jeudi, 29 octobre 2009
Mon arbre
Quelques jours en Haute-Savoie... Il devrait rester des noix sur mon arbre préféré, ce noyer. Il a été planté il y a trente-quatre, à la naissance d'un de mes neveux. Son père avait fait germer une noix. L'arbrisseau a eu du mal à ses débuts : comme il y avait des vaches dans ce pré, il s'est plusieurs fois fait couper la tête. Aujourd'hui il nous donne des quantités de noix phénoménales.
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
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mercredi, 28 octobre 2009
I feel good
Décidément moi qui n'ai pas parlé cinéma depuis longtemps, je reviens sur un film que je n'ai pas vu et qui n'est plus en salles !
Mais nous avons eu à nouveau, un échange sur "I feel good" hier soir, à une réunion de l'École des Grands-Parents.
Le groupe n'est pas spécialement pro-américain mais pas anti pour autant. Obama est passé par là ! Donc on a plutôt relevé les aspects positifs : dynamisme, optimisme, vision positive du grand âge. Mais c'est vrai qu'en France on préfère le tout va mal, tout fout le camp. Paradoxalement seule Anne, notre présidente, dont la fille est mariée aux États-Unis, a trouvé que le film était trop américanisé.
Pour moi, lunettes roses, peut-être mais ce sont parfois celles qui permettent de voir plus loin. De se projeter dans l'avenir, de le prévoir sreinement et donc avec efficacité.
(Merci de ne pas mettre de commentaires sur les maisons de retraite)
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mardi, 27 octobre 2009
Cabane à sucre
Ce n'est pas la saison mais tant pis !
J'ai retrouvé cette note...
Choubine avait rédigé ce très joli billet sur les cabanes à sucre du Québec.
Donc je le réédite.
J'aime tellement le sirop d'érable !
"Si jamais vous venez au Québec au printemps, pendant le temps des sucres - surtout si vous faites partie d'un groupe - vous n'échapperez pas à la version moderne (et pas du tout authentique) de la cabane à sucre : un grand bâtiment en bordure de la route, où l'on sert à des groupes d'enfants, de personnes âgées, d'amis, d'employés ou de touristes, dans une ambiance de fête, des repas très lourds et très indigestes composés essentiellement de pâtés à la viande (ou tourtières), de fèves au lard, de saucisse, de bacon, de jambon et, pour dessert, de grands-pères (des boulettes de pâte cuites dans le sirop d'érable). J'en passe très certainement; une petite recherche Internet m'apporte des variantes intéressantes. Il y a aussi des oreilles de crisse (des croustilles de lard)... Bon, mais l'élément essentiel, c'est la dégustation de tire sur la neige : c'est que, je ne vous l'ai pas encore dit, vous êtes dans une érablière (ou à proximité), donc dans une exploitation d'érables à sucre; chaque printemps, on recueille l'eau d'érable, que l'on fait bouillir pour la transformer d'abord en sirop, puis en tire, et enfin en sucre. Mon père, par exemple, sait très bien faire chauffer le sirop jusqu'au point idéal, pour en verser des louches sur de la neige bien propre et bien tassée; le sirop prend, chacun détache des lambeaux de tire avec une fourchette ou un bâtonnet... Miam. (On peut se faire une petite dégustation, à la maison.)
Mais une «vraie» cabane à sucre, pour moi, ce n'est pas ça. Je n'ai à peu près aucun souvenir de celle où nous montions à cheval, lorsque j'étais petite, et qui appartenait à la famille Gingras. Mais j'en ai beaucoup, par contre, de celle de mes grands-parents Dion; elle était dans une autre partie de cette même montagne, au milieu d'une autre érablière. À l'époque où je fréquentais cette cabane, la récolte de l'eau d'érable se faisait en tracteur à chenilles; on chaussait des raquettes, au besoin, pour aller décrocher les seaux qui recueillaient l'eau coulant des érables entaillés; on versait l'eau dans un réservoir. La récolte faite, cette eau passait dans le réservoir de la cabane, et de là dans une série de grandes cuves où elle allait bouillir, pendant des heures.
Mes oncles faisaient la récolte. Mon grand-père faisait bouillir. Il passait des journées, des nuits entières à la cabane, quand «ça coulait». Et nous lui rendions visite. Nous faisions le tour des érables les plus proches. Nous nous lancions une balle qui finissait par rouler sous la cabane. Nous nous lancions des boules de neige, évidemment. Nous goûtions à l'eau d'érable qui commençait à chauffer, au point où elle était juste assez sucrée pour être un délice, mais encore désaltérante. Nous inspections les cuves, où le sirop bouillonnait, où il prenait peu à peu une belle teinte dorée. Hélas, mes connaissances sont trop lointaines, et trop imprécises, pour me permettre d'en parler mieux.
Et nous faisions une dégustation de tire sur la neige.
Tenez, voici une chanson, paroles et musique, qui vous donnera une idée de la chose! C'est la version exacte que je connaissais déjà. Suivez ce lien : http://gauterdo.com/ref/cc/cabane.a.sucre.html
La cabane de mes grands-parents Dion était des plus modestes; on n'y organisait pas de fêtes, mais la parenté venait quand même y faire son tour."
Choubine
22:58 Publié dans Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (19) | Facebook | Imprimer
dimanche, 25 octobre 2009
Une belle rencontre
C'est à une bien belle rencontre que j'ai été conviée jeudi, par Sandrine Runel, conseillère générale du 9ème arrondissement de Lyon, pour représenter l'École des Grands-Parents Européens.
Il s'agit d'une campagne de solidarité à partir d'un arbre. Explication sur son blogue.
"Le Foyer Notre Dame des Sans Abri dont le siège et un grand nombre d’établissements se trouvent dans le 7°, au coeur de la Guillotière, a mis en place l’opération “Abre de la Solidarité”.
Il s’agit de la 6° campagne des Arbres de la solidarité. Afin de pouvoir financer de nombreuses actions et permettre aux plus démunis de bénéficier de repas ou d’un hébergement, l’association a lancé cette opération et sollicite les entreprises, les particuliers, et les collectivités locales pour faire preuve de générosité et de solidarité en faisant un don au foyer."
Notre Dame des Sans Abris mène à Lyon une action extraordinaire qui va bien au-delà de l'accueil d'urgence. Le foyer travaille à l'aide des démarches administratives pour les Sans-Papiers et à l'insertion.
Mais ce qui m'a le plus marquée dans cette manifestation est la rencontre d'une classe appelée CLA. Il s'agit d'une classe pour les enfants qui arrivent en France ne parlant pas français. Un seul enseignant, ou presque pour apprendre notre langue. Un investissement et un enthousiasme remarquables pour celui avec lequel j'ai pu échanger. Son rôle va également bien au-delà de celui d'un enseignant : il s'occupe de toutes leurs formalités administratives, les accompagne à la cantine voire à l'arrêt de bus si ses élèves sont trop perdus. J'ai pu discuter avec ceux de ces jeunes débrouillés en français. La plupart d'entre eux étaient arméniens mais avaient transité par la Russie où on leur avait interdit l'accès aux écoles. Une jeune fille m'a beaucoup touchée : le regard vif, parlant déjà bien français. Leur enseignant m'a dit la joie de travailler avec ces adolescents-de 12 à 17 ans-très motivés pour apprendre; et très respectueux.
Mais problème !
Grave problème.
Ces classes qui permettent à des enfants étrangers de s'intégrer sont menacées. Elles peuvent être reconduites d'une année sur l'autre mais très facilement supprimées. Ainsi ces nouveaux arrivants peuvent se retrouver dans des classes normales où ils seront pour la plupart perdus.
Pire !
L'Académie refuse de faire connaître le nombre de ces CLA pour que leurs enseignants ne puissent se regrouper et faire pression en cas de suppression.
Qui se soucierait en effet de leur disparition ?
16:57 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : lyon | Facebook | Imprimer
samedi, 24 octobre 2009
Ma Jian
Pascal Duperrier est un visiteur de ce blogue. Nous partageons le même intérêt pour la Littérature chinoise contemporaine mais lui est sans doute plus attiré par les auteurs dissidents. IL m'a ainsi fait découvrir Ma jian.
Mendiante de Shigatzé (Editions Actes-Sud) qui est bien plus qu'un simple récit de voyage. En cinq récits, Ma Jian nous livre le Tibet de tous les jours, tel qu'il l'a découvert. Mais ces récits, à l'origine parus dans une revue littéraire chinoises, lui valent les foudres des autorités officiellement en raison de sa vulgarité et de l'image qu'il donne du peuple tibétain. Les descriptions — celles des funérailles célestes durant lesquelles les cadavres sont livrés aux vautours, celles des incestes, des viols, des mortifications… —, aussi insoutenables que fascinantes, n’ont pas manqué de susciter les foudres de la censure en ce qu’elles prêtent d’irréductible singularité à un peuple supposé se fondre dans la grande Chine. Ces récits ont été interdits en Chine et la revue qui les avait accueillis fut suspendue et son directeur révoqué. Et l'auteur condamné à faire son autocritique. Mais c'est bien mal connaître Jian Ma. Il va faire son autocritique mais aussi la publier.
Chienne de vie (Editions Actes-Sud) est l'autocritique que fit Jian Ma. Au cours de la révolution culturelle, Monsieur Xu, professeur de dessin, a connu la déchéance et payé d'exclusion son "droitisme". Dix ans ont passé. Le narrateur, son ancien élève, est en route vers celui qui demeure, dans sa mémoire, un maître adulé et haï... Ce professeur n'est autre que la Chine elle-même, bien sûr. Cette fois, c'est la violence de ses aveux qui fascine. A petites touches furtives, parfois coupables jusqu'à la nausée, une confession prend forme. La trahison, la corruption d'un idéal, la profanation que le temps inflige à la pureté des premiers élans... Pour les autorités, la coupe était pleine et on lança un mandat d'arrêt contre lui pour "pollution spirituelle". Jian Ma prend donc la fuite.
Chemins de poussière rouge (Editions de l'Aube) Jian Ma raconte sa propre odyssée de 3 ans à travers le Tibet, les déserts ou les côtes sud de la Chine, pays intolérant à ses yeux où l'autorité est "répressive et hypocrite". Au cours de ce long périple en charrette, en bus, et le plus souvent à pied, avec seulement un sac à dos, il poursuit une quête intérieure, liée à sa relation avec le bouddhisme. Il a même prononcé des vœux bouddhistes. Il a écrit un poème dans la ville de Golmud. Récit d'un Chinois devenu étranger à son propre pays, d'un voyage pittoresque et riche de culture, le livre permet aussi de plonger dans la Chine profonde, de découvrir ses populations et ses minorités.
Nouilles chinoises (Editions Flammarion) a été écrit à Londres où Jian Ma a fui en passant par Hong-Kong. En écrivant un roman dans le roman, Jian Ma utilise un subterfuge qui n’entend duper personne. Cet écrivain, c’est lui. Comme lui, il a une haine des gouvernements passés : "Au moins, les chiens dirigeraient mieux le pays que ne l’a fait votre gouvernement." Mais bien plus que les dirigeants, c’est cette fois bien la société chinoise toute entière que l’auteur cible. La Chine qui tente de s’extraire de l’amnésie communiste par un libéralisme déchaîné n’a rien de séduisante. "Dans ce monde aliéné, seuls les demeurés peuvent trouver le bonheur." Pessimiste, Jian Ma dépeint un monde où les personnages ont des tares démesurées et intolérables. Corruption d’un trafiquant de sang, inhumanité d’un des personnages qui précipite sa mère vivante dans un fourneau, suicide d’une actrice dévorée par un tigre, passage à tabac d’une jeune fille prête à subir tous les outrages pour s’accrocher à son bourreau, viol collectif offert en spectacle... Son livre dépeint la réalité d’une société devenue une jungle et certains passages sont très durs.
Nouilles chinoises est ainsi un livre à message, qui retourne l’estomac. Jian Ma n’y attaque ni le communisme, ni le capitalisme. Il attaque l’individualisme naturel et poussé à son paroxysme. Ces personnages, tous humains, drôles et compréhensibles accomplissent des méfaits ignobles.
Le dernier roman de Jian Ma (Editions Flammarion.) Mai 1989. Des milliers d'étudiants occupent la place Tienanmen. De toute la Chine, des gens se joignent à la protestation et les étudiants prennent soudainement conscience de l'influence qu'ils peuvent exercer. Le héros du roman, Dai Wei, est blessé par un coup de revolver à la tête infligé par un policier en civil lors de l’écrasement par l’armée de la révolte du "Printemps de Pékin" le 4 Juin 1989. Il va vivre dix ans dans un coma qui lui permet seulement d’entendre son entourage. Pour tenter d’en sortir, il se raccroche à ses souvenirs et aux souffrances de ses parents. L’importance donnée au thème du coma vient peut-être de l’accident qui plongea à la même époque le frère de Jian Ma dans le même état. Le deuxième thème concerne la vie quotidienne du blessé. La police le surveille pour l’arrêter s’il reprenait ses esprits, les voisins espionnent sa mère qui a les plus grandes difficultés à survivre et à payer les traitements médicaux, quand les hôpitaux ou la médecine traditionnelle acceptent de soigner une victime de la Place.
Ses anciens camarades aident sa mère à le soigner et progressivement sont gagnés par la volonté de s’enrichir en Chine et surtout à l’étranger. De même son corps devient marchandise : ses urines seraient miraculeuses et sont vendues comme, plus tard, l’un de ses reins ; il devient même objet sexuel car cette partie de son anatomie fonctionne toujours! Sa mère, communiste zélée, n’a pu adhérer au Parti du fait d’un mari "droitier" et d’un fils connu de la police, puis responsable de la sécurité des grévistes de la faim sur la Place Tienanmen. Elle finira par rejoindre la secte Falungong.
Le troisième thème du livre concerne l’enchaînement d’événements qui conduisirent à l’écrasement par l’armée, de la révolte estudiantine et à de nombreux morts. Jian Ma nous raconte ce que voit son héros, ce qui limite l’approche du "Printemps de Pékin" à sa composante étudiante en excluant les actions de soutien de la population pékinoise.
Jian Ma a une approche clinique des événements et de leurs acteurs, il n’escamote pas les aspects déplaisants des luttes de pouvoir entre groupes d'étudiants, la recherche de vedettariat de certains dirigeants. On a l’impression d’un roman à clef où de vieux comptes se règlent, d’autant que les débats entre anciens dirigeants exilés sur les responsabilités de l’échec durent encore. Jian Ma est obsédé par l’oubli dans lequel tombent ces événements en Chine et à l’étranger. Pour lui, Tienanmen marque une rupture fondamentale, la perte de tout idéal par le peuple chinois ; la croissance économique ne suffit pas, il faut revenir sur cette tragédie pour repartir sur des bases saines. Le gouvernement veut écrire l’histoire qui lui convient, le rôle des écrivains est de faire œuvre de mémoire.
Merci Pascal.
23:19 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (31) | Facebook | Imprimer
jeudi, 22 octobre 2009
Peut-on montrer le quatrième âge ?
Le festival de cinéma Lumières Blanches à Tassin près de Lyon est consacré aux films intergénérationnels. L'an dernier j'avais vu dans ce cadre la très belle réalisation "Depuis qu'Otar est parti". Cette année, un film a suscité questions et controverses : "I feel good" que je n'ai pas vu mais dont j'ai entendu parler par des amis. Il a été détesté ou encensé. Il montre une chorale du quatrième âge avec des images, en particulier des gros plans, très réalistes. Pas de retouche anti-rides ! Cela a gêné certaines de mes amies. Les Américains sont peut-être plus décomplexés que nous par rapport à l'atteinte de l'âge ou la dégradation corporelle. Nous sommes peut-être davantage prisonniers de l'apparence... Jugez vous-même.
19:19 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (62) | Facebook | Imprimer
mercredi, 21 octobre 2009
J'ai toujours préféré
Pour Cathy
qui aime la chanson française
J’ai toujours préféré aux voisins les voisines
Dont les ombres chinoises ondulent sur les volets
Je me suis inventé un amour pantomime
Où glissent en or et noir des bas sur tes mollets
De ma fenêtre en face, j’caresse le plexiglas
J’maudis les techniciens dont les stores vénitiens
Découpent en tranches la moindre pervenche
J’ai toujours préféré aux voisins les voisines
Qui sèchent leurs dentelles au vent sur les balcons
C’est un peu toi qui danse quand danse la mousseline
Invité au grand bal de tes slips en coton
De ma fenêtre en face, j’caresse le plexiglas
Je maudis les méninges inventeurs du sèche-linge
Plus de lèche vitrine a ces cache-poitrine
J’ai toujours préféré aux voisins les voisines
Qui vident leurs armoires en quête d’une décision
Dans une heure environs, tu choisiras le jean
Tu l’enfileras bien sur dans mon champ de vision
De ma fenêtre en face, j’caresse le plexiglas
Concurrence déloyale de ton chauffage central
Une buée dense interrompt ma transe
Puis des effets rideaux et c’est la goute d’eau
Un ravalement de façade me cache ta palissade
Une maison de retraite, construite devant ma fenêtre
Sur un fil, par centaines, sèchent d’immenses gaines
Renan Luce
"Une maison de retraite, construite devant ma fenêtre
Sur un fil, par centaines, sèchent d’immenses gaines"
à La semaine bleue
dont je ne comprends guère l'intérêt.
19:01 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (14) | Facebook | Imprimer