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jeudi, 24 avril 2014

Rencontres

Entre 1998 et 2005, j'ai participé au jumelage de mon lycée avec un lycée mauritanien à Boghé, au bord du fleuve Sénégal… Je m'y suis rendue cinq ou six fois et nous avons accueilli à Lyon élèves et professeurs mauritaniens.

Depuis il est déconseillé aux Occidentaus de circuler dans le pays menacé par le terrorisme.

Mes amis mauritaniens sont aujourd'hui les otages de l'extrémisme. 

Plus de jumelage, plus de visites d'étrangers...

Que sont-ils devenus ? 

Je retrouve aujourd'hui cette photo et je pense à eux.

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mercredi, 23 avril 2014

Aimer, boire et chanter

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C'est un film que j'ai failli ne pas aller voir ayant entendu beaucoup d'avis négatifs. Mais j'aime tellement les films d'Alain Resnais qu'il m'a semblé ne pas pouvoir être complètement déçue. Et je ne l'ai pas été. 

Le film surprend, ou plutôt prend le spectateur à rebrousse-poil... L'histoire est simple : dans la campagne anglaise, un homme sait qu'il va mourir et bouleverse la vie de trois couples amis.

Et c'est là que nous sommes déconcertés... Le réalisateur cache un maximum -tentures de théâtre en guise de portes, scènes  exclusivement à l'extérieur, on est dans toutes les maisons mais dans les jardins- pour révéler l'essentiel à savoir une interrogation sur ce qu'est devenue la vie de ses amis. C'est un film sur le  dévoilement progressif. La scène la plus spectaculaire de ce point de vue est celle de la fête donnée à l'occasion de l'anniversaire de la fille d'un des couples : toute la fête se déroule sans qu'on n'en voit rien sinon ceux qui la regardent. Et c'est ce qui peut paraître crispant à certains spectateurs habitués au cinéma qui exhibe. Resnais quant à lui semble s'être bien amusés à nous égarer...

vendredi, 18 avril 2014

Né un vendredi saint

Il est parti le jardinier des "Radis bleus" :  Pierre Autin-Grenier, dont j'ai souvent parlé sur ce blogue et dont je reparlerai encore, est décédé. Il était né un 4 avril mais, cette année-là, ce n'était pas le jour de la Saint-Isidore mais le vendredi-saint, jour de la Passion. Ce n'est pas un simple hasard : sa vie a débuté dans la souffrance, celle de l'abandon toujours évoquée  sous forme allusive dans la réalité mais très présente  dans ses textes.

"lundi 4 avril

Saint Isidore

Né ce même jour, de nombreuses années déjà, complètement nu de tout et de suite de trop, je n'ai eu de cesse depuis que de trouver la sortie"

Est-il parvenu à consoler cet enfant qui continuait de souffrir en lui ? Cela restera son mystère.

"L'enfant en flammes qui s'avançait en boitillant, les pieds serrés dans ses souliers en fil de fer et le front bas, nous l'avons recueilli et lui avons prodigué aussitôt la bienveillance dont on gratifie d'ordinaire les chiens qui vont mourir et qui vous lèchent les mains. Nous l'avons reconnu à son habit de bagnard, à ses yeux délavés par d'innombrables orages, aussi aux traces de coups près du coeur."

Pierre Autin-Grenier, le poète des "petits riens" et de l'inutile comme on l'a beaucoup dit, dont la prose ciselée pouvait être mordante dans l' autodérision mais aussi poétique voire lyrique. 

Il se consolait -et nous consolait- du tragique de l'existence en dégustant les plaisirs du quotidien mais dans le fond il n'était pas dupe et la mort ne l'a jamais complètement perdu de vue.

 

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Pierre Autin-Grenier

par Ronan Barrot

 

samedi, 12 avril 2014

Adieu Pierre

L'ami poète, Pierre Autin Grenier dont j'ai souvent parlé sur ce blogue est décédé ce samedi 12 avril. Je suis encore dans l'émotion même si cette mort était prévisible. Je lui consacrerai donc une note plus tard...

"Mourir ne dure jamais très longtemps, vivre, guère plus.(...) 

On mène ainsi une vie à grands coups de galoches, ignorant des heures les plus précieuses minutes et que trahir s'avance au moindre souffle des vents. Jeunesse dure, mon amour, l'instant d'un incendie de poubelles ! 

On se retrouvera bientôt ventru à jouer au billard sous les lumières blafardes d'un bistrot de banlieue, avec pour habitude l'aube et ses poivrots apeurés. Chaque matin la mer te prendra dans ses bras avec ses nouveaux vertiges ; il me faudra cesser de fumer...

Enfin un jour tout tremble, la vie elle-même s'inquiète et pour un rien on prendrait froid aux pieds. A petits gestes froissés on court encore vers quelque chose bien sûr, mais déjà les oiseaux dans les arbres et leurs plumes vous laissent indifférents. La mémoire rend méconnaissables les anciens secrets, on meurt de son vivant. Alors vient un soir formidable où l'on s'endort, du sang plein les yeux.

Et pourtant : jamais sais-tu, personne de ceux que j'ai aimés n'est mort."

Jours anciens

2003

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dimanche, 06 avril 2014

Les années passent !

Il fut un temps, les premiers temps de ce blogue, où un groupe de jeunes enseignants me ravissaient par leur publications : c'était la bande de Myster. Ils ont disparu vers d'autres cieux du web... 

Je retrouve parfois Naturella, l'un des sourires du groupe.

Professeure des écoles, elle a récemment publié sur FB cette anecdote que je trouve particulièrement savoureuse.

Ce n'est pas un hasard si je vous la livre aujourd'hui, jour de mon anniversaire.

C'est vrai qu'à 40 ans j'étais déjà une "vieille prof" donc que dire à plus de 60...

"Dans ma classe, Olivia a commencé sa rédaction : "une très vieille dame âgée de 42 ans traversait la route...". 

Quand elle a vu ma tête à la lecture de sa production, 
elle a dit "ouh là, maîtresse, je vais peut-être enlever le 'très' ..." 
é_è"

 

samedi, 05 avril 2014

Sagesse chinoise

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Lie-Tseu, 500 ans avant Jésus-Christ, est considéré comme le troisième penseur du Taoïsme. 

Le voleur de hache

Un homme perdit sa hache. Il soupçonna le fils du voisin et se mit à l'observer. Son allure était celle d'un voleur de hache ; l'expression de son visage était celle d'un voleur de hache ; sa façon de parler était tout à fait celle d'un voleur de hache. Tous ses mouvements, tout son être exprimaient distinctement le voleur de hache. Or, il arriva que l'homme qui avait perdu sa hache, en creusant par hasard la terre dans la vallée, mit la main sur cet outil.

Le lendemain, il regarda derechef le fils du voisin. Tous ses mouvements, tout son être n'avaient plus rien d'un voleur de hache.

laotseu2.jpgLie Tseu

"Sur le destin"