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mardi, 06 janvier 2009

Tenir jusqu'à fin janvier (2)

Pour tenir à distance les méfaits de janvier, quoi de mieux que de voir un film déjanté, à condition d'aimer ça bien sûr. Si vous souriez le matin en écoutant Stéphane Guillon sur France-Inter, c'est pour vous.

Cet après-midi, dans le cadre du ciné-club du Comoedia, j'ai vu Louise-Michel, film qui n'est pas une biographie de l'anarchiste de la Commune, mais l'aventure loufoque de Louise, ouvrière en Picardie, et de Michel, engagé comme tueur à gages mais qui n'en n'a vraiment pas le profil.

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La première scène, sans rapport avec l'histoire, donne le ton : une crémation sur fond d'Internationale et peu protocolaire. On a compris : on rit de ce dont il est interdit de rire dans notre société aseptisée du politiquement correct.
Au début de l'histoire, Doume j'ai pensé à toi. On est dans une entreprise de femmes en Picardie, région nettement mois esthétique que l'Alsace. Après un discours volontariste du directeur-retroussons nos manches- suite auquel les ouvrières reçoivent une belle blouse brodée à leur nom, l'usine se retrouve le lendemain vidée de ses machines : situation connue.
Mais on est loin des discours, syndical ou politique, traditionnels. Loin des lamentations. On se retrouve dans une histoire drôle et surréaliste car les ouvrières décident de faire tuer le patron.
Oui mais qui est le patron ? Le malheureux directeur chargé de fermer la boîte ? Le gros actionnaire qui passe ses ordres de Bourse en suant dans sa salle de sport ? Ou les fonds de pension américaine ?
Tout ce film, qui met en scène l'absurde de nos sociétés comme l'absurde de nos vies, interroge sur les identités, toutes les identités. Qui est Louise, l'ouvrière et qui est  Michel : l'un comme l'autre n'ont pas choisi leur destin et se cachent derrière des masques.
Film drôle qui peut aussi exaspérer. Pour moi au contraire, remède souverain contre le froid et la grisaille. Si vous allez le voir, restez bien jusqu'à la fin car il y a une scène post-générique. Et un clin d'oeil à Louise Michel.
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Épiphanie, la vraie date

L'Épiphanie vue par Michel Tournier

Gaspard, roi de Méroé

" Je suis noir mais je suis roi. Peut-être ferai-je un jour inscrire sur le tympan de mon palais cette paraphrase du chant de la Sulamite Nigra sum, sed formosa. En effet, y-a-t-il plus grande beauté pour un homme que la couronne royale ?"

 

Balthazar, roi de Nippur

"Je ne saurais trop me féliciter de notre jonction à Hébron avec la caravane du roi Gaspard de Méroé. Je regrette de ne pas avoir exploré mieux l'Afrique Noire et ses civilisations qui doivent receler d'immenses richesses. Fut-ce de ma part ignorance, manque de temps, intérêt trop exclusif pour la Grèce ? Pas seulement je pense. L'homme noir me rebutait parce qu'il me posait une question, à laquelle j'étais incapable de répondre, à laquelle je ne voulais pas travailler à répondre."

 

Melchior, roi de Palmyrène.

"Je suis roi, mais je suis pauvre. Peut-être la légende fera-t-elle de moi le Mage venu adorer le Sauveur en lui offrant de l'or."

lundi, 05 janvier 2009

Tenir jusqu'à fin janvier

Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !

Charles d'Orléans

Lyon était désert aujourd'hui, glacial et gris. J'ai regretté les rentrées de janvier où je faisais péter la bise aux collègues. Place carnot, toute nue. Les baraques en couleur du marché de Noël sont parties. Des sapins abandonnés sur les trottoirs. Triste mois de janvier. Et le Dakar qui ne va plus à Dakar. Impossible de se réchauffer dans les dunes de Mauritanie. Des silhouettes noires passent rapidement devant la devanture des Xanthines. Les flics de la PJ d'en face s'engouffrent dans leur voiture banalisée, grise. Même Choubine est absente. Et le régime de dégraissage qui commence aujourd'hui. Janvier trop triste et trop long

Alors pour me réchauffer

plongée en nostalgie.

Vous n'êtes pas encore débarrassés des soixanthuitards car cette année, 40 ans de...

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Les artistes présents...

379.jpg Joe Cocker et Joan Baezbaez.jpg378.jpg
* Joan Baez
* The Band
* Blood, Sweat and Tears
* Canned Heat
* Joe Cocker
* Country Joe McDonald (avec et sans son groupe: The Fish)
* Creedence Clearwater Revival
* Crosby, Stills & Nash
* Grateful Dead
* Arlo Guthrie
* Tim Hardin
* Keef Hartley
* Richie Havens
* Jimi Hendrix
* JBES
* Incredible String Band
* Jefferson Airplane



* Janis Joplin
* Melanie
* Mountain
* Paul Butterfield Blues Band
* Quill
* Santana
* John Sebastian
* Sha Na Na
* Ravi Shankar
* Sly and The Family Stone
* Bert Sommer
* Sweetwater
* Ten Years After
* Johnny Winter
* The Who
Et aujourd'hui...Les mêmes quelques décennies plus tard.
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Ce n'est pas l'épiphanie

J'avais prévu pour ce matin une note plutôt légère mais j'ai lu le billet de JLK et je ne peux pas la publier. Ce sera pour plus tard. Bien sûr on ne peut rien mais on peut faire une journée de silence.

dimanche, 04 janvier 2009

Épiphanie

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C'est la fête de ceux qui sont prêts à partir pour suivre une étoile.

De ceux qui n'ont pas peur du chaos et se mettent en route.

Des fous et des confiants.

De ceux qui voient une lumière à l'horizon de l'avenir.

De ceux qui croient que demain sera meilleur qu'hier.

De ceux qui  franchissent les frontières.

De ceux qui  dépassent les clivages.

De ceux qui ont les yeux dans les cieux.

De ceux qui savent tourner la page.

De ceux qui osent et se risquent

De ceux qui pensent que les mots sont plus forts que les bombes, même si l'étoile indique le pays où tombent les bombes.

La fête de tous les Illuminés qui éclairent la vie et dont certains fréquentent ce blogue : ils se reconnaîtront. Qu'ils me fassent l'honneur de m'accepter parmi eux.

vendredi, 02 janvier 2009

Saler la soupe

IMG_3892.JPGAprès la poésie de l'inutile, éloge de l'utile.

Georges Navel, ouvrier baroudeur,  terrassier itinérant exprime les sensations vécues dans l'humble labeur  quotidien. Des sensations de femme, du quotidien de femme.

"Il ne m'en coûtait plus de préparer mon repas, de peler des pommes de terre. Au contraire, j'y trouvais une sorte de bonheur paisible, une satisfaction des mains. (...)

J'ouvrais avec une délicatesse mesurée la porte du placard pour prendre la salière ; la main sensible aux perceptions successives du bois du placard, du fer de son verrou, du verre de la salière et de la pincée qu'elle y puisait m'émerveillait. (...)

Pendant qu'elle tenait sa pincée de sel en petits cristaux, je savais ma main semblable à celle de toutes les grands-mères de la terre quand elles font le geste d'ouvrir la marmite pour saler la soupe, le geste que j'avais vu faire à ma mère, et je dialoguais avec elle dans la rapidité du songe : "Je sale ma soupe, ma main est la tienne, tu n'es pas morte."

C'était bien avant Philippe Delerm et bien plus profond.

Le pouvoir du geste est de nous libérer  des angoisses,  des souffrances. Quand on se  concentre sur un geste du quotidien, quand le geste occupe le cerveau complètement,  on ferme la porte aux papillons noirs des pensées désespérées et on retrouve la jubilation d'avoir "fait", même si ce n'est qu'une simple soupe.

 

jeudi, 01 janvier 2009

1er janvier de poète

Dimanche 1er janvier

Jour de l'an

Est-ce bien la brise légère qui fait trembler l'eau du lac, ou n'est-ce pas plutôt la vieille coque du voilier bleu, engravée du côté des ajoncs ? Cette soudaine éclaircie dans le sombre du jour, la doit-on au soleil qui perce le silence ou à l'arbre nu dont les branches mortes un instant s'écartent, pour discrètement faire place à un pays plus lumineux ? Et les cailloux blancs, sur le bord du chemin, qu'attendent-ils si patiemment qui ne soit fervente promesse de lointains voyages ?

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C'est à force de mépris pour toutes ces choses insignifiantes d'apparences que nous sombrons dans la folie de l'immédiatement efficace. Vivre requiert alors des tempêtes évidentes, des canicules féroces et des routes sans cailloux, vite tracées à travers plaines et montagnes. Au reste nous n'accordons un seul regard, pressés de l'inscrire au calendrier du temps perdu.

 

Au coeur de quelques-uns seulement, l'impérieuse nécessités des choses inutiles d'elle-même s'impose. Ils veillent ; soupèsent l'impondérable et protègent l'éphémère. Ils savent trop, au fond de leur désespoir tranquille, comment s'écroulerait soudainement le monde une fois supprimé tout ce qui ne sert à rien.

 

Pierre Autin-Grenier

Les radis bleus

Je vous ferai mieux connaître Pierre Autin-Grenier qui signe PAG sur ce blogue. Un écrivain à découvrir, il vit à Lyon l'hiver et j'ai eu le plaisir de le rencontrer aux Xanthines.

Pour cette année je vous souhaite de savoir recueillir et protéger l'inutile. Nous veillerons ensemble.