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lundi, 14 février 2011

La mort c'est jamais la fin d'une histoire

 

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"La mort c'est jamais la fin d'un histoire" :  réplique d'un très beau film et très bouleversant que j'ai vu hier. Incendies, est un film à tiroirs qui nous fait voyager dans le temps : les noms de lieux sont imaginaires mais de toute évidence il s'agit du Liban.

Son auteur, Denis Villeneuve est québécois. Il a adapté la pièce de théâtre de Wadji Mouawad.  

L'histoire commence au Québec, avec l'ouverture du testament d'une femme décédée brutalement et encore jeune, en présence de ses enfants, des jumeaux, un garçon et une fille. Dans le testament la défunte précise qu'elle ne veut pas de tombe portant son nom tant que ses enfants n'ont pas retrouvé et leur père (passé pour mort) et un frère (dont ils ignoraient l'existence).

Le fils se révolte contre cette exigence posthume : on comprend qu'il a eu des difficultés à supporter la personnalité extravagante de sa mère. Mais la jeune femme part tout de suite. Son frère finira par la rejoindre. C'est le début d'une longue quête qui nous plonge dans la guerre du Liban des années 70 et débouche sur un abominable secret de famille...Secret qui a grignoté la vie de cette mère libanaise réfugiée au Québec, malgré l'apparente normalité de son existence. Secret dont on peut se demander comment les enfants vont pouvoir continuer de vivre avec sa connaissance et s'il devait être révélé. Mais la vérité est dite et la stèle de Nawal Marwan pourra être gravée...

 

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Film passionnant, construit sur de continuels retours en arrière, présent et passé s'imbriquent jusqu'à se confondre. Le scénario, malgré les scènes d'action, comporte beaucoup d'intériorité. Les acteurs sont forts et émouvants.

Ce film, déjà beaucoup primé, serait d'ailleurs bien placé pour un Oscar du meilleur film étranger. Allez le voir s'il passe encore dans votre ville... Et pour une fois la bande-annonce reflète bien l'ensemble de l'oeuvre.

 

 

vendredi, 08 octobre 2010

Ma maman aussi elle s'est ennuyée...

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Lyon a donc son festival cinéma.

Festival de films du patrimoine, présidé et organisé par l'Institut Lumière. C'est-à-dire un film sans compétition ni récompense. Hommage au cinéma et à ses origines.

Mercredi, jour des ... j'ai accompagné ma petite-fille à la projection du chef-d'oeuvre du dessin animé " Le roi et l'oiseau".

4000 personnes dont 3000 enfants sous la vaste halle Tony Garnier à Gerland. J'ai revu avec bonheur ce petit bijou de film qui a ravi ma petite-fille. Bien sûr j'ai aperçu quelques personnes qui partaient discrètement. Le film de Grimaut poétique et satirique pouvait ne pas plaire à tout le monde, tant il s'oppose aux films d'animation d'aujourd'hui... Mais j'ai été quand même interloquée de lire dans le "Progrès" du lendemain la réaction d'une petite-fille : "c'était trop long, on pensait voir un super film d'animation. Même ma maman s'est ennuyée..." Je pense aux enseignants qui auront cette petite-fille en classe... Sans doute s'ennuiera-t-elle et la maman leur reprochera de ne pas proposer des cours attrayants... Quant au reste du festival, je regrette de n'avoir pas eu le temps d'y participer davantage

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mardi, 14 septembre 2010

Deux films très marquants

 

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Le hasard de la programmation a fait que j'ai vu successivement deux films dont le seul point commun était de rapporter deux faits historiques emplis de terreur.

Mais la comparaison s'arrêtera là.

"The city of life and death" retrace un événement toujours méconnu : le massacre de Nankin au cours duquel 300 000 Chinois, essentiellement des civils, sont tués par des soldats japonais plus ou moins livrés à eux-mêmes. Quarante jours de folie meurtrière

J'en avais déjà parlé en présentant le livre de Mo Hayder, "Tokyo". En décembre 1937, les Japonais ont envahi la Chine affaiblie par la décadence de la famille impériale et les guerres que la Chine a subi de l 'Europe durant le XIXème siécle. Les Japonais ont occupé Pékin où ils ont soumis la population de manière humiliante. Le gouvernement de Tchang Kaï Chek s'étant installé à Nankin, les Japonais sont entrés dans sa capitale de la manière la plus brutale qui soit, massacrant les civils avec une cruauté sans égal dans l'Histoire.

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Ce fait a été occulté aussi bien par les Japonais que par la Chine de Mao. La mémoire en a été conservée par des missionnaires occidentaux qui ont tourné des films amateurs permettant de témoigner.

Ce sont précisément ces Occidentaux qui sont au centre du film de Lu Chuan. Ils tentent tant bien que mal de protéger les femmes et les enfants de Nankin. En vain et là se situe la tragédie. Le passage le plus poignant est celui où les Japonais, à la veille du Nouvel an, réclame cent femmes pour servir de "réconfort" aux soldats japonais faute de quoi tous seront massacrés...Une à une des mains se lèvent, cent femmes se sacrifient. Une dizaine à peine reviendront vivantes.

Le film n'est pas manichéen. Le soldat japonais témoin des événements se suicide à la fin.

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D'un ordre tout à fait différent est le film de Xavier Beauvois, "Des hommes et des dieux". Film d'une très grande beauté, autant par les paysages splendides que par les  personnages humains. On ne le présente pas tant on en a parlé dans la presse. Comme tous, je pense, j'ai été touchée par l'engagement jusqu'à la mort. Mais aussi par la peur de la mort, exprimée par l'un des moines, frère Christophe. Et j'ai beaucoup pensé au 'Dialogue des carmélites" adapté en 1960 de la pièce de Bernanos. Le contexte de terreur, Terreur révolutionnaire française ou islamiste est assez semblable.Frère Christophe est le pendant de Jeanne de la Force qui, elle aussi, finira par accepter de mourir pour sa Foi. Ce qui n'est pas facile à comprendre dans notre monde hédoniste et matérialiste. J'ai eu à ce sujet une longue discussion avec une amie qui pensait que la France aurait dû rapatrier les moines de force.

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En repassant ce magnifique dénouement du "Dialogue des Carmélites", j'ai découvert dans le générique final, le nom de Georges Wilson, père de Lambert Wilson qui interprète le prieur de Thibérine.

Curieux non ?

dimanche, 05 septembre 2010

Un Chablaisien parmi les moines assassinés à Tibéhirine

Cette semaine doit sortir sur les écrans le film de Xavier Beauvois "Des hommes et des Dieux". Le journal savoyard "Le Messager" retrace l'itinéraire de l'un d'eux.

Frère Paul, moine assassiné à Tibhirine, a vécu 45 ans en vallée d'Abondance


Paul Favre-Miville dans les montagnes du Chablais. Paul Favre-Miville dans les montagnes du Chablais.
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A quelques jours de la sortie d'un film sur les moines de Tibhirine, la famille de Paul Favre-Miville, originaire de Bonnevaux, raconte son parcours.


« Il y a certainement des habitants de la vallée qui doivent avoir chez eux des tuyaux qu'il a installés.
» Françoise Boëgeat et Annick Chessel, nièces de Paul Favre-Miville sourient à l'idée que leur oncle est encore un petit peu présent dans plusieurs maisons chablaisiennes.
Celui-ci est né le 17 avril 1939. Après avoir grandi à Bonnevaux et fréquenté le collège Jean-Jacques-Rousseau, il s'est installé comme plombier dans la vallée d'Abondance.
Durant toutes ces années, le Chablaisien n'a par ailleurs jamais manqué la messe : « Dans la famille il y avait une grande foi et Paul était très croyant et participait notamment à la chorale paroissiale et donnait des coups de main à Lourdes », raconte Françoise Boëgeat. En parallèle, il était conseiller municipal à Bonnevaux et pompier bénévole.
En 1984, trois ans après la mort de son père, il est parti à l'abbaye de Tamié, en Savoie ; il avait 45 ans. Françoise et Annick se souviennent être allées le voir une ou deux fois par an : « Il était épanoui, n'avait pas perdu sa personnalité et restait discret et plein d'humour ! » Celui qu'on appelait désormais Frère Paul est resté en Savoie jusqu'en 1989 : « Cette année-là il a décidé de partir en Algérie. Ce n'était certainement pas un choix anodin car il y avait fait son service militaire qui l'avait marqué », decrypte Françoise Boëgeat. « Il répétait qu'il voulait aller là-bas, car même si la vie à Tamié était rude, pour lui c'était encore trop luxueux à côté de ce que peuvent vivre certaines personnes. » En 1991, entouré de sa famille, Frère Paul a prononcé à Tibhirine des voeux de stabilité, signe qu'il entendait rester à vie en Algérie. « C'est une particularité des gens là-bas, soulignent ses nièces, ils ne veulent pas revenir. Ils ont construit quelque chose avec les gens, ils ne veulent pas les laisser. Leur vie est là-bas, avec leurs amis. Frère Paul et les autres voulaient être "des croyants parmi les croyants". »
Les familles inquiètes
Ce sentiment a d'ailleurs habité les moines de Tibhirine jusqu'au bout : « Durant la période des assassinats ils pouvaient partir, ils ont choisi de rester. » Les frères trappistes n'ont été réellement inquiétés qu'à Noël 1993 lorsque des terroristes ont débarqué dans le monastère. Cet événement, s'il les poussa à réfléchir à leur situation, ne changea pas leur choix de rester.
« Dans leur village les gens continuaient à vivre malgré les enlèvements, eux voulaient aussi rester, expliquent les nièces du religieux chablaisien. Frère Luc, par exemple, continuait à soigner plus de cent patients par jour à 80 ans, sans demander qui ils étaient.
Les frères avaient fait le choix de rester dans la neutralité par rapport aux événements politiques.
» De l'autre côté de la Méditerranée, les familles françaises s'inquiétaient au rythme des événements relatés dans les médias. « Des discussions sur leur choix de rester là-bas sont apparues, se souvient Annick Chessel. Mais ce dont je me rappelle c'est que Paul ne voulait pas nous affoler quant à leur situation ; il voulait nous préserver. »
A Thonon la veille
de son enlèvement

En mars 1996, Frère Paul est revenu passer quelques jours à Thonon-les-Bains. Ayant en charge le potager de la communauté, il en avait profité pour faire le plein de matériel de jardinage.
« A son retour en Algérie, il n'a pas voulu dormir à Alger comme il en avait l'habitude, il a préféré rentrer directement à Tibhirine, à 80 km... Il a été enlevé avec ses frères quelques heures après », décrivent Françoise et Annick. C'était dans la nuit du 26 au 27 mars.
« Nous avons été mis au courant de leur enlèvement très rapidement, se souviennent les nièces du moine. Il y a ensuite eu une période d'attente interminable où nous avons beaucoup espéré, en s'appuyant sur ce que des personnes nous disaient : "Il ne va rien leur arriver, ce sont des religieux.". » Puis, après deux mois d'attente, la famille de Paul Favre-Miville a appris que ce dernier avait été assassiné avec les six autres moines le 21 mai. « Nous savions que l'affaire était compliquée et nous n'avons jamais été dupes : nous ne saurons pas tout », lâchent les nièces qui attendent tout de même que le voile se lève sur la mort de leur oncle.

EMMANUEL ROUXEL

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mercredi, 31 mars 2010

Crunch ! Crunch !

903149.jpgLe pop corn, ou plus précisément le mangeur de pop corn -crunch ! crunch!- est précisément ce que je déteste au cinéma, raison pour laquelle j'évite les salles commerciales.

Mais il y a un pop corn que j'ai adoré

celui que j'ai reçu ce matin par courrier : le DVD d'un court métrage réalisé par Charlotte Philippe

Un scénario savoureux : en tant que cinéphile, il me comble d'aise. C'est l'histoire d'une étudiante qui, pour boucler son budget, est contrainte de travailler comme caissière dans un cinéma. On voit défiler les clients... Caricaturaux et redoutables les clients. Visiblement l'étudiante ne devait pas imaginer que les habitués des salles obscures pouvaient être aussi désagréables...

C'est drôle et ça fait réfléchir. Les images de pop corn rappellent qu'on est bien dans une salle comme celles que j'évite... Et pourtant les clients vont voir de bons films : comme quoi on peut être c...et cinéphile.

Mais pop-corn c'est une histoire d'amitié virtuelle !

Au départ, Chacha, qui raconte d'ailleurs cette histoire.

Chacha,  le nom du Doudou (de l'époque) de ma petite-fille m'avait attirée sur son blogue. Il y a au moins deux ans.

Elle fréquente alors le mien où elle rencontre Laurence. Laurence, géniale dans le film avec ses faux-ongles, sa balayette et ses escarpins.

Tournage du film. Apparemment, tout le monde s'est bien amusé. Oui mais il manque un monteur-son. Un petit courriel à Charlotte lui glisse que mon neveu, Louis, est monteur-son et se partage entre F3 à Marseille (fan de l'OM le Louis) et Paris ...Le voilà embarqué dans l'aventure de Pop-Corn (crunch! crunch!)

Qui doute encore de la réalité des relations virtuelles ?


mardi, 26 janvier 2010

À l'origine, un rebelle...


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Prego !
C'est par ce simple mot dans l'Avant-Propos du film de Bellochio, "Vincere", que Benito Mussolini est invité à parler dans une réunion à Trente où il défie Dieu
Il est jeune, il est beau et mince, avec tous ses cheveux.
Il est socialiste et révolutionnaire.
Il combat le Roi Victor-Emmanuel et le Pape.
Au premier rang, une très belle jeune femme, Ida Dalser, magnifiquement interprétée par Giovanna Mezzogiorno, follement amoureuse, qui va lui sacrifier sa vie et sa fortune. Nous sommes en 1914.
Après avoir défilé avec les pacifistes, Mussolini, toujours socialiste, rejoint le camp des pro-guerre. Il part se battre contre l'Allemagne, laissant derrière lui Ida, enceinte, et Rachel qui lui a déjà donné une fille. Rachel, la femme italienne traditionnelle.

Blessé au combat il revient en héros.

L'Histoire bascule. Il revient au roi, Victor-Emmanuel et au Pape.

Et surtout il choisit Rachel, rejetant Ida qui lui a donné un fils, Benito.

Descente aux enfers pour l'un et l'autre. Ida n'aura de cesse de réclamer la reconnaissance, pour son fils Benito, et pour elle qui se dit unie au Duce par un mariage secret.

Comment se débarrasser d'une telle femme ? Elle est jetée dans un asile de fous, où l'une des malades l'accueille par le célèbre vers de Dante : "Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate."

Elle ne deviendra pas folle mais restera rebelle. Son fils Benito, lui le devient...

Du grand cinéma italien, qui a du souffle. Des images splendides, parfois épiques mais surtout très poétiques. Elles nous rappellent le meilleur de Fellini. Et surtout le cinéma : tout le monde va au cinéma dans ce film. Clin d'oeil à la belle époque du cinéma italien ?

J'ai beaucoup aimé ce film.

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mardi, 12 janvier 2010

Avez-vous lu Pascal ?

Le film de Rohmer qui m'a certainement le plus marquée est "Ma nuit chez Maud".

Un film où on cause

beaucoup, intelligemment

et où on écoute.

L'action se passe à Clermont-Ferrand et l'essentiel du film tient à une discussion sur Pascal.

Si vous avez le temps et la patience, cette discussion entre l'ingénieur, chrétien qui n'aime pas Pascal, et le professeur de philosophie, athée, marxiste qui, au contraire, défend la philosophie du Pari.

 

 

La discussion sur Pascal reprend chez Maud, merveilleuse Françoise Fabian.

Curieusement c'est toujours le philosophe athée qui défend Pascal.

 

 

 

Film réalisé par Rohmer en 1969 avec des acteurs inoubliables

Françoise Fabian (Maud), Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis), Marie-Christine Barrault (Françoise), Antoine Vitez (Vidal)

Vitez, plus connu comme metteur en scène pour le théâtre, est décédé en 1990.