lundi, 10 septembre 2012
Le doute est au coeur de la spiritualité
Plus je vieillis, plus je doute... Compte-tenu de mon âge avancé, cela n'est pas sans m'inquiéter. Où sont donc passées les belles, fières et parfois arrogantes certitudes de mes vingt ou trente ans ? Heureusement une exposition prochaine à Lyon dans un lieu d'art que j'aime, car il se distingue des galeries habituelles, devrait nous rappeler que le doute est indispensable au cheminement de la vie. Michel Durand, prêtre et commissaire de cette exposition le confirme : "la spiritualité et le doute sont inséparables." Montaigne en avait fait le coeur de sa philosophie et il savait de quoi il parlait : en ces temps de guerres de religion c'est au nom des certitudes que les hommes s'entretuaient. Pour moi le doute n'exclut pas les convictions, au contraire ! C'est parce qu'on a des convictions qu'on cherche la meilleure manière de les mettre en pratique...
Donc je me rassure : le doute n'est pas lié à la sénilité... peut-être à La Sagesse.
Vernissage Jeudi 13 septembre
à 18 heures.
Galerie Confluences Saint-Polycarpe
25 rue Leynaud (entrée rue Mermet)
Lyon
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mercredi, 05 septembre 2012
A perdre la raison...
Les réalisateurs belges ont vraiment le génie du cinéma réaliste.
Dès le début de"A perdre la raison" de Joachim Lafosse, dès le générique noir et blanc comme un faire-part mortuaire, dès la première image où des cercueils blancs sont embarqués dans la soute d'un avion après qu'une femme a murmuré sur son lit d'hôpital "il faut les enterrer au Maroc", on sait qu'il s'agit d'une tragédie.
Inspiré d'un fait-divers , l'histoire retrace la descente aux enfers d'une jeune femme sensible et très fragile qui commet l'irréparable sous l'emprise d'une terrible dépression. Son interprète, Emilie Dequenne, mérite largement ce premier prix d'interprétation féminine qu'elle a obtenu à Cannes. Et pourtant plus de la moitié du film se passe dans une ambiance "tout va bien". Les événements familiaux s'enchaînent mariage, naissances, vacances dans un bonheur apparent. Le film bascule dans l'horreur, on le sait et on l'attend. Une petite musique funèbre vient ponctuer cette progression. La mort approche, elle devient palpable.
"La famille est le lieu de toutes les violences" nous avait dit un animateur du festival de cinéma de La Salette à propos du film "Incendies". Pour Joachim Lafosse c'est particulièrement vrai... Elle est introduite par un homme au-dessus de tout soupçon : médecin aisé -formidable Niels Arestrup- il ne fait que le bien... Il adopte un jeune Marocain, aide et protège. Le problème ainsi posé est celui du bienfaiteur... Jusqu'où peut aller un bienfaiteur sans devenir destructeur ? A la sortie du cinéma j'ai échangé quelques impressions avec une spectatrice qui avait vu dans ce personnage un homme de pouvoir pervers. Pour moi c'est peut-être plus complexe. En tout cas on peut s'interroger sur le besoin de pouvoir qui anime la volonté de faire le bien...
On sort du film KO mais il vaut la peine.
16:55 Publié dans Ciné-club | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
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mardi, 04 septembre 2012
Un an déjà...
Ce jour est désormais pour moi celui d'un double anniversaire... Celui de mon mariage mais hélas aussi l'anniversaire du décès de Yves le capitaine de l'Utopie...
Yves était mort dans la dignité et la lucidité...
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "
Alfred de Vigny
La mort du Loup
08:17 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
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lundi, 03 septembre 2012
Dans la famille G., le petit-fils...
Après Madame G., j'évoque son petit-fils... Marc Berthoumieux qui porte très haut la musique de l'accordéon et l'a sortie de son ghetto populaire considéré ringard par certains...Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous invite à l'écouter.
Ressemblance certaine avec sa grand-mère... L'inoubliable Madame G.
11:39 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : accordéon | Facebook |
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samedi, 01 septembre 2012
Qui connaît ?
Hier soir je suis allée écouter un concert donné par un choeur et orchestre spécialisé dans la musique du XIXème siècle que j'aime particulièrement. C'est une musique lyrique qui me touche. Dans la crypte de la Basilique de Fourvière c'était particulièrement prenant. Au programme, il y avait le Requiem de Théodore Gouvy que j'ai ainsi découvert...Très belle oeuvre qui prend aux tripes ! Qui connaît ? Je vais essayer d'en trouver un enregistrement car il n'en existe, semble-t-il, qu' un seul.
10:26 Publié dans Au jour le jour, Chronique lyonnaise, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
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vendredi, 31 août 2012
Brèves de village...
De retour de mon Chablais natal je rapporte toujours des souvenirs glanés au fil des rencontres et des retrouvailles...
Mon village n'est plus un village, c'est une "agglomération"... Il n'empêche que l'essentiel des conversations que j'ai avec mes frères tourne autour de ces souvenirs d'enfance qui aujourd'hui nous paraissent savoureux car appartenant au passé... Bref, l'effet sépia !
Donc en vrac...
Madame G, la pâtissière...
Mon tout petit village se trouvait accolé à un bourg qui pouvait s'enorgueillir d'une pâtisserie. Ce n'était pas une "boulangerie-pâtisserie" mais curieusement un "bistrot-pâtisserie". A gauche, les blancs-limés à droite un comptoir avec de somptueuses pâtisseries. Chaque dimanche nous étions chargées, ma soeur et moi, d'aller récupérer après la messe la commande que notre mère avait passée à la pâtisserie de manière à nous exposer le moins longtemps possible à l'atmosphère du café. Devant le comptoir trônait madame G qui m'impressionnait. Dans ce bourg de paysans, imaginez une femme plus très jeune mais toujours superbement coiffée, les cheveux laqués avec un maquillage éblouissant ! Enfin c'est ainsi qu'il m'apparaissait à l'époque... L'été, la seule sortie dans ce village pauvre en distractions, était d'aller manger une glace à la pâtisserie G. On restait en terrasse, toujours à cause du café, et on savourait des glaces à la framboise absolument divines : c'était tout le champ de framboises qui vous fondait dans la bouche...
Quant à madame G, elle se levait tôt le matin... Elle avait neuf enfants et tenait son commerce d'une main de fer : la super-woman n'est pas d'aujourd'hui et les féministes n'ont rien inventé.
La 2CV balançoire...
Autre sortie autorisée, à l'occasion des offices religieux... C'est un souvenir de mes frères... Deux d'entre eux -j'en avais six- après un office de vendredi saint, trouve sur leur route deux amoureux en train de s'embrasser langoureusement dans une 2CV. Trop tentant ! Appuyant sur le pare-choc ils la secouent vigoureusement et les amoureux se retrouvent à heurter le plafond... Le monsieur les insulte puis se dirige chez mes parents pour se plaindre des deux garnements...Lesquels le voyant déboucher dans la cour se réfugient dans une grange pour échapper à la punition, à l'époque c'était un châtiment corporel promptement administré.
Malheureusement pour lui un troisième frère arrive tranquillement à la maison ignorant tout de l'affaire : c'est lui qui prend la raclée avant de comprendre ce qui lui arrive. Tranquillement les deux coupables attendent que la nuit soit avancée pour rentrer... et les parents, inquiets, ne disent rien...
La fessée devant De Gaulle...
La fessée était donc une correction qui nous paraissait normale : tout le monde en recevait et les martinets pendaient accrochés à un clou dans toutes les cuisines.
Dans l'école de mes frères, un instituteur, au demeurant peu compétent, avait pris l'habitude d'en administrer à la moindre broutille. Mais il ne baissait pas la culotte du malheureux devant toute la classe... Il avait la délicatesse de l'emmener dans une pièce de l'autre côté du couloir, laquelle était le bureau de la Mairie où trônait, au temps de mes frères, la photo de De Gaulle... D'où le nom donné à la punition : la fessée devant De Gaulle...
18:34 Publié dans Au jour le jour, Des objets et des mots..., Entendu dans la rue... | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
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jeudi, 23 août 2012
L'apport de l'Astronomie chinoise...
Pendant mon séjour à Fleurance, dans le Gers, j'ai eu l'occasion de participer à une conférence dans le cadre du festival de l'Astronomie qui réunit les meilleurs spécialistes. Nos amis nous ont entraînés à une soirée consacrée à l'astronomie chinoise... N'étant ni scientifique ni passionnée d'astronomie j'y suis allée avec quelque appréhension, mais motivée par la Chine...
J'ai été enchantée !
L'intervenant, Jean-Marc Bonnet-Bidaud a tout simplement été fascinant et très accessible.
Cet astro-physicien dirige au CNRS une équipe qui travaille sur la découverte d'un document fabuleux : la plus ancienne carte d'astronomie, trouvée dans une grotte de Dunhang en Chine, au début du désert de Gobi. J'avais eu l'occasion de visiter ces merveilleuses grottes de Dunhang mais je n'avais pas entendu parler de cette carte.
Pour en comprendre l'importance, il faut comparer l'histoire de l'astronomie chinoise et l'histoire de l'astronomie européenne tel que l'a fait pour nous Jean-Marc Bonnet-Bidaud.
En Europe, dans l'Antiquité, ce sont les Grecs qui ont ébauché une recherche de compréhension de l'univers mais leur réflexion était plus philosophique que scientifique. Selon Aristote, l'univers céleste est immuable et parfait... Puis Saint-Tomas d'Aquin a repris ces théories : le dogme religieux a figé l'activité astronomique dans la stagnation pendant... 1500 ans !
En Chine il en est allé tout autrement.
Pour les Chinois, qui n'ont pas de religion révélée, l'empereur est le Fils du ciel.
Donc l'univers céleste est le miroir de la vie et de l'organisation de la famille de l'empereur.
Astres, étoiles, constellations représentent les éléments de la vie de l'empereur, ses maisons, son armée, ses conseillers...
Donc pour connaître ce qui pouvait arriver à l'empereur, l'astronomie a été une des principales activités de l'Etat. Les astronomes avaient une position sociale dominante et, dès l'Antiquité, avaient pour fonction d'observer le ciel en permanence et de tout noter. Le plan de la ville de Pékin suit l'ordonnancement de la carte du ciel et la Place Tien an Men, très connue, devant la Cité interdite signifie : Porte de la Paix céleste.
Toutes ces observations des anciens astronomes chinois sont encore utilisées par les astro-physiciens d'aujourd'hui... par exemple on a pu retrouver tous les passages de la comète de Halley, dont la périodicité est de 76 ans, repérés dans les observations chinoises alors qu'on en n'a avait aucune trace en Europe.
Jean-Marc Bonnet-Bidaud a également souligné que cette carte était étonnante par sa rationalité et la perfection de sa projection mathématique.
Je vais peut-être m'intéresser davantage à l'astronomie maintenent.
15:24 Publié dans Âme chinoise, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
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