mardi, 20 mars 2007
Richesse assurée
S'efforcer d'acquérir et réduire ses besoins
Se rendre compte des arts ; étendre ses connaissances par l'étude.
Constamment passer en revue les affaires domestiques.
Ne pas s'adonner au vin et aux femmes.
Ne pas manquer de régler ses dettes.
Quand les esclaves, hommes et femmes, sont habiles dans les travaux de l'agriculture et du tissage.
Dormir la nuit et se lever tôt.
Faire à la maison l'élevage des six sortes d'animaux domestiques.
En agriculture ne pas manquer la saison favorable.
Le moment venu faire la récolte et engranger.
Quand les enfants sont d'un seul coeur.
Quand la mère du maître de la maison ne croit pas en Bouddha.
Quand toutes les femmes de la maison sont en bon accord.
Ne pas être ennemi du simple et du frugal.
Avoir l'inventaire de ses biens.
Accumulant des petites quantités en constituer une grande.
Pour acheter ou vendre ne pas manquer le moment pportun.
Ne pas gâcher les objets utiles.
Li Yi-chan
Lettré du Xème Siècle.
N'ya-t-il pas encore des vérités bonnes à prendre ?
23:17 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (14) | Facebook |
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lundi, 19 mars 2007
Photos de famille
A l'occasion de mes flâneries sur les blogues, je regarde, j'apprécie et j'admire les superbes photos, cadeaux de nos amis blogueurs...
Et pourtant !
Les photos qui m'émeuvent le plus sont les photos de familles.
Ces photos modestes qu'on cache dans les albums comme si elles n'avaient rien à dire. C'est tellement vrai que je peux être touchée par des photos de famille de gens que je ne connais pas, comme ceux qui pleurent aux enterrements d'inconnus : si, si ça existe !
La photo de famille arrête le temps, généralement sur des instants heureux. Certes à les regarder dans des moments difficiles, on peut y arrimer sa souffrance et détester les revoir. Mais on peut aussi se souvenir que le bonheur à croisé notre route et qu'il n'y a pas de raison pour qu'il ne revienne pas.
Jeter un coup d'oeil aux photos de ceux qui nous ont précédés c'est se dire qu'ils ont eux aussi connu des périodes noires et qu'ils en sont sortis.
Donc regarder des photos de famille, quand on est dans un tunnel, c'est retrouver la lumière en les suivant comme le petit poucet avec ses cailloux.
09:10 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
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samedi, 17 mars 2007
Allez les Verts...
Le prof, nous le savons tous, est d'abord un comédien.
L'entrée dans une salle de classe, c'est notre lever de rideau. Notre rôle, nous le connaissons par coeur mais parfois il faut improviser pour s'adapter au public.
C'est ce que j'ai dû faire, une année, avec une classe réputée difficile. Tout le monde détestait cette classe et je n'en ai jamais su la raison. C'est une classe que j'adorais.
Donc cette classe d'électrotechniciens et sans aucune fille avait pour particularité (nous sommes à Lyon) de comporter un groupe important de fervents supporteurs de l'OL. Repérage vite fait au nombre d'écharpes bleues et rouges autour du cou, quelle que soit la température. Or, grâce à l'homme de ma vie qui lit "L'Equipe" tous les jours et à mes fils, amoureux du ballon rond, j'ai un minimum de culture footballistique. C'est ainsi qu'avec cette classe redoutée de collègues, j'eus un jour l'inspiration, convoquant mes vieux souvenirs de la grande époque de Saint-Etienne (années 70) où j'adorais les Verts, de me déclarer supporteur des Verts, encore en seconde division.
Stupeur générale...
Mais respect quand même... On est fidèle...
Et voilà le rôle que j'ai dû jouer durant une année scolaire...
Les élèves m'attendaient chaque lundi matin dans le couloir pour me commenter les matchs du week end. J'avais bien entendu révisé rapidement avant de partir et les buts saisis aux infos me permettaient de broder des analyses.
Il n'empêche que je suis ainsi arrivée àles faire étudier et j'étais la seule à les défendre dans les conseils de classe.
Seul problème : ma réputation de supporteur des Verts a fait le tour du lycée et je n'ai pu quitter mon rôle en fin d'année. Il m'a collé jusqu'à mon départ en retraite.
08:50 Publié dans Souvenirs de prof | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook |
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vendredi, 16 mars 2007
Mémoires d'une dame de cour.
Le film de Zhang Yimou m'a donné envie de relire le seul témoignage existant sur la vie dans la Cité Interdite. Il a été recueilli par Jin Yi, étudiant en histoire à Pékin et la vieille dame qui lui a confié son histoire a été dame de cour sous la dernière dynastie mandchoue, celle des Qing, au service de l'impératrice Cixi.
Le terme dame de cour est un terme générique qui peut recouvrir plusieurs hiérarchies, des servantes subalternes jusqu'aux dames de cour supérieures. Celle dont on a collecté les mémoires, He Rong Er, appartenait aux rangs supérieurs. Entrée à la Cité Interdite à treize ans, elle fut mariée à dix-huit à un eunuque, en cadeau. Cette vie conjugale étant insupportable elle demanda à l'impératrice de revenir à la cour et obtint cette faveur exceptionnelle.
Dans ces Mémoires (éditées chez Picquier) elle retrace la vie au quotidien dans la Cité Interdite : plusieurs milliers de femmes y vivaient et autant d'eunuques.Elle relate toutes leurs occupations et obligations qui allaient jusqu'à imposer la position pour dormir.
"Il était interdit à une dame de cour de se coucher sur le dos, car elle était face au ciel. Elle devait se mettre sur le flanc et replier les jambes pour se mettre en boule."
Parmi les tâches qui lui furent confier, celle de servir à fumer à l'impératrice fut une des plus honorifiques car attribuée à des filles intelligentes et habiles.
Elle parle des nombreuses fêtes, divertissements, jeux mais aussi de toutes les manies de cette impératrice tyrannique.
C'était au début du XXème siècle et après la chute du régime impérial elle devint femme de ménage...
23:38 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
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jeudi, 15 mars 2007
La Cité Interdite
Je me suis précipitée à la sortie de ce nouveau film de Zhang Yimou. Il est magnifique...
J'adore ce cinéma chinois à la fois lyrique, épique et tragique... Les cinéastes comme Zhang Yimou (Epouses et concubines, Hero, Le secret des poignards volants) occupent, pour moi, sur la scène internationale la place qu'ont eu les grands Italiens comme Fellini, Visconti, Pasolini....
Il ne faut pas aller voir ce film pour trouver un documentaire sur la Cité interdite même si l'action se déroule sous la dynastie Tang (Xe siècle), l'une des plus prestigieuses de l'histoire chinoise.
A l'époque la capitale devait être X'iang et la reconstitution qu'en fait le cinéaste est tellement magnifiée (un peu holywoodisée quand même) qu'on n'assiste pas à une reconstitution historique.
On assiste à une tragédie antique dans un décor somptueux. C'est presque Racine, pour l'intrigue, d'autant que le film suit les règles des trois unités : unité de lieu, d'action et de temps, un jour, la veille de la fête des chrysanthèmes.Mais on est loin de l'austérité janséniste. Les armes volent ainsi que les hommes d'ailleurs et on retrouve le personnage féminin devenu classique de la spécialiste des arts martiaux. J'ai même cru repérer un clin d'oeil à "La guerre des Etoiles"...
On retrouve également la très belle et toujours aussi belle et même de plus en plus belle Gong Li vraiment impériale.
Si vous allez voir ce film vous ne considérerez plus votre pot de chrysanthème de Toussaint de la même manière !
10:40 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook |
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mardi, 13 mars 2007
Mauvais garçon
Je me régale depuis hier du livre de Jean Teulé : "Je, François Villon".
Le voilà bien notre génie de l'adolescence ! Le mauvais garçon qui,pire que le "karcher", a connu la corde... On a fait quelques progrès, notez. Même si certains le regrettent.
Bien sûr la délinquance ne fait pas le poète pas plus que le chichon ne donne le génie...ai-je de nombreuses fois expliqué laborieusement à mes élèves...
Pour en revenir au livre de Teulé qui construit son histoire à partir des poèmes de Villon, il faut le lire...
Bien sûr ce n'est qu'un roman puisqu'on ne sait rien du poète voyou. Et il faut relire Villon malgré le (léger) obstacle du vieux français.
Au passage je remercie les blogueurs qui nous font goûter la poésie sous toutes ses formes : beaux textes et belles images.
Grâce à Internet c'est toute l'année le printemps des poètes...
10:15 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
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lundi, 12 mars 2007
Lin Yutang
Amoureuse de la Chine depuis très longtemps, j'ai grand déplaisir à toujours entendre parler de cette nation soit pour s'extasier sur son taux de croissance soit pour critiquer son incapacité à respecter les Droits de l'Homme...
Pour moi la Chine c'est une grande, admirable et ancienne civilisation dans laquelle la philosophie, la littérature-en particulier la poésie- occupent la première place...
Ainsi j'ai envie de vous présenter Lin Yutang, écrivain presque contemporain (début du XXe siècle) qui permet de bien faire comprendre l'âme chinoise aux Occidentaux puiqu'il est le produit des deux cultures...
La Saga de Lin Yutang "Un moment à Pékin" (2 tomes édités chez Picquier) s'intéresse à cette période passionnante où la Chine bascule dans la modernité. Il balaie une page d'Histoire qui va de la révolte des Boxeurs- en fait déjà une révolte contre l'intrusion de la culture occidentale- en 1900 jusqu' au début de la seconde guerre mondiale.
C'est l'histoire de deux familles aisées, l'une taoïste et l'autre confucianiste, vues à travers les femmes... Deux d'entre elles se dégagent plus particulièrement pour incarner l'une l'attachement viscéral aux valeurs traditionnelles, l'autre l'ouverture aux idées nouvelles car ces deux familles sont également bouleversées par les événements du début du XXe siècle.
Ce qui plaît dans la lecture de cet ouvrage, c'est l'éclairage apporté par le roman sur les détails de l'organisation sociale, les rites et coutumes de la Chine traditionnelle. Tous les gestes de la vie quotidienne sont stictement codifiés, la place de chacun définie dans la hiérarchie familiale sans dérogation possible. On se régale tout particulièrement de la description des grandes cérémonies comme celles des mariages et des enterrements.
On comprend qu'en Chine tenir sa place est fondamental, et que "perdre la face" est ce qui peut arriver de pire à un Chinois, c'est pire que la mort...
D'où le tact dont nous devons faire preuve quand nous les rencontrons.
14:10 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (10) | Facebook |
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