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vendredi, 18 janvier 2008

Le débat

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Le débat entre Daniel Cohn-Bendit

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et Luc Ferry,
sera transmis :
le 31 janvier par l'émission "Du Grain à moudre" sur France-Culture de 17H à 18h.
Vous aurez l'ambiance
et par
Le Nouvel Observateur du 31 janvier.

Il n'y eut pas de match et même peu de débat tant la rencontre fut consensuelle.
Un mot du public : le grand amphitéâtre de l'Institution des Chartreux à Lyon était bourré, il y avait du monde partout, essentiellement des babyboomeurs, chaude ambiance qui rappelait les AG. Mais aussi beaucoup de jeunes, très jeunes, lycéens et étudiants. Les grands absents étaient les jeunes adultes, les 35/50 ans. Ceux qui détestent 68.

Consensus donc sur l'ensemble de la rencontre, en faveur du bilan de 68.
Luc Ferry, qui avait écrit en 85 un pamphlet contre les idées de 68 est revenu sur ses positions et Daniel Cohn-Bendit a reconnu quelques erreurs de jeunesse, comme les slogans, très cons a-t-il dit
CRS-SS et ELECTIONS-PIÈGES À CONS...

Le consensus a commencé au départ par leur avis sur la remarque de Sarkosy quant à la nécessité de liquider l'héritage de Mai. On peut dire qu'il en aura fait de la pub au mouvement celui-là ! Car Daniel Cohn-Bendit comme Luc Ferry (qui se dit son ami ) ont admis que notre président était le premier chef de l'État français, à être un pur produit de 68.

Consensus également pour constater que la société d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle de la fin des années 6O
qui était coincée, puritaine et surtout marquée par un autoritarisme terriblement oppressant dont il fallait faire table rase. Inventaire de la France de l'époque, les homosexuels qui se retrouvaient en prison, les femmes qui devaient demander une autorisation signée à leur mari pour ouvrir un magasin... J'en passe : c'était il y a 40 ans !
Pour Luc Ferry, réaction de l'esprit bohème contre la France qui s'ennuie.
En revanche, comme a dit Daniel Cohn-Bendit, nous étions des Prométhés car tout était possible : pas de chômage ni de Sida, on ne parlait pas de délinquance et la mondialisation était loin.
Consensus également sur la liberté sexuelle.
"Plus je fais l'amour et plus je fais la Révolution", slogan de l'époque.
Pour Luc Ferry, ce fut le triomphe du mariage d'amour sur le mariage conventionnel bourgeois. Ce qui, paradoxalement, a entraîné les divorce ( quand on ne s'aime plus on se sépare).
Pour Daniel Cohn-Bendit, les dérives de cette sexualité, telle que la pornographie marchande, viennent de la récupération par cette société mercantile, de la liberté sexuelle.

Leur seul point de désaccord a concerné l'École et l'enseignement.
Luc Ferry est convaincu que tous les problèmes de l'école actuelle viennent de l'esprit de 68. Allant même jusqu'à la mauvaise foi puisqu'à l'entendre, les profs sont allés au lycée avec une guitare ! Il nous a servi une théorie très alambiquée. 68, en fait, aurait servi le Capital car, en libérant des interdits, il aurait libéré nos pulsions et nous aurait transformés en consommateurs qui ne savent, ni ne veulent plus réfléchir. Les jeunes, même des classes aisées, préfèrent consommer et ne veulent plus apprendre.
Daniel Cohn-Bendit s'est opposé à cette théorie, car pour lui c'est la désintégration de la société qui est responsable des problèmes de l'École, avec l'arrivée massive dans les classes d'enfants ne parlant pas Français. Il nous a vanté les mérites de l'École finlandaise, la meilleure du monde, qui agit sur la motivation des élèves.

Pour conclure, Daniel Cohn-Bendit a rappelé que, contrairement à ce qu'on dit des soixantehuitards, ils ne sont pas tous devenus des chefs de Pub ou directeurs de journaux mais plutôt enseignants et travailleurs sociaux qui ont affronté les difficultés de la société. Il a parlé de son évolution, s'est défini comme un libéral libertaire.
"J'ai fait 68 pour devenir ce que je suis devenu".
Luc Ferry lui a d'ailleurs rendu hommage en lui disant qu'il avait su évoluer en gardant ses convictions profondes.

Pour ma part c'est ce que j'admire chez Daniel Cohn-Bendit, c'est d'avoir su conserver cet enthousiasme de la jeunesse avec une sagesse liée à l'äge.

jeudi, 17 janvier 2008

Ce soir, "le" match

Dany le Rouge contre le philosophe de salon.

"Que reste-t-il de 68 ?" - Daniel Cohn-Bendit et Luc Ferry
CONF' 2008/01/17
Lyon
"Que reste-t-il de 68 ?" - Daniel Cohn-Bendit et Luc Ferry Que reste-t-il de 68 ? Le Nouvel Observateur et France Culture entre Daniel Cohn-Bendit, le leader emblématique de 68 et Luc Ferry, auteur de La pensée 68 (avec Alain Renaut), premier pamphlet philosophique anti 68, et ancien ministre de l’Éducation Nationale. Institution des Chartreux 58, rue Pierre Dupont Le 17 janvier 2008 à 19h30

Avec mes copines, les ex de 68, j'y vais en groupie.
Une heure avant pour avoir une bonne place.
Je vous raconterai demain !

mercredi, 16 janvier 2008

La mélancolie d'un fumeur

J'ai découvert ce blog, journal d'un Chinois, et je vous transmets un billet de son auteur.


"Quand je suis en face d’une personne dans un café ou un restaurant, de temps en temps, j’ai besoin de la fumée de la cigarette pour cacher mes sentiments de la culpabilité, du regret, de la jalousie, de la joie. Aussi pour cacher mon désir, ma impatience ou ma distraction…

Si je dis ou je fais une bêtise à quelque un, en lui donnant une clope, je peux faire une geste de réconciliation, de demande de pardon en préservant mon orgueil…

J’allume une cigarette quand je suis dans un moment gênant ou angoissant ou craignant. Sans cigarette, une masque tombe, on sera plus exposé, ainsi, plus vulnérable…

“Dieu est un fumeur ”, le slogan sur la mûr chez Serge Gainsbourg me faisait la joie et a fait taire à mes amies qui ne fument pas mais complètement sous la charme de grand chanteur. Fumer, une geste fondamentale dans l’histoire des arts, qui a dégagé tant de personnalités, tant de l’élégance et tant de beauté. Par exemple, le cigare de Che.

Fumer, c’était indispensable pour la création. Combien des écrivains, de penseurs, de hommes politiques étaient fumeurs dans l‘histoire? Le tabac n’inspire rien, mais une série de geste dans l’acte de fumer calme l‘esprit, concentre l’énergie, vaincre la peur et l’hésitation.

Des Chinois sont impressionnés par les femmes françaises qui fument dans les restaurants, sur les terrasse du café. La cigarette sort leurs doigts longs et fins, diversifie leurs gestes et rend leur visage plus expressif, plus sûr en soi. Une beauté féminine qui distique françaises des américaines. Une fois, j’ai entamé la conversation avec une fille qui fumait dans un café: du feu, s’il vous plaît.
Mon meilleur moment en France? C’est d’être avec des amis, fumes une cigarette en prennant le café après avoir bu.

On oublie que « La stresse, la solitude, l’ennuis nuisent gravement à votre santé et à cella de votre entourage » et l’interdiction à fumer, c’est la dictature de la rationalité."


C'est bien de constater qu'un Chinois emploie le mot "dictature" pour une mesure prise dans ce qu'on considère être une démocratie, ce qui prouve que ce mot mis "à toutes les sauces" s'est vidé de son sens.

En tout cas je reprendrai bien une cigarette pour réaliser le fantasme de ce Chinois sur les femmes françaises et leurs fume-cigarettes...

Vive la vie

Depuis quelques jours, j'utilise ce tag ce que je n'avais jamais fait, préférant rester dans mon petit coin de blogosphère.
Mais ce tag a été créé par un blogueur de Haut et Fort récemment décédé alors qu'il se battait contre la maladie.
Pour en savoir plus, allez sur le blogue de Rony, l'électron libre.
Il faut que vive la vie même au-delà de la vie...

mardi, 15 janvier 2008

Hommage aux babyboomeuses

On n'est jamais si bien servi que par soi-même : c'est connu !

Ballade des Dames du temps jadis

Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?

François Villon

Messieurs, Cathy et moi attendons votre ballade aux belles blogueuses...

lundi, 14 janvier 2008

Les (pas encore) bronzés font (si peu) du ski

Un week-end comme je n'aimerais pas trop en subir cette année.
Je ne vais pas me plaindre car ça peut passer pour un week-end de luxe mais je raconte.
Monsieur Cybermamie, comme l'appelle le Faucon, est un passionné de ski. Avec toute cette neige en montagne, cela fait plus d'un mois que les spatules le démangent ! L'aubaine (pour lui) est venue sous forme d'un week-end organisé à Val Thorens par son comité d'entreprise, institution obsolète dont je m'étonne que notre président n'ait pas encore songé à la supprimer.
Pas d'excuses donc le week-end étant largement financé.
Choix de la station fait par les "d'jeunes" de l'entreprise : cette station d'altitude est une usine à skier sans rien d'autre, station exclusivement fréquentée par les moins de 40 ans comme j'allais en faire l'expérience.
Déjà, le samedi il faut se lever à six heures et je n'en ai plus l'habitude... Arrivée au car "au radar", j'ai juste le temps de repérer un autre couple de notre génération.
Il pleuvine à Lyon et en montagne la neige tombe dru.
Début des difficultés, la gendarmerie impose les chaînes à notre chauffeur qui renâcle. Les 30 derniers kilomètres se feront à 20 kms heures et nous arrivons pour déjeuner.
Toujours ça de gagné.
Mais à l'accueil de la résidence hôtelière qui nous héberge, mes pires craintes se confirment.
L'entrée est envahie par des groupes de jeunes, garçons et filles, tous immenses, assurés, en terrain conquis. Aucun francophone tous parlent anglais, allemand ou néerlandais. J'ai écrit "groupes" mais j'ai plutôt l'impression de hordes : le temps des invasions barbares serait-il revenu ?
Malgré le mauvais temps, monsieur part skier et madame fait les lits puis bouquine.
Après ski, le temps étant toujours déplorable, tentative vers le bar de la résidence. Il est tenu par une jeune serveuse vêtue d'un "baggy" qui laisse voir la raie des fesses : elle ne parle pas un mot de français. Mon mari me traite de grincheuse parce que je refuse de passer ma commande en anglais, "il faut s'adapter". Moi j'estime que dans mon pays j'ai le droit de demander un thé en français et que ça ne fera pas de mal à la donzelle d'entendre de temps en temps quelques mots de français.
Repas du soir très sympa avec un menu savoyard et des serveurs très sympathiques, les seuls francophones avec nous...
Après dîner, monsieur Cybermamie a envie de suivre ses compagnons skieurs dans un bar à bière.
Nous sommes, là encore, les seuls français. La musique pilonne les oreilles, on ne peut pas parler mais j'apprécie l'absence des fumées de cigarettes, ce qui n'empêche pas le bar d'être bondé.
Au réveil, le paysage entrevu nous annonce que la journée sera belle. Ouf ! Car il faut vider les lieux avant 10 heures. Pour l'immédiat le souci est de faire un petit déjeuner correct : les hordes de jeunes sont passées avant nous et n'ont pratiquement rien laissé.
Ou plutôt si !
Des montagnes de déchets dans les assiettes, un gaspillage inouï de nourriture qui m'écoeure.
Et qui dégoûte aussi un jeune serveur car, me dit-il, "c'est tous les jours ainsi".
Finalement j'aurai pour la journée une compagne d'infortune venue elle aussi accompagner son mari. Et la journée passera tant bien que mal avec une promenade sur l'unique chemin pour piétons, un repas en terrasse que nous prolongeons le plus possible, au milieu des nouveaux riches d'Europe de l'Est, encore plus "bling-bling" que notre président, visiblement heureux d'être là.
Petite gâterie avant le départ, un passage à la coopérative laitière pour acheter l'excellent Beaufort d'été : je n'aurai pas tout à fait perdu mon week-end.
Dans le car du retour, je suis distraitement les commentaires des résultats sportifs de rugby et de foot en me disant que des femmes comme celles de ma génération : on n'en trouve plus !