mercredi, 01 janvier 2014
Bonne année 2014
Dimanche 1er janvier
Jour de l'an
Est-ce bien la brise légère qui fait trembler l'eau du lac, ou n'est-ce pas plutôt la vieille coque du voilier bleu, engravée du côté des ajoncs ? Cette soudaine éclaircie dans le sombre du jour, la doit-on au soleil qui perce le silence ou à l'arbre nu dont les branches mortes un instant s'écartent, pour discrètement faire place à un pays plus lumineux ? Et les cailloux blancs, sur le bord du chemin, qu'attendent-ils si patiemment qui ne soit fervente promesse de lointains voyages ?
C'est à force de mépris pour toutes ces choses insignifiantes d'apparences que nous sombrons dans la folie de l'immédiatement efficace. Vivre requiert alors des tempêtes évidentes, des canicules féroces et des routes sans cailloux, vite tracées à travers plaines et montagnes. Au reste nous n'accordons un seul regard, pressés de l'inscrire au calendrier du temps perdu.
C'est à force de mépris que toutes ces choses insignifiantes d'apparences que nous sombrons dans la folie de l'immédiatement efficace. Vivre requiert alors des tempêtes évidentes, des canicules féroces et des routes sans cailloux, vite tracées à travers plaines et montagnes. Au reste nous n'accordons un seul regard, pressés de l'inscrire au calendrier du temps perdu.
Au coeur de quelques-uns seulement, l'impérieuse nécessités des choses inutiles d'elle-même s'impose. Ils veillent ; soupèsent l'impondérable et protègent l'éphémère. Ils savent trop, au fond de leur désespoir tranquille, comment s'écroulerait soudainement le monde une fois supprimé tout ce qui ne sert à rien.
Pierre Autin-Grenier
"Les Radis bleus"
À l'ami PAG
plus particulièrement cette année
je souhaite Joie, Santé et Sérénité.
Avec toute la fidélité de mon amitié.
Mais aussi bonne année à tous...
05:30 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, D'une génération à l'autre, Image du jour, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook | Imprimer
samedi, 28 décembre 2013
Repos et rando...
Quelques jours, une semaine, au soleil au Cap-Vert, qu'il ne faut pas confondre avec Presqu'Île du Cap-vert. La presqu’île du Cap-Vert (appelée plus simplement le cap Vert à l'origine) est une presqu'île située dans l'océan Atlantique.
Le Cap-Vert, officiellement la République de Cabo Verde2 (en portugais Cabo Verde et República de Cabo Verde), est un pays insulaire de l'océan Atlantique au large de l'Afrique. Colonie portugaise à partir de 1456 (arrivée des premiers colons sur l'archipel alors inhabité), le pays accéda à l'indépendance en 1975. Il tire son nom du cap Vert. Le pays fait partie de la CEDEAO.
Une semaine pour farnienter, bouquiner, marcher, dormir, rêver et refaire le monde car nous partons avec de vieux amis...
10:30 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer
vendredi, 27 décembre 2013
Pourquoi j'étais venue...
Mon blogue a sept ans et chaque jour je me culpabilise un peu plus de le laisser en friches.
J'y pense souvent, ce qui signifie que je pense souvent à vous et aux bons moments, aux grandes joies que je dois à chacun d'entre vous, à tous ceux qui ont laissé leur trace.
Je préfère ne pas les -vous- énumérer pour n'oublier personne.
Il y a ceux qui continuent courageusement comme Choubine, Noelle, Louis-Paul... ceux qui ont quitté la blogosphère et que j'ai beaucoup regrettés, et hélas ceux qui sont morts.
Pourquoi j'étais venue.
Mes premières notes, d'ailleurs supprimées, je les avais écrites dans la douleur et les larmes.
Noël 2066 : mon fils aîné alors jeune trentenaire et déjà marié, fait ce que les spécialistes nomment une crise d'errance, en fait symptôme d'une maladie psychique. Il était parti trois jours sans qu'on sache où le trouver.
Il avait fallu passer Noël avec ça.
Depuis Noël a toujours pour moi un goût amer.
Le blogue a été un refuge et la communauté d'amis que j'y ai trouvés un soutien inestimable. À l'époque, j'étais seule, Roso travaillait au Havre. Je passais presque mes jours et une partie de mes nuits devant cet écran, dans une relation fusionnelle avec tous ceux que je croisais sur la terra incognita qu'était pour moi la blogosphère.
Terra incognita et terre de l'oubli. De l'oubli bienfaiteur.
Au fil des années l'état de mon fils s'est stabilisé après d'autres crises analogues. Il ne tient plus de propos délirants mais n'est pas en état de travailler.
Nous avons fait le deuil d'un "fils normal" : il a la chance d'avoir conservé son épouse qui est adorable. C'est un homme plutôt calme, passionné d'arts et d'archéologie mais complètement déconnecté de la réalité.
Roso a ensuite pris sa retraite.
J'ai trouvé une nouvelle vie avec de nombreuses activités qui me passionnent, mais aussi des déplacements nombreux dans la famille et tous les travaux qu'exige une maison quand on l'a laissée dans son jus pendant vingt-ans.
Voilà chers amis...
Un petit passage... pour dire pourquoi j'étais venue et pourquoi je suis souvent partie.
11:16 Publié dans Au jour le jour, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
mercredi, 25 décembre 2013
Noël
Puer natus est
Dans la paix tiède de l'étable
Bêtes et gens se sont tus.
Le silence écoute le silence.
L'obscurité tend l'oreille à la nuit.
Le temps s'est installé
Bien au chaud
Pour quelques heures sans histoires.
Le sommeil exorcise
L'attente inquiète du jour.
Les pleurs d'un nouveau-né
Viennent
Tout à coup,
Importuner la nocturne routine.
Les choses sont ainsi faites :
C'est en pleurant
Que l'homme découvre le monde.
Le rire viendra plus tard,
Plus tard aussi,
Le regard enfin rassuré et confiant.
On posera l'enfant
Sur un petit tas de paille fraîche
Et le silence
Á ce moment là,
Saura ce qu'il veut dire.
J'ai pleuré ma vie
Moi aussi
En son temps
Et ne suis vraiment né
Que devant le sourire de ma mère!
12:34 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer
samedi, 07 décembre 2013
Merci Alsa
Merci Alsa d'être revenu et d'y avoir pensé...
09:31 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | Imprimer
jeudi, 24 octobre 2013
Absence...
Peut-on justifier une absence ?
Faut-il d'ailleurs justifier quand la vie s'est passée ailleurs ?
Ai-je fait les mauvais choix ?
J'ai retrouvé le chemin du blogue, de justesse j'ai récupéré dans ma mémoire mes codes d'accès.
Ce matin, un texte publié par mon cher ami poète, Pierre Autin-Grenier m'a rappelée à l'ordre.
Je vous le livre...
aller au bout de ce carnet
me prendra-t-il le temps de vivre
je vois la menace précise
aujourd’hui qu’il pleut lentement
le temps d’écrire je l’avais
dépensé trop souvent avec
le temps de ne rêver à rien
(ou paresser comme un vieux chien)
de méditer à la façon du chat
et de somnoler dans ma tour
d’ivoire imaginaire
ou ma tombe de vampire vulgaire
mais le temps est venu du pire
qui rime opportunément
avec la perte d’un empire
que l’on situait hors du temps
*********
aller au bout de ce carnet
me prendra-t-il le temps de vivre
je vois la menace précise
aujourd’hui qu’il pleut lentement
le temps d’écrire je l’avais
dépensé trop souvent avec
le temps de ne rêver à rien
(ou paresser comme un vieux chien)
de méditer à la façon du chat
et de somnoler dans ma tour
d’ivoire imaginaire
ou ma tombe de vampire vulgaire
mais le temps est venu du pire
qui rime opportunément
avec la perte d’un empire
que l’on situait hors du temps
*********
on voit l’ombre des loups
se glisser près des haies
lorsque l’on est enfant
à l’heure où le sommeil
est censé nous saisir
on se dédouble enfin
on se regarde aller
dans la nuit froide et pure
aux confins d’un pays
où les louves accueillent
nos désirs et nos peurs
devient loup pour rire
dans la meute idéale
et le temps se renverse
on vit sous les étoiles
parmi les feulements
des bêtes maternelles
et les images bleues
des livres interdits.
*********
la tempête ne dit pas son nom
ni n’annonce les désastres
un homme crie le cyclone
a renversé l’église
un jour la forêt pétrifiée
retrouvera les oiseaux
mais qui dira que l’avenir
est juste un monde englouti
*********
travaille prends de la peine
fais des vers de mirliton
le travail amuse, le ton
donne du sel à la peine
tu dis qu’il neige écris-le
il neigera doublement
tu dis qu’il vente le vent
s’emparera de la ville
tu n’en as plus pour longtemps
mets de l’ordre dans le temps
c’est l’hiver - or le printemps
te refusera l’asile
Jean-Claude PIROTTE
extrait de « Le très vieux temps »
éditions Le temps qu’il fait, 2012.
12:32 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook | Imprimer
mardi, 13 août 2013
Départ pour un pays civilisé...
Cette fois je pars !
Pour un pays "civilisé", très même ! L'Angleterre. Nous allons au baptême de notre seconde petite-fille près de Stradford -ville de Shakespeare- car notre belle-fille est anglaise.
Voilà un voyage qui me convient mieux !
07:17 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook | Imprimer