samedi, 16 janvier 2010
Haïti : la vie reprend
C'est le témoignage d'un petit groupe de personnes ! Mais qui fait un contrepoint aux informations des grands médias.
"Pas mal de français sont repartis, autour de 200 sans doute, notamment les familles avec enfants, les blessés ou encore ceux qui ont subi un véritable choc émotionnel et sont dans un état de quasi psychose. Mais à côté de ça, la vie reprend son cours. Pétionville (quartier de ma belle-soer) reprend ses habitudes. Les voisins passent à la maison, profitent d'un lieu de paix pour retrouver leurs esprits, ou tout simplement pour se laver, discuter.. Les gens multiplient les gestes de solidarité et les coudes se resserrent. Les bus inter-urbains recommencent à fonctionner, et Guy (un ami qui a une entreprise d'ébenisterie) est revenu de St-Domingue par la route sans aucun problème. Sa femme le rejoint bientôt, et son atelier ne va pas tarder à ouvrir de nouveau.
Bref, au quotidien, ce ne sont pas uniquement les images de la télé, les journalistes ayant tendance à braquer la caméra vers le plus sensationnel, et pas vers les scènes les plus représentatives du quotidien.
Comme en ce qui concerne l'insécurité ! Bien sûr qu'il y a des mouvements et qu'il faut prendre quelques précautions, dans certaines zones particulières. Un peu plus que d'habitude sans doute. Mais encore une fois, la vie a repris un cours presque normal, et la pression n'est pas celle qui peut être imaginée à la suite des infos audio-visuelles transmises.
Tout ça pour dire que le rapatriement n'est pas franchement d'actualité ! L'ambassade, pour l'instant, n'oblige pas ses ressortissants à partir, et la vie est tout à fait supportable et gérable. D'autres français partagent d'ailleurs le même sentiment. Et on ne peut pas jeter la pierre à ceux qui choisissent de partir bien sûr, mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Pour revenir quand ? Aucune information n'étant communiquée par les services officiels, qui se bornent à dire qu'un avion peut les acheminer jusqu'en Martinique, puis sans doute en métropole. Mais après ?
Et puis partir ? Mais les aéroports sont surchargés !!!
08:37 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (11) | Facebook | Imprimer
vendredi, 15 janvier 2010
Haïti : la vie s'organise (2)
Les médias, selon leur habitude, se limitent aux grandes manoeuvres et aux images catastrophiques.
J'ai reçu un message de la suvie au quotidien...qui montre un autre aspect de la situation.
"Les rescapés s'organisent : économie d'électricité, (1) tours réguliers en ville pour voir les amis, ou pour porter du réconfort à ceux qui sont encore coincés (comme deux fillettes d'amis prisonnières sous des dalles mais encore en vie), aller-retour à l'ambassade pour chercher et échanger des informations. Ils sont finalement mieux organisés que les instances officielles, qui n'ont jamais pu rentrer directement en relation avec eux !! Internet est le seul moyen de communication, et le lycée français a plein de postes qui fonctionnent, ce n'est pourtant pas bien sorcier...
Côté approvisionnement, ces pays qui ont malheureusement l'habitude des drames se réorganisent de façon surprenante. Ainsi à peine après 24h de la secousse et du désastre, on retrouve des petites marchandes de légumes au coin des rues, la petite boutique qui vend trois cigarettes et deux boîtes de conserve a réouvert, et le "gros" Leader Price du coin (si, si véridique !) a résisté à la secousse. Encore fermé, il devrait pas tarder à ouvrir, si le risque de pillage n'est pas trop important.
Les montagnes environnantes ne sont pas trop touchées non plus, ce qui permet d'espérer que les paysans pourront apporter leurs produits. Sans doute peu, avec un minimum de choix, mais ce qui devrait laisser encore du temps devant soi."
1 : électricité fournie par un groupe élctrogène, indispensable dans ce pays où en temps normal on n'a pas d'électricité en permanence. D'où le besoin vital de carburant...
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jeudi, 14 janvier 2010
Haïti : la vie s'organise...
J'ai reçu des nouvelles de Port-au-Prince.
La maison semble avoir tenu bon. Ma belle-soeur et ses proches ont passé la nuit à 6 et attendent comme hier que la maison se remplissent au fil de la journée. Ils ont encore subi des secousses cette nuit dont une grosse qui les a obligés a sortir ....le calme n'est pas encore d'actualité même si apparemment ils ont levé l'alerte au Tsunami. La maison est donc devenue une bulle de retranchement pour les plus démunis la journée. Ils arrivent a échanger des nouvelles avec d'autres personnes via le net et les déplacements à pieds.
Ils s'occupent comme ils peuvent et attendent patiemment l'organisation des secours. Ils ont de quoi largement tenir plusieurs jours même en partageant les repas (bouffe, eau de lavage et eau potable, carburant). On ne s'attend pas à recevoir de l'aide avant 2 ou 3 jours au mieux. Un gros porteur venant de Martinique n'a pas pu se poser sur la piste endommagée et l'ONU n'a pas encore fini de compter ses victimes sous les bâtiments. Les hélicos ont "repris leur ronde" et des bulldozer passent dans les rues... Ils entendent parler d'évacuation vers la Martinique ou la France mais apparemment aucune vraie mesure n'est encore à l'ordre du jour.
Bilan moins optimiste que les médias concernant le personnel du lycée et de l'ambassade. Certains ne sont plus de ce monde et d'autres ne répondent toujours pas et restent introuvables ce qui ne soulage pas les états d'âme...
Le soleil est bien présent ce qui facilite la tache des secours.
Le moral reste fort donc pour cette petite bulle retranchée chez ma belle-soeur et sa co-locataire.
La maison qui a résisté : structure en bois et toit en tôle.
Je suis obligée de conserver un maximum d'anonymat concernant les personnes sur le Net, d'où quelques modifications du courriel...
photo : février 2009
15:03 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook | Imprimer
Conférence de Solko à Lyon
La vie continue...
Je reparlerai d'Haïti quand j'aurai des nouvelles...Nous avons hâte de savoir comment ça se passe. En attendant,
L’ESPRIT CANUT propose :
REFLETS DU TERRITOIRE DANS LA LITTERATURE LYONNAISE
Conférence par Roland Thevenet
Le Mercredi 3 février à 20h 30
Cinéma Saint-Denis
77 grande rue de la Croix-ROUSSE
Entrée 5 euros
De Sénèque à Jules Michelet, de Maurice Scève à Jean Reverzy... C’est surtout entre 1830 et 1930, alors que le destin de la ville et son identité sont liés presque exclusivement à la Fabrique de la Soie, que cette Comédie Lyonnaise eut pleinement droit de Cité. Nous suivrons durant cette soirée sa naissance difficile, ses heures de gloire et son déclin, tout en nous posant la question de ses enjeux et de sa légitimité.
09:34 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
mercredi, 13 janvier 2010
Difficile de penser à autre chose...
Depuis ce matin je suis devant i télé.
Difficile de penser à autre chose.
Ma belle-soeur est repartie à Port-au-Prince après les vacances de Noël. Une autre belle-soeur l'ayant jointe sur Internet, une demi-heure avant le séisme, nous supposons qu'elle se trouvait soit chez elle, soit dans son lycée. J'espère que c'était le lycée car on n'a pas annoncé l'effondrement du lycée français. Nous espérons aussi qu'elle n'était pas au Montana, l'hôtel qui s'est effondré et où se retrouvaient les Européens. Son fils essaie d'être informé par l'ambassade : on attend. Nous espérons être rassurés d'ici la fin de la journée.
Quelle tristesse pour ce pays. Des lueurs d'espoir étaient pourtant apparues durant l'année 2009. Un gouvernement enfin stable et plus volontaire. Une météo relativement clémente, pas de cyclone dévastateur depuis un an. Des routes que nous n'avions pu parcourir en février 2009, reconstruites. Tout est à nouveau par terre... Et les quelques riches haïtiens qui s'empressent de fuir à Miami...
10:12 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (21) | Facebook | Imprimer
mardi, 12 janvier 2010
Avez-vous lu Pascal ?
Le film de Rohmer qui m'a certainement le plus marquée est "Ma nuit chez Maud".
Un film où on cause
beaucoup, intelligemment
et où on écoute.
L'action se passe à Clermont-Ferrand et l'essentiel du film tient à une discussion sur Pascal.
Si vous avez le temps et la patience, cette discussion entre l'ingénieur, chrétien qui n'aime pas Pascal, et le professeur de philosophie, athée, marxiste qui, au contraire, défend la philosophie du Pari.
La discussion sur Pascal reprend chez Maud, merveilleuse Françoise Fabian.
Curieusement c'est toujours le philosophe athée qui défend Pascal.
Film réalisé par Rohmer en 1969 avec des acteurs inoubliables
Françoise Fabian (Maud), Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis), Marie-Christine Barrault (Françoise), Antoine Vitez (Vidal)
Vitez, plus connu comme metteur en scène pour le théâtre, est décédé en 1990.
17:22 Publié dans Ciné-club | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook | Imprimer
lundi, 11 janvier 2010
Vivre dans la rue : une question difficile
Pour Alsacop et Noelle
Vivre dans la rue : un drame de la pauvreté ? Pas seulement. Souvent des problèmes psychiatriques ou familiaux : pourrons-nous les éradiquer un jour ? J'en doute. Les solutions économiques ou politiques ? Pas seulement. L'accompagnement des associations, oui certainement. À Lyon nous avons Notre-Dame des Sans-Abris dont le travail est remarquable, avec des bénévoles et des professionnels. Non seulement l'association assure 60% des hébergements d'urgence envoyés par le 115 mais elle fait un immense travail d'insertion.
Travail d'insertion possible avec ceux qui sont à la rue pour des raisons économiques ou familiales mais les autres ?
L'an dernier, à cette époque, une amie m'avait alertée car elle avait lu dans la presse le témoignage d'une de nos amies communes .
Cette amie et son mari sont aujourd'hui retraités : lui, de l'industrie, elle comme infirmière.
Des parents ouverts, attentifs, aimants.
Pourtant leur fille aînée vit dans la rue depuis 19 ans et s'ils essaient de la suivre, de se battre, de trouver des solutions, ils ne peuvent rien faire.
Cette jeune femme a eu il y a dix ans un petit garçon avec un autre marginal. L'enfant a été confié aux grands-parents paternels : même milieu que celui de mes amis.
Dans cet article lu dans la presse, nos amis témoignent sur deux points qui peuvent aider à comprendre ce monde de la rue.
D'une part que leur fille souffre de troubles psychiques graves et que la psychiatrie n'a pas de réponse. D'autre part qu'elle a reçu de nombreuses aides pour sortir de la rue, assurées par des organismes auxquels ces parents rendent hommage. Rien n'a réussi car les troubles psychiques n'étant pas soignés, l'échec est inévitable.
30% des gens qui vivent dans la rue souffrent de maladie psychique. Et cette jeune femme, dont la santé s'est fort dégradée et dont la vie ne tient qu'à un fil, a juste assez de lucidité pour refuser de rencontrer son fils de dix ans, afin qu'il ne voit pas dans quel état sa mère se trouve.
Ce témoignage n'explique pas tout : il a juste l'objectif de montrer la complexité de cette situation des gens qui vivent dans la rue. Une solution unique n'existe pas. Et je m'en veux de céder à l'usage des marroniers, mais ce n'était au départ qu'une note sur l'hiver !
Ne pas confondre les gens qui rélèvent du DALO en effet par manque de moyens financiers et ces SDF en rupture pour d'autres raisons.
09:26 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (13) | Facebook | Imprimer