Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 octobre 2008

La fleur de l'empereur

18144829.jpgEn Chine, le chrysanthème est la fleur de l'empereur. C'est un symbole de longévité.

Une fête lui est consacrée en octobre, appelée aussi fête du double 9.

Le 9, signe de l'éternité.

Yang Zimou avait célébré cette fête dans son film "Cité Interdite".

Une histoire qui se déroule au Xème siècle, sous la dynastie Tang.

Une tragédie qui, à la manière de nos tragédies classiques, respecte la règle des trois unités : de temps, une journée, de lieu, le palais de l'empereur a l'époque Tang et d'action. Une action qui n'a rien à envier à nos tragédies grecques.

L'impératrice, interprétée par la très belle Gong Li, est obsédée par les chrysanthèmes qu'elle brode partout, inlassablement. Mais un complot intérieur à la famille trouble la fête, le sang coule et les chrysanthème sont piétinés par les chevaux.

G122981122482904.jpg

G122982041745946.jpg

Des chrysanthèmes par milliers

jeudi, 30 octobre 2008

C'est pas gagné.

Tout le monde vote Obama. Sur l'ensemble de la planète il l'emporterait avec environ 70°%. Avec sans doute beaucoup d'illusions en dehors des États-Unis.

Mais c'est pas gagné.

Dans le Courrier International d'aujourd'hui, un tableau récapitulatif très intéressant.

"Comment ils votent habituellement"<

LES NOIRS : traditionnellement démocrates, forte mobilisation. 95% acquis.

Les WASPS : 60% pour les Républicains chez les Hommes, les femmes votent davantage démocrate.

LES HISPANIQUES : vote démocrate en progession, pourraient faire basculer l'élection.

LES JEUNES: votent démocrate mais incertitude sur leur participation.

SENIORS : les plus de 65 ans voteront Mac Cain.

OUVRIERS : vote plutôt républicain et risque de rejet raciste.

CADRES : le vote serait plutôt démocrate, affichent une forte volonté de changement.

Toujours dans Courrier :

THE PHOENIX  de Boston, un journaliste, Steven Stark

imagine un scénario possible (catastrophe ?)

5 novembre 2008

"Dès 20 heures il était clair que la lame de fond annoncée par certains médias et par le camp Obama n'était peut-être pas en train de se matérialiser."

"De même dans le Missouri et dans l'Ohio, où McCain affichait des chiffres d'un vigueur étonnante parmi les électeurs catholiques et les ouvriers. Exactement comme en 2004, la Floride a fait preuve d'un penchant inattendu pour les républicains, en dépit de la crise du logement. Puis les résultats du Minnesota sont tombés, et énorme surprise supplémentaire, ils étaient également très disputés".

 

D'après ce journaliste, les médias favorables à Obama ont eu tendance à amplifier son avance.

 

mardi, 28 octobre 2008

Brothers de Yu Hua

arton9145-b6aec.jpgYu Hua, écrivain chinois que je lis depuis dix ans et que j'aime tout particulièrement parce qu'incomparable. Une écriture prodigieuse. Comme Lao She, un auteur inclassable. Son dernier roman, "Brothers",  a été remarqué par le Courrier International. 

Yu Hua est né en 1960, il  était  enfant pendant la Révolution culturelle dont ses parents ont souffert. De ce point de vue "Brothers" est sans doute largement autobiographique. Mais ce qui m'émerveille dans tous les romans de Yu Hua, c'est la gamme infiniment variée des registres de langue qu'il utilise. Sans transition il passe de l'humour, de la dérision voire de la farce populaire à la tragédie, au pathétique, à la mélancolie.

Dans ce roman, lecteurs sensibles s'abstenir, le langage peut se faire scabreux voire scatologique.

C'est l'histoire de deux demi-frères, de la Révolution culturelle  à nos jours. L'un des frères réussit et devient homme d'affaires, l'autre connaît un destin tragique. L'histoire se passe dans un gros bourg au Sud de la Chine, le bourg de Liu. 

Le roman s'ouvre sur des pages dont je me suis particulièrement régalée. Il faut savoir, qu'en Chine, il est un problème pour les touristes qui parfois tourne au cauchemar, c'est celui des toilettes, préoccupation de tous les étrangers. D'abord parce que jusqu'à une période récente l'expression "toilettes publiques" étaient un pléonasme : il n'y en avait pas d'autres. On se retrouvait dans des espaces communs aux hommes ou aux femmes. Obligés de s'accroupir ensemble au-dessus d'une rigole ou d'une fosse d'aisance.

Peut-être que j'insiste trop mais c'est parce que ce roman débute aux toilettes. Le père d'un des deux frères est mort en tombant dans une fosse sceptique pour avoir essayé d'observer le derrière des femmes. La Chine était un pays pudique : encore dans les années 60,  aucune image de femmes nues.

"En ce temps-là, les toilettes publiques n'étaient pas comme aujourd'hui...A l'époque, seule une mince cloison séparait le coin des hommes de celui des femmes, et la tranchée qui courait en dessous était commune aux deux sexes. Les bruits on ne peut plus explicites de défécation et de jets d'urine qui provenaient du côté des femmes nous enflammaient l'imagination. Alors, à l'endroit où aurait dû se trouver votre derrière, vous glissiez avidement la tête et, les deux mains arrimées à la planche, le corps plié en deux, les yeux irrités par la puanteur, sans prêter attention aux asticots qui grouillaient autour de vous, tel un champion de natation qui s'apprête à plonger , vous lanciez votre tête et votre corps le plus loin possible en avant de façon à apercevoir la plus grande suface possible de postérieur."

C'est ici que commence l'histoire. L'un des deux frères se livre à cette acrobatie qui lui permet, avant d'être surpris par un importun, d'observer cinq derrières de femme.

"Celui qui plut à Li Guangtou, c'était celui qui n'était ni gros ni maigre. Il l'avait juste devant les yeux, c'était le plus rond des cinq..."

Ce petit derrière rond appartient à l'héroïne du roman dont le destin sera lié à celui des deux frères.

La première partie du roman se déroule ainsi pendant la Révolution culturelle. Elle anéantira leurs parents. Enfants livrés à eux-mêmes, les deux frères découvriront de  l'existence l'aspect le plus tragique. Yu Hua n'est pas tendre pour ses compatriotes. Les habitants du bourg de Liu s'adaptent trop bien aux exactions de la révolution. Les deux frères deviennent adultes, l'époque a changé. "Enrichissez-vous" est devenu le mot d'ordre et les habitants du bourg de Liu, de révolutionnaires deviennent consommateurs. Yu Hua emprunte à Kafka pour décrire la nouvelle folie qui saisit les villageois. Il joue avec l'absurde. C'est à ce moment que les chemins des deux frères vont diverger. Même le lien qui les unit n'est jamais rompu.

C'est vraiment une saga palpitante à lire pour comprendre l'évolution de la Chine durant ces dernières décennies.

IMGP0423.JPG Les toilettes dans un village du Guizou
Yu.jpg
Yu Hua et l'une de ses traductrices.

lundi, 27 octobre 2008

Pourquoi on l'aime...

2418352919-23102008111839.jpg
Extrait d'un entretien dans Télérama.
...vous trouvez désormais plus d'argent pour vos films à l'étranger qu'aux États-Unis ?
Absolument. Je me sens un peu comme les jazzmen des années 60, les as du be-bop obligés de s'exiler en Scandinavie ou en France. En fait, je peux trouver des capitaux aux États-Unis, mais les producteurs éventuels demandent un droit de regard sur le scénario et sur le choix des acteurs.
Et je ne peux pas travailler comme ça. Mais du coup je réalise un de mes fantasmes : quand j'avais 20 ans, je rêvais d'être Truffaut, Fellini, Godard ou Resnais. Ces types étaient des modèles pour moi. Voilà : j'ai lontemps été un cinéaste indépendant américain, aujourd'hui je suis un cinéaste étranger, un réalisateur européen. J'aimerais retourner à Paris, ou dans le Sud de la France, et puis à Rome, et à Venise, pourquoi pas à Stockholm, vous connaissez mon amour du cinéma suédois.
J'ai tourné cet été un film à New York et j'étais content de dîner chez moi, de dormir dans mon lit, mais j'ai hâte de repartir pour l'Europe.
Et pour le plaisir
Rebecca Halle
que mon mari a préféré à la sexy Scarlett Johansson.
18893375.jpg

dimanche, 26 octobre 2008

Pour oublier l'heure d'hiver

18939623.jpg

Pour oublier l'heure d'hiver qui attriste Pierre et la nuit venue plus vite, un bon ciné.

Le dernier film de Woody Allen "Vicky Christina Barcelona".

On retrouve le thème cher à ce cinéaste, la relation entre les hommes et les femmes. Mais sans le psy, enfin presque. C'est léger cette fois, un maillage délicat où se mêlent et se défont les amours. 

Deux jeunes amies américaines passent des vacances à Barcelone.

L'une a déjà fait le choix de sa vie, ses certitudes seront mises à l'épreuve d'une ville passionnée et romantique. L'autre cherche et sera prise dans un tourbillon amoureux.

Une déclaration d'amour passionnée à Barcelone et à l'Espagne.

Superbe bande-son où règne la guitare espagnole.

Après une série de films noirs, j'ai retrouvé le Woody Allen que j'aime avec sa fougue, sa jeunesse et sa fantaisie.

 


18939620.jpg

Moi prof, toi élève...

à Léopold qui par ses commentaires a fait resurgir un vieux souvenir...

Le professeur est sur l'estrade me dit Léopold.  Et où est l'élève ?

Le prof n'est plus sur l'estrade, Léopold. Et où est l'élève ? La question reste posée. Quelque part entre le jeu vidéo qu'il a quitté peu de temps avant le cours ou déjà dans le couloir où il pourra lire ses SMS. Entre les deux, il flotte. Capter son attention est un art difficile. De plus en plus me semble-t-il. Pour moi tous les moyens étaient bons.

Souvenir.

C'était dans un lycée technique, des garçons presque exclusivement. Comme je l'ai déjà raconté, le foot était un de mes outils pédagogiques pour introduire le cours. Pas le seul quand même.

Je me souviens de ce garçon, très complexé. Faible en Français mais surtout détestant la discipline. Une relation de confiance s'était établie assez vite entre nous sans que je sache pourquoi. J'ai ainsi appris  qu'il était un supporteur fanatique de l'OM, le club marseillais. Il employait toujours la périphrase "La Cité phocéenne" pour exprimer son adoration. Je me suis souvenue fort à propos que ma fille avait été également supportrice passionnée de ce club, quand elle était au collège et qu'il traînait encore chez moi, dans un carton, une écharpe blanche et bleue  de coupe d'Europe. D'un match italien dont j'ignorais l'importance, il me semble que c'était Milan et il me semble que c'était de l'année où Marseille avait gagné la Coupe d'Europe. Bref, je crois que ça s'appelle une écharpe "collector". Avec l' accord,  difficilement obtenu de ma fille même si à ce jour elle supporte Lyon, j'ai promis à mon jeune enragé pro-marseillais, l'écharpe en question, s'il avait sa moyenne durant toute l'année en Français.

Non seulement il y est parvenu mais à la fin de l'année il aimait lire. L'année suivante il a obtenu sa moyenne à l'épreuve anticipée de Français au Bac.

Un grand moment d'émotion quand je lui ai remis l'écharpe solennellement devant toute la classe.

vendredi, 24 octobre 2008

Chine : ça va bouger dans les campagnes.

Ce n'est pas moi qui le dis mais  Courrier International.

La Chine des parcelles, telle qu'on la voit actuellement, risque de changer.

Des raisons géographiques mais aussi des raisons économiques et politiques dictaient leurs lois aux paysages ruraux.

Depuis 1983, les paysans avaient un droit d'exploitation et non un droit de gestion sur leurs parcelles qui restaient propriétés de l'État. Les collectivités locales ayant la mission difficile de répartir ces parcelles, minuscules-un demi-hectare- entre les paysans. La plupart d'entre eux, ne pouvant en vivre, abandonnaient à d'autres ce droit d'exploitation mais sans pouvoir en tirer profit par une location.

IMGP0385.JPG

Une réforme du foncier rural, très récente en date du 12 octobre 2008, leur octroie le droit de gestion, même si la terre reste propriété de l'État.

Ils pourront ainsi la louer, l'hypothéquer, la transmettre.

Cela devrait également mettre fin au morcellement des terres qui était un obstacle à la modernisation de l'agriculture. Par le regroupement devenu possible des parcelles, on pourrait assister au développement des grandes exploitations et d'une agriculture intensive.

Mais ce qui manque encore au paysan chinois c'est la reconnaissance de la société, tant son statut est toujours méprisé. Et ça ne peut se faire par décret politique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les paysans chinois restent attachés à Mao : à défaut de leur avoir donné à manger, il leur avait donné une dignité.

Pour nous, c'est drôle de constater que la Chine fait des pas vers la propriété privée quand nous redécouvrons la nécessité du contrôle de l'État.