la jetée courte et blanche qui les avalait comme une bouche, l'un après l'autre. Et les barques de pêche et les grands voiliers aux mâtures légères glissant sur le ciel, traînés par d'imperceptibles remorqueurs, arrivaient tous, vite ou lentement, vers cet ogre dévorant, qui, de temps en temps, semblait repu, et rejetait vers la pleine mer une autre flotte de paquebots, de bricks, de goélettes, de trois-mâts chargés de ramures emmêlées. Les steamers hâtifs s'enfuyaient à droite, à gauche, sur le ventre plat de l'Océan, tandis que les bâtiments à voile, abandonnés par les mouches qui les avaient halés, demeuraient immobiles, tout en s'habillant de la grande hune au petit perroquet, de toile blanche ou de toile brune qui semblait rouge au soleil couchant."
Maupassant "Pierre et Jean"
Mais l'intérêt de cette exposition est surtout dans la représentation du travail par la majorité des oeuvres retenues.
Cette époque qui a vu exploser le traffic maritime a fait émerger de nombreux métiers.
Au coeur du port était la manutention.
Les travailleurs des ports étaient des intermittents, employés sur des temps limités. Pauvres et indépendants.
Dockers mais aussi charbonniers, arrimeurs, débardeurs, grutiers, voiliers, charretiers... Tous journaliers. Embauchés le matin par des petits chefs qui évitaient les fortes têtes.
C'est la vie de tous ces travailleurs que retrace l'exposition, non seulement à travers des peintures mais aussi des sculptures, des photos, des films.
J'ai découvert un sculpteur belge que j'ai trouvé particulièrement intéressant.
Constantin Meunier. Peintre et sculpteur, il a consacré toute son oeuvre au monde ouvrier.
J'ai particulièrement aimé cette statue, "le débardeur". Le visage est dur mais le corps, souple, fin, nonchalant rappelle les éphèbes grecs. Curieux, non ?
Ce fut l'occasion d'une interrogation
Pourquoi le travail n'est-il plus, que ce soit pour le magnifier ou le dénoncer,
source d'inspiration
dans l'art contemporain comme dans la Littérature ?
Disparition du travail manuel
pénible mais spectaculaire ?
Travail trop abstrait ?
En devenant "emploi" le travail a-t-il été récupéré par les spécialistes des sciences dites humaines perdant son pouvoir d'attraction sur les artistes ?
Analyse : Peindre le travail ouvrier
22:47 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : le havre, boudin, marquet, exposition | Facebook | Imprimer
vendredi, 13 juin 2008
Polémique à Lyon autour d'une exposition
Une expo fait polémique à Lyon...
Il s'agit de l'exposition de cadavres humains, traités de telle manière que les organes sont parfaitement conservés selon une technique particulière, l'imprégnation polymérique.
J'ai entendu à son sujet des propos très contradictoires. Passionnée par l'anatomie, j'ai essayé de me renseigner le mieux possible, me méfiant des premières condamnations qui venaient des conservateurs comme Broliquier, un proche de Charles Millon.
Pour certains, c'est pédagogique. Une jeune fille que je connais, et qui se destine à la police scientifique, m'a dit avoir été intéressée par cette confrontation à des cadavres. D'autres ont trouvé que l'on pouvait connaître et découvrir parfaitement l'anatomie du corps humain comme le font les étudiants en médecine au cours de leurs dissections.
Mais le camp des "contre" donne de la voix. " Mise en scène odieuse de la mort" est le reproche qui revient le plus souvent. Les universitaires qui ont lancé une pétition d'opposition s'interrogent surtout sur l'origine des corps. Proviennent-ils d'un trafic aussi lucratif que douteux ? On sait qu'ils viennent de Chine et certains avancent la possibilité qu'ils soient les cadavres de condamnés à mort.
Finalement je fais confiance à cet avis de Bruno-Marie Duffé, théologien très connu à Lyon pour son ouverture. Il est aumônier du centre Léon-Bérard, le centre du cancer.
"Au premier abord, j'ai trouvé la mise en scène très soignée et réussie. Il y a un aspect pédagogique incontestable car on initie les gens à l'anatomie. Mais ensuite je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucune explication éthique. On présente ces corps comme des objets, des machines parfaites. Mais justement un corps n'est pas un objet. Surtout on ne dit jamais qu'on est face à des hommes qui ont vécu, aimé.... Et je me demande pourquoi les producteurs de cette expo n'ont pas utilisé des reproductions. Car voir ces corps nus, décharnés donne un côté voyeuriste. Il y a un manque total de respect. Ce qui au fond est monstrueux. Car quand on fait ce qu'on veut d'un corps, quand on lui enlève toute humanité, c'est la porte ouverte à toutes les dérives. Voilà pourquoi j'ai ressenti un malaise."
Cité par Lyon-Mag
Finalement je n'irai pas la voir...
22:57 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : lyon, exposition, vive la vie | Facebook | Imprimer