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lundi, 05 mars 2007

La parisienne

Lorsque je suis arrivée dans la capitale
J'aurais voulu devenir une femme fatale
Mais je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et je n'avais aucun complexe
Je ne suis pas parisienne
Ca me gêne, ça me gêne
Je ne suis pas dans le vent
C'est navrant, c'est navrant
Aucune bizarrerie
Ca m'ennuie, ça m'ennuie
Pas la moindre affectation
Je ne suis pas dans le ton
Je n'suis pas végétarienne
Ca me gêne, ça me gêne
j'n'suis pas karatéka
Ca me met dans l'embarras
Je ne suis pas cinéphile
C'est débile, c'est débile
Je ne suis pas MLF
Je sens qu'on m'en fait grief
M'en fait gief


Ecrit par Françoise Mallet-Joris
chanté par Marie-Paule Belle en 1976
Elle me manque...

vendredi, 23 février 2007

Enseignement aux filles

Pratiquer les travaux féminins.
Discuter des vins et des mets.
Être douces, bonnes, respectueuses, économes.
Soigner la parure et le maintien.
Etudier l'écriture et le calcul.
Ëtre attentives et de calmes propos.
La chasteté et la pureté du gynécée.
Ne pas chanter de chansons.
Ne pas rapporter les propos entendus.
Bien servir les supérieurs.

Li Yi-Chan
érudit chinois du 9 ème siècle (dynastie des Tang)


A part le gynécée c'est à peu près l'éducation que j'ai reçue !

jeudi, 22 février 2007

La fruitière

Mon séjour en Haute-Savoie, où la neige faisait défaut, m'a permis de reprendre contact avec des villages de mon enfance, débarrassés de leurs skieurs...
Je suis ainsi passée devant des coopératives laitières, cette région vivant encore du lait et du fromage.
Autrefois, on les appelait "fruitières", appellation réservée je pense à la Haute-Savoie...
La fruitière, ou "partage du fruit", était régie par un système très ancien. Le "fruitier" signait un bail annuel avec les porteurs de lait, fabriquait le fromage et le vendait pour son propre compte.
Mais dans mon enfance on appelait aussi "fruitière" le lieu où était collecté le lait, ensuite revendu aux particuliers.
Le soir, les paysans apportaient le lait dans de gros bidons appelés "boilles" (le mot étant patois ne s'écrit pas, prononcer comme le mot anglais "boy" mais avec l'accent savoyard). Nous allions le chercher avec de petits bidons également en métal...
L'ordre de passage des producteurs à la fruitière étant immuable et connu de tous, les ménagères étaient vigilantes et veillaient à éviter qu'on leur vende le lait provenant d'étables d'hygiène douteuse...
Cette mission "d'aller au lait" m'était confiée car j'étais l'aînée...
Ce lieu, mal éclairé, permettait également aux garçons et aux filles du village de se rencontrer dans l'ombre pour des ébats furtifs.
Lesquels ébats étaient régulièrement dénoncés en chaire par le curé du village : "je sais tout ce qui se passe derrière la fruitière"....
Aujourd'hui les adolescents n'ont plus besoin de la fruitière pour leurs premières amours et j'achète mon lait en bouteilles de plastique au supermarché.

vendredi, 16 février 2007

ça va se faire...

Entendu ce matin sur France Inter...
A Montreuil, des femmes se sont regroupées et s'organisent pour leur "avant-dernière demeure"...
Elles se disent anciennes militantes d'association et font construire une maison, composée de studios, pour vivre leur fin de vie ensemble, avec les aides extérieures nécessaires.
Interwiévée, l'une d'elles paraissait très gaie et en pleine forme, à en juger d'après son rire.
Maison "autogérée" : le mot sent bon les années 70 car il y a longtemps que je ne l'avais pas entendu...
Seul hic : point d'hommes...
Ces dames ne veulent pas dorloter...
On devine d'où viennent les dames en question !
Pour ma part j'avais envisagé des solutions avec mixité, j'ai eu moi aussi mon heure féministe mais j'en suis revenue.
Quand je disais que notre génération serait innovante !
Affaire à suivre.

samedi, 10 février 2007

Le jeu et la règle

J'ai joué aux dominos avec ma petite-fille de trois ans... Domino pour jeunes enfants, illustré d'animaux... Elle adore ce jeu mais entend y jouer à sa manière... Non par envie de gagner car cet intérêt lui échappe encore totalement... Pour des raisons plus subtiles...Patiemment je lui explique qu'il faut respecter des règles sinon le jeu n'est pas possible...
Règle du jeu... règles de la vie.
Règle constructive, règles contraignantes.
Et après les règles il y a la loi ...qui m'a toujours posé problème...
Rosa

Charles Juliet (suite)

J'ai déjà exprimé mes raisons d'aimer Charles Juliet...
Une visiteuse a présenté "Lambeaux".
Pour ma part, je vais revenir sur son journal mais je pense que la clé de son oeuvre, parce que la clé de sa personnalité, est dans "L'année de l'éveil" où il fait le récit de ses quatre années passées aux enfants de troupe, dans l'école militaire d'Aix en Provence...
Charles Juliet dans son journal revient, à plusieurs reprises, sur sa conception du rôle de l'écrivain...
Voilà un passage qui me paraît significatif...
"Il est des écrivains qui révèlent une incontestable singularité, mais cette singularité ne renvoie à rien, elle est pauvre, anecdotique, fermée sue elle-même. Pourquoi cela ? Parce que ces écrivains sont encore ligotés par le moi, parce qu'ils s'assèchent à l'intérieur de ses limites, qu'ils n'écrivent que pour se raconter, s'ébattre en eux-mêmes, qu'ils n'accèdent pas à la pensée-laquelle est prise de distance, possibilité d'élucider les significations du vécu, connaissance de soi et d'autrui.
Le vrai écrivain est celui dont la singularité parle à chacun. En se renonçant, il a dénudé en lui cette part commune à tous, il s'est révélé semblable à des milliers d'autres hommes, il est devenu partie de l'ensemble. Ainsi, il a acquis le droit d'écrire, il est un microcosme."

Traversée de nuit
12 janvier 1965

jeudi, 08 février 2007

Ma grand-mère

En vacances, je suis dans le pays de ma grand-mère... Je pense toujours beaucoup à elle et c'est l'occasion de ré-éditer ce billet pour évoquer son image.

Le dessert dominical est sacré et aujourd'hui j'ai fait une tarte aux pommes.
Chaque fois je pense à ma grand-mère car c'est elle qui m'a enseigné l'art de la pâte brisée, comment émietter finement le beurre juste ramolli dans la farine...
D'ailleurs j'utilise toujours son rouleau à pâtisserie...
La vie de ma grand-mère tient en une année : 1914
En mars elle s'est fiancée, en mai elle s'est mariée, en août mon grand-père est parti à la guerre, en novembre il a été tué : elle avait vingt-ans.
Elle fut une femme courageuse, elle a continué durant toute la guerre à envoyer des paquets aux compagnons de son mari dans les tranchées...
Elle fut une mère rude et exigeante pour mon père, rêveur et nonchalant.
Elle fut une grand-mère merveilleuse qui m'a fait aimer les fleurs, les vieilles chansons de sa jeunesse " Nous irons écouter la chanson des blés d'or..." et la politique !
Elle aimait débattre, elle vénérait De Gaulle mais détestait les Américains !
Elle est morte il y a trente ans mais elle ne m'a jamais quittée. De temps en temps je m'assieds, elle est à côté de moi et nous causons.
Pour moi c'est ça l'Eternité.