lundi, 02 mai 2011
Petit ramoneur
On est loin du ramoneur porte-bonheur. Je lui trouve l'air triste... J'ai retrouvé cette carte ancienne, de la fin du XIXème siècle vraisemblablement, en triant des archives familiales. Certes, sur toutes les photos de cette époque, il n'est pas de mise de sourire...Il n'empêche, ce petit savoyard ne semble pas heureux d'être là. Pourtant la légende lui fait, ainsi qu'à ses compagnons d'infortune, une réputation de joyeux luron...La réalité, on la connaît : une vie difficile pour ces petits travailleurs des cheminées. Arrachés à leur famille et à leur village, ils allaient sur les routes sous la conduite d'un patron qui les exploitait. Mal nourris, peu payés, ils partaient pour ôter à leurs familles infiniment pauvres, une bouche à nourrir. Ils ne revenaient pas tous de ces longues campagnes...Paris, c'était l'étranger. Ils ne parlaient pas français...
Comme elles devaient leur paraître hautes-certains se tuaient dans des chutes- et encrassées les cheminées françaises.
Aujourd'hui, la Savoie est une des régions les plus riches de France. Qui se souvient du sacrifice des petits ramoneurs ?
Enfant, j'avais comme beaucoup de petites filles de ma génération, reçu une poupée représentant le petit ramoneur, soigneusement rangée dans la vitrine du "cosy" de ma chambre. C'était devenu un porte-bonheur : curieux quand même... On n'a jamais transformé en porte-bonheur les enfants qui, à cette époque, travaillaient dans les mines...
Pour terminer sur une note gaie, cette chanson grivoise attribuée aux ramoneurs...
C'était un petit ramoneur
Qui ramonait de tout son coeur
Allant de ville en village
Tout en cherchant de l'ouvrage
Criait de sa plus haute voix:
"La cheminée du haut en bas" - bis -
Ce fut la fille d'un riche marchand
Qui l'arrêta tout en passant
Lui dit. "garçon des villes
Ou ramoneur de filles
Pourrais-tu bien m'y ramoner
Ma cheminée du haut en bas ? " -bis -
Quand l'ramoneur eut fini d'ramoner
La demoiselle voulu le payer :
" Combien s'élève la chose
Combien ce petit ramonage
Pour m'avoir mis en bon état
Ma cheminée de haut en bas ? " - bis -
Le p'tit garçon répondit en riant :
" Mademoiselle je veux pas d'argent
Comme il y a pas de tirage
Dans nos petits ramonage
Je passerai une autre fois
Nous règlerons tout à la fois ! " - bis -
Sur ces paroles plaisantes, je retourne en Savoie.
11:58 Publié dans 150 ans du rattachement de la Savoie à la France, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (11) | Facebook |
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mercredi, 27 avril 2011
Pause printanière...
15:52 | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
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mardi, 26 avril 2011
D'une colonne à l'autre...
La "Colonne pascale" va donc retrouver sa place à Saint-Bonaventure, au coeur de la cité. Avec évidemment une surveillance appropriée...
Merci à Kl Loth qui a évoqué dans son commentaire la colonne de Brancusi dont celle de Pascale Marthine Tayou serait un rappel.
"Sur le plan de l'histoire de l'art, il y a une référence évidente à la célèbre "Colonne sans fin", ou "Colonne de l'infini", de Constantin Brancusi (1938)."
Cette colonne fut édifiée en 1937/1938 à Tirgu Jiu en Roumanie, dans la province natale de Brancusi.Elle est haute de 30 mètres, réalisée module par module, en fonte métallisée de cuivre jaune.
Elle honore la mémoire des jeunes Roumains morts durant la première guerre mondiale.
Selon le site du centre Pompidou, "La verticalité est la dimension première de l’œuvre de Brancusi. C’est une dimension spirituelle qui ne définit pas une mesure mais une direction, un élan vers le ciel. L’élan vertical de ses sculptures vient du centre de la terre et le socle symbolise le prolongement de cette énergie contenue au sein de la matière. La Colonne sans fin, constituée de rhomboïdes superposés, pourrait n’être qu’un socle que l’énergie de la terre propulse vers un espace infini."
L'analogie avec la colonne de Saint-Bonaventure est donc éloquente.
Voilà pour l'art contemporain...
La colonne est liée à la spiritualité chrétienne dès ses origines et on peut également penser aux colonnes des stylites dans les premiers siècles de la Chrétienté.
Reste de la colonne de Siméon, le premier stylite, dans les ruines d'une église près d'Alep, en Syrie. Siméon, est un ascète du IIIème siècle, il avait choisi de finir ses jours sur une plate-forme, au sommet d'une colonne. Les jeunes garçons du village grimpaient au sommet chaque jour pour lui apporter sa nourriture. Il n'en reste que cette boule. Les stylites ont marqué en Orient les débuts de la chrétienté.
L'église Saint-Siméon
Dommage que les détracteurs de Pascale Marthine Tayou n'aient pas compris son message artistique et spirituel.
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samedi, 23 avril 2011
Belle fête de Pâques
Belle fête de Pâques à tous.
Pour les chrétiens,
c'est la célébration d'une Parole encore vivante
au-delà de la mort.
Pour tous, le symbole du renouveau
et de l'espérance.
Pâques, c'est un passage
donc un peu la fête de ce blogue.
11:37 Publié dans Au jour le jour, Image du jour | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
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jeudi, 21 avril 2011
Réponse de paix à la violence...
Tant pis si j'en fais tout un plat mais je reviens à la profanation de ce dernier mardi. Interview de Pascale Marthine Tayou que je trouve impressionnant par son calme.
Êtes vous en colère ?
Il y a un incident mais je garde mon calme. On peut recevoir un coup par mégarde et je ne suis pas vindicatif.
Mais c'est votre oeuvre ! Cela doit vous toucher...
Oui c'est mon oeuvre, mais c'est aussi l'oeuvre de tout le monde : elle a été créée pour être un trait d'union.
Une personne semble ne pas l'avoir compris...
Je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce qui s'est passé. La violence c'est mal. Elle est innocente cette oeuvre ! Le camarade qui a fait cela s'est trompé d'adversaire. C'est à lui-même qu'il devait porter le coup.
Comment expliquez-vous cette dégradation ?
Je ne sais pas. Peut-être y-a-t-il un lien avec ce qui s'est passé en Avignon.
Il n'y a pourtant rien de blasphématoire dans votre oeuvre. Que voulez-vous dire avec cet empilement de casseroles ?
On se nourrit dans les casseroles ; on se nourrit aussi de dogmes et de croyances. Mais à la fin, quelle est la vérité ? La colonne monte vers le Ciel. Quand on nous parle du Paradis ou de l'Enfer, on ne sait jamais si c'est à gauche ou à droite. Cette oeuvre n'a rien de blasphématoire même si elle a un côté érectile.
Vous l'avez appelée "Colonne pascale" en référence à Pâques ?
Non, Pascale c'est mon prénom. Cela n'a rien à voir avec la période de Pâques. Le Carême, pour moi, c'est tout le temps.
Êtes-vous chrétien ?
J'ai été élevé par des parents chrétiens et j'étais même enfant de choeur.
Pourquoi avoir choisi d'installer cette oeuvre dans une église ?
Je n'avais pas envie de "tasser" toutes mes oeuvres au troisième étage du musée d'art contemporain de Lyon. J'ai voulu exploser les murs pour qu'une partie soit présentée dans la ville. La "Colonne pascale" entrait bien dans l'espace de cette église. Le curé a pris le temps de l'expliquer à ses fidèles qui ont adhéré à l'esprit du projet : celui de la rencontre. J'en suis heureux.
Le Progrès du 21 avril 2011
Ayant vu La Colonne avant son agression, j'avais l'intention d'en parler... Finalement, cela aura permis à l'artiste de nous livrer son interprétation, différente de celle du recteur... C'est l'intérêt de l'art conceptuel : chacun le reçoit à sa manière... Comme Yves qui y voit les casseroles que se trimballent les hommes politiques. Chacun sa vérité.
17:27 Publié dans Au jour le jour, Chronique lyonnaise, Coups de coeur, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook |
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mercredi, 20 avril 2011
Vandalisme à Lyon sur une oeuvre d'art
Une colonne de casseroles de 7 mètres de haut, réalisée par l'artiste camerounais Pascale Marthine Tayou, a été vandalisée mardi soir dans l'église Saint-Bonaventure...
L'artiste :
Le recteur de Saint-Bonaventure, Luc Forestier a écrit un très beau texte à son sujet...
Extraits :
"Même si son titre joue volontairement sur une ambivalence, il y a un rapprochement possible entre le prénom de l'artiste et le sommet de la vie chrétienne qu'est la fête de Pâques...Car l'une des interprétations possibles de la colonne pourra noter au moins deux éléments de convergence entre l'oeuvre installée et ce qui nous rassemble autour de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ.
D'une part, le rappel d'une forte verticalité est particulièrement pertinent dans un bâtiment qui, au fur et à mesure des ajouts, est très large. La colonne pascale montre bien la juste posture chrétienne, qui est d'être debout-et non écrasé par son péché ou les forces de l'histoire- face à Dieu et face aux autres. (...)
D'autre part, le deuxième élément, plus intime encore, entre la "colonne Pascale" et ce que l' Église célèbre à Pâques tient au matériau choisi pour constituer la colonne. Il n'y a pas qu'un renvoi qui pourrait sembler exotique à la culture africaine, dont il est quand même temps de prendre conscience de son importance pour notre pays, mais il y a surtout l'usage d'éléments du quotidien que l'accumulation conduit à transcender. Ces casseroles-il faut bien choisir le mot le plus banal pour honorer la démarche- ces casseroles empilées renvoient aux incertitudes actuelles sur la capacité des humains, et non de la Terre, à suffire à leur subsistance, tout en désignant le lieu même où s'actualise pour nous le relèvement de l'humanité. Car la source et le sommet de notre rassemblement se trouve dans un repas ritualisé, qui renvoie au dernier repas de Celui qui a librement engagé son existence dans le don de lui-même. Et la taille même des ustensiles choisis conduit à penser à un repas qui dépasse toujours le petit groupe, mais qui annonce le festin ultime de l'humanité tout en exigeant de nous un partage qui est toujours le signe de la maturité humaine."
(...)
Luc Forestier, prêtre de l'Oratoire, recteur de Saint-Bonaventure
Pascale Marthine Tayou
22:18 Publié dans Au jour le jour, Chronique lyonnaise, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (11) | Facebook |
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dimanche, 17 avril 2011
Fin de la semaine péruvienne
La semaine de vacances de ma belle-fille péruvienne se termine et donc avec elle discussions et cuisine...
Aujourd'hui c'était la Causa : on prononce "caoussa". Une entrée savoureuse mais catastrophique pour la ligne. Le Pérou, on le sait, est le berceau de la pomme de terre. Il en existe une multitudes de variétés différents. Pour la petite histoire, quand ma belle-fille est arrivée en Europe, elle a été estomaquée par le prix des pommes de terre nouvelles, les petites rates. Chez elle, m'a-t-elle dit, on les donne aux cochons et on ne mange que les grosses.
Donc la Causa est à base de pommes de terre... Prévoir ensuite un repas léger. Mais elle fait merveille dans les buffets...
c'est simple à préparer mais assez long.
18:17 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
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