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jeudi, 27 novembre 2008

Puisqu'on en parle...

Puisqu'on parle de Nino Rota chez Noelle

compositeur de musique en particulier  des films de Fellini

et parce qu'un blogue c'est aussi pour se faire plaisir

mon film préféré.

Le  déhanchement de la Gradisca, quelle merveille...

C'est vrai qu'on est loin des "Baguettes chinoises" !

 

 

On les appelle les baguettes...

Plongée fans la Chine rurale.

Les baguettes, c'est ainsi qu'on appelle les femmes en Chine profonde. Xinran, journaliste chinoise vivant actuellement à Londres, leur a consacré un livre à partir des témoignages de femmes qu'elle a reçus quand elle animait une émission de radio.

"Baguettes chinoises" aux éditions Picquier

" C'est sa faute à elle si elle n'a su mettre au monde qu'une poignée de baguettes et aucune poutre. (...) Ainsi, tandis que les hommes qui subviennent aux besoins de la famille sont considérés comme des piliers sur lesquels repose le toit du foyer, elles sont de simples outils de travail, de fragiles ustensiles dont on se sert tous les jours puis qu'on jette."

Partant des témoignages de trois femmes qu'elle a rencontrées alors qu'elle animait une émission de radio, Xinran évoque le terrible destin de ces jeunes filles des campagnes qui ne vont pas à l'école, exécutent les pires corvées et subissent encore des mariages forcés. Avec obligation d'enfanter un garçon, les Chinois disent pondre un oeuf.

Certaines se suicident, d'autres, de plus en plus nombreuses, fuient en ville, fugues véritables en cachette des parents.. Elles y  réussissent bien sûr, car elles sont volontaires et travailleuses. Mais elles ne deviennent jamais vraiment des citadines.

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Les villes sont parfois à quelques heures de bus mais ces quelques dizaines de kilomètres correspondent  à des siècles en termes de mode de vie.
Ainsi cette jeune fille qui, devant travailler dans un établissement de bains, s'enfuit effrayée quand elle voit des hommes et des femmes en maillot de bain.
La ville les attire et les effraie. Lieu de liberté mais aussi de débauche selon ce que leurs mères leur ont inculqué ! Je les ai croisées en septembre mais j'ai très peu rencontré de jeunes filles dans les villages.
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Difficile d'imaginer ce qui se passe sous ces beaux chignons dont les cheveux sont enduits d'huile de thé. Difficle d'imaginer de la détresse derrière les sourires. Je préfère garder le souvenir d'une monde qui change, qui évolue vers la modernité.
Même si je n'ai pas trouvé dans tous les villages des femmes aussi sereines que celle-ci...dont le visage est resté dans le coeur de Louis-Paul qui a recadré ma photo.
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dimanche, 23 novembre 2008

Sur les quais

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Mon dernier séjour au Havre m'a permis de découvrir une exposition particulièrement intéressante, dédiée aux

Ports, docks et dockers

de Boudin à Marquet.

Cette exposition étant réalisée en collaboration anec le musée des Beaux-Arts  de Bordeaux

je signale à mes amis girondins

qu'ils pourront l'admirer à Bordeaux

du 26 février au 14 juin 2009.

Les peintures marines ont toujours occupé une large place dans la tradition artistique européenne.

La particularité de cette magnifique exposition est qu'elle est centrée sur la métamorphose des ports à l'ère industrielle, donc très orientée sur l'activité économique des ports aux XIXème et XXème siècles.

Le développement industriel des ports a inspiré les impressionnistes.

C'est au tableau du port du Havre

"Impression au soleil levant", par Monet, que l'École impressionniste a trouvé son nom, à l'origine péjoratif d'ailleurs, un critique l'ayant tourné en dérision. Boudin, ami de Monet et natif de Honfleur a célébré la ville qui lui a permis de faire des études aux Beaux-Arts à Paris mais on retrouve sur ses toiles des ports de toute l'Europe. Marquet, né à Bordeaux un peu plus tard et proche des peintres dits "Fauves", a également voyagé avec son pinceau de port en port.

101.jpg"Et on voyait d'autres navires, coiffés aussi de fumée, accourant de tous les points de l'horizon vers la jetée courte et blanche qui les avalait comme une bouche, l'un après l'autre. Et les barques de pêche et les grands voiliers aux mâtures légères glissant sur le ciel, traînés par d'imperceptibles remorqueurs, arrivaient tous, vite ou lentement, vers cet ogre dévorant, qui, de temps en temps, semblait repu, et rejetait vers la pleine mer une autre flotte de paquebots, de bricks, de goélettes, de trois-mâts chargés de ramures emmêlées. Les steamers hâtifs s'enfuyaient à droite, à gauche, sur le ventre plat de l'Océan, tandis que les bâtiments à voile, abandonnés par les mouches qui les avaient halés, demeuraient immobiles, tout en s'habillant de la grande hune au petit perroquet, de toile blanche ou de toile brune qui semblait rouge au soleil couchant."

Maupassant "Pierre et Jean"


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Mais l'intérêt de cette exposition est surtout dans la représentation du travail par la majorité des oeuvres retenues.

Cette époque qui a vu exploser le traffic maritime a fait émerger de nombreux métiers.

Au coeur du port était la manutention.

Les travailleurs des ports étaient des intermittents, employés sur des temps limités. Pauvres et indépendants.

Dockers mais aussi charbonniers, arrimeurs, débardeurs, grutiers, voiliers, charretiers... Tous journaliers. Embauchés le matin par des petits chefs qui évitaient les fortes têtes.

C'est la vie de tous ces travailleurs que retrace l'exposition, non seulement à travers des peintures mais aussi des sculptures, des photos, des films.

J'ai découvert un sculpteur belge que j'ai trouvé particulièrement intéressant.Meunier-Debardeur-2.jpg

Constantin Meunier. Peintre et sculpteur, il a consacré toute son oeuvre au monde ouvrier.

J'ai particulièrement aimé cette statue, "le débardeur". Le visage est dur mais le corps, souple, fin, nonchalant rappelle les éphèbes grecs. Curieux, non ?

Ce fut l'occasion d'une interrogation

Pourquoi le travail n'est-il plus, que ce soit pour le magnifier ou le dénoncer,

source d'inspiration

dans l'art contemporain comme dans la Littérature ?

Disparition du travail manuel

pénible mais spectaculaire ?

Travail trop abstrait ?

En devenant "emploi" le travail a-t-il été récupéré par les spécialistes des sciences dites humaines perdant son  pouvoir d'attraction sur les artistes ?

Seule la pénibilité du labeur de ce "coltineur de charbon" d'henri Gervex mériterait d'être retenu par un peintre ?

 


charbon recollage définitif.jpg

Analyse : Peindre le travail ouvrier

samedi, 22 novembre 2008

Il fut aussi poète...

mao-montagne_copie.jpgLa poésie est en Chine le genre littéraire majeur.

Les empereurs de la dynastie des Tang qui ont institutionnalisé les concours de Lettrés permettant de  devenir des fonctionnaires impériaux  (618 à 907)

avaient fait de la poésie l'épreuve reine et  déterminante.

Pour devenir fonctionnaire de l'empereur il fallait d'abord savoir écrire des vers.

La dynastie Tang marque d'ailleurs l'âge d'or de la poésie chinoise. L'anthologie de cette période compte 50 000 poèmes attribués à 2200 poètes. Les deux grands noms de cette époque sont Li Bai et Du Fu. Li Bai, taoïste, a été très inspiré par la nature et est devenu "le" modèle de la poésie chinoise. Du Fu au contraire était très engagé du point de vue social ce qui lui a valu  l'exil. On le présente comme le Victor Hugo chinois.

Qui se douterait donc que Mao Zedong avait été poète et dans un genre très proche de Li Bai ?

Dans ses premiers poèmes, Mao est influencé par les poètes de la dynastie des Tang  et des Song (960-1127). Il utilise des références de la littérature classique ou des légendes du passé pour exprimer le présent.

Nul doute que ces textes ont dû être soigneusement cachés pendant la révolution culturelle car ils appartiennent tout à fait à cette littérature honnie, caractéristique de la classe bourgeoise, qu'il fallait éradiquer à tout prix.

Actuellement ils sont édités en Chine, sans doute pour la première fois.

Une page est définitivelent tournée.


La Neige
( février 1936)


Paysage du Nord :
Mille lis de glace scellés,
Dix mille lis de neige en volée .
De la Grande Muraille, au-dedans, au dehors,
Rien qu'une blanche immensité sans bord.
Le grand Fleuve, en amont, en aval,
Perd soudain ses impétueux élans.
Les montagnes dansent, serpents d'argent ;
Les massifs de courir, éléphants de cire :
Ils veulent en hauteur égaler le ciel.
Par un jour de soleil,
C'est une belle en rouge enveloppée de blanc,
Enchantement sans pareil.


HUITAIN

Contempler les Montagnes

(1955)



J'ai gravé les Cimes du Nord à trois reprises

Tout Hangzhou se fait voir sous mes yeux

Des arbres oscillent près du Pavillon Phénix

Une brise souffle sur les Versants aux pêchers

Quand il fait chaud, on cherche l'Eventail

Quand il fait froid, on admire les Beautés

Dans leur course en s'éloignant à tire-d'aile

Des Aigles nous saluaient alors au crépuscule

jeudi, 20 novembre 2008

On a tué une journaliste.

À propos du "procès" des meurtriers d'Anna Politkovskaya, je vous invite à relire ce bel article écrit par Bleuenn Isambart sur ce blogue. Bleuenn connaît très bien la Russie.

Aujourd'hui avec les profs

Je soutiens.

"Alors que novembre s'assombrit, il n' y a pas que les jours qui raccourcissent, les moyens d'agir des professeux-pédagogues également. Demain, c'est la grève, encore diront certains, convaincus que la grève est à l' éducation nationale ce que sont les publicités à la télévision, un moment pour aller pisser dans un violon, ou encore une prise d'otages. J'ai mes convictions et je ne tiens pas à faire de ce blog une tribune pour un discours connu de tous. Tout est parti d'un jeu de mot de type calembour, de repas cantine un jour de choucroute de la mer, "après Dark Vador, c'est Dark Os qui veut manger du pédawan !!".

 

Alors par une nuit de désoeuvrement j'ai pondu ce petit visuel , et dans ma tête de petit cancre, l'idée a germé: et si on faisait une manif sur internet?! Ainsi je vous propose à vous chers collègues et estimés lecteurs, pédagogues pratiquants, croyants et non pratiquants, ou simple sympathisants d'arpenter le pavé numérique, de tendre vos bannières et de réaliser une manif virtuelle et potache. Je vous propose donc de copier ce petit visuel sur mon humble blog ( un p'tit clic droit et enregistrer sous ) et de le poster demain, jour de revendications et de raviolis à la cantine, sur votre blog afin de défiler ensemble dans les réseaux webesques. Parlez en autour de vous, ça serait tout de même bien fendard de trouver demain sur les blogs de profs un signe de ralliement. A vous de voir ..."

DARK+OS.jpg

"Ca me gonfle carrément, la grève.

Mais la réforme imaginée par les paralysés du cerveaux qui se sont penchés dessus (même pas en rêve qu'ils sont allé faire un tour dans une classe pour imaginer des trucs pareils), ben, vous savez quoi ? Elle me gonfle encore plus.
Alors, oui, jeudi 20 novembre, je serai en grève."

mercredi, 19 novembre 2008

J'ai rendu ma copie

Je ne sais pas si mon dernier sujet m'a trop affectée mais je n'avais pas envie de cliquer sur "nouvelle note" ces derniers jours.

Et puis Léopold m'a collé un devoir obligatoire qui a mobilisé mes neurones, enfin le temps où ils étaient mobilisables.

Six livres qui me représentent ? à mon âge difficile. Je ne sais pourquoi les plus anciens me sont revenus plus facilement en mémoire. Donc j'essaie, et tant pis pour toi Léopold si tu es déçu.

Il y a d'abord mes fondamentaux.

montaigne04.gif Montaigne et Balzac. Montaigne, c'est une découverte scolaire, au lycée. En seconde, j'étais dans un lycée de bonnes soeurs, mon professeur de Lettres était brillante et passionnante mais bien religieuse quand même.207010852X.08.MZZZZZZZ.jpg

Quand nous avons étudié Montaigne, j'ai perçu chez elle une certaine réticence. Car il y avait un "gros mot" dans les textes de Montaigne et c'était "scepticisme" : le doute est inutile chez les bonnes soeurs.

C'est bien sûr le mot qui m'a séduite ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir des convictions.

Balzac, ce fut le coup de foudre immédiat et je ne saurais dire pourquoi. J'y reviens régulièrement

quand aucun livre ne m'attire

quand j'ai du mal à sortir d'une lecture et à en commencer une nouvelle, je lis un Balzac.

Curieusement si je devais  retenir un ouvrage en particulier, je ne choisirais pas le plus représentatif car ce serait

41WQ2YAK5FL._SS500_.jpg"La Peau de Chagrin"

un récit fantastique.

D'abord parce que j'aime les récits dans le récit.

Mais surtout à cause de sa problématique, posée au début, comme étant celle de l'existence : répondre à ses désirs et voir la vie se raccoucir ou s'interdire le désir et devenir vieux comme l'antiquaire.

Notre société ultra hygiéniste a d'ailleurs choisi pour nous : ne buvez pas, ne fumez pas,  faites du sport, nourrissez-vous d'Oméga 3, à l'exclusion de tout ce qui fait plaisir, et vous vivrez lontemps.

Je n'en ai pas fini avec l'adolescence.

J'ai eu une période à la fois mystique mais anti-morale chrétienne.

Je vous assure, c'est compatible.

C'est en cette période que j'ai lu et relu, "L'Ensorcelée" de Barbey d'Aurevilly,

2651-medium.jpg Encore un récit dans le récit.

L'abbé de La Croix-Jugan

le curé démoniaque

défiguré, enfoui sous son capuchon noir, parcourant à cheval la lande de Lessay, célébrant la messe au milieu des flammes (ou presque)

m'a profondément troublée

mais c'est une lecture que je ne pourrais reprendre aujourdhui.

D'ailleurs même à cette époque le le lisais en alternance avec

Petit_Livre_Rouge.jpg

 

toujours pas incompatible pour moi.

Pourtant je n'ai jamais été maoïste, à la Fac je me suis même bagarrée avec eux.

Je ne le lirais pas davantage aujourd'hui même si le coming out des maoïstes de ma génération m'exaspère, ils ont gardé le même dogmatisme.

Bref, en 68,  Barbey m'a protégée de Mao et aujourd'hui Mao m'empêche de devenir réac.

Je provoque un peu c'est vrai.

Le début de la maturité grâce à

 

Philip Roth et plus particulièrement

"Portnoy et son complexe".

5184C5Q8XBL._SL500_AA240_.jpgAvec Philip Roth une découverte : l'éducation juive peut être aussi étouffante que l'éducation catholique.
Depuis une ou deux décennies j'ai peu d'atomes crochus avec la Littérature française.
Donc je termine avec la littérature chinoise, une de mes passions.
La Chine, comme on sait, reste une civilisation de Lettrés.
Elle s'est construite au cours des millénaires autour d'une langue et d'une littérature.
L'enseignement chinois a été jusqu'à l'arrivée de Mao l'enseignement des classiques chinois.
Ainsi on peut ne rien connaître de la Chine en y étant allé mais la découvrir à travers ses auteurs.
Ce sera mon dernier livre
à sa lecture on connaît tout de la Chine, sans y être jamais allé.
51AFDZS1ZXL._SS500_.jpg

Maintenant il me faut à mon tour faire des victimes...

Léopold ayant choisi des femmes je tague au masculin et des jeunes car j'ai envie de savoir ce qu'ils lisent.

Stéphane

Faucon

Démon

Myster

Régis

Fulmar