mercredi, 31 octobre 2012
Devoir de mémoire
Je pars en Haute-Savoie pour le devoir de mémoire traditionnel. Rite que j'accomplis avec joie. Au cimetière, je connais tout le monde... Je les vois, tous ceux qui ont entouré mon enfance, je peux leur parler. Le dernier défunt a été un compagnon de jeux. Mais quand je parcours les rues, je ne connais plus personne. Voilà pourquoi je préfère le cimetière...
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Baudelaire
La servante au grand coeur
09:18 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer
lundi, 10 septembre 2012
Le doute est au coeur de la spiritualité
Plus je vieillis, plus je doute... Compte-tenu de mon âge avancé, cela n'est pas sans m'inquiéter. Où sont donc passées les belles, fières et parfois arrogantes certitudes de mes vingt ou trente ans ? Heureusement une exposition prochaine à Lyon dans un lieu d'art que j'aime, car il se distingue des galeries habituelles, devrait nous rappeler que le doute est indispensable au cheminement de la vie. Michel Durand, prêtre et commissaire de cette exposition le confirme : "la spiritualité et le doute sont inséparables." Montaigne en avait fait le coeur de sa philosophie et il savait de quoi il parlait : en ces temps de guerres de religion c'est au nom des certitudes que les hommes s'entretuaient. Pour moi le doute n'exclut pas les convictions, au contraire ! C'est parce qu'on a des convictions qu'on cherche la meilleure manière de les mettre en pratique...
Donc je me rassure : le doute n'est pas lié à la sénilité... peut-être à La Sagesse.
Vernissage Jeudi 13 septembre
à 18 heures.
Galerie Confluences Saint-Polycarpe
25 rue Leynaud (entrée rue Mermet)
Lyon
17:10 Publié dans Au jour le jour, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
mardi, 04 septembre 2012
Un an déjà...
Ce jour est désormais pour moi celui d'un double anniversaire... Celui de mon mariage mais hélas aussi l'anniversaire du décès de Yves le capitaine de l'Utopie...
Yves était mort dans la dignité et la lucidité...
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "
Alfred de Vigny
La mort du Loup
08:17 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | Imprimer
lundi, 03 septembre 2012
Dans la famille G., le petit-fils...
Après Madame G., j'évoque son petit-fils... Marc Berthoumieux qui porte très haut la musique de l'accordéon et l'a sortie de son ghetto populaire considéré ringard par certains...Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous invite à l'écouter.
Ressemblance certaine avec sa grand-mère... L'inoubliable Madame G.
11:39 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : accordéon | Facebook | Imprimer
samedi, 01 septembre 2012
Qui connaît ?
Hier soir je suis allée écouter un concert donné par un choeur et orchestre spécialisé dans la musique du XIXème siècle que j'aime particulièrement. C'est une musique lyrique qui me touche. Dans la crypte de la Basilique de Fourvière c'était particulièrement prenant. Au programme, il y avait le Requiem de Théodore Gouvy que j'ai ainsi découvert...Très belle oeuvre qui prend aux tripes ! Qui connaît ? Je vais essayer d'en trouver un enregistrement car il n'en existe, semble-t-il, qu' un seul.
10:26 Publié dans Au jour le jour, Chronique lyonnaise, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | Imprimer
vendredi, 31 août 2012
Brèves de village...
De retour de mon Chablais natal je rapporte toujours des souvenirs glanés au fil des rencontres et des retrouvailles...
Mon village n'est plus un village, c'est une "agglomération"... Il n'empêche que l'essentiel des conversations que j'ai avec mes frères tourne autour de ces souvenirs d'enfance qui aujourd'hui nous paraissent savoureux car appartenant au passé... Bref, l'effet sépia !
Donc en vrac...
Madame G, la pâtissière...
Mon tout petit village se trouvait accolé à un bourg qui pouvait s'enorgueillir d'une pâtisserie. Ce n'était pas une "boulangerie-pâtisserie" mais curieusement un "bistrot-pâtisserie". A gauche, les blancs-limés à droite un comptoir avec de somptueuses pâtisseries. Chaque dimanche nous étions chargées, ma soeur et moi, d'aller récupérer après la messe la commande que notre mère avait passée à la pâtisserie de manière à nous exposer le moins longtemps possible à l'atmosphère du café. Devant le comptoir trônait madame G qui m'impressionnait. Dans ce bourg de paysans, imaginez une femme plus très jeune mais toujours superbement coiffée, les cheveux laqués avec un maquillage éblouissant ! Enfin c'est ainsi qu'il m'apparaissait à l'époque... L'été, la seule sortie dans ce village pauvre en distractions, était d'aller manger une glace à la pâtisserie G. On restait en terrasse, toujours à cause du café, et on savourait des glaces à la framboise absolument divines : c'était tout le champ de framboises qui vous fondait dans la bouche...
Quant à madame G, elle se levait tôt le matin... Elle avait neuf enfants et tenait son commerce d'une main de fer : la super-woman n'est pas d'aujourd'hui et les féministes n'ont rien inventé.
La 2CV balançoire...
Autre sortie autorisée, à l'occasion des offices religieux... C'est un souvenir de mes frères... Deux d'entre eux -j'en avais six- après un office de vendredi saint, trouve sur leur route deux amoureux en train de s'embrasser langoureusement dans une 2CV. Trop tentant ! Appuyant sur le pare-choc ils la secouent vigoureusement et les amoureux se retrouvent à heurter le plafond... Le monsieur les insulte puis se dirige chez mes parents pour se plaindre des deux garnements...Lesquels le voyant déboucher dans la cour se réfugient dans une grange pour échapper à la punition, à l'époque c'était un châtiment corporel promptement administré.
Malheureusement pour lui un troisième frère arrive tranquillement à la maison ignorant tout de l'affaire : c'est lui qui prend la raclée avant de comprendre ce qui lui arrive. Tranquillement les deux coupables attendent que la nuit soit avancée pour rentrer... et les parents, inquiets, ne disent rien...
La fessée devant De Gaulle...
La fessée était donc une correction qui nous paraissait normale : tout le monde en recevait et les martinets pendaient accrochés à un clou dans toutes les cuisines.
Dans l'école de mes frères, un instituteur, au demeurant peu compétent, avait pris l'habitude d'en administrer à la moindre broutille. Mais il ne baissait pas la culotte du malheureux devant toute la classe... Il avait la délicatesse de l'emmener dans une pièce de l'autre côté du couloir, laquelle était le bureau de la Mairie où trônait, au temps de mes frères, la photo de De Gaulle... D'où le nom donné à la punition : la fessée devant De Gaulle...
18:34 Publié dans Au jour le jour, Des objets et des mots..., Entendu dans la rue... | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer
dimanche, 19 août 2012
Album de vacances
Toujours dans le Gers, on visite la très belle abbaye de Moissac. Dans l'église, d'émouvantes sculptures en bois polychrome du XVème siècle comme cette mise au tombeau.
La disproportion est touchante : le Christ adulte a la taille d'un enfant sur les genoux de sa mère.
Le cloître est considéré comme un des plus beaux de France avec ses chapiteaux tous sculptés sur quatre faces. Mais ces splendides édifices de l'art gothique, situés sur la la route des pèlerins de Compostelle sont fragilisés car ils ont été construits dans une pierre très calcaire.
Heureusement leur classement au patrimoine mondial de l'UNESCO les protège.
17:01 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, Passages vers..., Souvenirs de prof | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | Imprimer