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mardi, 25 mars 2014

Le président chinois à Lyon

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Demain, le président chinois visitera la résidence universitaire André Allix résidence universitaire à côté de chez moi, où se trouvait dans les années 20 l'Institut Franco-chinois. Les caractères chinois de l'entrée ont été redorés pour la circonstance. Cette résidence   accueillit dans les années 20/30 de nombreux étudiants chinois qui suivaient à Lyon  des études supérieures de haut niveau, en particulier dans le domaine scientifique. De nombreux futurs chefs de la Révolution chinoise se sont formés ici.. Les relations entre Lyon et la Chine sont anciennes, les villes étant liées par le travail de la soie.

Un grand témoin de cette époque et de cette Histoire a été mon amie Danièle Li dont j'ai déjà parlé.

Je sais qu'il y a beaucoup à dire sur la dictature chinoise mais ce pays connaîtra sans doute un jour une forme de démocratie : quand ses habitants  l'auront décidé et comme ils l'auront décidé.

Souvenez-vous des JO à Pékin en 2008

en France, le grand pourfendeur de la dictature chinoise était Robert Ménard, alors président de Reporters sans frontières. Aujourd'hui

notre grand défenseur des Droits de l'homme 

est en passe de devenir maire sous l'étiquette Front National.

Si la Chine vient investir en France, et en particulier à Lyon, ça me dérange moins que les investissements du Quatar.

 

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L'Institut Franco-chinois

devenu résidence universitaire André Allix

qui héberge également l'ENSATT.

 

lundi, 06 juin 2011

Dernière fois...

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Aujourd'hui j'ai poussé pour la dernière fois la porte des Xanthines comme bénévole. Fin juin, le bistrot sera fermé. Il aurait fallu repartir sur un bail locatif de trois ans : or  nous n'avons pas, financièrement, les reins assez solides. Si nos animations du vendredi soir fonctionnent bien, le passage durant la semaine est insuffisant. Il faut payer le loyer durant l'été alors que le bistrot est fermé pendant deux mois. Ajoutons une lassitude des bénévoles dont le nombre s'est réduit.

Pas de regret  pour cette nouvelle tentative, même si nous n'avons pas eu la même réussite qu'au cours Albert Thomas. Nous avons remis à neuf un local, cohabité avec des flics, reçu des amis mais aussi des gens paumés... Je n'ai pas eu beaucoup de monde le lundi et j'ai pourtant eu l'occasion d'avoir une réelle appréhension en voyant entrer certains clients... Des hommes seuls,  qui avaient besoin de discuter.

C'est aussi ça tenir un café, expérience passionnante.

 

Une dernière fête sera organisée vendredi 24 juin mais je serai déjà partie. 

 

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vendredi, 04 février 2011

Hommage aux magistrats

Il existe à Lyon une association sans doute unique en France : le Conseil lyonnais pour le respect de Droits. Un de mes amis en fait partie et m'a  proposé récemment de l'accompagner au tribunal pour une séance de jugements en comparution immédiate.

J'ai été très impressionnée.

Impressionnée par la qualité professionnelle du travail de tous les intervenants du tribunal, que ce soit le président du tribunal ou le procureur général.

Fermeté et humanité, écoute et rigueur. On était là pour dire la Loi, la faire respecter mais en aucun cas enfoncer les accusés.

Mais j'ai pu comprendre les dysfonctionnements dont on accuse aujourd'hui les magistrats.

Tout d'abord la comparution immédiate n'est pas une justice expéditive : on prend son temps, on écoute, on travaille dans le respect.

D'autre part, il paraît évident que certaines affaires n'auraient pas dû venir encombrer un tribunal. La première audience s'est révélée être un conflit à l'intérieur d'un couple qui a été instrumentalisé.

Deux jeunes hommes-moins de trente ans- m'ont beaucoup étonnée. Des garçons qui auraient pu avoir été mes élèves, bien insérés socialement, comparaissant pour un délit semblable... par dépit amoureux, ils avaient commis du vandalisme. Le premier avait tenté de mettre le feu à la cage d'escalier dans l'immeuble où vivait celle qui l'avait quitté, et le second avait brûlé une voiture, à la sortie d'une boîte de nuit où son ex-amie avait refusé de revenir à lui.

Deux presque encore adolescents, auxquels on n'avait sans doute jamais dit non et qui entendaient peut-être  pour la première fois l'énoncé d'une règle de vie en société.

Oui les juges travaillent sérieusement et cela prend du temps.

ils traitent des affaires qui ne les concernent pas toujours et cela prend également du temps : cessons donc de mettre en cause leur professionnalisme.

 

 

lundi, 27 septembre 2010

Premier concert de l'année aux Xanthines...

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Les concerts reprennent aux Xanthines et le premier a été presque improvisé d'où l'absence de publicité.

Vendredi 24 septembre c'était donc, et c'est inhabituel dans ce bistrot, de la musique de chambre avec instruments et répertoire de musique baroque. Ce couple de jeunes musiciens nous a permis de découvrir la viole de gambe d'une part (ancêtre de la contrebasse) et théorbe d'autre part, de la famille du luth.

Rappel : tous les vendredi aux Xanthines, à 19 heures, c'est un apéritif festif, avec ou sans animation.

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Cette année 2010/2011 sera décisive pour le bistrot. En juillet, prochain nous arrivons à échéance d'un bail de trois ans. Et à cette date il nous faudra prendre une grande décision: continuer ou fermer. Car c'est difficile. Nous ne sommes pas dans une rue de passage donc seuls quelques clients réguliers, trop rares, et surtout nos animations nous font vivre... Mais il faut assurer les mois de fermeture d'été...

Clients réguliers... Nous en avons eus cette dernière quizaine dont nous nous serions bien passé : les flics du commissariat d'en face. Trois fois ils sont venus contrôler que nos papiers étaient bien en règle.

Des braquages lourds ont eu lieu à Lyon ces derniers jours.

Et que fait la police nationale ?

Ses représentants contrôlent les "mamies" d'un bistrot du commerce équitable, avec en prime la goujaterie de l'un d'eux : "y'a que des vieilles ici."

 

samedi, 13 mars 2010

Traité de Turin

750px-Chambre_jaune_(retouchée).jpgC'est dans ce salon, à Turin, que fut signé le Traité de l'annexion de la Savoie à la France, le 24 mars 1860. Il y a juste 150 ans...

Annexion et non rattachement comme on a tendance à le dire aujourd'hui.

Annexion est le terme officiel.

Les mots ne sont pas neutres et on peut s'interroger sur ce mot, annexion, qui porte un caractère autoritaire.

Pourtant l'Histoire officielle nous enseigne qu'il y eut un large plébiscite en faveur du rattachement.

C'est passer à la trappe toutes les négociations laborieuses de l'année 1859, entre Napoléon III et Cavour, soucieux d'aboutir à la construction de la Nation italienne.

"Ainsi le plébiscite doit être replacé dans sa signification réelle. Il ne fut pas un exercice de la souveraineté populaire, choisissant son destin entre plusieurs options, mais la ratification, de type bonapartiste, d'une cession territorriale constituant un élément de troc dans un jeu diplomatique serré, entre Paris et Turin".

(Histoire de la Savoie de Paul Guichonnet)

Dominique, a-t-il existé à Nice un mouvement en faveur de l'Italie ?

C'est ainsi que le Chablais et le Faucigny avaient auparavant signé des pétitions demandant d'être rattachés à la Suisse. J'ai retrouvé les noms de mes aïeux sur l'une d'elles.

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"Malgré les sympathies que peut éveiller un grand et glorieux Empire, ils témoignent, disent les signataires, expressément leur désir d'être réunis à la Confédération Suisse, de laquelle les rapprochent dès longtemps la communauté des intérêts et des sentiments, ainsi que les relations de bonne amitié dont ils ont reçu tant de preuves."

Des courants s'affrontent durant tout l'hiver 1859 : les anti-annexionnistes ( plutôt de gauche, n'ayant pas envie d'entrer dans une dictature) contre le parti français qui réunissait des conservateurs.

Une solution de compromis est trouvée avec l'extension d'une zone franche et la neutralité en cas de conflits.

Les promesses de Napoléon III n'ont pas été tenues et le Second Empire n'apporta pas aux nouveaux départements français l'élan économique souhaité.

Ce qui est amusant c'est que, hier,  le journal 20 Minutes, version suisse, publiait un sondage : 55% des Savoyards actuels souhaiteraient que leurs départements redeviennent suisses, constituant un nouveau canton. Le séparatisme est aujourd'hui porté par le parti savoisien de Patrice Abeille, candidat aux élections régionales de ce dimanche 14 mars.

Dans une interview il déclare :

"S'il doit y avoir un véritable 150e anniversaire, ce serait celui de 1858. Il a été commémoré en juillet 2008 à Plombières dans les Vosges, où  l'avenir de la Savoie a été décidé en secret entre Napoléon III et Cavour. C'est là que tout s'est joué. L'année dernière, une quarantaine de Savoisiens étaient présents lors des cérémonies pour rappeler le caractère scandaleux de cet échange entre un peuple et un soutien militaire. Les présidents des deux conseils généraux n'ont eux pas osé répondre à l'invitation...
Il ne faut donc pas oublier la date de 1858 qui est fondamentale dans le fait que nous soyons aujourd'hui français.»

C'est leur affaire !

J'avoue ne plus me sentir concernée... Je ne suis plus savoyarde sans être devenue lyonnaise : juste rhône-alpine !

En revanche l'identité nationale version Besson, pour moi, ne va pas vraiment de soi !

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mercredi, 10 mars 2010

La Savoyana

180px-1688_Louise.JPGQuand j'étais à l'école primaire, je me souviens très bien que j'étais parfois exaspérée par les cours d'Histoire : on ne parlait jamais de ce qui s'était passé chez moi, en Savoie, à tel point que j'étais convaincue qu'il ne s'y était rien passé.

Nos instituteurs nous racontaient les hauts-faits de l'Histoire de France, bien fossilisés par le temps.

C'était l'époque où les enfants ne posaient pas de questions aux adultes : parents ou enseignants, on ingurgitait sagement.

Plus tard j'ai compris que mon Histoire, celle de la Savoie n'était pas l'Histoire de France.

Pour nous l'Histoire commune commence il y a 150 ans. Deux de mes arrières grands-parents sont nés Savoisiens.

Voilà pourquoi je me suis régalée d'un chapitre du roman historique dont nous parlerons aux Xanthines le 22 mars, "La nuit la neige" de Claude Pujade-Renaud.

L'un des personnages principaux est une femme morte.

C'est Marie-Louise Gabrielle de Savoie, devenue reine d'Espagne. À cette époque, en 1701, date à laquelle elle a épousé le roi Philippe V d'Espagne qui était français et petit-fils de Louis XIV, la Maison de Savoie était, en Europe, aussi importante et puissante  que le royaume de France avec lequel se multipliaient les alliances.

Histoire bouleversante que celle de cette reine-enfant. À treize ans seulement elle épouse Philippe V, roi d'Espagne imposé par la France à ce pays qui n'avait pas d'héritier. Philippe V a dix-sept ans et elle est impubère, d'après Claude Pujade-Renaud. Il n'empêche que ce jeune couple va s'aimer follement  et que tous deux seront adorés par les Espagnols. C'est le peuple qui l'appellera La Savoyana par affection.

"Lorsqu'elle fut grosse de Luisillo, elle s'est rendue en compagnie de la cour à Notre-Dame d'Atocha, pour une action de grâces. Sur son parcours, dans les rues de la capitale, ce fut du délire : pensez donc, depuis quarante-six ans, on n'avait pas vu de naissance royale ! L'Espagne cessait enfin d'être bréhaigne. Des hommes hurlaient ou pleuraient. Dans l'excès de leur joie ils cabriolaient, décrochaient des lazzis drôlatiques ou se livraient à des bouffoneries incoyables, obscènes souvent. Des femmes soulevaient leur enfant et le tendaient vers le carrosse. J'entends encore les acclamations, Viva la Savoyana ! et ces voix piaillantes : Savoyana, Savoyana, nous t'aimons plus que Dieu ! (les oreilles des familiers de l'Inquisition traînant par là devaient frémir de ce sacrilège mais bon, c'était jour de liesse). Des invocations comme à une sainte, un déferlement de passion."

Hélas ! Adorée par son mari, adulée de son peuple, la Savoyana est morte à vingt-sept ans des écrouelles laissant trois fils dont un futur roi d'Espagne.

lundi, 07 décembre 2009

Sauver l'Histoire

Article du JDD qui le premier a alerté l'opinion publique

Il faut sauver l’histoire!

La réforme des lycées, présentée jeudi devant le Conseil supérieur de l’Education, propose de rendre optionnelle l’histoire-géo en terminale S.

L'annonce était passée presque inaperçue. Le 19 novembre dernier, au Salon de l’éducation, le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, présente une mouture quasi définitive de sa réforme des lycées. Une réforme qui n’a rien de révolutionnaire à première vue. En épluchant la grille horaire de la classe de terminale, une nouveauté saute pourtant aux yeux: la disparition de l’histoire-géographie parmi les matières obligatoires en classe de terminale scientifique. Celle-ci deviendrait facultative. Une mesure d’abord dénoncée par la seule APHG (association des professeurs d’histoiregéographie), qui a lancé lundi dernier une pétition.

Plus qu’une amputation horaire, les professeurs d’histoire-géographie y voient une atteinte à la culture générale. "Quels citoyens voulons-nous pour demain?", s’interrogent aujourd’hui historiens et intellectuels dans un appel rédigé par Serge Berstein, spécialiste de l’histoire politique du XXe siècle. Parmi les premiers signataires, Pierre Milza, spécialiste du XXe siècle, n’hésite pas à dénoncer "une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale!" Jean-Pierre Azéma, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, rappelle que "l’étude de l’histoire et de la géographie est utile à nos élites scientifiques, elle permet de se situer dans le temps et dans l’espace, de questionner le passé pour se forger un jugement".

"Une volonté de rupture avec les humanités"

Les débat dépasse désormais une réaction que d’aucuns pourraient juger corporatiste. L’appel lancé hier dans la première édition du JDD auprès des historiens a, depuis, été rejoint par de nombreux écrivains et personnalités politiques. Pour les signataires, la réforme envisagée de l’enseignement en histoire et géographie est en effet incompréhensible, alors qu’est engagé un grand débat sur la question de l’identité nationale et que le président de la République, Nicolas Sarkozy, multiplie les références à l’histoire : lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées, mémoire d’un enfant déporté confiée à des écoliers, création d’un musée de l’Histoire de France… "Depuis la guerre de Cent Ans jusqu’aux maquis du Vercors, de Corrèze ou des Glières, depuis Valmy jusqu’au chemin des Dames, depuis Lazare Ponticelli, le dernier poilu […], la France a vécu d’abord dans l’esprit et dans le coeur de ceux qui avaient le sentiment de lui devoir tant qu’ils étaient prêts à se battre pour elle et peut-être à mourir", lançait-il aussi le 12 novembre dernier à La Chapelle-en-Vercors (Drôme).

Citant aussi "Marc Bloch, le plus grand historien peut-être du XXe siècle". Au cabinet de Luc Chatel, on pense que cette mesure sera bénéfique aux élèves. "En terminale, les élèves scientifiques vont pouvoir se consacrer à leur spécialité et être mieux préparés aux études supérieures. Et pour ceux qui choisiront l’option histoire- géographie, ce sera un vrai choix et non une matière imposée." Un conseiller du ministre préfère souligner "la place prépondérante que la matière prendra en première, puisque tous les élèves – L, ES et S – vont bénéficier pour la première fois d’un même enseignement en histoire- géo, à raison de quatre heures par semaine". Un discours qui ne convainc pas les professeurs d’histoire-géographie :

"Les élèves de terminale S représentent aujourd’hui la moitié des effectifs. Trop d’élèves seront privés d’un enseignement indispensable à leur culture générale, déplore Hubert Tison, président de l’APHG. Cela dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vision utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu." L’opposition au projet ministériel dépasse les clivages politiques. Joint par le JDD, Max Gallo, qui n’a pas caché son vote en faveur de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007, apporte son soutien à l’association des professeurs d’histoire: "Je juge très négativement qu’on puisse envisager de supprimer le caractère obligatoire de cet enseignement en terminale."

L’historienne Hélène Carrère d’Encausse, autre membre de l’Académie française, juge quant à elle "catastrophique que des élèves de terminale ne disposent pas d’enseignement en histoire-géographie, ce qui les priverait de la culture générale la plus élémentaire qui forme l’entendement des citoyens". François Bayrou, président du MoDem, ancien ministre de l’Education nationale et agrégé de lettres, parle quant à lui d’une "amputation, une offense à l’idée que l’on va se faire de l’enseignement général. C’est tellement révélateur de la fermeture culturelle à laquelle conduit une conception uniquement utilitariste des études. Comme si les matheux ne devaient faire que des maths, les physiciens de la physique… On oublie ainsi que l’on forme des esprits libres et que la formation humaniste et civique est fondamentale".

Adeline Fleury et Alexandre Duyck (avec Camille Neveux) - Le Journal du Dimanche

Samedi 05 Décembre 2009