Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 12 novembre 2007

Prix des lycéens

Le Goncourt des lycéens a été décerné aujourd'hui à Philippe Claudel pour son dermier roman "Le rapport de Brodeck" dont j'ai précisément commencé la lecture ce week-end.
Je n'ai jamais été déçue par les ouvrages couronnés par les lycéens et j'aime beaucoup Philippe Claudel dont le succès est vraiment justifié. Il sait raconter, avec un sens du récit, un art de la chute très achevé. Une écriture à la fois simple et raffinée, beaucoup d'humanité dans ses histoires même si elles sont très sombres.
Les lycéens récompensent toujours des auteurs intéressants : grâce à eux j'avais découvert Shan Sa, écrivaine franco-chinoise. Ce jury de jeunes,qui a l'avantage d'être renouvelé chaque année, paraît indépendant, insensible aux influences et aux pressions. Ses choix manifestent fraîcheur et plaisir de lire, tout simplement.

dimanche, 11 novembre 2007

Hibernation

Les araignées avaient commencé à prendre leurs aises et se croyaient chez elles dans les moindres recoins de la maison. Mais, hélas pour elles, privée de mon ordinateur tombé dans un coma profond (et j'espère pas encore dépassé) je me suis transformée, pendant une semaine, en desperate housewife et les ai traquées à coups d'aspirateur, ça a dû leur faire drôle !
D'où la rupture...
Difficile de reprendre le blogue et par où commencer ? Pourquoi bloguer ?
Incertitudes et doutes.
Alors comme il faut se lancer je vous confie cette petite histoire que je tiens d'un de mes neveux thésard en biologie. Il travaille dans un labo d'une université de Lyon, spécialisé dans la recherche sur la résistance au froid et a effectué plusieurs missions sur l'île Crozet, pas loin du pôle sud où il a étudié les manchots.
Il m'a récemment expliqué que des lézards, d'une espèce particulière des Cévennes, avaient développé un mode de résistance au froid très particulier. Ils se congèlent complètement pendant l'hiver, deviennent durs comme de la glace et se décongèlent au printemps. Mais le détail curieux c'est qu'ils ne le font pas tous! Cette forme d'hibernation étant très traumatisante pour l'organisme et comportant même des risques de mort, ils ne le font que s'ils sentent qu'ils ont intérêt à le faire ! Ils en apprécient la nécessité selon leur forme physique ou leur perception de la rigueur de l'hiver à venir.
Ce labo de l'université de Lyon a d'ailleurs découvert une protéine commune à ces lézards et aux manchots pour la résistance au froid.
Peut-être un jour, aurons-nous dans nos pharmacies des pilules à base de cette protéine et n'aurons-nous plus besoin de nous chauffer.

samedi, 10 novembre 2007

La malédiction

Voilà mon ordi est reparti en réparation mais cette fois j'ai obtenu de la FNAC le prêt d'un portable. Je vais lasser avec mes problèmes informatiques. Comme m'a dit un ami "tu devrais téléphoner à Sarko lui qui résout les problèmes de tous les Français."
Une leçon à tirer pour tous : ne pas hésiter à prendre une assurance supplémentaire à l'achat d'un nouvel appareil (même chez Apple !) et sauvegarder régulièrement ! C'est mon second Mac et le premier marche encore. Mais il semble que plus ils sont perfectionnés plus ils sont fragiles comme les sportifs de haut niveau.
Cette fois je vais revenir de façon durable j'espère, à moins que l'ordi prêté ne tombe lui aussi en panne !
Quand on a la poisse !

samedi, 03 novembre 2007

Il est revenu...

Oui, mon ordinateur est bien rentré à la maison.
Je l'ai récupéré aujourd'hui même.
Tout neuf puisque tout a été changé : carte mère, disque dur... Heureusement il était encore sous garantie.
Seul problème : il est tout nu ! Heureusement mes photos avaient été sauvegardées et je n'avais pas de dossiers trop importants car tout a été effacé.
J'espère me remettre sur ce blogue de manière plus assidue et surtout ne plus avoir à parler de problèmes informatiques !

dimanche, 28 octobre 2007

Vive Harry Potter

Harry Potter est arrivé dans les librairies françaises provoquant la ruée des fans.

Je n'ai jamais lu aucun de ces romans : peut-être m'y mettrai-je quand ma petite-fille sera en âge de les lire. Dans l'immédiat, je me contente de tirer mon chapeau à ce personnage qui a mobilisé des milliers d'ados les amenant à lire des vrais livres, les soustrayant à leurs jeux vidéos au moins  le temps de la lecture.

Le plus difficile, pour un professeur de Français, est de convaincre ses élèves, obnubilés par l'image que, de ces caractères abstraits que sont les lettres, peut surgir un monde passionnant et merveilleux, plein d'aventures. Qu'on peut s'immerger dans un texte et y trouver du bonheur. Mes élèves, quand je leur proposais un livre à lire, me demandaient systématiquement quelle en était la longueur et quel en était le nombre de pages avant même d'en connaître le sujet. Or chaque volume d'Harry Potter est un pavé. Grâce à lui peut-être les pavés ne feront plus peur... Peut-être même les ados entreverront-ils du plaisir à débuter la lecture d'un pavé : le gros livre devient promesse de jouissance.

Une seule question pour moi demeure : avec les films qui ont suivi le succès de l'oeuvre, les jeunes lecteurs peuvent-ils imaginer leur apprenti sorcier sous d'autres traits que ceux de l'acteur qui l'incarne à l'écran ?

vendredi, 26 octobre 2007

La stratégie des antilopes.

Dans la déferlante des livres de la rentrée, j'ai retenu et lu

"La stratégie des antilopes" de Jean Hatzfeld.

Impossible de parler de ce livre, classé récit, sans évoquer les précédents conscrés au même sujet : le génocide du Rwanda.

Jean Hatzfeld a été grand reporter et correspondant de guerre. Il a été gravement blessé à Sarajevo. Il est allé au Rwanda après le génocide de 1994. Dans la ville de Nyamata, il a d'abord recueiili les témoignages des rescapés Tutsis qui sont depuis devenus ses amis. Il a consigné leurs récits bouleversants dans un livre :

"Dans le nu de la vie".

Puis il a essayé de comprendre le pourquoi du génocide en allant écouter les tueurs dans leur prison. Autres récits tout aussi bouleversants :

"Une saison de machettes".

Jean Hatzfeld partage, depuis, son temps entre la France et le Rwanda. Les rescapés de Nyamata sont devenus des amis qui lui écrivent ou lui téléphonent quand il est en France. En 2003, les tueurs ont été libérés, tous ensemble. Leur retour à Nyamata et leur réintégration parmi ceux dont ils avaient massacré les familles est l'objet de ce nouveau récit, "La stratégie des antilopes".

Dans ses ouvrages précédents, Jean Hazfeld avait essayé de comprendre comment des gens qui avaient été ensemble sur les bancs de l'école, joué au foot ensemble et ensemble chanté à l'église avaient pu en arriver là. Les tueurs Hutus ? Des gens ordinaires. Cultivateurs pour la plupart mais aussi des enseignants et même des prêtres catholiques.

Expliquer est impossible.

Au début de ce récit, Claudine, une rescapée Tutsi tente pourtant de le faire :

"La convoitise souffle sur l'Afrique plus de chamailles et de guerres que la sécheresse ou l'ignorance. Et dans le brouhaha elle a réussi à souffler un génocide sur nos mille collines."

Les tueurs sont revenus à Nyamata, en fait une nécessité économique. Impossible pour l'Etat rwandais de continuer à entretenir en prison ces milliers de Hutus. Leur emprisonnement et le  massacre des 50 000 Tutsis avaient laissé à l'abandon des parcelles de terre qu'il fallait cultiver.

Les prisonniers arrivent en colonnes à Nyamata. Il faudra malgré tout vivre ensemble.

Du côté des tueurs, pas de remords, on le savait déjà depuis "Une saison de machettes". Seuls des regrets d'avoir été emprisonnés et d'avoir perdu des biens ou une femme. Incapacité de demander pardon.

Du côté des rescapés, peur et évitement. La vie ne peut reprendre comme avant, on est obligé de faire avec. Pas de pardon puisqu'il n'est pas demandé.

Des deux côtés, persistance de la haine. A tel point qu'on se demande si cela ne pourrait pas recommencer. D'autant que, bien que le gouvernement actuel soit Tutsi, les hutus semblent être ceux qui ont le moins perdu.

Malgré tout, seul signe d'espoir, une histoire à la Roméo et Juliette. Un Hutu épouse une Tutsi contre l'avis des deux familles. Ils étaient ensemble à l'école. Lui a participé aux massacres mais a pris des risques pour la sauver et la mettre à l'abri. Il s'est retrouvé en prison où elle est allée à le voir. Elle l'a attendu sept ans et ils se sont mariés. Histoire que l'auteur souligne comme exceptionnelle.

Jean Hatzfeld essaie toujours de comprendre le phénomène génocidaire qui n'a rien à voir avec une guerre civile. Pour lui tous les génocides sont de même nature et il multiplie les analogies entre la Shoah et le génocide rwandais. Il lui consacre sa vie.

"Tant que je vivrai, je retournerai à Nyamata. Même si je ne comprendrai jamais".

mardi, 23 octobre 2007

La transmission en crise

L'Ecole des Grands-Parents de Lyon avait organisé ce soir une conférence sur un thème qui peut surprendre à savoir ... les grands-parents à l'école.

En fait la thèse du conférencier était simple: la transmission est en crise et, pour pallier ce vide, il faut .... que les grands-parents parlent dans les écoles.

Le "monde ancien" s'est écroulé dans les années 80 avec ce qu'on appelle la mondialisation. Avec lui a disparu la stabilité, en particulier la stabilité professionnelle qui permettait la transmission des valeurs attachées aux métiers comme celle du travail bien fait. Nous sommes entrés dans un monde d'incertitudes et, dans la vie professionnelle, les repères collectifs ont disparu au profit du développement individuel que le conférencier a résumé ainsi :

-fais ce que tu veux mais sois performant

- sois performant et tais-toi.

Nous avançons donc vers un monde inconnu auquel il est impossible de se préparer.

Il a ensuite beaucoup insisté sur le changement, pour les enfants et adolescents par rapport au temps, à l'espace et à la transmission d'énoncé.

Par rapport au temps (pas étonnant que les lunautes m'égarent)

il a distingué 4 étapes dans l'Histoire de l'humanité.

- le temps archaïque : sociétés traditionnelles fondées sur la répétition cyclique

- le temps religieux : avec un présent sur terre et  un futur dans la recherche du Salut après la mort

- depuis le XVI ème siècle, un temps mis en perspective avec le passé, le présent et l'avenir.

Cette structuration du temps est celle que nous avons connue mais ce rapport au temps a disparu pour les jeunes. C'est aujourd'hui un temps autarcique c'est-à-dire fondé sur l'immédiateté.Passé, présent et futur sont disloqués. La mémoire est maintenant semblable à celle d'une télévision où une image chasse l'autre, où une information chasse l'autre. C'est un temps autocentré.

En ce qui concerne l'espace, il nous a fait noter que pour les enfants d'aujourd'hui c'est l'ubiquité permanente : avec la télévision ou Internet on est en permanence dans d'autres lieux, d'où un phénomène d'excitation.

Dernier point d'achoppement pour la transmission : la transmission d'énoncé.

L'information remplace l'énoncé. Les élèves ont du mal à écrire car ils ont une intelligence du traitement de l'information qui fonctionne sur le modèle informatique et non sur la structure d'un énoncé qui construit la pensée. Ils ne peuvent ainsi investir un espace intérieur qui demande un cheminement, dans l'attente et la patience.

Face à ces bouleversements qui remettent en cause la transmission du modèle de pensée qui a été celui des grands-parents, le conférencier a conseillé d'éviter et la nostalgie et le manichéisme (le monde ancien était bon le monde moderne est mauvais).

Les grands-parents peuvent avoir toutes les clés de la transmission à condition qu'ils apprennent à utiliser les outils des petits-enfants (comme Internet) mais avec une approche différente.

J'espère que mon compte-rendu n'est pas trop rasoir car j'ai été passionnée !