vendredi, 12 juin 2009
Rome, changement de regard...
Rome avec le regard de kl loth ou celui de Frasby...
Photos prises pour vous, mes belles...
Si on regarde bien, ce premier tag serait l'oeuvre de nostalgiques du fascisme. "Duce" sur la gauche. Dans un quartier résidentiel, tout près des thermes de Caracalla.
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jeudi, 11 juin 2009
Ville éternelle
On ne raconte pas Rome, d'autant que j'y suis restée si peu de temps.
Très étonnée de prime abord car je m'attendais à découvrir une grande ville trépidante comme Milan que je connais bien. Étonnée donc par cette grande ville aux allures provinciales, un peu comme Lyon, ayant assez peu le visage d'une capitale.
J'ai été séduite plus que tout par la ville antique, avec l'impression de retrouver mes versions latines sur lesquelles j'ai pourtant sué péniblement. Le S.P.Q.R (Senatus Populus Que Romano) m'a presque tiré des larmes... et pourtant j'en ai visité des ruines romaines, dans des pays très différents, mais ici on est au coeur même de notre identité. J'ai été également très sensible au charme romantique des ruines et là, c'est Chateaubriand que j'ai retrouvé.
"Rien n'est comparable pour la beauté aux lignes de l'horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent. Souvent les vallées dans la campagne prennent la forme d'une arène, d'un cirque, d'un hippodrome ; les coteaux sont taillés en terrasses, comme si la main puissante des Romains avait remué toute cette terre. Une vapeur particulière, répandue dans les lointains, arrondit les objets et dissimule ce qu'ils pourraient avoir de dur ou de heurté dans leurs formes. Les ombres ne sont jamais lourdes et noires ; il n'y a pas de masses si obscures de rochers et de feuillages, dans lesquelles il ne s'insinue toujours un peu de lumière. Une teinte singulièrernent harmonieuse marie la terre, le ciel et les
eaux : toutes les surfaces, au moyen d'une gradation insensible de couleurs, s'unissent par leurs extrémités, sans qu'on puisse déterminer le point où une nuance finit et où l'autre commence. Vous avez sans doute admiré dans les paysages de Claude Lorrain cette lumière qui semble idéale et plus belle que nature ? Eh bien, c'est la lumière de Rome !"
Lettre sur la campagne romaine
"tout porte à Rome l'empreinte de la durée : j'ai vu la carte de la ville éternelle tracée sur des rochers de marbre du Capitole, afin que son image même ne pût s'effacer."
Les Martyrs
Rome de la Dolce Vita soluble dans la Ville éternelle ? Certainement pas, complice plutôt.
Mais comment font-elles, les belles romaines, pour déambuler ainsi chaussées sur les pavés ? à les croiser, on se sent mal à l'aise dans ses baskets de touristes. Nous nous sommes d'ailleurs promis, avec d'autres compagnes de voyage, de revenir entre femmes juste pour faire les élégantes.
Bien sûr, vous devez penser que j'ai vu la ville par le petit bout de la lorgnette et vous préféreriez que je vous raconte mon extase à la chapelle Sixtine : mais extase il n'y pas eu, juste le souci de ne pas m'évanouir dans la foule : la contemplation du plafond de Michel-Ange en a été perturbée.
J'ai aimé aussi la villa Médicis, cette France au coeur de Rome avec bien sûr un brin d'envie sous les fenêtres de Frédéric Mitterrand et des 26 pensionnaires privilégiés qui occupent les lieux.
Ravie aussi de découvrir que l'acanthe n'était pas qu'un motif décoratif des chapiteaux de temples grecs mais aussi une très belle fleur. Sauvage qui plus est. Oui, vraiment le petit bout de la lorgnette.
18:28 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (37) | Facebook | Imprimer
mercredi, 03 juin 2009
Soirée hérissons
Spécialement pour Frasby
il faut nous imaginer, ma voisine et moi, à quatre pattes dans le jardin. Elle, tenant la lampe de poche et moi l'appareil de photos. Pas facile le métier de paparazzi de hérissons et la qualité des clichés laisse à désirer.
Voilà, je vous présente Vanille, qui a deux ans.
Et ce jeune hérisson, dans le carton où la nourriture est entreposée.Il paraît apeuré par mon flash m'est s'est remis à manger aussitôt après la photo. Sans doute un fils de Vanille car il lui ressemble. Les mêmes poils blonds.
22:36 Publié dans La Saga des hérissons | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : lyon, hérissons | Facebook | Imprimer
On m'attend ailleurs
Demain je vous laisserai quelques jours car je suis attendue là.
19:50 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook | Imprimer
mardi, 02 juin 2009
Vive Eros, Vive la Révolution
René Depestre est né en 1926 à Jacmel, adorable ville côtière d'Haïti, aux rues bordées de maisons coloniales. Lycéen à Port-au-Prince, il publie ses premiers vers à dix-neuf ans sous l'influence d'André Breton. Son père est mort. La famille est pauvre et vit des travaux de couturière de sa mère.
"Sous nos toits son aiguille
Tendait des pièges fantastiques à la faim.
Son aiguille défiait la soif.
La machine Singer domptait des tigres.
La machine Singer charmait des serpents.
Elle bravait paludismes et cyclones
Et cousait des feuilles à notre nudité."
En 1946 il est exilé pour avoir participé à un mouvement révolutionnaire, poursuit ses études à la Sorbonne et rencontre les poètes surréalistes de cette époque. Jusqu'en 1959 il parcourt le monde, participe aux mouvements de décolonisation, séjourne au Chili où il se lie d'amitié avec Pablo Néruda. Expulsé de plusieurs pays d'Europe et d'Amérique latine ( Les Duvalier en Haïti et Batista à Cuba) il est invité par Che Guevara et participe à l'aventure cubaine, au ministère de la culture. Après la mort du Che, il devient indésirable dans le régime castriste.
Il arrive à Paris comme secrétaire de l'UNESCO où il reste jusqu'en 1986, date à laquelle il se retire dans l'Aude où il vit encore aujourd'hui. En 1988, il publie Hadriana dans tous mes rêves, qui reçoit plusieurs prix littéraires, dont le Renaudot. Son oeuvre poétique est importante et infiniment variée. Poésie hommage à son pays, poésie engagée, poésie sensuelle et érotique c'est une oeuvre mosaïque très riche.
Je trouve particulièrement émouvant cet hommage à la langue française, bien entendu
dédié à Choubine.
Libre éloge de la langue française
De temps à autre il est bon et juste
de conduire à la rivière
la langue française
et de lui frotter le corps
avec les herbes parfumées
qui poussent bien en amont
de nos vertiges d'ancien nègre marron.
Ce beau travail me fait avancer à cheval
sur la grammaire à notre Maurice Grévisse :
la poésie y reprend du poil de la bête
mes mots de vieux nomade ne regrettent rien
ils galopent de cicatrice en cicatrice
jusqu'au bout de leur devoir de tendresse.
Debout sur les cendres de mes croyances
mes mots s'élèvent sur tout espoir vrai
au gré des flots émerveillés de ma candeur.
Mes mots ont la vigueur d'un épis de maïs
mes mots à l'aube ont le chant pur de l'oiseau
qui ne vend pas ses ailes à la raison d'État.
Ce sont les mots frais et nus d'un Français
qui vient de tomber du ventre de sa mère :
on y trouve un lit, un toit, un gîte
et un feu pour voyager librement
à la voile des mots de la real-utopie !
laissez-moi apporter les petites lampes
de la créolité qui brûle en aval
des fêtes et des jeux vaudous de mon enfance :
les mots créoles qui savent coudre les blessures
au ventre de la langue française,
les mots qui ont la logique du rossignol
et qui font des bonds de dauphin
au plus haut de mon raz-de-marée ;
les mots sans machisme aucun qui savent grimper
toutefois à la saison bien lunée des femmes
mes mots de joie et d'ensemencement profond
au plus dru et au plus chaud du corps féminin,
tous les motsen moi qui se battent
pour un avenir heureux
oui je chante la langue française
qui défait joyeusement sa jupe
ses cheveux et son aventure
sous mes mains amoureuses de potier.
extrait de "Poèmes en retard sur la mer caraïbe"
recueil Rage de vivre
Seghers
23:08 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature, depestre;poésie, lyon, haïti | Facebook | Imprimer
lundi, 01 juin 2009
René Depestre
22:03 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : littérature, poésie, haïti | Facebook | Imprimer