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samedi, 30 juin 2012

La petite Venise

À Choubine...

 

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Le titre de ce film magnifique est pourtant détestable et mieux aurait valu conserver son titre italien : Io sono Li... car il relève du meilleur cinéma italien, celui que nous avons adoré, qui allie poésie et réalisme.

Les toutes premières images du réalisateur Andrea Segre  sont époustouflantes,  on passe sans transition d'une beauté sublime à la réalité cruelle : le ton est donné.

C'est l'histoire d'une jeune femme chinoise, mère d'un petit garçon confiée à son père, qui se retrouve à travailler en Italie et doit rembourser le prix de son voyage. Elle devient barmaid dans une bourgade de pêcheurs près de Venise et fait la connaissance d'un pêcheur retraité, ancien émigré. Leur lien est la poésie : Bepi est rimailleur et Shun Li honore - superbement car cela nous vaut parmi les plus belles images du film- un poète chinos traditionnel... La poésie n'appartient pas aux intellectuels mais aux gens du peuple. 

Une amitié très filiale, autour d'une mémoire commune au-delà des continents, se noue entre les deux personnages mais, c'est mal vu de leur entourage respectif... Côté italien,  ce sont les fantasmes traditionnels, façon péril jaune et chez les Chinois, l'angoisse d'être rejetés.

Malgré un dénouement en demi-teinte et très réaliste, le film est optimiste. À Venise les très beaux ponts ne manquent pas : symboles dans ce film de ceux qui peuvent s'établir entre deux mondes en apparence étrangers. Tout le film parle de rapprochements... Bepi au bord de cette lagune qu'il aime jusqu'à en mourir rejoint Shun Li, née elle aussi  au bord de la mer d'un père pêcheur.

Certes on n'est pas dans la Venise promise aux touristes mais c'est encore plus beau !  

 

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mercredi, 18 avril 2012

Nos voeux secrets...

iwish_01.jpgBien qu'il soit distribué dans des salles rares et confidentielles, je vous recommande "I wish" du réalisateur japonais Hirokazu Koreeda. De lui j'avais déjà vu "Still walking" et je suis émerveillée par la délicatesse de ce cinéaste. Nul ne sait mieux que lui filmer les relations humaines et plus particulièrement familiales.

L'histoire est simple : deux frères, deux petits garçons adorables bien que très différents, sont séparés parce que leurs parents ne vivent plus ensemble.

.Il y a longtemps que je n'avais pas vu représentée la magie du monde de l'enfance avec à la fois autant de réalisme et de tendresse. Les deux frères décident de se retrouver avec leurs amis respectifs, à mi-chemin de leurs domiciles. Cette rencontre des enfants est un vrai miracle de poésie, de joie, de générosité . On découvre un Japon où la famille est perturbée comme dans tout le monde occidental, pourtant c'est décrit par Hirokazu Koreeda sans aucun cynisme,  au contraire dans un climat de dignité et de solidarité. Les grands-parents sont merveilleux ! Ils accompagnent avec bienveillance, allant même, pour le grand-père, jusqu'à se faire complice de son petit-fils qui va faire l'école buissonnière  pour retrouver son frère . Par ailleurs on est transporté dans un Japon très loin des clichés  véhiculés en Europe, on est loin du Japon des haïku et des sushis. C'est le Japon populaire et provincial, des vrais gens : les hommes "prennent une cuite",  on y mange copieusement des plats roboratifs qui n'ont rien à voir avec les sushis ! ,Très émouvant aussi le rappel d'un Japon qui vit toujours avec des phénomènes naturels menaçants : dans ce film c'est un volcan qui est en activité et dont il faut chaque matin nettoyer les cendres.

Et aussi l'écriture du film est marqué par autant de  poésie que d'humour...

 

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jeudi, 15 mars 2012

Printemps des poètes : au coeur de la douleur...

à tous ceux qui aujourd'hui sont contraints à prendre la route de l'exil...

"...dans le monde  y a tant de douleurs humaines qu'il n'y aura jamais assez de poètes pour les dire. Quand le peuple républicain est arrivé à la frontière française, le poète Antonio Machado traînait la patte. Pour avancer il s'appuyait sur sa mère. Avant d'atteindre la Jonquera, la plus grande philosophe espagnole du XXè siècle, Maria Zambrano, fit arrêter sa voiture et proposa à la mère et au fils de poursuivre la route avec elle. Machado refusa. Maria descendit de voiture et termina la route à pied. Avec eux Machado avait décidé de partager le malheur de son peuple jusqu'au bout. Collioure fut son lit de mort. Au même moment à Villequiers, le monument de Victor Hugo était barbouillé de goudron par des inconnus."

Juan Manuel Florensa, dernières pages de " Les mille et un jours des Cuevas".

Clin d'oeil à ma soeur qui travaille sur Maria Zambrano...

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Antonio Machado et Maria Zambrano...

mardi, 13 mars 2012

Les Mille et un jours des Cuevas

41syLEIU6SL._SL500_AA300_.jpgSurprenant de voir le fantastique se mettre au service de l’Histoire. L'auteur de ce roman, Juan Manuel Florensa, lui-même fils de réfugiés républicains espagnols, raconte l’histoire d’un jeune homme possédant  le don de revivre des événements historiques qui lui sont inconnus. C’est ainsi qu’il part à la recherche de l’histoire de sa famille en grande partie décimée par le franquisme. Hébergé par son  grand-père, il retrouve la douloureuse histoire des républicains espagnols, plus spécialement des anarchistes.

 La particularité de cette page de l’Histoire espagnole est … qu’elle n’a pas encore été écrite ou si peu.  Une chape de silence a recouvert l’Espagne jusqu’en 1975. Pendant « nos » Trente glorieuses, on a continué en Espagne à torturer et à emprisonner. Ensuite les Espagnols ont voulu rejoindre le reste de l’Europe plutôt que d’activer leur mémoire. Et tous ces non-dits accumulés de part et d’autre de la frontière  continuent de faire des ravages.

 Cette page d’histoire, on la découvre ainsi à travers la vie des quatre générations de la famille Cuevas… Un arrière-grand-père sauvagement massacré, son fils Antonio qui après s’être battu avec les Républicains a connu l’exil qu'il commence par   le camp de concentration d’Argelès : c’était en France et en 1939… Tristement prémonitoire… On ne sait pas grand-chose de son fils soucieux d’intégration et de réussite sociale mais c’est le petit-fils, Régis, qui ouvre grandes les portes de la Mémoire…

 Bien que passionnant ce roman historique est destiné aux lecteurs persévérants car l’écriture de ce gros livre est difficile et parfois déroutante. Tantôt sobre et poétique, tantôt boursouflée en se voulant épique, parfois ordurière : bref déconcertante !

 

À consulter car riche en documents et photos, la page Facebook du livre…

 

 http://www.facebook.com/pages/Les-mille-et-un-jours-des-C...

 

 

 

lundi, 12 mars 2012

Printemps des poètes : qu'est-ce que la poésie ?

Toujours de Jean-Pierre Lemaire, ce texte court et très touchant... Je n'ai pas osé le publier le 8 mars : journée de la femme oblige ! 

Pourtant, comment ne pas être émerveillé par cette simple image des grains de poussière dans un  rayon de soleil ?  Dans l'Antiquité déjà Démocrite semble y avoir été sensible ! 

La ménagère

Quand elle a fini de cirer les meubles

d'essuyer les vases, le dos des vieux livres,

elle s'assied la tête vide.

Les grains de lumière ont partout remplacé

les grains de poussière

mais qui verra la différence ?

Le soleil seul

la félicite.


Jean-Pierre Lemaire


Jeanmi, s'interroge et nous interroge, dans un récent commentaire, sur le lien entre qualité de l'écriture et notoriété de l'éditeur : vaste question à laquelle il suggère d'ailleurs sa réponse.

À MON TOUR DE VOUS INTERROGER  : QUELLE EST POUR VOUS LA VRAIE POÉSIE, CELLE QUE VOUS AVEZ VRAIMENT ENVIE DE LIRE ?


lundi, 28 novembre 2011

Une révolution contre les femmes ?

aliaa_pic.jpgLes élections en Egypte sont présentées par les médias occidentaux comme une victoire de la démocratie.

Pourtant j'ai lu dans le dernier numéro de Courrier international un article d'une journaliste égyptienne qui m'a alertée.

Pour qui la démocratie ?

Pas sûr que ce soit pour les femmes.

Selon Aliaa Dawood, journaliste dans le quotidien Al-Masri Al-Youm, les acquis des femmes égyptiennes risquent d'être gravement remis en cause.

En effet, c'est essentiellement Suzanne Moubarak, l'épouse du dicatateur déchu, qui s'était beaucoup investie pour faire progresser les conditions de vie des femmes égyptiennes.

Les différentes lois liées aux droits des femmes étaient appelées "lois de Suzanne Moubarak". Imposées aux hommes de manière autoritaire.

"Beaucoup de citoyens avaient le sentiment que les changements relatifs aux droits des femmes leur étaient imposés, sentiment qui n'a fait que s'amplifier avec l'impopularité croissante du régime Moubarak. ... La manière dont dont la plupart de ces lois ont été introduites à conduit les hommes à penser qu'on les privait de leurs droits pour les donner aux femmes. (...) Certains ont même créé, bien avant la révolution, des organisations de défense des droits des hommes."

D'après Aliaa Davood, les femmes épyptiennes peuvent craindre un retour de bâton lié à un désir des hommes de retrouver leurs droits.

lundi, 07 novembre 2011

Goncourt des lycéens

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Contrairement à "L'Art français de la guerre" que j'avais lu en septembre, je ne connais pas le livre des Carole Martinez, "Du domaine des murmures" récompensé par le Goncourt des lycéens.

En tout cas un sujet original :

"En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe.."

.En général je suis rarement déçue par leur choix.

C'est grâce à eux que j'avais découvert Shan Sa, auteure d'origine chinoise, que j'ai suivie fidèlement.

Il y a dans ce jury lycéen, une fraîcheur, une authenticité qui manquent aux autres prix, lesquels ont tendance à choisir les ouvrages dans l'air du temps ou "qui se la pètent" ! ... En tout cas, je suis déjà d'accord avec ceux qu'ils ont écartés, encensés pourtant par les médias.

Parfois je me demande si, en tant que lectrice, je n'en suis pas restée au niveau du lycée! 

 

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