vendredi, 16 décembre 2016
En direct de Montréal...
Envoyé par ma nièce qui s'est installée cet été à Montréal avec compagnon -francoquébécois- et enfant.
19:38 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | Imprimer
vendredi, 09 décembre 2016
Adolescences...
Alezandro nous a offert sur son blogue un très beau texte mais très pessimiste.
Qui ne le partagerait pas ?
Et pourtant n'avons-nous un vrai devoir, pour les générations futures, de ne pas nous y engloutir ? De ne pas sombrer dans l'idée d'un avenir noir ?
Nous nous sommes trompés en imaginant, dans notre jeunesse, que les années que nous pensions être de progrès humains ne seraient pas remises en question.
Nous nous sommes trompés.
Pourquoi ne nous tromperions nous pas aujourd'hui en voyant l'avenir en noir ?
Récemment la visite d'une adolescente m'a redonné espoir.
C'est une amie de ma petite-fille, treize ans environ. Mignonne dans sa mini-robe de laine. Mes deux ados ont déjeuné avec nous et discuté avec un naturel et une simplicité que je n'aurais pas eus à leur âge.
Cette jeune fille nous a expliqué que, son père étant marocain et sa mère espagnole, elle profitait de deux grandes fêtes : l'Aïd et Noël. Elle pratique le ramadan et je me suis sentis gênée car, ignorant tout de son appartenance religieuse, j'avais cuisiné un rôti de porc. Sa mère est athée, et ne fait donc pas le Ramadan...
Une adolescente d'aujourd'hui, de celles dont on ne parle pas. Discrète et bonne élève : elle avait écrit sur sa main les questions à poser à son professeur d'Histoire pour être sûre de ne pas les oublier.
Il faut savoir rentrer dans un tiroir ses lunettes noires et repérer ces petits signes pour un avenir, non pas radieux on sait que c'est impossible, mais un avenir où l'humanité restera debout, vigilante et constructive.
10:37 Publié dans Au jour le jour, Chronique lyonnaise, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (12) | Facebook | Imprimer
jeudi, 17 novembre 2016
Un mariage vite décidé
Si mon grand-père paternel a été tué au début de la guerre en 1914, quelques mois après son mariage, mon grand-père maternel en est revenu. Comme beaucoup d'autres soldats il s'est marié au cours d'une permission.
Voici comment il annonce son mariage dans une lettre :
"Malheureusement par des circonstances indépendantes de notre volonté nous n'avons été fixés sur la date de notre union qu'une heure avant la célébration du mariage ! Et je repartais au front le lendemain il nous était donc matériellement impossible de vous prévenir."
Une photo faite le jour du mariage, ratée dit-il dans la même lettre, et à son retour une autre plus réussie.
Cette grand-mère exerçait un métier qui a disparu : elle était dame de compagnie d'une riche américaine vivant à Paris. Elle l'accompagnait partout, y compris chez les grands couturiers, et portait les robes signées Poiret dont sa patronne ne voulait plus.
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vendredi, 11 novembre 2016
Tristesse
Deux catastrophes en une semaine pour le continent Nord-Américain
10:16 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | Imprimer
jeudi, 10 novembre 2016
Baptême anglais
Pour Choubine
C'était notre second baptême anglais, dans une bourgade située entre Stradford -ville de Shakespeare- et Vorceister où résident les parents de ma belle-fille.
La mère de ma belle-fille est pasteure et habite avec son mari les presbytère contigu à l'église dont elle est responsable.
Mais ce n'est pas dans cette église que s'est déroulé le baptême d'Hector et ce n'est pas elle qui l'a baptisé. C'est dans une autre bourgade, celle dont la famille est originaire.
Nous avons séjourné dans une propriété typique tenue par un gentleman farmer et son épouse. Une chambre d'hôte très agréable avec un copieux et délicieux petit déjeuner.
La cérémonie de baptême est proche de celle des catholiques, peut-être un peu plus longue et certainement plus solennelle comme en témoigne la chorale.
Hector n'est plus vraiment un bébé, dix-huit mois en cette fin juillet, mais il a été baptisé en même temps que son cousin âgé de quelques mois.
Le baptême anglican a cette particularité qu'il est nécessaire d'avoir plusieurs parrains et marraines, au moins deux.
La réception était ensuite dans la famille du cousin. Tout devait se passer dehors... Mais on est en Angleterre...la pluie est arrivée juste au moment de note arrivée... La installation rustique n'a pas servi, on a dû se replier sous des tentes plutôt à l'étroit.
Difficile pour moi qui comptait bien m'asseoir souffrant le martyr avec des escarpins trop serrés.
Comme je suis sidérée de voir tous ces petits Anglais mais aussi des adultes aussi peu vêtus par ce temps et avec cette température...
Malgré un buffet trop copieux, mes fromages français ont eu beaucoup de succès, plus que notre vin, un bon côte du Rhône, auquel les Anglais ont préféré la bière.
Gâteau traditionnel bien sûr
La journée a été très plaisante, dépaysante... Mais outre la torture des pieds j'ai connu celle de la langue car, si je me débrouille à peu près pour parler, j'ai beaucoup de mal à comprendre l'anglais contrairement à Roso qui comprend mieux qu'il ne parle. C'est d'autant plus difficile qu'on a vraiment envie d'échanger. Un des convives s'est excusé de ne pas parler français en me disant qu'il n'avait appris ma langue qu'à l'école... Mais que croyez-vous cher monsieur moi aussi je n'ai pas eu d'autres cours que ceux de l'école il y a cinquante ans... Et pourtant je jargonne un minimum...
Nous n'avons pas parlé du Brexit sauf avec un couple qui avait voté contre et se trouvait désolé des résultats du referendum.
Ce que j'aime vraiment chez les Anglais c'est cet attachement qui est le leur aux traditions, coutumes, cérémonies qui ne les empêche pas de rester très ouverts aux nouveautés, à l'évolution des moeurs.
En France, une telle cérémonie ne se trouverait que chez des traditionalistes et conservateurs.
Rester fidèles à ses traditions semble permettre de mieux accueillir la nouveauté.
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lundi, 25 juillet 2016
Baptême anglais
Demain, embarquement pour l'Angleterre où va avoir lieu le baptême d'Hector notre petit-fils de dix-huit mois. En Albion m'a dit une amie. La famille anglaise est très sympathique mais ce sera compliqué. Les grands-parents de ma belle-fille ont voté le Brexit... Et nous serons les seuls français, donc obligation de parler anglais... Enfin ce sera pour un jour seulement. Mais si je me débrouille plutôt bien pour parler j'ai beaucoup de mal à comprendre. Là je compte sur Roso qui comprend mieux que moi, oreille de musicien sans doute.
Ceci dit nous serons près de Stradford, la ville de Shakespeare, une ville très agréable au bord de la rivière.
17:33 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Image du jour | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | Imprimer
lundi, 18 juillet 2016
Mon père, vétérinaire rural
Mon père était vétérinaire rural, il a exercé seul durant toute sa carrière. Pour sa génération il n'y avait pas encore d'associations et les premières cliniques vétérinaires commençaient à apparaître en ville.
Il s'est installé en 1943 dans le village de son enfance en Haute-Savoie. C'était encore un petit village. Il ne soignait pas les chiens et encore moins les chats. Quand un chien était trop vieux ou malade on l'achevait d'un coup de fusil. Mon père aimait énormément son travail surtout pour la relation avec les paysans qu'il conseillait pour l'élevage, l'agriculture et même l'éducation des enfants.
Pendant les vacances scolaires il nous emmenait dans ses tournées, ma soeur et moi.
Je me souviens plus particulièrement de l'hiver, de l'ambiance chaude de l'étable quand il gelait dehors. Les mamelles gonflées des vaches me fascinaient comme la dextérité des doigts de la fermière qui faisait gicler le lait car la traite se faisait encore à la main.
Mon père s'attardait toujours avant de prendre congé, buvant un café ou un verre de sirop de cassis l'été.
Une fois il lui est arrivé de sauver un nourrisson. Les paysans, préoccupés par l'état de leur vache, n'avaient pas vu que le bébé se déshydratait et risquait la mort. Mon père les avait alertés et conduits chez le médecin. Mais il y avait des visites que je redoutais, c'était celles à l'abattoir où il contrôlait la viande. C'était froid, nu et ça sentait le sang. Une fois j'avais failli vomir à la vue de viscères accumulés dans un coin à même le sol. J'étais partie en courant et mon père m'avait traitée de petite nature. En revanche je n'ai jamais assisté à des castrations de taureaux, c'était réservé à mes frères.
Parlons-en de la castration des animaux.
Dans une lettre qu'il a adressé à ma mère, j'ai lu que mon père se présentait comme "hongreur". Le mot est inexact puisque le hongreur ne castre que les chevaux, les ânes et les mulets. Le cheval hogre, à qui on a enlevé les testicules, doit son nom aux chevaux de steppe en Hongrie. Les Arabes en revanche, superbes cavaliers, ne castraient pas les chevaux, très fiers de monter des chevaux entiers. C'est plus viril.
Mon père castrait donc régulièrement des animaux d'espèces diverses : les porcs, pour les engraisser, les chats et même rarement les chiens, mais aussi les chevaux et les taureaux.
Ce sont ces gros mammifères qui occasionnaient les opérations les plus redoutables car elles étaient pratiquées sans anesthésie.
Deux de mes frères Michel et Philippe ont récemment confronté les souvenirs qu'ils conservaient de ces castrations.
Pour les taureaux, aucun doute puisque Michel a filmé une opération. Six hommes forts maintiennent un jeune taureau pourtant entravé.Le vétérinaire découpe les testicules qu'il enlève et suture la plaie. Ce jour-là, ma mère les avait cuisiné au déjeuner de midi. Inutile de préciser que mon père avait été le seul à s'en régaler.
Mais pour les chevaux, mes frères n'étaient pas d'accord sur la méthode. Philippe avait vu notre père bloquer les testicules d'un cheval avec des casseaux -cylindres de bois fabriqués à cet usage- et les entortiller avec une cordelette : le sang n'arrivant plus, les organes sèchent et finissent par tomber d'eux-mêmes. Michel au contraire avait vu une castration faite par incision comme pour les taureaux. En fait les deux méthodes existent.
Aujourd'hui, les castrations se font la plupart du temps sous anesthésie général.
Mon père travaillait tout le temps, il faisait des visites même le dimanche sauf à l'heure de la messe qui était sacrée, autant pour lui que pour ses clients. Il ne prenait jamais de vacances. L'été il avait un peu de temps libre l'après-midi quand les paysans étaient dans leurs champs. Le travail arrivait le soir, à l'heure de traire on découvrait qu'une vache n'allait pas bien ou se préparait à véler difficilement. Mais l'après-midi nous allions nous baigner au lac puisque nous habitions près du lac Léman.
C'est ma mère qui tenait comptes et registres et passaient les commandes pour les médicaments. Car le vétérinaire est aussi pharmacien. Ma mère vendait les médicaments les plus courants que les clients connaissaient et réclamaient comme celui pour la mammite, cette infection de la mamelle -on disait les trayons- fréquente chez les vaches laitières. Les clients venaient à la maison, dans le bureau, pièce qui bénéficiait d'une entrée indépendante. Mais pas question pour ma mère de tenir un chien si d'aventure une estivante venait faire soigner le sien. Elle avait peur des animaux et les exécrait, mon père devait se débrouiller seul.
Le plus difficile pour lui c'était quand même les vélages de nuit. Mon père était un gros dormeur et quand il devait partir dans la nuit d'hiver véler une vache en montagne, quelle épreuve...la sonnerie du téléphone ou de la porte me réveillait et je l'entendais râler , ma mère l'accompagnant de paroles apaisantes.
Le vétérinaire était à cette époque un personnage important comme l'instituteur et le curé. De lui dépendait la subsistance d'une famille. Perdre une vache bonne laitière et en capacité de se reproduire pouvait entraîner la pauvreté.
15:29 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | Imprimer