Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 12 février 2011

Date historique et palindrome

La date qui sera une date historique importante pour les Égyptiens est-elle un palindrome comme le pense mon mari ?

11 02 2011

Pour ma part je pense que non.

Qui peut nous départager ?

vendredi, 04 février 2011

Hommage aux magistrats

Il existe à Lyon une association sans doute unique en France : le Conseil lyonnais pour le respect de Droits. Un de mes amis en fait partie et m'a  proposé récemment de l'accompagner au tribunal pour une séance de jugements en comparution immédiate.

J'ai été très impressionnée.

Impressionnée par la qualité professionnelle du travail de tous les intervenants du tribunal, que ce soit le président du tribunal ou le procureur général.

Fermeté et humanité, écoute et rigueur. On était là pour dire la Loi, la faire respecter mais en aucun cas enfoncer les accusés.

Mais j'ai pu comprendre les dysfonctionnements dont on accuse aujourd'hui les magistrats.

Tout d'abord la comparution immédiate n'est pas une justice expéditive : on prend son temps, on écoute, on travaille dans le respect.

D'autre part, il paraît évident que certaines affaires n'auraient pas dû venir encombrer un tribunal. La première audience s'est révélée être un conflit à l'intérieur d'un couple qui a été instrumentalisé.

Deux jeunes hommes-moins de trente ans- m'ont beaucoup étonnée. Des garçons qui auraient pu avoir été mes élèves, bien insérés socialement, comparaissant pour un délit semblable... par dépit amoureux, ils avaient commis du vandalisme. Le premier avait tenté de mettre le feu à la cage d'escalier dans l'immeuble où vivait celle qui l'avait quitté, et le second avait brûlé une voiture, à la sortie d'une boîte de nuit où son ex-amie avait refusé de revenir à lui.

Deux presque encore adolescents, auxquels on n'avait sans doute jamais dit non et qui entendaient peut-être  pour la première fois l'énoncé d'une règle de vie en société.

Oui les juges travaillent sérieusement et cela prend du temps.

ils traitent des affaires qui ne les concernent pas toujours et cela prend également du temps : cessons donc de mettre en cause leur professionnalisme.

 

 

Conseil lyonnais pour le respect des Droits.

Réseau d'Observateurs aux comparutions immédiates

Le « réseau d’observateurs citoyens » mis en place par le Conseil Lyonnais pour le Respect des Droits, en partenariat avec la Commission droits de l’Homme et la Commission pénale du Barreau de Lyon, composé de personnes venant d’horizons très divers (étudiants, actifs, retraités, juristes ou non) a pour mission de suivre les audiences de la 14ème chambre correctionnelle du TGI de Lyon, réservée aux Comparutions Immédiates. Le but de cette initiative est d’analyser, sur la base de critères objectifs, le mode de fonctionnement des audiences de comparutions immédiates qui constituent la justice pénale quotidienne, suivant des règles qui lui sont propres.

lundi, 31 janvier 2011

Commencer la semaine avec...

... Louis Calaferte

que j'ai découvert grâce à Solko


"Indécise cité des femmes

vos mains

beaux peignes effilés

vos mains de feuilles mortes ô mains fidèles et adroites

nous vous fûmes confiés indociles à vous fuir

mains d'ondées ô gracieuses

à nos têtes d'enfants exerçant leur science

exorables

mains à bouquets mains à blessures

mains salutaires à nos fronts

Épouses des enfants."

Louis Calaferte

"Choses dites"

58751953.gif

Ce soir,  aux Xanthines, discussion autour du livre "Requiem des Innocents". Ce n'est pas le meilleur livre de Calaferte mais, largement autobiographique, il est très introductif à cet écrivain.

 


dimanche, 30 janvier 2011

Retour à Tibhirine

  Depuis quelques mois, parmi les lectures qui m'ont marquée, il y a toutes celles que j'ai faites sur les moines de Thibirine. J'ai lu plusieurs ouvrages mais je ne retiendrai que le plus complet qui me paraît un livre de référence.

C'est celui d'un journaliste américain, John Kiser, et le livre s'appelle "Passion pour l'Algérie,  Les moines de Tibhirine".

Remarquable par ses références historiques sur l'Algérie, son empathie avec le pays et les moines, son attention au contexte spirituel très particulier.

L'auteur, un journaliste d'investigation, a écrit avec respect sous l'égide de Robert de Chergé, frère du prieur Christian de Chergé, qui protège les familles des moines.

On peut commencer par un événement fondateur : l'histoire d'amitié extraordinaire entre Christian de Chergé et  Mohamed. L'amour de Christian pour l'Algérie remonte à son enfance. Il y avait vécu avec sa famille, son père étant militaire, en 1942 : il a cinq ans et gardera un souvenir ébloui d'Alger. Après ses études, il est envoyé comme lieutenant, cette fois pendant la guerre et se lie d'amitié avec Mohamed, le garde champêtre de Tiaret. À la base de leur amitié, de longues discussions sur Dieu où il se trouve en très profonde communion avec le musulman. Un jour, ils cheminent en discutant, et arrivent des soldats rebelles.

"Mohamed s'interposa entre Christian et les fusils pointés vers sa poitrine. Il protesta, soulignant que ce soldat était un homme de Dieu et un ami des musulmans. Les fells se retirèrent sans faire de mal au Français. Le lendemain on retrouva Mohamed égorgé près de sa maison..."

Plus tard devenu prêtre, Christian n'a qu'une idée en tête, devenir moine et  rejoindre la communauté Notre-Dame de l'Atlas à Médéa. Ses parents ne comprennent pas ce choix car pour eux le moine est presque inutile.

John Kiser retrace l'histoire de ce monastère implanté en Algérie avant la colonisation française. Les moines sont bien perçus, et pour les Algériens ne seront pas considérés comme les représentants d'une Institution, l'Église, ni de la colonisation. En tant que musulmans, ils regardent les moines comme des hommes qui prient,  comme eux.

Chritian de Chergé qui a consacré deux ans de sa vie à se former dans un institut d'enseignement de  l'arabe et de l'Islam ira très loin dans sa rencontre du monde musulman. Il pratiquait le Ramadan et entrait dans sa chapelle pieds nus. Mais cette attirance était loin d'être partagée par les autres membres de sa communauté qui eux craignaient de perdre leur identité. Sauf par Christophe Lebreton, beaucoup plus jeune, poète et mystique.

Puis Kiser revient longuement sur l'Histoire de l'Algérie qui l'a conduite aux années de terreur des années 90. 199é : annulation du processus électoral qui aurait donné la victoire au FIS et assassinat du Président Boudiaf... L'Algérie devient un bateau ivre...

Pour les moines, on connaît la suite.

Kiser envisage alors différents hypothèses non seulement à propos de leur assassinat mais aussi de leur enlèvement.

"Selon une analyse largement répandue les moines constituaient une menace. Mais une menace pour qui ? (...)N'étaient-ils pas un danger pour les éléments, à l'intérieur de l'appareil de sécurité algérien, qui pensaient que les moines étaient trop bienveillants envers les terroristes ? (...) Une autre théorie qui avait la faveur de certains journalistes, considérait l'enlèvement comme une réponse au président Zéroual, qui avait prétendu, pendant la campagne électorale de 1995, que le terrorisme n'était plus que résiduel...

"L'hypothèse la plus souvent avancée présentait les moines comme victimes de rivalités entre différents groupes terroristes. En se montrant disposés à soigner, sans  poser de questions, tous ceux qui se présentaient au dispensaire, la communauté était devenue une cible de choix pour n'importe quel émir contôlant le secteur géographique voisin."

Par ailleurs, le comportement des services français, pendant la période de cet enlèvement, est très douteux. Selon plusieurs sources, un envoyé français aurait rencontré les moines par l'intermédiaire de Médecins sans frontières. Cet envoyé aurait rapporté que les moines avaient créé des liens de sympathie avec leurs geôliers. Mais Hervé de Charrette, ministre des Affaires étrangères, a toujours nié l'existence de cet envoyé. Même mystère bien sûr concernant leur mort.

Mais ce que j'ai retenu de plus marquant c'est que le terrorisme musulman est l'instrumentalisation d'une religion très belle qui n'a rien à voir avec ce dont on l'accuse. Rien à voir non plus avec les pratiques purement identitaires que nous connaissons en France. Christian de Chergé a eu accès à la spiritualité profonde de l'Islam et en a été transformé.

D'où son engagement et celui de ses frères moines jusqu'à la mort.

9782853134989.jpg


mercredi, 26 janvier 2011

Kim En Joong, couleurs chaudes

"Comment fait-il pour marier aussi harmonieusement les couleurs foides et

les couleurs chaudes?"

Rony

 

vitr brioud.jpg

"C'est dans la vibration de la couleur que doit apparaître ce qui ne peut jamais être représenté."

Kim En Joong         

La réponse à la question de Rony se trouve dans le très beau livre que Christiane Keller a consacré à la basilique de Brioude, dont les vitraux sont l'oeuvre de Kim En Joong.

"Nous voici dans le vif du sujet : il n'y a pas de vérité transculturelle de la couleur (...) L'historien nous apprend que "l'opposition entre couleurs chaudes et couleurs froides est purement conventionnelle et fonctionne différemment selon les époques et les sociétés." Au Moyen-Âge, le bleu est une couleur chaude".

Puis Christiane Keller nous donne ses interprétations des couleurs de Kim En Joong.


"Le rouge

Voici une couleur dont la suprématie s'est imposée à l'Occident sans doute parce qu'elle est la couleur universelle du feu et du sang. (...) Du couchant rouge cuivré de sa nature natale au rouge argile de sa culture biblique, Kim En Joong n'esquive pas le sens qu'offre la racine hébraïque du rouge : rouge naissance relié à l'universel principe de vie. Ce rouge déjà présent dans les grottes paléolithiques et néolithiques. Il est encore celui de la mer Rouge, féminin symbolique du ventre maternel où passer de la mort à la vie, de la servitude à la liberté."

vitrail brioude.jpg

Le bleu.

"Le bleu était absent de l'Antiquité et de la Bible, il fut longtemps une couleur de second plan en Occident. Couleur céleste la plus immatérielle et la plus profonde, la plus froide et la plus pure des couleurs, hors le blanc neutre, il attire vers l'infini. Très discret jusqu'à l'époque carolingienne, il va triompher à partir du XIIème siècle où la quête de la couleur et celle de la lumière vont devenir indissociables. Le bleu de Chartres où Kim En joong perçoit aujourd'hui encore comme un avant-goût du ciel".

 

thumb_0d6c2bc264cf896e69fc3ea247e1dca7.jpg

Le jaune

"Le jaune en revanche ne disputera jamais au bleu ses profondeurs. Pourquoi le jaune, valorisé dans les cultures non européennes, est-il la couleur la moins aimée en Occident ? Le XIIème siècle l'abandonnera, concurrencée par l'or."

 

Le vert

"Si Kim En Joong le lie directement à la nature... il remonte là à quelques références universelles. Comme le rouge l'est pour le feu et le sang, la lumière pour le blanc, et le noir pour la nuit, la couleur verte est celle de la végétation. (...) Couleur médiane, non violente, paisible dans les traditions romaines, médiévales et pour Goethe tout comme pour les théologiens qui ont codifié les couleurs liturgiques."

 

thumb_0a516504d7c3fc740eb29ffdcde0441a.jpg

Je ne sais Rony si cela répond à ta question

mais c'est ainsi que Chritiane Keller analyse les couleurs

des vitraux

de la basilique Saint-Julien

à Brioude.

Et comme je sais qu'elle connaît bien l'artiste...

Pour ma part je n'ai pas de  compétences ni en peinture ni en Histoire de l'art mais il me semble que ces vitraux non figuratifs sont un lien avec l'invisible, l'indicible, le mystère...

 

couv8469g_260.jpg

 

 

 

 

samedi, 22 janvier 2011

Chaque oeuvre d'art...

"Chaque oeuvre d'art authentique est une grâce qui nous comble"

Godfried Dannels

Kim_grand-1.jpg

J'avais présenté l'exposition du peintre Kim En Joong,  en juin 2010, au moment de son inauguration. L'exposition est terminée mais j'ai eu l'occasion de mieux connaître cet artiste reconnu comme le peintre de la lumière. À découvrir les vitraux qu'il a réalisés pour la cathédrale de Brioude.

Un très beau livre met en harmonie des lithograpies de Kim En Joong et des poèmes, écrits pour lui par François Cheng.

couv8665g_260.jpg"Éclair de bleu,

Éclaircie de jaune,

Éclaboussures de cendres noires

Soudain ravivés par la mémoire,

Nous qui venons de si loin,

Nous qui tendons vers l'ouvert,

toutes douleurs au creux de la paume,

et toutes joies entre les doigts,

Matin d'un pays resurgi,

Matin du monde entrevu,

 

Toute vraie rencontre se révèle retrouvailles !"

François Cheng