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lundi, 11 décembre 2017

Fin d'année

Pour Doume

Pour différentes raisons l'approche de Noël me rend nostalgique.

Dans quelques semaines ce blog aura onze ans et comme pour beaucoup d'amis de la blogosphère l'enthousiasme n'est plus au rendez-vous.

Et pourtant je regrette cet entraînement à l'écriture.

Récemment le très beau film  de Xavier Beauvois "Les gardiennes" m'a donné envie de reparler de ma grand-mère.

Je réédite donc ce billet qui lui était consacré car ce film m'a beaucoup fait penser à elle.

Le dessert dominical est sacré et aujourd'hui j'ai fait une tarte aux pommes.
Chaque fois je pense à ma grand-mère car c'est elle qui m'a enseigné l'art de la pâte brisée, comment émietter finement le beurre juste ramolli dans la farine...
D'ailleurs j'utilise toujours son rouleau à pâtisserie...
La vie de ma grand-mère tient en une année : 1914
En mars elle s'est fiancée, en mai elle s'est mariée, en août mon grand-père est parti à la guerre, en novembre il a été tué : elle avait vingt-ans.
Elle fut une femme courageuse, elle a continué durant toute la guerre à envoyer des paquets aux compagnons de son mari dans les tranchées...
Elle fut une mère rude et exigeante pour mon père, rêveur et nonchalant.
Elle fut une grand-mère merveilleuse qui m'a fait aimer les fleurs, les vieilles chansons de sa jeunesse " Nous irons écouter la chanson des blés d'or..." et la politique !
Elle aimait débattre, elle vénérait De Gaulle mais détestait les Américains !
Elle est morte il y a trente ans mais elle ne m'a jamais quittée. De temps en temps je m'assieds, elle est à côté de moi et nous causons.
Pour moi c'est ça l'Eternité.

 

 

samedi, 20 mai 2017

Surprenant ?

"La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires."

Avait dit Clemenceau.

Pourrait-on le parodier aujourd'hui en disant : l'armée est trop importante pour être laissée aux hommes ?

En tout cas cette découverte m'a fait plaisir...

Trump n'a qu'à bien se tenir.

Sur la même longueur d'ondes que mon ami Doume

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jeudi, 11 mai 2017

Dans le train...

Quelque part dans le train, au retour de Haute-Savoie... Très important retard, plus de trois heures semble-t-il. Problème sur un passage à niveau nous a-t-on dit.  J'ai fini mon livre, lu in extenso l'Express... Ne reste que la tablette. J'ai épuisé les nouvelles récentes ... La politique essentiellement. 

Dans un compartiment à l'ancienne, clos... En face de moi une jeune femme somnole, son bébé de six mois endormi sur son ventre. Peu d'échanges malgré des sourires de sympathie.

Les annonces du chef de train témoignent de son embarras et du souci qu'il a des passagers. Non, il ne faut pas dénigrer systématiquement la SNCF.

Expérience du temps long auquel on n'est plus habitué. Le train a dû changer d'itinéraire. Mon principal regret, n'avoir pas prévu un second livre !

La tablette m'a permis d'être en relation quelque temps avec des amies via FB... Tuer le temps, quelle horrible expression.

J'ai pu prévenir Roso qui vient me chercher à 0 heure 45. Comment faisait-on avant sans téléphone mobile ? On se déplaçait inutilement pour attendre les passagers et découvrir le retard ?

Arrivée à la Part-Dieu dans une gare déserte. Un message sonore nous accueille pour nous dire que la gare va fermer.

Nous sommes trois au quatre à attendre dehors avec un léger crachin.

Six heures pour parcourir 200 kilomètres.

Expérience utile après-tout.

lundi, 17 avril 2017

Témoins du temps passé

Ce n'est pas nouveau de dire que le passage du temps, l'avancée en âge plutôt, est un fait parfois douloureux. Malgré l'optimisme qu'on essaie de cultiver, on est plus tourné vers les souvenirs que vers les projets d'avenir. Il faut lutter...

A l'occasion d'une fête familiale, j'ai proposé  un défilé de vêtements anciens restés dans la famille. Idée jugée farfelue par les gens de ma génération mais qui a plu aux plus jeunes.

Les filles surtout ont joué le jeu, des petites-nièces et ma petite-fille, mais aussi  des nièces trentenaires ou jeunes quadra.

C'est ainsi que des petites-filles ont porté...

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une robe de communion solennelle datant des années 30

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ou les robes de mariée de leur grand-mère, voire arrière-grand-mère

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Et en voyant mes nièces dans mes robes de jeune femme j'ai pu me dire

"moi aussi j'ai été mince."

Je les leur ai données

très heureuse qu'elles les acceptent...

 

vendredi, 07 avril 2017

D'un Goncourt à l'autre

41+zqBzC8TL._SX302_BO1,204,203,200_.jpgIl est de bon ton, et j'avoue l'avoir fait régulièrement, de critiquer les choix des jurés du prix Goncourt. Pourtant il en est d'excellents.

Le hasard a fait que j'ai lu très récemment et successivement, deux romans récompensés par ces jurés.

Le premier, "Léon Morin, prêtre", a été réédité récemment suite à la sortie du film "La Confession" de Nicolas Boukrief. Le second est le dernier Goncourt, "Chanson douce" de Leïla Slimani.

Un point commun entre ces deux romans : ils parlent de leur époque. Et de manière brillante et percutante.

"Léon Morin, prêtre" est le roman autobiographique de Béatrix Beck. Paru et couronné par le Goncourt en 1952, il raconte l'histoire d'une jeune veuve communiste, Barny qui, dans une petite ville de province, pendant l'occupation allemande. Elle  rencontre un jeune prêtre pour le déstabiliser dans ses convictions. Il l'accueille avec intérêt, séduit par son intelligence et son esprit de répartie, et tous deux se prennent au jeu des échanges intellectuels.

Sauf que la jeune femme tombe amoureuse, le prêtre la repousse et c'est la rupture.

Très beau témoignage sur une époque avec  deux personnages d'exception en des temps d'exception. Les épreuves révèlent. Barny jeune femme courageuse qui aide des juifs, soutient des collègues en difficulté, travaille et s'occupe de sa fille ne peut que susciter l'admiration. Quant à Léon Morin, personnage réel -Jules Albert Paillet 1914-1998-  il nous épate par son positionnement avant-gardiste, sa proximité avec les gens, en particulier les plus modestes, et son rejet de la pratique religieuse ostentatoire des notables.

Les jeunes prêtres d'aujourd'hui pourraient s'en inspirer... La lecture de ce  roman devrait être obligatoire au séminaire.

Deux  scènes plus particulièrement montrent les difficultés que pouvaient rencontrer  les prêtres de cette époque quand ils guidaient des fidèles.

Barny, récemment  convertie,  apprend qu'une jeune femme de sa connaissance, qui "fait la vie avec les Allemands" et leur fournit des renseignements, doit être exécutée par la Résistance. Elle expose au prêtre son cas de conscience car elle croise la jeune femme en question tous les jours... Après un dialogue remarquable au cours duquel Léon Morin amène Barny à réfléchir sur ses motivations, et sans doute également les siennes, il lui conseille de ne pas s'en mêler,  de garder un secret que de toute façon elle n'aurait pas dû connaître. Condamnant ainsi une femme à la mort.

Quelques pages plus loin, c'est un jeune FFI membre d'un  tribunal qui condamne des collaborateurs. Lui aussi vient confier au prêtre sa crainte d'être un assassin. Léon Morin lui répond :

"Si tu cales tu risques d'être remplacé par un autre moins consciencieux. Prends tes précautions, vérifie, fais ton devoir d'état. Il n'y a jamais de devoir au-dessus du devoir d'état.

Le bien commun passe avant ta petite sensibilité et avant ta coquetterie morale. Il y a des gens, la meilleure charité qu'on puisse leur faire, c'est de leur brûler la cervelle."

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L'abbé Paillet, le véritable Léon Morin.

 Ce roman n'a pas pris une ride : troublant, dérangeant. L'écriture est très contemporaine. Classique et fluide, alerte, s'appuyant essentiellement sur les dialogues. D'où la facilité de l'adapter au cinéma.

 

41eU+rusaHL._AC_US160_.jpgTout aussi dérangeant mais passionnant m'a paru le roman de Leïla Slimani, "Chanson douce", dernier prix Goncourt. C'est un thriller qui commence avec l'assassinat, par leur nourrice, de deux enfants, une petite fille de quatre ans et un bébé.

La famille a toujours été, depuis l'Antiquité, un lieu de tragédie. Caïn et Abel, Médée...  Nous sommes donc dans une tragédie actuelle, de la société d'aujourd'hui. Dans nos esprits aseptisés par des images d'une famille harmonieuse, lieu de refuge, cocon protecteur, le réveil du tragique est insupportable.  Pourtant sa forme change mais le mystère du tragique demeure. Pourquoi ?

L'auteure qui s'est inspirée d'un fait divers arrivé aux États-Unis, tente de répondre à cette question, nécessairement  partiellement.

Un jeune couple de "cadres dynamiques" embauche une nourrice, la meilleure possible, pour s'occuper de leurs enfants. Une femme parfaite, propre, attentive à réaliser les désirs de chacun, non seulement ceux des enfants mais aussi ceux des parents trop occupés par leur profession et tellement fatigués. Et puis tout dérive progressivement... On se fait trop ami avec Louise, la nourrice, qu'on emmène en vacances. Trop de proximité alors qu'on n'est pas du même monde. Le monde de Louise c'est celui des nourrices qu'elle retrouve au square où elle est la seule blanche. Le monde de Louise c'est une vie d'échecs et de souffrances accumulées. Plus les parents "bobos" se rapprochent d'elle, plus ils accentuent la distance qui les sépare et plus cette distance devient insupportable. Jusqu'à la tragédie.

Ces deux beaux romans, à plus de cinquante ans d'intervalle,  nous décrivent la société de leurs auteurs,  car un bon écrivain n'est pas hors-sol,  mais bien enraciné dans le contexte de son époque.

jeudi, 06 avril 2017

Sourire du printemps

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Un hiver difficile...

Décès subit du frère de Roso, beaucoup plus jeune que lui. Quelques petites maladies...

Retour du soleil, étendre son linge dehors fait partie des petits bonheurs du printemps.

Des lectures à partager bientôt.

La vie reprend...

Mais aujourd'hui j'ai .... 70 ans...

samedi, 28 janvier 2017

Un monde s'effondre

Il y a dix ans que j'ai ouvert ce blogue.

C'était dans des circonstances difficiles, mon fils aîné venait de faire des crises délirantes suggérant un diagnostic de schizophrénie.

Il s'est stabilisé, même sans médicaments,  mais il ne travaille pas. Nous avons appris à partager sa vie, ou la nôtre avec lui, je ne sais pas trop.

Aujourd'hui ce n'est finalement pas pour moi ni le plus difficile ni le plus désespérant.

J'avais repris un billet d'Alezandro que je trouvais trop pessimiste sur la marche du monde.

Aujourd'hui j'ai le sentiment qu'il a raison et que mon optimisme  n'était que l'illusion donnée par des lunettes rose de pacotille que je chausse sans doute trop facilement. Oui  un monde s'effondre.

Le climat politique français tel qu'il est, je ne le reproche pas aux hommes politiques finalement. Plutôt à mes contemporains qui choisissent dans les programmes comme au super-marché, ce qui leur convient, sans se préoccuper du sens réel du politique qui serait de rendre une société meilleure.

Qui s'en préoccupe encore de rendre la société meilleure ?

Ma génération s'est shootée aux utopies et aux convictions. Qu'en reste-t-il ?

C'est vrai que mes états d''âme sont sans doute ceux d'une retraitée sans préoccupations trop importantes pour son avenir matériel. Je sais pourtant que beaucoup  de mes concitoyens n'ont pas cette chance.

Mais les autres ?