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jeudi, 17 novembre 2011

Horripilants...

Le Progrès, mon journal local, a publié à ce jour un court article que j'ai bien aimé sur un sujet qui me tient à coeur : les tics de langage.

Comme moi peut-être vous ne supportez plus les "hallucinants", "grave" ou encore "c'est clair" qu'on entend à chaque coin de phrase. Je déteste particulièrement "y-a-pas de souci" ou encore "bonne journée" qui a remplacé le bon vieil "au-revoir". Le pire d'entre tous c'est "on gère" alors que la crise financière semble prouver qu'on ne gère plus rien du tout. Et pourtant si ! On gère même les sentiments...

J'ai donc été bien aise de découvrir, via Le Progrès que si un sociologue, Pierre Merle, admet ces tics de langage comme "des chevilles qui tiennent le discours", le psychiatre Yves Prigent les dénoncent comme des mots paresseux qui vident les échanges de leur contenu. Le tic "sert à faire le bruit de la parole, sans en contenir aucune, comme la musique que l'on entend dans les supermarchés, destinée à endormir le client."

Il nous engage au contraire à diversifier notre vocabulaire ou ... à nous réconcilier avec le silence.

lundi, 07 novembre 2011

Goncourt des lycéens

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Contrairement à "L'Art français de la guerre" que j'avais lu en septembre, je ne connais pas le livre des Carole Martinez, "Du domaine des murmures" récompensé par le Goncourt des lycéens.

En tout cas un sujet original :

"En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe.."

.En général je suis rarement déçue par leur choix.

C'est grâce à eux que j'avais découvert Shan Sa, auteure d'origine chinoise, que j'ai suivie fidèlement.

Il y a dans ce jury lycéen, une fraîcheur, une authenticité qui manquent aux autres prix, lesquels ont tendance à choisir les ouvrages dans l'air du temps ou "qui se la pètent" ! ... En tout cas, je suis déjà d'accord avec ceux qu'ils ont écartés, encensés pourtant par les médias.

Parfois je me demande si, en tant que lectrice, je n'en suis pas restée au niveau du lycée! 

 

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mercredi, 02 novembre 2011

Littérature et colonisation

C'est donc Alexis Jenni qui a obtenu le Goncourt pour "L'Art français de la guerre": mon opinion négative n'a pas changé pour autant... 

Ashab doit être content ...

Ce n'est pas mauvaise foi de ma part : d'ordinaire je n'évoque jamais les livres qui m'ont déplu.

Je vais essayer d'expliquer mon aversion, sans scrupules, puisque le monsieur aura plein d'éloges, d'acheteurs qui ne seront pas forcément des lecteurs, mais le bruit des sous n'a jamais empêché de dormir, surtout l'auteur d'un premier roman (publié).

L'histoire : un bobo lyonnais quadra, qui s'ennuie et traîne ses états d'âme, rencontre un vieil aquarelliste qui a fait les trois dernières guerres; la grande et les deux coloniales. Donc le récit alterne entre les problèmes de couple de notre malheureux quadra, épanchements  qui dégoulinent à n'en plus finir- en tant que narrateur il justifie d'ailleurs sans complexes son épandage sentimental-   et les aventures du guerrier Salagnon devenu un peintre du dimanche.

Cela pourrait être original et où est le problème ?

Pour moi il y a maldonne dans la distribution du vécu des personnages.

D'un côté le  narrateur bobo qui étale ses tripes -et même au sens propre, au cours d'un repas délirant où il sert des abats crus pour choquer la province- et de l'autre un soldat qui vit trois guerres, racontées à travers des actions, dans le genre archi- vu et revu, lu et relu mais  dont on ignore toutes les réactions face aux violences, aux tortures, à la mort qu'il a dû donner ou voir opérer...

Et qui finit sa vie tranquillement en peignant des aquarelles : vous y croyez vous ?

Ce qui m'aurait intéressée, c'est de lire ce qui était  dans la tête et dans le coeur de Salagnon le soldat...

mathieu-belezi-rentree-litteraire-flammarion.jpgD'autant que pour cette rentrée littéraire est justement paru un superbe roman sur la colonisation française en Algérie.

Je ne l'ai pas tout à fait terminé mais je le trouve magnifique.

"Les Vieux fous" de Mathieu Belezi.

J'avais déjà beaucoup aimé son ouvrage précédent "C'était notre terre", saga d'une famille de colons, racontée par des récits croisés entre les différents membres de la famille.

Dans "Les Vieux fous", il raconte un colon, qui est "le" colon. Belezi flirte avec l'irrationnel puisque son personnage barricadé  au moment de l'indépendance dans son immense domaine, des milliers d'hectares,  avec une poignée de légionnaires, a 145 ans...l'âge de l'Algérie française. Le personnage est un mythe. Il fait défiler tout son  passé colonial... La conquête par la force, les viols nombreux évoquent le viol de la terre, puis les visites des hommes politiques français de la quatrième république, qui viennent profiter, participer à ses festins et à ses gabegies, puisque c'était "notre terre". 

L'écriture de Belezi est tout simplement somptueuse : lyrique, poétique, fulgurante avec des intonations rabelaisiennes surtout dans la première partie, que je trouve particulièrement savoureuses.

Mais surtout, comme dans "Les Bienveillantes", on saisit l'intérieur, on découvre les racines... Du génocide ou de la colonisation pour Bélezy et les racines sont multiformes, s'enchevêtrent dans l'Histoire.

Donc il faut lire Bélezi plutôt que Jenni... 

La colonisation étant  à la mode en littérature, et pourquoi pas, concernant l'Indochine rien ne vaut Jean Hougron que j'ai déjà cité et dont je viens de terminer les cinq volumes de sa "Nuit indochinoise", primée par 'Académie française dans les années soixante.

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vendredi, 21 octobre 2011

Précarité

Décidément, c'est ma semaine des mots...

Jean Furtos est un psychiatre connu à Lyon, notamment pour son travail avec les SDF à l'hôpital psychiatrique du Vinatier. Il est le créateur de l'Observatoire national des pratiques en santé mentale et précarité à l'Université Lyon 1. En tant que tel il organise un congrès qui se tient actuellement : le congrès des Cinq continents où on travaille sur la relation entre mondialisation et pathologies mentales.

 

Grâce à lui j'ai découvert un autre sens au mot "précarité" que celui admis couramment.

"Si on se base sur l'étymologie, la précarité signifie avoir besoin des autres pour vivre. Nous sommes tous précaires, nous sommes tous des mammifères qui mettent plus longtemps à nous développer. La dépendance est évidente chez le bébé, le vieillard, le malade mais elle existe pour chacun de nous. Qu'êtes-vous sans les autres ? La déclaration de Lyon, que nous publierons le 22 octobre, rappellera cette différence entre la précarité positive et la précarité négative, engendrée par le néolibéralisme incontrôlé, dont les effets peuvent être aussi dramatique que la torture ou l'esclavage." Jean Furtos

Propos recueillis par Sylvie Montaron pour Le Progrès.

mercredi, 19 octobre 2011

Comme un mercredi...

C'est mercredi et jour de pluie !

Qu'importe, les mots de la rue ne cessent de m'enchanter.

Ce matin, je croise une charmante jeune fille, pimpante et bien fardée, blottie contre son compagnon sous un parapluie. Quand je passe à sa hauteur j'entends la belle décréter au jeune homme : "Je m'en bats les cou..."bref, cette partie d'anatomie dont, jusqu'à ce jour, seuls les hommes étaient pourvus. Le féminisme aurait-il eu un succès tel qu'aujourd'hui "elles" seraient poussées aux filles ? 

Quand j'étais professeur, l'expression m'avait tellement choquée la première fois que je l'avais entendue dans la bouche d'un élève mâle, que j'avais tout simplement viré son auteur... Puis j'ai dû m'y habituer... Quand je l'entendais, je jouais l'ironie "pour se les battre, il faut en avoir" : succès garanti auprès de la classe mais sans effet sur le langage de l'intéressé, le premier à rire. Depuis peu, on l'entend chez les filles... ce qui me dérange !

La suite chez mon coiffeur préféré.

Compte-tenu de son emplacement sur "la colline qui prie", Patrick coupe les cheveux de bon nombre d'ecclésiastiques. Ce matin, comme il m'entretenait des différents courants religieux qu'il avait repérés, je le félicitai de ses connaissances aussi pointues sur les tendances de l'Église qu'il ne fréquente pas.

"C'est professionnel, je suis obligé de me tenir informé pour ne pas avoir l'air idiot. Je fais la même chose avec les sportifs, le matin je parcours le journal pour ne pas être pris de court ! Ce qui m'est arrivé récemment quand un client m'a déclaré "on a bouffé les rosbifs", je ne savais pas de quoi il parlait".

Les amateurs de rugby auront compris ! 

lundi, 17 octobre 2011

Des objets et des mots...

Aujourd'hui j'inaugure une une nouvelle catégorie qui porte le nom de ce billet.

120px-Pub-cahou-4.JPGLes mots on le sait naissent, vivent et souvent meurent... S'ils ne meurent pas ils sombrent dans un coma profond. J'ai lu récemment dans un roman des années 60 l'adjectif "épatant" : qui l'emploie encore aujourd'hui ?

En particulier quand ils désignent des objets dont l'usage se perd.

Récemment j'évoquais devant la famille un souvenir d'enfance : mon père, vétérinaire, recevait d'un laboratoire qu'il faisait travailler, des buvards publicitaires, très efficaces car très absorbants. Un de mes neveux a fait cette remarque " méfie-toi ma tante, si tu associes "buvard" et "labo" tu peux créer une regrettable confusion...

Je suis allée consulter mon ami Wiki pour découvrir que le buvard était le nom que les utilisateurs de LSD  donnaient à des petits carrés d'un papier spécial grâce auquel ils absorbent leur drogue.

Un peu gourdasse la tante de ne pas savoir ça...

175px-Löschwiege.jpgEt oui ! Pour moi le buvard restera éternellement ce rectangle spongieux, doux à la main, qui suivait la pérégrination laborieuse de notre plume formant des mots sur les lignes d'un cahier d'écriture, avec une plume trempée dans l'encre violette, contenue dans un petit pot en porcelaine, encastré dans notre bureau d'écolier. À la fin de la ligne, le buvard nous permettait de sécher l'encre.  La terreur, c'était le "pâté", cette grosse tâche liée à la maladresse ou au mauvais dosage de l'encre. Le buvard ne pouvait nous sauver de cette  catastrophe qui nous valait la honte car le "pâté" était apprécié d'un "mal" écrit d'une main rageuse à côté de l'exercice...

J'ai appris qu'il existait des collectionneurs de ces précieux rectangles qui étaient des supports publicitaires, les Papibeverophiles qui en conserveront la mémoire.

vendredi, 07 octobre 2011

Hommages...

Avec tous ces hommages en forme de pommes qui tombent à la mémoire d'un inventeur dit génial, il y aurait de quoi faire une superbe compote : ça tombe bien, c'est la saison. Encore que pour ma part je préfère les tartes (aux pommes) Tatin pour moi, classique pour Roso. 

C'est curieux mais depuis que j'ai commencé à m'aventurer sur un clavier, j'ai pianoté sur Mac. Pourtant j'ai toujours été convaincue que ces ordinateurs étaient destinés aux handicapés de l'informatique. C'est du moins l'image que me renvoyaient mes collègues. "C'est vrai que pour toi qui te contentes de faire du traitement de texte, un Mac c'est suffisant..." Pour eux, matheux, scientifiques ou techniciens il fallait mieux, des logiciels que mon Mac ne possédait pas...

Me voilà donc toute ébaubie de découvrir  le prestige de cette marque. Il est vrai que je ne connais rien de ses autres produits qui enthousiasment les jeunes.

Et à ce propos...

 

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