mercredi, 05 novembre 2008
Demain est ailleurs
08:26 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (20) | Facebook | Imprimer
vendredi, 31 octobre 2008
La fleur de l'empereur
En Chine, le chrysanthème est la fleur de l'empereur. C'est un symbole de longévité.
Une fête lui est consacrée en octobre, appelée aussi fête du double 9.
Le 9, signe de l'éternité.
Yang Zimou avait célébré cette fête dans son film "Cité Interdite".
Une histoire qui se déroule au Xème siècle, sous la dynastie Tang.
Une tragédie qui, à la manière de nos tragédies classiques, respecte la règle des trois unités : de temps, une journée, de lieu, le palais de l'empereur a l'époque Tang et d'action. Une action qui n'a rien à envier à nos tragédies grecques.
L'impératrice, interprétée par la très belle Gong Li, est obsédée par les chrysanthèmes qu'elle brode partout, inlassablement. Mais un complot intérieur à la famille trouble la fête, le sang coule et les chrysanthème sont piétinés par les chevaux.
Des chrysanthèmes par milliers
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mardi, 28 octobre 2008
Brothers de Yu Hua
Yu Hua, écrivain chinois que je lis depuis dix ans et que j'aime tout particulièrement parce qu'incomparable. Une écriture prodigieuse. Comme Lao She, un auteur inclassable. Son dernier roman, "Brothers", a été remarqué par le Courrier International.
Yu Hua est né en 1960, il était enfant pendant la Révolution culturelle dont ses parents ont souffert. De ce point de vue "Brothers" est sans doute largement autobiographique. Mais ce qui m'émerveille dans tous les romans de Yu Hua, c'est la gamme infiniment variée des registres de langue qu'il utilise. Sans transition il passe de l'humour, de la dérision voire de la farce populaire à la tragédie, au pathétique, à la mélancolie.
Dans ce roman, lecteurs sensibles s'abstenir, le langage peut se faire scabreux voire scatologique.
C'est l'histoire de deux demi-frères, de la Révolution culturelle à nos jours. L'un des frères réussit et devient homme d'affaires, l'autre connaît un destin tragique. L'histoire se passe dans un gros bourg au Sud de la Chine, le bourg de Liu.
Le roman s'ouvre sur des pages dont je me suis particulièrement régalée. Il faut savoir, qu'en Chine, il est un problème pour les touristes qui parfois tourne au cauchemar, c'est celui des toilettes, préoccupation de tous les étrangers. D'abord parce que jusqu'à une période récente l'expression "toilettes publiques" étaient un pléonasme : il n'y en avait pas d'autres. On se retrouvait dans des espaces communs aux hommes ou aux femmes. Obligés de s'accroupir ensemble au-dessus d'une rigole ou d'une fosse d'aisance.
Peut-être que j'insiste trop mais c'est parce que ce roman débute aux toilettes. Le père d'un des deux frères est mort en tombant dans une fosse sceptique pour avoir essayé d'observer le derrière des femmes. La Chine était un pays pudique : encore dans les années 60, aucune image de femmes nues.
"En ce temps-là, les toilettes publiques n'étaient pas comme aujourd'hui...A l'époque, seule une mince cloison séparait le coin des hommes de celui des femmes, et la tranchée qui courait en dessous était commune aux deux sexes. Les bruits on ne peut plus explicites de défécation et de jets d'urine qui provenaient du côté des femmes nous enflammaient l'imagination. Alors, à l'endroit où aurait dû se trouver votre derrière, vous glissiez avidement la tête et, les deux mains arrimées à la planche, le corps plié en deux, les yeux irrités par la puanteur, sans prêter attention aux asticots qui grouillaient autour de vous, tel un champion de natation qui s'apprête à plonger , vous lanciez votre tête et votre corps le plus loin possible en avant de façon à apercevoir la plus grande suface possible de postérieur."
C'est ici que commence l'histoire. L'un des deux frères se livre à cette acrobatie qui lui permet, avant d'être surpris par un importun, d'observer cinq derrières de femme.
"Celui qui plut à Li Guangtou, c'était celui qui n'était ni gros ni maigre. Il l'avait juste devant les yeux, c'était le plus rond des cinq..."
Ce petit derrière rond appartient à l'héroïne du roman dont le destin sera lié à celui des deux frères.
La première partie du roman se déroule ainsi pendant la Révolution culturelle. Elle anéantira leurs parents. Enfants livrés à eux-mêmes, les deux frères découvriront de l'existence l'aspect le plus tragique. Yu Hua n'est pas tendre pour ses compatriotes. Les habitants du bourg de Liu s'adaptent trop bien aux exactions de la révolution. Les deux frères deviennent adultes, l'époque a changé. "Enrichissez-vous" est devenu le mot d'ordre et les habitants du bourg de Liu, de révolutionnaires deviennent consommateurs. Yu Hua emprunte à Kafka pour décrire la nouvelle folie qui saisit les villageois. Il joue avec l'absurde. C'est à ce moment que les chemins des deux frères vont diverger. Même le lien qui les unit n'est jamais rompu.
C'est vraiment une saga palpitante à lire pour comprendre l'évolution de la Chine durant ces dernières décennies.
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vendredi, 24 octobre 2008
Chine : ça va bouger dans les campagnes.
Ce n'est pas moi qui le dis mais Courrier International.
La Chine des parcelles, telle qu'on la voit actuellement, risque de changer.
Des raisons géographiques mais aussi des raisons économiques et politiques dictaient leurs lois aux paysages ruraux.
Depuis 1983, les paysans avaient un droit d'exploitation et non un droit de gestion sur leurs parcelles qui restaient propriétés de l'État. Les collectivités locales ayant la mission difficile de répartir ces parcelles, minuscules-un demi-hectare- entre les paysans. La plupart d'entre eux, ne pouvant en vivre, abandonnaient à d'autres ce droit d'exploitation mais sans pouvoir en tirer profit par une location.
Une réforme du foncier rural, très récente en date du 12 octobre 2008, leur octroie le droit de gestion, même si la terre reste propriété de l'État.
Ils pourront ainsi la louer, l'hypothéquer, la transmettre.
Cela devrait également mettre fin au morcellement des terres qui était un obstacle à la modernisation de l'agriculture. Par le regroupement devenu possible des parcelles, on pourrait assister au développement des grandes exploitations et d'une agriculture intensive.
Mais ce qui manque encore au paysan chinois c'est la reconnaissance de la société, tant son statut est toujours méprisé. Et ça ne peut se faire par décret politique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les paysans chinois restent attachés à Mao : à défaut de leur avoir donné à manger, il leur avait donné une dignité.
Pour nous, c'est drôle de constater que la Chine fait des pas vers la propriété privée quand nous redécouvrons la nécessité du contrôle de l'État.
10:29 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : chine, lyon | Facebook | Imprimer
mardi, 14 octobre 2008
Deux plantes pour un tissu
La passerelle fonctionne bien entre le blogue de Fulmar et le mien. À lui les billets scientifiques sur l'agronomie en Chine, à moi les fantaisies de voyageuse en Chine profonde.
Parmi les spécialités des Dong, il y a les tissus à l'indigo qui entrent dans la réalisation de tous les vêtements traditionnels.
C'est dans ce village, Xiaolong.
22:57 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chine, lyon | Facebook | Imprimer
lundi, 13 octobre 2008
Agriculture chinoise
Après la riziculture chinoise traditionnelle que j'ai pu observer récemment, un billet intéressant de Fulmar sur l'agriculture scientifique en Chine.
22:01 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook | Imprimer
mercredi, 08 octobre 2008
Riziculture ou l'économie réelle.
Économie réelle voire économie à l'ancienne.
Bien loin des places boursières... Comment qualifier d'ailleurs cette économie et cette agriculture qui échappent aux lois du marché.
En fait, dans ces régions agricoles du Guizou que nous avons parcourues, les gens cultivent pour leur consommation personnelle (on mange du riz à chaque repas, y compris au petit déjeuner) et vendent le superflu, ce qui reste, l'année suivante.
Autrefois dans cette région bénie pour la culture du riz, on faisait deux récoltes par an. Aujourd'hui on se contente le plus souvent d'une seule. Les hommes et les jeunes travaillent dans les villes ou sur les chantiers. L'agriculture est pratiquée par ceux qui restent au village, les femmes et les vieux.
Et pourtant, que deviendront ces paysages, ces montagnes sculptées par les rizières si un jour la culture du riz disparaissait ?
On en est loin heureusement.
16:01 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : chine, lyon | Facebook | Imprimer