jeudi, 04 décembre 2008
Image du jour
Sans vouloir copier Rony
étant très handicapée
je propose mon image du jour
à laquelle j'associerais le mot tâtonnement.
C'est pénible de tâtonner
pour chercher des objets, la lumière, la vérité.
Tout est tâtonnement. Progression dans le flou quand on a une vue limitée. Heurts, inquiétude, immobilisme quand on tâtonne. Petit exemple, ma souris tâtonnante m'a conduite sur meetic. C'est dire l'approximatif du geste. À moins que le tâtonnement ne me conduise vers une découverte, celle du handicap.
08:13 Publié dans Image du jour | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : lyon, vive la vie | Facebook | Imprimer
jeudi, 27 novembre 2008
On les appelle les baguettes...
Plongée fans la Chine rurale.
Les baguettes, c'est ainsi qu'on appelle les femmes en Chine profonde. Xinran, journaliste chinoise vivant actuellement à Londres, leur a consacré un livre à partir des témoignages de femmes qu'elle a reçus quand elle animait une émission de radio.
"Baguettes chinoises" aux éditions Picquier
" C'est sa faute à elle si elle n'a su mettre au monde qu'une poignée de baguettes et aucune poutre. (...) Ainsi, tandis que les hommes qui subviennent aux besoins de la famille sont considérés comme des piliers sur lesquels repose le toit du foyer, elles sont de simples outils de travail, de fragiles ustensiles dont on se sert tous les jours puis qu'on jette."
Partant des témoignages de trois femmes qu'elle a rencontrées alors qu'elle animait une émission de radio, Xinran évoque le terrible destin de ces jeunes filles des campagnes qui ne vont pas à l'école, exécutent les pires corvées et subissent encore des mariages forcés. Avec obligation d'enfanter un garçon, les Chinois disent pondre un oeuf.
Certaines se suicident, d'autres, de plus en plus nombreuses, fuient en ville, fugues véritables en cachette des parents.. Elles y réussissent bien sûr, car elles sont volontaires et travailleuses. Mais elles ne deviennent jamais vraiment des citadines.
00:17 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : chine, lyon, vive la vie | Facebook | Imprimer
jeudi, 20 novembre 2008
Aujourd'hui avec les profs
Mais la réforme imaginée par les paralysés du cerveaux qui se sont penchés dessus (même pas en rêve qu'ils sont allé faire un tour dans une classe pour imaginer des trucs pareils), ben, vous savez quoi ? Elle me gonfle encore plus.
Alors, oui, jeudi 20 novembre, je serai en grève."
08:31 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : lyon, vive la vie | Facebook | Imprimer
mercredi, 19 novembre 2008
J'ai rendu ma copie
Je ne sais pas si mon dernier sujet m'a trop affectée mais je n'avais pas envie de cliquer sur "nouvelle note" ces derniers jours.
Et puis Léopold m'a collé un devoir obligatoire qui a mobilisé mes neurones, enfin le temps où ils étaient mobilisables.
Six livres qui me représentent ? à mon âge difficile. Je ne sais pourquoi les plus anciens me sont revenus plus facilement en mémoire. Donc j'essaie, et tant pis pour toi Léopold si tu es déçu.
Il y a d'abord mes fondamentaux.
Montaigne et Balzac. Montaigne, c'est une découverte scolaire, au lycée. En seconde, j'étais dans un lycée de bonnes soeurs, mon professeur de Lettres était brillante et passionnante mais bien religieuse quand même.
Quand nous avons étudié Montaigne, j'ai perçu chez elle une certaine réticence. Car il y avait un "gros mot" dans les textes de Montaigne et c'était "scepticisme" : le doute est inutile chez les bonnes soeurs.
C'est bien sûr le mot qui m'a séduite ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir des convictions.
Balzac, ce fut le coup de foudre immédiat et je ne saurais dire pourquoi. J'y reviens régulièrement
quand aucun livre ne m'attire
quand j'ai du mal à sortir d'une lecture et à en commencer une nouvelle, je lis un Balzac.
Curieusement si je devais retenir un ouvrage en particulier, je ne choisirais pas le plus représentatif car ce serait
"La Peau de Chagrin"
un récit fantastique.
D'abord parce que j'aime les récits dans le récit.
Mais surtout à cause de sa problématique, posée au début, comme étant celle de l'existence : répondre à ses désirs et voir la vie se raccoucir ou s'interdire le désir et devenir vieux comme l'antiquaire.
Notre société ultra hygiéniste a d'ailleurs choisi pour nous : ne buvez pas, ne fumez pas, faites du sport, nourrissez-vous d'Oméga 3, à l'exclusion de tout ce qui fait plaisir, et vous vivrez lontemps.
Je n'en ai pas fini avec l'adolescence.
J'ai eu une période à la fois mystique mais anti-morale chrétienne.
Je vous assure, c'est compatible.
C'est en cette période que j'ai lu et relu, "L'Ensorcelée" de Barbey d'Aurevilly,
Encore un récit dans le récit.
L'abbé de La Croix-Jugan
le curé démoniaque
défiguré, enfoui sous son capuchon noir, parcourant à cheval la lande de Lessay, célébrant la messe au milieu des flammes (ou presque)
m'a profondément troublée
mais c'est une lecture que je ne pourrais reprendre aujourdhui.
D'ailleurs même à cette époque le le lisais en alternance avec
toujours pas incompatible pour moi.
Pourtant je n'ai jamais été maoïste, à la Fac je me suis même bagarrée avec eux.
Je ne le lirais pas davantage aujourd'hui même si le coming out des maoïstes de ma génération m'exaspère, ils ont gardé le même dogmatisme.
Bref, en 68, Barbey m'a protégée de Mao et aujourd'hui Mao m'empêche de devenir réac.
Je provoque un peu c'est vrai.
Le début de la maturité grâce à
Philip Roth et plus particulièrement
"Portnoy et son complexe".
Maintenant il me faut à mon tour faire des victimes...
Léopold ayant choisi des femmes je tague au masculin et des jeunes car j'ai envie de savoir ce qu'ils lisent.
17:25 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lyon, littérature, vive la vie | Facebook | Imprimer
vendredi, 14 novembre 2008
Merci de ne pas claquer la porte en partant
à Debla,
Une porte claquée au nez. C'est le sentiment que j'ai eu en trouvant fermé le blogue d'Aliscan le poète. Heureusement il a laissé une chambre d'amis ouverte, celle du poète Jean-Paul Toulet qu'il nous a fait découvrir au fil de ses billets.
Un blogue qui disparaît, un blogue fréquenté régulièrement, avec plaisir, amitié, émotion, c'est toujours pour moi une grande tristesse.
Je comprends bien sûr la lassitude, l'envie de partir quand on a le sentiment de n'avoir plus rien à partager.
La nécessité irrépressible de cliquer sur la touche "supprimer" quand on n'a plus rien à dire.
Mais je comprends moins ce petit coup de souris assassin, coup de grâce à ce qui a été, pourtant, l'objet de soins et d'attention vigilante.
Et puis il y a les archives.
Il faut penser quon peut avoir envie d'aller farfouiller dans les archives d'un blogue abandonné, comme on aime le faire dans le grenier d'une grand-mère.
Ainsi j'ai apprécié qu'Ashab laisse sa maison ouverte pour nous permettre de retrouver, à l'occasion, le titre d'un livre d'enfant qu'il avait présenté auparavant.
D'ailleurs Ashab, je devrais passer te voir bientôt.
Hier soir, une furieuse envie de flâner. Je suis retournée sur le blogue de Bernard, l'un des premiers que j'ai connus dans la blogosphère. Il n'écrit plus mais il est toujours là avec plusieurs centaines de commentaires.
J'ai même découvert des blogues après le décès de leur auteur, comme celui passionnant de Dominique Autié que j'ai connu grâce à Louis-Paul.
Un blogue d'une telle richesse que je ne pense pas parvenir un jour à l'explorer complètement.
Donc quand vous quittez la blogosphère pensez à ceux qui ont envie que vous laissiez la porte ouverte et n'éteignez pas la lumière.
00:24 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : vive la vie | Facebook | Imprimer
mercredi, 12 novembre 2008
Les dessous d'une libération médiatique.
Choubine dans Choux de Siam nous donne le lien d'un article très intéressant du Devoir
quotidien de référence québécois
à lire absolument
http://www.ledevoir.com/2008/11/12/215605.html
C'est une présentation du livre de
Jacques Thomet qui vient de publier un dossier accablant: Les Secrets de l'opération Betancourt (Fayard).
ou "Comment la France a été roulée dans la farine par les FARCS."
Merci les Québécois.
Pour ma part j'offrirai ce livre à une belle-soeur qui a vécu plusieurs années en Colombie et a toujours été d'accord avec cette thèse de Jacques Thomet.
«Les Colombiens ont été révoltés par l'attitude méprisante de la France qui a concentré tous ses efforts sur Ingrid Betancourt et ignoré les autres otages, moins médiatiques»
11:13 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lyon, vive la vie, bétancourt, québec | Facebook | Imprimer
mardi, 11 novembre 2008
Nous sommes tous gais.
Ce sont plusieurs feuilles d'écolier quadrillées. Écrites au crayon à papier, il faudra bien que je m'équipe d'un scanner pour les sauvegarder, ces lignes qui s'effacent. Elles ont plus de 90 ans. Les lettres de mon grand-père mort à la guerre, en novembre 1914, presque au début.
J'en ai déjà publié mais aujourd'hui j'ai choisi la toute première car elle me paraît intéressante.
vendredi 7 août 1914
"Chère femme, chères soeurs
Je vous écris de Sathonay où nous sommes encore pour 5 ou 6 jours. Je pense qu'après nous serons dirigés sur le camp de Châlon et peut-être de là en Belgique. Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi. Nous sommes tous gais et il faut que chacun fasse son devoir.(...) Vous avez dû apprendre que la Belgique est attaquée par les Allemands, je crois que nous irons en Belgique.
Et vous, comment arrangez-vous votre petite vie ? est-ce que tout commerce s'est arrêté ?
A-t-on pris le cheval à l'Oncle et a-t-il pris mon mulet ?
Que disent les gens de la guerre ? Quel est leur état d'esprit ?
Ne vous fiez pas trop aux nouvelles des journaux, une bonne moitié est fausse, néanmoins il semble bien que ça ne tourne pas à l'avantage de l'Allemagne, si on l'écrase, ça fera le bonheur du peuple allemand, lui-même il sera débarrassé de son autocratie militaire. C'est pourquoi les socialistes eux-mêmes marchent. Que voulez-vous la guerre fera des victimes mais du mal viendra le bien de l'Europe débarrassée de ce régime intolérable on pourra s'occuper d'organiser un régime meilleur.
Écrivez-moi vite. (...)
Ma chère Marie, a-t-on pris le mulet de ton père, si oui recommande bien à ton oncle qu'il lui prête le nôtre.
Je vous embrasse toutes de tout mon coeur.
Vite de vos nouvelles
J'ai le sentiment que derrière ses mots il y a beaucoup d'endoctrinement militaire. La préoccupation concernant son mulet est une constante de ses lettres. Je pense que ce devait être un bien précieux.
Finalement il n'est pas allé en Belgique et a été tué à Tracy-le-Val, en Picardie.
Il faudra qu'un jour j'aille sur sa tombe.
18:55 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : vive la vie | Facebook | Imprimer