vendredi, 18 juin 2010
A bientôt
Demain je pars deux semaines en Turquie.
Je vous laisse avec un peintre coréen qui sera exposé durant tout l'été à la cathédrale de Lyon
Fils de calligraphe, Kim En Joong est né en 1940 à Booyo, en Corée du Sud. Il travaille à Paris depuis 1975. Ses toiles non figuratives, nourries de notions techniques neuves sur l'espace et la perspective, imposent un dépaysement, point de départ d'une quête du mystère divin. Il réalise les magnifiques vitraux de la Cathédrale d’Evry.
“L’Art abstrait n’existe pas, mes peintures ne sont pas figuratives, mais le sujet n’est pas une abstraction, l’essentiel de l’art, c’est la beauté”
15:28 Publié dans Chronique lyonnaise, Coups de coeur, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (25) | Facebook | Imprimer
jeudi, 17 juin 2010
Songer à son père
La remise en cause de Freud et de la psychanalyse est dans l'air du temps. Ce n'est pas pour me déplaire car j'ai toujours ressenti ces théories comme terriblement oppressantes. Le poids de l'inconscient auquel il serait difficile d'échapper m'est toujours apparu comme insupportable. Selon ces théories, il va de soi que tous les maux que nous subissons viendraient de nos ascendants, de nos parents en particulier.
Les Chinois ont échappé à cette culture, on dit qu'ils le regrettent et que certains s'y intéresseraient.
Certainement pas l'écrivain Yan Lianke.
Lui serait plutôt dans le retour au Confucianisme également dans l'air du temps en Chine.
Ainsi ce magnifique petit livre, "Songeant à mon père", est-il à lire pour confronter la relation que nous avons à nos parents à celle des Chinois.
La première partie, consacrée à de courtes nouvelles, fragments que l'auteur dits "écrits dans la paume de la main" , souvenirs épars de l'enfance, peignent l'univers vers lequel revient le narrateur qui fut officier de l'armée chinoise.
Le paysage de son enfance pour nous aider à comprendre.
La seconde partie, tout à fait bouleversante, ressemblerait à une confession mais n'en est pas une car la culpabilité en est absente. C'est pourtant un long examen de conscience, lucide et courageux. L'auteur examine tous les torts qu'il a eus à l'égard de son père et dont celui-ci serait mort. C'est impressionnant, tout à fait étranger à la culpabilisation pathologique dont on ferait preuve en Occident, mais sans complaisance.
Le ton est donné par cette très belle phrase reprise en quatrième de couverture.
"Je me suis assis pour écrire et je peux, à travers la vie et la mort de mon père, comprendre le monde, regarder en face ce qu'il y a de bon et de mauvais en moi, regarder en face la vie et la mort, la décadence et la prospérité de toutes choses, l'eau tarie du fleuve, les feuilles mortes, regarder en face, à travers ma propre vie, la disparition et la renaissance, la renaissance et la disparition de tout ce qui vit."
À méditer durant l' été !
21:54 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chine, littérature | Facebook | Imprimer
mercredi, 16 juin 2010
Encore un problème de frontière.
Au risque de passer pour chauvine, ce que je ne pense pas être, je persiste avec un nouveau problème de frontière concernant les haut-savoyards.
Ceux qui s'intéressent au foot le savent peut-être, le très modeste club de Haute-Savoie, anciennement Croix de Savoie, devenu EVIAN THONON GAILLARD FOOTBALL CLUB, a accédé à la ligue 2.
Soutien des Eaux d'Evian donc de Danone donc de Zidane. Bien sûr c'est marketing et compagnie mais pour les footeux de la région c'est "l'événement".
Nouveau statut, nouveau standing donc nouveau stade.
Or le plus digne d'accueillir un club jouant à ce niveau, et surtout à proximité des supporteurs, est ... le stade de Genève.
Mais c'est impossible.
Le club vient de recevoir le refus officiel de l’UEFA concernant la demande d’autorisation de jouer ses matches de championnat de France de LIGUE 2 sur le stade de GENEVE.
Les raisons invoquées par l’UEFA sont les suivantes :
L’organisation du football sur une base nationale territoriale constitue un principe fondamental et une caractéristique bien établie du sport.
Le club devra donc jouer à Annecy... en espérant que ses supporteurs suivront.
15:44 Publié dans 150 ans du rattachement de la Savoie à la France | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer
mardi, 15 juin 2010
Ce que la langue française doit à un Savoyard
Dernière note, c'est promis, en relation avec les 150 ans de l'annexion de la Savoie.
La Savoie, a été francophone bien avant d'être française.
La Savoie a même, par l'intermédiaire de monsieur Favre de Vaugelas, codifié la langue française.
À l'origine, il y a Louise de Savoie, la mère de François 1er. C'est elle qui aurait introduit à la Cour de France le beau langage.
Selon Rémi Mogenet, écrivain et journaliste savoyard :
"Néanmoins, au début du XVIIe siècle, on se demanda quel était le vrai et bon français. Vaugelas répondit que c’était la langue de la Cour, c’est-à-dire des magistrats du Roi. Or, le roi auquel on pensait forcément, c’était encore François Ier, dont le français devait sans doute beaucoup à celui de sa mère, Louise de Savoie, qui était fille du duc Philippe, et avait été élevée en Bresse. Il faut donc admettre que la Savoie de la Renaissance - et en particulier sa partie bressane - est pour beaucoup dans la formation et l’origine du français moderne."
Puis il y eut l'Académie Florimontane.
Créée par Antoine Favre, son fils, Claude Favre-de Vaugelas, son ami François de Sales et Honoré d'Urfé, auteur de l'Astrée, -ce roman précieux qui fut un best-seller et dans lequel on trouve la fameuse Carte de Tendre- l'Académie Florimontane servit de modèle à l'Académie française. Cette Académie connut une brève existence mais un immense rayonnement. Elle s'adressait à une large population : "à tous les braves maîtres des arts honnêtes, comme peintres, sculpteurs, menuisiers, architectes et semblables" et "on y pratiquait un "style de parler... (qui) ne ressente en point de façon la pédanterie". Les cours se donnaient le soir... et traitaient des domaines aussi divers que la philosophie ou l'art de naviguer. "On y traitera de l'ornement des langues, surtout de la française."
Claude Favre de Vaugelas, le savoyard d'Annecy, se retrouva ainsi, selon la volonté de Richelieu, premier membre de l'Académie française. Il s'était acquis la réputation d’un homme qui connaissait toutes les règles de la langue française, et qui la parlait avec une irréprochable correction. Il consacra quinze ans de sa vie au premier dictionnaire de français. Richelieu le récompensa d'une pension. Comme il allait le remercier de cette faveur, le cardinal lui dit : « Eh bien, vous n’oublierez pas du moins dans le dictionnaire le mot de pension. » Sur quoi Vaugelas répliqua : « Non, monseigneur, et moins encore celui de reconnaissance. »
C'est ainsi que l'un des premiers grammairiens qu'on allait surnommer "le greffier de la langue française" était savoyard et non français.
21:32 Publié dans 150 ans du rattachement de la Savoie à la France | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
lundi, 14 juin 2010
Et si le Chablais devenait Suisse ?
Le Chablais est la plaine située au bord du lac Léman dont l'autre rive est suisse.
En 1860, mes ancêtres avaient signé une pétition pour être rattachés à la Suisse plutôt qu'à la France. Ce n'était pas par intérêt économique, la Suisse étant à l'époque un pays pauvre.
Aujourd'hui la question se pose à nouveau... pour certains.
Il faut dire que les Chablaisiens travaillent à Genève et les Suisses habitent en France, Genève n'ayant plus de place pour construire et se développer.
Des élus se prononcent : et si le Chablais devenait Suisse ?
Il ne s'agit pas seulement de politique fiction. Certains ne sont pas contre voir le Chablais intégrer la Confédération Helvétique.
«pourquoi le canton du Chablais n'intégrerait-il pas la Confédération ? » Jean-Pierre Rambicur, seul maire savoisien du Chablais, n'a pas peur de soulever la question.
L'édile y verrait même un bien pour le territoire : « Le mille-feuille français coûte très cher », peste-t-il.
« Entre ce qui part à l'Etat et ce qui revient en Savoie et Haute-Savoie, il y a environ 80 % de pertes ! » Plus sérieusement, M. Rambicur juge l'option réaliste : « Je pense que c'est viable, car le bassin de vie existe déjà au niveau géographique. Une bonne partie du Chablais fait partie de la zone périurbaine de Genève, que ce soit au niveau du travail ou des habitations. Et puis il y a l'agglomération Franco-Valdo Genevoise qui se dessine. »
Il y a déjà une coopération
Cette structure transfrontalière est justement un argument que d'autres mettent en avant pour réfuter l'idée d'une éventuelle intégration suisse. « Thonon fait déjà parti de l'Arc, rappelle Jean Denais, le maire de la capitale du Chablais et président de cette structure franco-suisse. Nous croyons dans l'avenir de cette région transfrontalière. D'ailleurs, nous assistons actuellement à une montée en puissance de cette coopération. » C'est également le parti pris par Jean-Pierre Fillion. Le maire d'Allinges et président du Syndicat d'aménagement du Chablais (Siac) refuse ce type d'initiative, qui ne le font pas spécialement rire : « Je suis avant tout Français, avant d'être Chablaisien, même si je suis attaché à l'identité chablaisienne. A l'heure de l'Internet, il faut se préserver de tout régionalisme. Je préfère que l'on fasse tomber les frontières, il faut avoir une vision planétaire. Soulignons d'ailleurs la coopération qui existe déjà. »
Une ancienne option
Coopération et rattachement de l'un à l'autre ne sont pas la même chose. Du côté suisse, les habitants ne seraient pas spécialement opposés à la seconde option, comme l'a démontré un sondage il y a quelques mois (lire ci-dessous).
Le député de Genève et président du Mouvement des citoyens genevois (MCG), Eric Stauffer, juge que ce rattachement « eut été une bonne idée jadis ». Le politique suisse adresse en revanche « un carton rouge au gouvernement français » : « La France ne respecte pas le traité encore en vigueur au sujet de la zone franche entre la Haute-Savoie et Genève. » « En théorie, rappelle M. Stauffer, n'importe quelle entreprise qui a envie de vendre ses produits en Haute-Savoie pourrait le faire sans taxe ; or la France en impose. » Sur ce sujet, le MCG assure être sur la même longueur d'onde que la Ligue Savoisienne ; « une rencontre prochaine doit d'ailleurs avoir lieu », annonce le député qui plaide pour une « grande région Franco-valdo-genevoise pour laquelle il faut se donner les moyens ».
Le député français, Marc Francina, balance entre deux idées face à la question suisse : « C'était il y a 150 ans qu'il fallait réfléchir », lâche le député-maire d'Evian. « Aujourd'hui, non ce ne serait pas une bonne chose. En même temps, si ça pouvait nous faire exister, nous qui sommes au fin fond de la France. Nous sommes enclavés avec un pays étranger. » Sûr que cela ne se fera jamais, M. Francina préfère tisser des liens avec ses homologues de l'autre côté du lac : « Les coopérations, ce sont les hommes qui les font. Il faut éviter de tomber dans l'administratif pur. »
Préférer
une "Région Savoie"
Chacun défendant ses idéaux, le Mouvement Région Savoie (MRS) ne partage pas cette option d'intégrer la Suisse. Le Chablaisien Pierre Ottin, membre du MRS, estime que l'on « sort là carrément du paysage du probable ». « La question qu'il faut se poser c'est comment est-ce que la Savoie et le Chablais pourraient être rattachés à la Suisse ? Vous voyez vraiment le gouvernement français passer un accord avec Berne pour céder une partie de son territoire à un pays qui ne le demande même pas ? » Le MRS défend plutôt l'idée d'une région autonome : « La région c'est du domaine du possible, affirme M. Ottin.
Réunir les deux départements cela pourrait se faire plus tôt que prévu, ils discutent. Là on sort de la fantaisie et on tombe sur quelque chose de réalisable. »
La Suisse... dans le Chablais
A ce petit jeu de politique fiction, une tout autre hypothèse pourrait également être émise. La paternité en revient à Jean Denais : « Est-ce que la bonne solution ne serait pas qu'une partie de la Suisse intègre le Chablais ? Les parties voisines plus riches permettraient de palier le retard de l'Etat en matière de désenclavement routier et ferroviaire. » Cette fois, pas sûr que nos voisins applaudissent des deux mains.
EMMANUEL ROUXEL
11:01 Publié dans 150 ans du rattachement de la Savoie à la France | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook | Imprimer
dimanche, 13 juin 2010
Les cloches ont sonné
Hier les cloches ont sonné pour les 150 ans du rattachement de la Savoie à la France.
Il se trouve que j'étais en terre savoyarde puisque je participais à une fête de mon ancien lycée à Champagny-le-Haut, au seuil de la Vanoise. Mon lycée y possède un chalet, cédé par EDF pour un franc symbolique dans les années 60. Il était à l'époque question d'un barrage qui n'a jamais été construit.
Le chalet, Neige et Roc, est toujours là, aménagé au fil du temps par les anciens élèves qui s'y retrouvent chaque année pour un chantier.
Hier commençait la transhumance. Et j'ai juste eu le temps d'apercevoir à Champagny-le-bas les camions de vaches qui allaient partir derrière les bergers pour regagner les alpages. Il n'en reste plus guère des ces bergers passionnés qui, tels Georges et Lucie, acceptent de passer trois mois dans ces conditions sommaires sans redescendre au village.
18:50 Publié dans 150 ans du rattachement de la Savoie à la France | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : rattachement de la savoie à la france | Facebook | Imprimer
jeudi, 10 juin 2010
Ma coupe du monde...
Il en est un qui m'émeut plus que les autres, c'est celui d'Afrique du Sud que j'ai entendu dans des circonstances très particulières.
En 1989, je suis allée à Johannesburg : c'était encore l'apartheid pourtant la libération de Nelson Mandela était imminente. L'un de mes beaux-frères avaient créé une Alliance Française à Soweto, la township célèbre où Mandela avait vécu.
La première strophe de l'actuel hymne national de l'Afrique du Sud
"Nkosi sikelel 'iAfrica"
c'est là que je l'ai entendue. A l'époque, ce chant était interdit car il était l'hymne de la lutte contre l'apartheid. Le seul endroit où on avait le droit de le chanter c'était dans les églises, en tant que cantique religieux :
"Que Dieu bénisse l'Afrique...
Que Dieu entende nos prières et nous bénisse, nous ses enfants d'Afrique."
C'était à l'occasion d'une messe dans une paroisse catholique tenue par un prêtre français, Emmanuel Laffont.
Les gens chantaient, soit la main sur le coeur, soit le poing levé. Très émouvant. Le texte a été composé au XIXème siècle par deux poètes, l'un Khosa (ethnie de Mandela) et l'autre soutou. Il a été chanté la première fois à l'occasion de l'ordination d'un pasteur.
L'actuel hymne sud-africain comporte ces deux strophes africaines, puis une strophe en africaans (ethnie des blancs d'origine hollandaise) et une en Anglais.
Ecoutez cet hymne avec recueillement : il signifie tant de choses.Il pourrait devenir l'hymne de tout le continent.
Un drapeau multicolore pour un pays pluri-linguiste.
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Paroles officielles | Sens des paroles en français |
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Nkosi Sikelel' iAfrika | Nkosi Sikelel' iAfrika (Dieu sauve l'Afrique) |
17:28 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : coupe du monne, afrique du sud | Facebook | Imprimer