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samedi, 25 avril 2009

Solko aux Xanthines

Désolée chers lecteurs mais vous n'aurez pas droit à une photo de Solko dont le charme restera dans la seule mémoire des participants à la causerie littéraire offerte aux Xanthines hier soir. Il faut que le mystère demeure et que les fantasmes de ses admiratrices perdurent...

Je ne vous ferai pas non plus le compte-rendu de sa conférence car, quoi que je dise, ce sera forcément archi plat. Vous pouvez aller soit sur le blogue des Xanthines, soit sur le sien où de nombreux billets sont consacrés à Henri Béraud. Je dirai seulement qu'il a rétabli un malentendu concernant cet écrivain lyonnais, car Béraud  s'est trompé certes, mais son talent reste méconnu.

En fait j'ai davantage envie de parler "autour de..." à savoir envie de poursuivre la discussion d'hier soir, après l'exposé de Solko. Notre blogueur érudit mais assez  tourmenté, à son tour tourmente ses lecteurs par les  questions qu'il pose régulièrement. Déconseillé de le lire avant d'aller se  coucher le soir tant l'insomnie est garantie, enfin pour ceux que les questions qu'il traite intéressent.

Entre autres, tout son pessimisme exprimé hier encore, sur l'époque moderne et en particulier sur la mort annoncée de la Littérature. D'ailleurs je me demande si, à force de la proclamer, cette fin de la littérature, on n'en accompagne pas le déclin jusqu'à l'accentuer. À quoi bon pousser la porte d'une librairie quand on vous annonce que les trois-quarts de ce qui est publié à ce jour est de la merde ?

Ce que pour ma part je ne récuse en aucun cas... je m'interroge juste sur la pertinence de l'affirmer constamment. On se fait mal ! Mais surtout il reste  ce petit quart de publications de qualité, cette plate-bande fragile qu' il faut soigner, préserver, entretenir. Et les meilleurs jardiniers sont certainement les blogueurs affranchis du matraquage médiatique. La Littérature a toujours été l'affaire d'une minorité : autrefois parce que la majorité de la population ne savait pas lire, aujourd'hui parce que notre société marchande en a fait un produit. Pas sûr que les choses aient tellement changé, tout compte-fait. Pour défendre la Littérature, il faut retrouver le chemin des catacombes... (avec notre amie la Taupe) qui passe par les blogues engagés...comme celui de Solko bien sûr !

Et d'ailleurs aux Xanthines

jeudi 30 avril à 18 heures

un écrivain appartenant aux fameux quart

Pierre Autin-Grenier.

 

samedi, 18 avril 2009

Petite passerelle pour le week-end

336_x.gifAshab le libraire intervient sur deux radios lyonnaises : Radio-Pluriel et RCF (radio nationale même si le siège est à Lyon).

Sur le site de Radio-Pluriel, il présente un écrivain à découvrir : Iain Levison qui renouvellerait le genre du roman-social, lequel a tendance à disparaître.

Alors qu'il semble que nous n'en avons jamais eu autant besoin.

Stéphane, je te le recommande tout particulièrement, tu comprendras pourquoi d'après les titres de son oeuvre.

jeudi, 16 avril 2009

Lecture de Pierre Autin-Grenier

Lecture de PAG aux Xanthines

 

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Rappel
Solko présentera Henri Béraud
aux Xanthines
le 24 avril à 18 heures.

samedi, 11 avril 2009

Événement aux Xanthines

Solko en exclusivité aux Xanthines

 

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samedi, 04 avril 2009

PAG, les cafés et le voyage...

41C7A7QRN9L._SL500_AA240_.jpgRessusciter un défunt café lyonnais. Tel est le sujet du dernier récit de Pierre Autin-Grenier. À consommer sans modération. S'enivrer sans réserves de la truculence du verbe et fumer sans crainte la cigarette du souvenir. La seule qu'on puisse savourer sans répréhension.

Le livre s'appelle "Friterie-Bar Brunetti". C'est un café aujourd'hui disparu, situé dans les années 60 rue Moncey, soit dans le quartier de la Guille, notre quartier de la Goutte d'or. Pour PAG, le café de sa jeunesse. Une scène de théâtre ce café, fréquenté exclusivement par des clients réguliers qui tous, comme Pierre, y avaient leurs habitudes. Des vrais personnages et même réellement de théâtre comme Myriam Boyer. Tous plus pittoresques et attachants les uns que les autres. Pierre Autin-Grenier les fait revivre, leur empruntant leur langue mêlée de ses grains de poésie qui lui sont si personnels.

Parmi eux, il en est un qui occupe une place importante et qui m'a particulièrement touchée, et pour cause, c'est le grand Raymond car le grand Raymond, lui, il fait voyager... Il raconte son Indochine.

"Sûr, il ne faut pas le brancher bourlingue trop souvent le grand Raymond, avec son bagout et bien lancé

il peut vous tenir sous le charme une éternité. À ce moment, que  se soit grisaille et gadoue partout, qu'il pleuve ou qu'il vente sur le pavé, dans notre palace de paumés, tout, soudain se met à briller. C'est bateaux chargés à débord de contrebande accostant nuitamment à d'incertaines calanques, boucaniers borgnes, grappins d'abordage, cargaisons mirobolantes !"

Ainsi, aventure comparable à celle des Olibrius de l'Utopie (sur ce blogue et sur d'autres) le grand Raymond embarque tout le monde dans ses voyages.

"L'un dans l'autre vous l'aurez compris, le plus beau de l'histoire c'est que tous les Brunetti se trouvent embarqués ensemble sur le même bateau les jours de gloire où Raymond larque les amarres ; des Byrrh aux sylvaner, des Dubonnet aux beaujolais et jusqu'aux Pschitt citron suceurs de glaçons qui font partie du décor, pas une tablée ne voyage autrement qu'en première. C'est "Connaissance du monde" en eastmancolor et sans décaniller de son tabouret, comme qui dirait les Sept Merveilles à portée du premier trinqueur venu. À quoi bon dès lors se transbahuter aux antipodes, je vous le demande, si c'est pour y retrouver ce que l'on a en somme sous la main ?" (et toc, pour Rosa).

PAG nous livre ensuite sa philosophie sur les voyages autour d'un verre. Philosophie que je ne suis pas loin de partager.

"Maintenant écoutez-moi, voici une vérité dont je puis vous assurer pour l'avoir de longtemps éprouvée : on ne voyage bien en fait qu'au café, en compagnie d'un panaché, d'une verte, d'un Cinzano ou d'un petit noir arrosé si vous préférez ; un modeste reginglard de charbonnier ferait d'ailleurs tout aussi bien l'affaire. (...) Qu'importe alors le temps qu'il fait sur les boulevards ; voyageur sans valise livré à la méditation et à de mulyiples découvertes, seul, vous explorez la profondeur du monde à l'abri des gesticulations insensées du dehors qui sans cesse l'efface au profit de mille grimaces."

En fin je partage complètement son coup de gueule contre les réglementations excessives de nos hygiénistes qui menacent ces lieux de vie indispensables : les bistrots.

"Quand il sera formellement interdit de fumer dans nos bars-tabacs et qu'on ne pourra s'y enivrer qu'à l'eau de javel du robinet ou au pepsi-cola, alors le complot des bourgeois, des beaufs, des banques et des charognards de l'immobilier aura bel et bien abouti et, à Dieu ne plaise !, les bourgeois, les beaufs, les banques et les charognards de l'immobilier auront finalement  fait la peau à nos derniers bistrots."

Pas encore ! À Lyon le café de La Cloche a résisté aux charognards de l'immobilier grâce à la mobilisation de ses clients et continuera de servir le meilleur vin chaud de la ville.


Bon Anniversaire PAG

 

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mercredi, 25 mars 2009

Littérature jeunesse (2)

à Romain Blachier

le trentenaire qui a lu des Rouge et Or...

Romain, tu m'as beaucoup étonnée avec ton souvenir des Rouge et Or.

En effet comme tu es de la génération de mes enfants je peux raconter un souvenir de bibliothèque municipale à propos des Rouge et Or. Je venais d'emménager dans une commune au sud de Lyon, dotée d'une magnifique bibliothèque que l'on devait au premier adjoint, directeur de l'école primaire. Un mercredi je me présente avec mes enfants, me dirige vers l'endroit destiné aux jeunes et demande à la bibliothécaire : "Vous n'avez pas de livres dans  la collection Rouge et Or ?" Elle m'a toisée et fusillée d'un regard affreusement méprisant : "Mais madame, c'est une littérature complètement dépassée". De fait mes enfants n'ont jamais eu envie de lire ces Rouge et Or et les auteurs que j'avais adorés Saint-Marcoux et Paul Berna. Découverte récente Jeanne Saint-Marcoux était la femme de Paul Berna.

Autre souvenir "humiliant". Une jeune collègue, fraîchement émoulue de l'IUFM, arrive dans mon lycée et s'enquiert de savoir les livres que j'étudiais avec mes élèves...Elle n'envisageait, elle,  de travailler que sur des "romans-ados". À ma grande honte il m'a fallu reconnaître que je ne savais pas ce que c'était, les romans-ados. Car adolescente je n'avais envie de lire que les livres d'adultes qui m'étaient interdits. Peut-être que la censure a du bon finalement.

 

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mardi, 24 mars 2009

Littérature jeunesse

IMGP1286.JPGTant pis, Cuba ce sera pour plus tard.

Aujourd'hui j'ai envie de parler de littérature jeunesse car c'est important. Les livres lus très jeunes laissent des marques indélébiles dans l'imaginaire et dans la sensibilité de l'adulte. Leur manque ou leur privation également.

Ashab, le libraire, qui devrait reprendre son blogue prochainement, est, à Lyon, et le défenseur et le militant d'une littérature jeunesse de qualité. Il a beaucoup de mérite car il faut reconnaître que cela n'intéresse pas grand monde. Même les enseignants d'école primaire semblent s'en désintéresser.

Ashab m'a donc entraînée dans la pré-sélection d'un prix  de la littérature jeunesse, le prix devant être décerné par les enfants d'écoles acceptant de participer. Dans la catégorie 8/12 ans, catégorie d'âge que je connais fort mal. J'ai été une piètre recrue, incapable de juger, déconcertée par les livres retenus. J'ai donc jeté l'éponge ayant lu la moitié des livres. En revanche j'ai écouté avec un intérêt immense les professionnels de cette littérature jeunesse échanger leurs impressions sur les ouvrages de la sélection.

Mais cela m'a rendu perplexe sur les lectures qu'on propose aujourd'hui aux enfants.

Tous les problèmes de société y sont abordés. Les divorces des parents, l'émigration, la pédophilie etc. Trois livres, sur 25, étaient consacrés au sort des enfants juifs pendant l'Occupation. L'un des trois, plus intéressant que les autres, racontait la  lutte d'une mère contre Klaus Barbie. Plus intéressant que les autres car l'histoire n'y était pas abordée sous l'angle de la victimisation -véritable fléau de notre société- mais sous celui du combat. Je m'interroge beaucoup sur ce réalisme des livres destinés aux enfants. Incitation à la lecture, vraiment ?

Sans doute suis-je un dinosaure mais, à cet âge là,  j'aimais les livres qui permettaient l'évasion. Mes enfants, un peu moins dinosaures pourtant, également.

Évasion dans le passé, évasion dans l'ailleurs, évasion dans le fantastique. Les exploits de héros ou héroïnes qui faisaient vibrer. Les grands sentiments également amour ou amitié envers et contre tout. Il m'a semblé que tout cela avait disparu de la littérature jeunesse. Ashab va penser que je suis de mauvaise foi, n'ayant pas tout lu. Serais-je tombée sur la moitié des livres les moins intéressants ?

Je me suis ainsi replongée dans l'histoire qui avait le plus marqué mon enfance. En fait un livre qui avait appartenu à mon père.

Contes.jpgLes contes d'Erckmann-Chatrian, ce qui m'a permis de découvrir qu'il s'agissait de deux auteurs, lorrains et non allemands comme je le pensais.

Le conte est  encore dans ma mémoire

j'ai retrouvé intacts les mêmes frissons en la relisant.

Il s'intitule "La voleuse d'enfants".

Le récit se déroule à Mayence en 1817.

Une femme  erre dans les rues, folle depuis que sa fille qu'elle tenait par la main a disparu.

Elle alerte les autorités pour dire qu'on lui a volé son enfant mais on refuse de l'écouter puisqu'elle est folle.

Jusqu'au jour où un conte perd son fils de la même manière. Lui décide d'écouter Christine, la mère folle, qui le conduit à un taudis où vivent deux femmes sinistres et abominables.  La folle se précipite sur l'une d'elle...

"La misérable était armée d'un grand couteau de boucher..."

Chritine est égorgée

"...un jet de sang inonda la soupente ; la vieille  venait de lui couper la gorge."

Et j'ai retrouvé cette phrase intacte dans ma mémoire

"Il entendait Christine râler en bas, et les gouttes de sang tomber de marche en marche au milieu du silence."

Le Conte va tuer les deux mégères en découvrant l'atroce vérité : elles transformaient en pâtés les enfants qu'elles volaient pour les vendre au marché !

Voilà ce que je lisais à dix ans !