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samedi, 28 mars 2009

C'est fini

"Une association n'est pas destinée à vivre éternellement. Mieux vaut savoir l'interrompre que  la voir décliner".

Ainsi mon président a-t-il introduit l'Assemblée générale de dissolution de l'association de culture chinoise à laquelle j'appartiens depuis dix ans.

Il en a ensuite précisé les raisons après en avoir rappelé l'historique.

Pas de renouvellement, personne pour lui succéder à la présidence mais aussi, et surtout, parce que la Chine étant un pays très médiatisé, il nous était devenu impossible de faire entendre notre voix, souvent à contre-courant de l'information de masses.

Faire découvrir une Chine vraie, sans complaisance, tel était l'objectif de Chine-service devenu impossible.

Mieux vaut se taire que de parler dans le désert, tel est son point de vue.

Bien sûr beaucoup de tristesse et d'émotion.

Mais un bilan tellement positif par l'enrichissement culturel que nous a apporté la confrontation avec cette grande et fabuleuse civilisation, que la conscience des trésors engrangés l'a emporté sur la nostalgie.

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Danièle Li

L'eurasienne

entre France et Chine

à l'origine de Chine-service.

 

mercredi, 25 mars 2009

Littérature jeunesse (2)

à Romain Blachier

le trentenaire qui a lu des Rouge et Or...

Romain, tu m'as beaucoup étonnée avec ton souvenir des Rouge et Or.

En effet comme tu es de la génération de mes enfants je peux raconter un souvenir de bibliothèque municipale à propos des Rouge et Or. Je venais d'emménager dans une commune au sud de Lyon, dotée d'une magnifique bibliothèque que l'on devait au premier adjoint, directeur de l'école primaire. Un mercredi je me présente avec mes enfants, me dirige vers l'endroit destiné aux jeunes et demande à la bibliothécaire : "Vous n'avez pas de livres dans  la collection Rouge et Or ?" Elle m'a toisée et fusillée d'un regard affreusement méprisant : "Mais madame, c'est une littérature complètement dépassée". De fait mes enfants n'ont jamais eu envie de lire ces Rouge et Or et les auteurs que j'avais adorés Saint-Marcoux et Paul Berna. Découverte récente Jeanne Saint-Marcoux était la femme de Paul Berna.

Autre souvenir "humiliant". Une jeune collègue, fraîchement émoulue de l'IUFM, arrive dans mon lycée et s'enquiert de savoir les livres que j'étudiais avec mes élèves...Elle n'envisageait, elle,  de travailler que sur des "romans-ados". À ma grande honte il m'a fallu reconnaître que je ne savais pas ce que c'était, les romans-ados. Car adolescente je n'avais envie de lire que les livres d'adultes qui m'étaient interdits. Peut-être que la censure a du bon finalement.

 

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mardi, 24 mars 2009

Littérature jeunesse

IMGP1286.JPGTant pis, Cuba ce sera pour plus tard.

Aujourd'hui j'ai envie de parler de littérature jeunesse car c'est important. Les livres lus très jeunes laissent des marques indélébiles dans l'imaginaire et dans la sensibilité de l'adulte. Leur manque ou leur privation également.

Ashab, le libraire, qui devrait reprendre son blogue prochainement, est, à Lyon, et le défenseur et le militant d'une littérature jeunesse de qualité. Il a beaucoup de mérite car il faut reconnaître que cela n'intéresse pas grand monde. Même les enseignants d'école primaire semblent s'en désintéresser.

Ashab m'a donc entraînée dans la pré-sélection d'un prix  de la littérature jeunesse, le prix devant être décerné par les enfants d'écoles acceptant de participer. Dans la catégorie 8/12 ans, catégorie d'âge que je connais fort mal. J'ai été une piètre recrue, incapable de juger, déconcertée par les livres retenus. J'ai donc jeté l'éponge ayant lu la moitié des livres. En revanche j'ai écouté avec un intérêt immense les professionnels de cette littérature jeunesse échanger leurs impressions sur les ouvrages de la sélection.

Mais cela m'a rendu perplexe sur les lectures qu'on propose aujourd'hui aux enfants.

Tous les problèmes de société y sont abordés. Les divorces des parents, l'émigration, la pédophilie etc. Trois livres, sur 25, étaient consacrés au sort des enfants juifs pendant l'Occupation. L'un des trois, plus intéressant que les autres, racontait la  lutte d'une mère contre Klaus Barbie. Plus intéressant que les autres car l'histoire n'y était pas abordée sous l'angle de la victimisation -véritable fléau de notre société- mais sous celui du combat. Je m'interroge beaucoup sur ce réalisme des livres destinés aux enfants. Incitation à la lecture, vraiment ?

Sans doute suis-je un dinosaure mais, à cet âge là,  j'aimais les livres qui permettaient l'évasion. Mes enfants, un peu moins dinosaures pourtant, également.

Évasion dans le passé, évasion dans l'ailleurs, évasion dans le fantastique. Les exploits de héros ou héroïnes qui faisaient vibrer. Les grands sentiments également amour ou amitié envers et contre tout. Il m'a semblé que tout cela avait disparu de la littérature jeunesse. Ashab va penser que je suis de mauvaise foi, n'ayant pas tout lu. Serais-je tombée sur la moitié des livres les moins intéressants ?

Je me suis ainsi replongée dans l'histoire qui avait le plus marqué mon enfance. En fait un livre qui avait appartenu à mon père.

Contes.jpgLes contes d'Erckmann-Chatrian, ce qui m'a permis de découvrir qu'il s'agissait de deux auteurs, lorrains et non allemands comme je le pensais.

Le conte est  encore dans ma mémoire

j'ai retrouvé intacts les mêmes frissons en la relisant.

Il s'intitule "La voleuse d'enfants".

Le récit se déroule à Mayence en 1817.

Une femme  erre dans les rues, folle depuis que sa fille qu'elle tenait par la main a disparu.

Elle alerte les autorités pour dire qu'on lui a volé son enfant mais on refuse de l'écouter puisqu'elle est folle.

Jusqu'au jour où un conte perd son fils de la même manière. Lui décide d'écouter Christine, la mère folle, qui le conduit à un taudis où vivent deux femmes sinistres et abominables.  La folle se précipite sur l'une d'elle...

"La misérable était armée d'un grand couteau de boucher..."

Chritine est égorgée

"...un jet de sang inonda la soupente ; la vieille  venait de lui couper la gorge."

Et j'ai retrouvé cette phrase intacte dans ma mémoire

"Il entendait Christine râler en bas, et les gouttes de sang tomber de marche en marche au milieu du silence."

Le Conte va tuer les deux mégères en découvrant l'atroce vérité : elles transformaient en pâtés les enfants qu'elles volaient pour les vendre au marché !

Voilà ce que je lisais à dix ans !

 

 

samedi, 21 mars 2009

De Haïti à Cuba

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Passer comme  nous l'avons fait de Haïti à Cuba c'est passer d'une société de pauvreté à une société de pénurie.

On apprend à faire la différence.

Haïti, c'est la misère, on le sait. C'est terrible d'autant que cela n'a pas toujours été.

Sur les lieux où les gens vivent dans les  ordures, on se promenait il y a trente ans sur un boulevard ombragé.

 

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C'était au temps où les Duvalier, père et fils, protégés par les Américains pour contrer l'île de Cuba toute proche. Il y a eu de la richesse, on appelait l'île "la perle des Antilles, en Haïti mais pas de développement,

d'où la misère actuelle.

Facile à comprendre : pas d'Etat, pas d'infrastructures. Bien que dans ce pays tropical l'eau soit abondante, il n'y a pas de réseau de distribution. Il faut avoir une citerne et acheter l'eau potable. Pas davantage de distribution d'électricité, quelques heures par jour. Discussion surréaliste chez des Haïtiens, amis de ma belle-soeur. "Combien d'heures d'électricité as-tu obtenues la semaine dernière ? ah! bon...plus que moi..."

Quant aux routes...Plus de deux heures pour parcourir 60 kms : cela vous dit leur état.

La population pauvre est exclusivement en bord de mer, raison pour laquelle elle souffre particulièrement des cyclones. Or Haïti est une île essentiellement montagneuse. Plus on monte dans la montagne, plus la misère disparaît. On n'a plus l'impression d'être dans le même pays.

Le pays est complètement assisté et, en l'absence d'Etat ne survit que grâce aux ONG. L'ONU assure ordre et sécurité.
Et pourtant les Haïtiens sont des gens étonnants. Très artistes et très créatifs. L'artisanat est prodigieux. Un pays où la couleur règne partout.L'île est riche en ressources, climat et terre favorables à l'agriculture. Paysages naturels propres à séduire les touristes. Lesquels sont aujourd'hui complètement absents. Dans l'avion, un médecin haïtien assis à côté de moi m'a demandé pour quelle mission je venais.
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En ville, bord de mer
les bidonvilles immondes.
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En montagne tout change.
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samedi, 14 mars 2009

En ce temps de crise...

En ce temps dit de crise, les préceptes d'un ancien maître chinois pourront peut-être  inspirer certains.

 

Richesse assurée

S'efforcer d'acquérir et réduire ses besoins
Se rendre compte des arts ; étendre ses connaissances par l'étude.
Constamment passer en revue les affaires domestiques.
Ne pas s'adonner au vin et aux femmes.
Ne pas manquer de régler ses dettes.
Quand les esclaves, hommes et femmes, sont habiles dans les travaux de l'agriculture et du tissage.
Dormir la nuit et se lever tôt.
Faire à la maison l'élevage des six sortes d'animaux domestiques. 
En agriculture ne pas manquer la saison favorable.
Le moment venu faire la récolte et engranger.
Quand les enfants sont d'un seul coeur.
Quand la mère du maître de la maison ne croit pas en Bouddha.
Quand toutes les femmes de la maison sont en bon accord.
Ne pas être ennemi du simple et du frugal.
Avoir l'inventaire de ses biens.
Accumulant des petites quantités en constituer une grande.
Pour acheter ou vendre ne pas manquer le moment pportun.
Ne pas gâcher les objets utiles.

Li Yi-chan
Lettré du Xème Siècle.

mercredi, 11 mars 2009

Et si l'avenir de la pensée politique se trouvait en Amérique latine ?

L'AMÉRIQUE LATINE VERS LE SOCIALISME

DU XXIè SIÈCLE.

RENCONTRE/DÉBAT

animé par Franck GAUDICHAUD

coordinateur du livre "Le volcan latino-américain"

Librairie "A plus d'un titre"

4 quai de la Pêcherie

à Lyon.

Samedi 14 mars à 15 heures 30

Revenant de Cuba je suis très intéressée par ce sujet. On peut critiquer pour différentes raisons le castrisme, mais on est obligé d'admirer la résistance que ce petit pays a toujours opposé aux appétits américains. A l'heure où nous nous apprêtons à nous engouffrer corps et âmes dans l'OTAN, absurdité, même pour certains gaullistes qui ont encore de la mémoire, l'espoir viendrait-il du continent latino-américain ?

"Pour tous les citoyens qui pensent qu'un autre monde est possible, au-delà de l'horizon du néolibéralisme, la dynamique des résistances collectives de la dernière décennie en Amérique latine est pleine d'enseignements" précisent les organisateurs.

lundi, 09 mars 2009

A Santiago de Cuba

 

Enfants Cuba -Photo MPD-2009.jpg

 

 

 

à Xavier, pour préparer son voyage à Cuba

Santiago de Cuba : Ferrat l'a chanté, mon vrai coup de coeur.

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J'ai préféré Santiago à La Havane... déjà gâtée par le tourisme.

Santiago n'est pas dans le circuit des tours-opérateurs. Mais il faut y passer absolument.

Quand on arrive à Santiago, on a l'impression que le temps s'est arrêté, on est plongé dans les années 50.IMGP1024.JPG Bien sûr les voitures. Mais pas seulement. Aucune trace de la vie moderne ni de la culture mondiale qui s'est imposée partout. On n'est plus dans la société de  consommation. Les jeunes n'ont pas de MP3 sur les oreilles mais on rencontre  des groupes de musiciens à tous les coins de rue. IMGP1020.JPGIl n'y a rien de particulier à visiter à Santiago, tout le charme est de vivre la vie cubaine. La musique surtout. Santiago, consacré berceau de la révolution par Fidel, est la ville du son cubain. Dès 9 heures du matin, partout, les groupes de son. Le soir dans les petites salles, les Cubains sont entre eux. Les jeunes vous invitent à danser, tout fiers de vous apprendre les pas de Salsa. Le rhum circule, on boit à la bouteille. Nous n'avons pas retrouvé cette ambiance dans les autres villes.

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Dès le premier soir nous avons écouté un groupe de Guantanamo où est né le son cubain. De quoi oublier la sinistre base américaine. L'un des derniers représentants du son cubain est Carlos Manuel Puebla qui a composé "Hasta Siempre" en hommage au Che. Celui qui se considérait comme un simple 'trovador" (troubadour) a été le chantre de la Révolution cubaine. C'est à "la Casa Trova"-il y en a dans toutes les villes- qu'on peut entendre de  la musique traditionnelle. Mais nulle part comme dans "La Trova" de Santiago. Dans la journée nous avons découvert  le groupe phare de la musique cubaine traditionnelle, "Los Jubilados", tous âgés de plus de 70 ans. Le soir, ça dansait au balcon du premier étage. 

Fantastiques nuits cubaines !

 

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Modifiées par Louis-Paul