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vendredi, 09 janvier 2009

Che, l'argentin

18939659_w434_h_q80.jpg J'ai vu hier "Che, l'Argentin" de Steven Sodergergh et j'en ai été enchantée. Même si c'est dur,

vraiment très dur d'être guerillero dans le jungle cubaine en 1959, cela m'a fait du bien de quitter le froid et la grisaille lyonnaise,  pour marcher pendant plus de deux heures derrière le commandant Ernesto.

Bien sûr, on trouvera un cinéphile grincheux comme Murat dans Télérama pour critiquer cette réalisation qui aurait fait trop de consessions à l'industrie du cinéma mais quand on sait que Murat n'aime que les films "caméra à l'épaule" on ne s'étonne pas et on passe sa critique.

C'est en effet un film classique, chronologique et sans effets spéciaux.

Il nous donne l' occasion de découvrir cette révolution cubaine dont, pour ma part, j'ignorais tout.

80 rebelles seulement débarquent à Cuba en 1956, à la suite de Fidel Castro, pour renverser Battista. C'est donc toute la guerilla, appelée  Mouvement du 26 juillet, jusqu'à la prise de Santa Clara ouvrant  les portes de La Havane, qui est racontée dans ce film.

On y découvre en particulier que, si on classe le Castrisme dans le communisme, celui-ci n'est pas de nature marxiste. Fidel comme le Che affirment leur distance par rapport à l'URSS. Contrairement aux Soviets, ils ne sont pas anti-religieux et respectent la ferveur catholique  du peuple d'Amérique Latine, Fidel ayant d'ailleurs été formé par les Jésuites.

Le véritable enjeu de la guerilla était l'indépendance nationale par rapport aux Etats-Unis, Battista étant leur valet, et la récupération des terres pour ceux qui les travaillaient, les paysans misérables et illétrés. La révolution cubaine s'inscrit donc en droite ligne dans la tradition et l'esprit de Bolivar, le grand libérateur de l'Amérique latine. D'ailleurs j'en suis sortie en me disant que le blocus opéré par les USA sur Cuba est vraiment une vraie saloperie. Peut-être qu'Obama...

Et le Che.

Certes il mérite son image d'icône.

Mais sans encensement superfétatoire. C'est un meneur d'hommes du genre dur, qui ne fait pas de sentiment, mais juste. Il exécute ceux qui commettent des exactions. La discipline en somme. Il avance comme un vieillard dans la jungle, à trente ans, asphixié par son asthme. Il trouve le temps de soigner les populations qu'il rencontre, et d'alphabétiser les paysans qui le rejoignent.

Quand une journaliste l'interroge :

-quelle est pour vous la plus grande qualité d'un révolutionnaire ?

Il répond : "l'amour".

Une épopée digne des grands mouvements révolutionnaires qui traînent un romantisme dont nous avons tous plus ou moins la nostalgie.

 

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mercredi, 07 janvier 2009

Apprenez-leur la lenteur

calligraphie-chinoise-3-thumb.jpg Le billet de Solko en date de ce jour m'inspire une réflexion trop longue pour un simple commentaire.

Le père d'un de ses élèves s'est étonné, en réunion de parents, qu'il exige encore

vous vous rendez compte, à notre époque,

des copies manuscrites, obligeant son malheureux fils à recopier avec un stylo, outil d'un autre siècle, la prose (forcément géniale) que l'ado avait confiée à son ordinateur.

Je vois venir le temps où ce genre d'exigence sera perçue comme de la maltraitance, mon cher Solko, j'espère que tu auras quitté auparavant notre bonne mère commune, l'Éducation Nationale.

 

J'ai replongé dans mes souvenirs  pour retrouver mes élèves, le stylo sagement posé à côté du classeur. Aucun n'ayant l'idée de le garder à la main pendant toute la durée du cours. L'écriture ne venait que sur injonction !

Guider un instrument d'écriture sur une feuille de papier était pour eux aussi éprouvant que de pousser un wagonnet au fond d'une mine, malheur des adolescents d'une autre époque, que j'avais l'outrecuidance de leur rappeler. Les adolescents d'aujourd'hui, comme les adultes d'ailleurs, n'aiment pas la lenteur et la calligraphie, c'est lent.

Pourtant quel apprentissage.

Mes chers Chinois la considèrent toujours comme le premier des Arts. En témoigne cette copie qui est celle d'un concours. C'est l'art de la lenteur et de la patience. Pas étonnant que les Occidentaux aient quelques difficultés à conclure avec eux des marchés. Le vite emballé, vite ficelé n'est pas dans la mentalité chinoise. Et pour leur résister il faudra certainement apprendre la lenteur.

J'ai terminé ma carrière dans un lycée technique privé, assez réputé à Lyon, où on avait gardé le culte de l'apprentissage manuel. Les élèves de la section mécanique, y apprenaient toujours à travailler à la lime, pendant des heures, même si l'examen n'exigeait que des connaissances sur machines. Ils n'avaient droit à la commande numérique que très tardivement. Il fallait d'abord avoir fait ses gammes. Apprentissage de la patience.

mardi, 06 janvier 2009

Tenir jusqu'à fin janvier (2)

Pour tenir à distance les méfaits de janvier, quoi de mieux que de voir un film déjanté, à condition d'aimer ça bien sûr. Si vous souriez le matin en écoutant Stéphane Guillon sur France-Inter, c'est pour vous.

Cet après-midi, dans le cadre du ciné-club du Comoedia, j'ai vu Louise-Michel, film qui n'est pas une biographie de l'anarchiste de la Commune, mais l'aventure loufoque de Louise, ouvrière en Picardie, et de Michel, engagé comme tueur à gages mais qui n'en n'a vraiment pas le profil.

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La première scène, sans rapport avec l'histoire, donne le ton : une crémation sur fond d'Internationale et peu protocolaire. On a compris : on rit de ce dont il est interdit de rire dans notre société aseptisée du politiquement correct.
Au début de l'histoire, Doume j'ai pensé à toi. On est dans une entreprise de femmes en Picardie, région nettement mois esthétique que l'Alsace. Après un discours volontariste du directeur-retroussons nos manches- suite auquel les ouvrières reçoivent une belle blouse brodée à leur nom, l'usine se retrouve le lendemain vidée de ses machines : situation connue.
Mais on est loin des discours, syndical ou politique, traditionnels. Loin des lamentations. On se retrouve dans une histoire drôle et surréaliste car les ouvrières décident de faire tuer le patron.
Oui mais qui est le patron ? Le malheureux directeur chargé de fermer la boîte ? Le gros actionnaire qui passe ses ordres de Bourse en suant dans sa salle de sport ? Ou les fonds de pension américaine ?
Tout ce film, qui met en scène l'absurde de nos sociétés comme l'absurde de nos vies, interroge sur les identités, toutes les identités. Qui est Louise, l'ouvrière et qui est  Michel : l'un comme l'autre n'ont pas choisi leur destin et se cachent derrière des masques.
Film drôle qui peut aussi exaspérer. Pour moi au contraire, remède souverain contre le froid et la grisaille. Si vous allez le voir, restez bien jusqu'à la fin car il y a une scène post-générique. Et un clin d'oeil à Louise Michel.
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lundi, 05 janvier 2009

Tenir jusqu'à fin janvier

Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !

Charles d'Orléans

Lyon était désert aujourd'hui, glacial et gris. J'ai regretté les rentrées de janvier où je faisais péter la bise aux collègues. Place carnot, toute nue. Les baraques en couleur du marché de Noël sont parties. Des sapins abandonnés sur les trottoirs. Triste mois de janvier. Et le Dakar qui ne va plus à Dakar. Impossible de se réchauffer dans les dunes de Mauritanie. Des silhouettes noires passent rapidement devant la devanture des Xanthines. Les flics de la PJ d'en face s'engouffrent dans leur voiture banalisée, grise. Même Choubine est absente. Et le régime de dégraissage qui commence aujourd'hui. Janvier trop triste et trop long

Alors pour me réchauffer

plongée en nostalgie.

Vous n'êtes pas encore débarrassés des soixanthuitards car cette année, 40 ans de...

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Les artistes présents...

379.jpg Joe Cocker et Joan Baezbaez.jpg378.jpg
* Joan Baez
* The Band
* Blood, Sweat and Tears
* Canned Heat
* Joe Cocker
* Country Joe McDonald (avec et sans son groupe: The Fish)
* Creedence Clearwater Revival
* Crosby, Stills & Nash
* Grateful Dead
* Arlo Guthrie
* Tim Hardin
* Keef Hartley
* Richie Havens
* Jimi Hendrix
* JBES
* Incredible String Band
* Jefferson Airplane



* Janis Joplin
* Melanie
* Mountain
* Paul Butterfield Blues Band
* Quill
* Santana
* John Sebastian
* Sha Na Na
* Ravi Shankar
* Sly and The Family Stone
* Bert Sommer
* Sweetwater
* Ten Years After
* Johnny Winter
* The Who
Et aujourd'hui...Les mêmes quelques décennies plus tard.
Bowerysongs.jpg
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jeudi, 01 janvier 2009

1er janvier de poète

Dimanche 1er janvier

Jour de l'an

Est-ce bien la brise légère qui fait trembler l'eau du lac, ou n'est-ce pas plutôt la vieille coque du voilier bleu, engravée du côté des ajoncs ? Cette soudaine éclaircie dans le sombre du jour, la doit-on au soleil qui perce le silence ou à l'arbre nu dont les branches mortes un instant s'écartent, pour discrètement faire place à un pays plus lumineux ? Et les cailloux blancs, sur le bord du chemin, qu'attendent-ils si patiemment qui ne soit fervente promesse de lointains voyages ?

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C'est à force de mépris pour toutes ces choses insignifiantes d'apparences que nous sombrons dans la folie de l'immédiatement efficace. Vivre requiert alors des tempêtes évidentes, des canicules féroces et des routes sans cailloux, vite tracées à travers plaines et montagnes. Au reste nous n'accordons un seul regard, pressés de l'inscrire au calendrier du temps perdu.

 

Au coeur de quelques-uns seulement, l'impérieuse nécessités des choses inutiles d'elle-même s'impose. Ils veillent ; soupèsent l'impondérable et protègent l'éphémère. Ils savent trop, au fond de leur désespoir tranquille, comment s'écroulerait soudainement le monde une fois supprimé tout ce qui ne sert à rien.

 

Pierre Autin-Grenier

Les radis bleus

Je vous ferai mieux connaître Pierre Autin-Grenier qui signe PAG sur ce blogue. Un écrivain à découvrir, il vit à Lyon l'hiver et j'ai eu le plaisir de le rencontrer aux Xanthines.

Pour cette année je vous souhaite de savoir recueillir et protéger l'inutile. Nous veillerons ensemble.

 

mercredi, 31 décembre 2008

Pour en finir avec 68...

Les tâches ménagères inévitables en cette période de fêtes et de réunions familiales m'ont empêchée

de faire une note sur "notre" mai 68 pour clore une année d'évocation. Ces événements "nous" ont marqués, c'est aussi simple que ça et les critiques n'y feront rien.

Je vous convie donc à découvrir le billet de Louis-Paul, original et plein d'émotion...contenue.

Merci à lui.

11:12 Publié dans mai 68 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mai 68, lyon, 2009 |  Facebook |  Imprimer

An neuf

2921804998-une-association-se-mobilise-pour-eviter-le-passage-en-2009.jpg Le premier janvier n'est, après tout, que le lendemain du 31 décembre.

Rien de changé fondamentalement.

Pourtant c'est un passage,

incontournable dans notre culture occidentale.

L'année nouvelle devient alors ce mystère

qui nous interroge et dont on attend beaucoup.

Trop peut-être.

Nul doute que cette année le passage se fera dans une atmosphère morose.

Et pourtant, l'imprévu est toujours là, embusqué derrière un buisson du temps, prêt à nous surprendre.

Je vous souhaite à tous et à toutes un heureux passage, plein d'incertitudes optimistes vers l'imprévu de 2009.