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samedi, 26 avril 2008

Dazibao

Je suis une auditrice inconditionnelle de France-Inter. Ce qui agaçait mes enfants au temps où ils étaient à la maison. Pour eux la fonction d'une radio devait être alors de diffuser de la musique. Or moi j'aime bien les radios où on cause.

Raison nouvelle d'aimer ma  station préférée :

dans l'émission "Et pourtant elle tourne" de Mickael Thébault, le soir entre 18 heures et 19 heures, fenêtre sur le monde, une chronique de trois minutes le vendredi (18h 53)

Dazibao

qui ENFIN, présente la vraie Chine et la vie des Chinois au quotidien.

 

http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/dazibao/ 

de Dominique André 

Comme tout me monde, j'ai entendu l'annonce de la reprise des négociations avec le Dalaï-Lama.

Reprise, car elles sont entamées depuis longtemps.

Les émeutes de Lhassa les avaient, semble-t-il, interrompues.

Je défends les Chinois mais je sais aussi m'en méfier ! Reprise ne signifie pas aboutissement. Les routes de la négociation sont en Chine longues et sinueuses et il faut maîtriser la pratique du Ying et du Yang.

Peut-être aussi les Chinois ont-ils voulu offrir aux Occidentaux, embarrassés, la possibilité de participer à la cérémonie d'ouverture sans "perdre la face", notion fondamentale et pierre angulaire de la mentalité chinoise. 

 

mercredi, 23 avril 2008

L'indignation de Victor Hugo

 

 44702482.JPG

Suite à mon billet d'hier, le texte de Victor Hugo.

 

L’empereur Xianfeng est en fuite. Il a abandonné Pékin aux troupes anglo-françaises qui, le 6 octobre 1860, envahissent sa résidence d’été, d’une beauté exceptionnelle, la saccagent, la dévastent. Ce pillage, qui marquera la seconde guerre de l’opium, indigne certains témoins occidentaux. Victor Hugo, lui, ne connaît cette « merveille du monde » qu’à travers le récit des voyageurs, mais, d’emblée, il prend le parti des civilisés, les Chinois, contre les barbares.  [1


article de la rubrique histoire et colonies > colonies
date de publication : octobre
Hauteville House, 25 novembre 1861

Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.

Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :

ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.

Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.

Cette merveille a disparu.

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.

Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.

J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.

En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.

Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.

Victor Hugo

Notes

[1] Cette lettre est publiée dans Nora Wang, Ye Xin, Wang Lou, Victor Hugo et le sac du Palais d’été, Les Indes savantes/You Feng, 2003.

Repris du Monde Diplomatique d’octobre 2004.

 

Mais, en toute objectivité, il faut reconnaître que les Anglais ont été bien pires que nous. Pendant tout le XIXàme siècle, avec la guerre de l'Opium et ses conséquences, ils ont démoli la Chine provoquant la chute de l'Empire. La Chine était alors une société féodale d'où sa faiblesse face aux Européns.


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mardi, 22 avril 2008

Mes petites chinoises

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Dimanche, j'ai invité à nouveau mes petites Chinoises. Très heureuses de retrouver un repas familial, même si elles n'étaient qu'avec des "vieux" car j'avais convié des amis qui connaissent la Chine. Elles font honneur à la cuisine française, appréciant tout particulièrement les desserts. Il n'y a pas de desserts en Chine et elles m'en ont donné la raison : les cuisines chinoises n'ont pas de fours.

Bien sûr, pas question de parler des sujets qui fâchent. Pour moi, il me suffisait de leur montrer que tous les Français ne sont pas ceux que montrent les médias.

J'en profite pour publier le courriel d'un Français vivant en Chine, transmis par un ami. C'est en date du 9 avril.

 

On vient de me transmettre  un mail envoyé de Chine par un ami commun, Jean de Miribel qui vit à Xian dans le Shanxi, en Chine, depuis 30 ans dans le milieu  universitaire où il a aidé beaucoup de jeunes médecins venant se perfectionner en France. Ce mail est daté du 8avril 2008; il est libellé comme suit :


.......Je te joins quelques réflexions sur les évènements d'hier à Paris...Les Français dans leur ensemble ne savent pas que leurs ancêtres ont, avec les Anglais, envahi la Chine, détruit de fond en comble le palais impérial (le Palais d'été), après l'avoir complètement pillé (2de expédition franco-anglaise de 1860) et qu'ils n'ont jamais émis le moindre regret pour cette destruction ni exprimé des excuses ni rendu les objets volés..que Victor Hugo a écrit un article virulent pour dénoncer cette piraterie intitulé « Les deux bandits, que cet article est imprimé dns les manuels de l'enseignement secondaire de la Chine et que des millions de Chinois en connaissent le contenu. Par ailleurs, plus   le monde occidental interfère dans les affaires de la Chine, plus la Chine se ferme et se durcit.
     Les manifestations d'hier desservent absolument la cause que veulent servir ces manifestants qui n'ont pas de connaissance en profondeur de l'histoire et de la psychologie chinoise. L'approche d'une affaire délicate en Chine doit être secrète et sans interférence des médias, autrement elle est vouée à l'échec. Les médias français face à l'Irak se taisent et ce silence en total contraste avec les manifestations parisiennes est insupportable. Il est vrai que protester à Paris pour un journaliste n'est pas dangereux, mais à Bagdad, il risque sa vie et pourtant que de drames. Qui plus est, depuis des dizaines d'années, les Français profitent de l'argent chinois en vendant à la Chine des centrales atomiques et des Airbus et personne n'est prêt à y faire obstacle. Que d'illogisme dans le comportement français !. »

Mais pour ce qui est des "intérêts" français nous avons depuis diligenté nos vieilles badernes de l'UMP.

Je doute que ce soit suffisant, en tout cas inutile à l'égard de la population.

Dommage, car les Français -"fago" en chinois- étaient très bien vus jusqu'à ce jour. Surtout pour notre résistance à Georges Bush. D'où leur déception. Vraiment dommage. 

 

 

 

 

mercredi, 09 avril 2008

Témoignage d'Elisabeth Martens

Elisabeth Martens a vécu au Tibet sur lequel elle a écrit un livre.

Son témoignage rejoint exactement mes impressions sur mon court séjour de l'an dernier.

 

 

MARTENS Elizabeth
 
Interview intégrale d’Elisabeth Martens interviewée par Bénito Perez pour "Le Courrier" de Genève du 27 mars 2008.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ? Comment êtes-vous venu à vous intéresser au Tibet et à la Chine ?

Je suis partie durant trois années en Chine, après des études de biologie en Belgique, pour me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. J’ai bien sûr profité de mon séjour là-bas pour voyager du nord au sud et d’est en ouest. Un de ces voyages m’a amené pour la première fois dans une région tibétaine (c’est-à-dire habitée, ea, par des tibétains) en 1990, à XiaHe au Gansu, au grand monastère du Bouddhisme tibétain de Labulang. J’ai été surprise par la facilité de contact avec les lamas qui se promenaient en rue et allaient faire leurs courses à l’épicerie du coin ; c’est loin de l’image de nos moines cloîtrés derrière leurs murs.

Surprise aussi par la différence entre les bouddhas chinois, tout ronds comme des théières qui mijotent doucement sur le poêle, souriants, joviaux, et les bouddhas tibétains, beaucoup plus imposants. Et encore surprise de trouver dans les temples une quantité phénoménale de représentations de dieux, de monstres, de boddhisattvas, etc. plus féroces et effrayants les uns que les autres. J’ai trouvé que, d’une certaine manière, c’est assez proche de ce que l’on trouve comme galerie d’horreurs dans nos églises : des hommes transpercés, crucifiés, ou jetés dans des marmites d’huile bouillante, etc. Rien de comparable dans l’art chinois : dans la pensée chinoise, et donc dans les arts de la Chine, la souffrance et le moyen de s’en délivrer n’est pas au centre des préoccupations. De quoi devrait-on se délivrer à partir du moment où l’on sait que la souffrance est l’opposé-complémentaire du bien-être ? J’ai trouvé dans les régions tibétaines, où je suis retournée plusieurs fois par la suite (la dernière fois, en été 2007), une culture très différente de la culture chinoise. Cette différence m’a paru intéressante : comment un pays aussi gigantesque que la Chine (plus grand que toute l’Europe) s’en sort-il pour concilier 55 nationalités parlant chacune leur propre langue, surtout avec la disproportion de Han (environ 90%) par rapport aux autres nationalités ?

Que se passe-t-il, selon vos informations (quelles sont vos sources ?), actuellement dans les régions de Chine peuplées de Tibétains ?

Les violences qui ont eu lieu à Lhassa le 14 mars 2008 ont été perpétrées par des groupes de manifestants tibétains. Les témoignages des étrangers présents sur place vont tous dans le même sens : les agressions visaient les Chinois (les Han) et les Hui, majoritairement des Musulmans. Des personnes ont été incendiées vives, d’autres ont été battues à mort, déchiquetées au couteau ou lapidées. Les armes utilisées étaient des cocktails Molotov, des pierres, des barres d’acier, des poignards et des couteaux de boucher. Il y a eu 22 morts et plus de 300 blessés, quasi tous des Hui et des Han. Il s’agissait d’actes criminels à caractère raciste. Serge Lachapelle, un touriste de Montréal, dit : "Le quartier musulman a été complètement détruit, plus aucun magasin ne tenait debout".

Dès le 18 mars, le Dalaï Lama déclare dans une conférence de presse que "les événements au Tibet échappent à son contrôle et qu’il est prêt à démissionner si les violences se poursuivent". Il ajoute que "ces actes de violence sont suicidaires". Il n’empêche que, à peine quelques jours plus tard (le 21 mars), par une étrange coïncidence du calendrier, Nancy Pelosa, présidente du Congrès américain, arrive à Dharamsala pour une visite officielle au 14ème Dalaï Lama. Elle parle des évènements au Tibet comme d’un "défi pour la conscience mondiale" et exige de la Chine de pouvoir envoyer au Tibet une commission internationale indépendante afin de vérifier l’accusation chinoise comme quoi "l’entourage du Dalaï Lama se trouve derrière les violences", et afin de contrôler "de quelle manière sont traités les prisonniers tibétains en Chine". C’est une des stratégies utilisées par les Etats-Unis : forcer la Chine à accepter des équipes d’inspection qui portent le cachet des "Droits de l’Homme", ou pouvoir dire que la Chine les a refusées. Pour exécuter un tel plan, nul mieux placé que le Dalaï Lama : dans son allocution du 10 mars, ce dernier exhortait déjà la Chine à "une plus grande transparence ".


On a généralement analysé ces émeutes comme une "réaction à la colonisation du Tibet par les Chinois" ? On parle même de génocide ? Qu’en est-il ?

Quand on parle de "colonisation" d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme "pays indépendant" ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce.

Cela se passe sous le règne du 13ème DL, qui voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Il se base pour cela sur ce qu’il a appelé le "Grand Tibet " : un territoire qui équivaut à cinq fois la France, quasi le tiers de la Chine, et qui correspond plus ou moins (parce qu’il n’y avait pas de cartes à l’époque) à ce qu’était le Tibet à la fin de la dynastie des Tubo, au 9ème siècle. Or la Chine du début du 20ème sortait d’un siècle de ventes aux enchères, avec la succession des "concessions" faites aux pays occidentaux. Céder le tiers de son territoire était signer son arrêt de mort. Donc cette demande d’indépendance a été sans suite. Je veux dire par là : sans aucune suite. C’est dire que ni les NU ni aucun pays n’a jamais reconnu le Tibet comme un pays indépendant. C’est une première réponse à votre question.

Une deuxième, c’est que quand on parle de "colonisation", cela implique en filigrane que le pays envahisseur profite des biens du pays envahi. Or, si on considère les cinquante dernières années du Tibet, on constate un phénomène inverse. La population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé et à une rapide amélioration du niveau de vie. Ce qui, à vrai dire, n’était pas très compliqué, vu les conditions désastreuses dans les quelles vivaient plus de 90% de Tibétains sous le régime théocratique des DL. Toutefois, cette amélioration n’a pas été aussi rapide que dans les grandes villes chinoises qui, par leur lustre, font croire au monde entier que la Chine est devenue capitaliste. C’est fou ce que l’on fait croire avec des paillettes, des lumières et des vitrines. Pour répondre à votre deuxième question, celle du génocide, il faut à nouveau faire un petit retour historique. En 49, avec l’avènement de la République Populaire de Chine, le gouvernement chinois opte pour une remise à zéro des compteurs : tous les étrangers et influences étrangères sont mis à la porte et les frontières chinoises sont réaffirmées, aussi dans les provinces lointaines dont le Tibet. Dès 1956, une rébellion armée est organisée dans plusieurs monastères tibétains (ea. Litang et Drepung) : avec la RP Chine, c’est les dignitaires tibétains qui sont visés, ceux du clergé en particulier. C’est d’ailleurs cette couche de la population qui commence à fuir vers l’Inde et qui va constituer la communauté tibétaine en exil (de la même manière que l’exode vers TaiWan qui était composée essentiellement des "grosses "familles chinoises).

(...)

Cela n’exprime-t-il pas un réel mécontentement ?

Oui, bien sûr. Ce que je vous ai expliqué jusque là ce sont les déclencheurs "externes" des émeutes. Mais il est évident que s’il n’existait pas un "terrain", les déclencheurs ne pourraient rien déclencher. Comme je vous le disais, les raisons internes sont essentiellement économiques, donc aussi sociales. D’abord, il faut se rappeler que l’enseignement au Tibet n’a pu démarrer que dans les années ’60, vu le retard général du Tibet comparé au reste du pays. Ce qui veut dire que les premiers universitaires ou techniciens supérieurs tibétains n’ont commencé à travailler que dans les années 80, soit 10 ans plus tard que les Chinois Han (et 10 ans en Chine, c’est presque 100 ans chez nous !). C’est un retard qui n’est pas encore rattrapé maintenant. Ce retard dans les niveaux de formation, donc aussi dans le type de travail proposé aux uns et aux autres, explique que les postes "importants "sont occupés surtout par des Chinois.

Au-delà de ce premier problème qui est réel, difficile à résoudre, et source de conflit "ethnique", il y a aussi le retard bien connu, partout en Chine, des campagnes par rapport aux grandes métropoles. Si beaucoup de Tibétains ont profité des avancées économiques de la Chine, beaucoup d’autres sont restés dans le marasme. Ce fait ne touche pas que le Tibet, mais l’ensemble de la Chine : les inégalités se font de plus en plus criantes entre les plus aisés (ou même les moyennement aisés) et les plus démunis. Ce qu’il y a sans doute de plus spécifique au Tibet, c’est que peu de Chinois résidant au Tibet sont sans travail - s’ils arrivent au Tibet, c’est qu’ils savent qu’ils y auront un travail, sinon ils iraient ailleurs -, alors qu’il y a beaucoup de jeunes tibétains sans travail. En général, ils viennent de la campagne et ont juste suivi l’école primaire. Ils manquent de qualification, alors que les Chinois qui viennent travailler au Tibet sont des techniciens qualifiés, des universitaires ou des cadres, et bien sûr des commerçants. Même si l’enseignement est facilité aux Tibétains (comme aux autres minorités ethniques de la Chine, d’ailleurs), que le minerval est moins élevé et que les examens d’entrée sont moins sévères que pour les Han, les Tibétains ne voient pas toujours l’intérêt de poursuivre des études supérieures. Amener les Tibétains à se former serait pourtant une manière intéressante de diminuer l’inégalité sociale, alors que la Chine "s’en tient "à injecter des milliards de yuan pour le seul développement économique du Tibet. De plus, dans les villes tibétaines, le marché libre favorise les Chinois Han et les musulmans Hui qui ont plus d’expérience dans le commerce que les Tibétains. Donc, là aussi, les Tibétains se sentent sur le carreau par rapport aux Han et aux Hui.

A noter que la haine raciale vis-à-vis des musulmans est ancrée de longue date dans le Bouddhisme tibétain et véhiculée par lui (ea. par le Kalashakra) : c’est en raison des invasions musulmanes dans le nord de l’Inde au 10ème et 11ème siècles que les maîtres tantriques ont été se réfugier au Tibet. Le Tantrisme indien, devenu au Tibet le bouddhisme tibétain, a gardé vis-à-vis de l’Islam une rancœur de longue durée à cause des persécutions musulmanes.

La Chine n’a-t-elle pas annexé le Tibet ? Peut-on nier l’existence d’une revendication nationale au Tibet, d’une"nation Tibétaine"distincte de la Chine ?

Comme je vous le disais plus haut, le Tibet a été annexé à la Chine par les Mongols, c’est-à-dire à l’époque où les Mongols étendaient leur empire e.a. sur la Chine (13ème). Lorsque la Chine a repris le contrôle sur son empire, avec les Ming, du 14ème au 16ème siècle, elle s’est passablement désintéressée de cette lointaine contrée tibétaine et le Tibet est resté annexé à la Chine "passivement". Puis, les Mandchous se sont emparés de la Chine et ont fait du Tibet une province chinoise. Episode suivi par celle des Britanniques, puis celle des E-U.

Alors que signifie le terme "nation " ?

Si vous voulez parler d’une nation historiquement distincte de la Chine, il faut remonter à la dynastie des Tubo qui régnait sur le Tibet du 7ème au 9ème siècle. C’est comme si maintenant on revendiquait l’empire de Charlemagne ! Si vous voulez parler d’une culture spécifique, cela semble évident que le Tibet n’a pas la même culture que la Chine, ne fut-ce que par sa langue et son écriture, mais aussi par ses traditions, ses religions, ses habitants, etc. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché de multiples croisements, au point que je me demande ce que cela pourrait engendrer comme déchirures et drames familiaux si un jour le Tibet devenait réellement indépendant et mettait tous les Chinois Han à la porte, ainsi que tous les musulmans (ce sont les deux ethnies visées par le gouvernement en exil) : ils auraient un sacré problème pour distinguer qui est qui, et qui appartient à quelle ethnie. En fait, les discours ethniques ne sont là que pour expliquer au grand public des guerres que se font entre elles les grandes puissances : cela s’est vu dans les Balkans, en Irak, en URSS, cela se reproduit au Tibet. Ce qui m’ahurit, c’est que l’opinion publique n’a pas encore « fait tilt ». Et ce qui m’inquiète, c’est que les enjeux dans ce conflit-ci dépassent de loin tous ceux qu’on a vu dans les autres conflits : d’une part la Chine ne se laissera pas faire, d’autre part, c’est l’économie mondiale qui risque de basculer.

Aujourd’hui, les Tibétains peuvent-ils vivre selon leur culture/religion ?

Les Tibétains sont pour la plupart très croyants, cela se voit dans le quotidien : les moulins à prière tournent allègrement, on assiste à des prosternations devant les temples du matin au soir, sur les routes on rencontre des pèlerins en marche vers Lhassa, les drapeaux de prière flottent sur les cols, les monastères sont bondés de moines même des très jeunes enfants (ce qui est interdit par la loi chinoise), les billets de banque s’amoncellent au pied des bouddhas, de loin on entend résonner les trompettes et les mantras.

La pratique religieuse est loin d’être réprimée. Il faudrait être vraiment de mauvaise foi pour prétendre le contraire ! Ou bien, il faut n’avoir jamais été au Tibet. Dans l’enseignement, le bilinguisme est obligatoire et pratiqué dans toutes les écoles que nous avons visitées (primaires, secondaires et supérieures) ; des instituts de tibétologie ont été ouvert à l’intention des jeunes tibétains (ou autres) qui désirent approfondir l’étude de la culture tibétaine : y sont donnés des cours de langue, de médecine, de théologie, de musique et danse, de pratiques artisanales, etc. Donc je pense que c’est vraiment un non-sens de dire que la culture et la religion sont opprimées ou détruites. A nouveau, c’est l’information qui est donnée chez nous : après avoir mis en lumière la tromperie quant au génocide ethnique, on s’est rapidement tourné vers le « génocide culturel ». Il est évident que, moi, en tant que petit individu, si je dis l’inverse, personne ne me croira, mais il suffit d’aller voir sur place pour vous en convaincre.

Alors de quoi parle-t-on lorsqu’on pointe du doigt la « répression chinoise » ? Ce qui est interdit et sévèrement puni est toute tentative de « séparatisme », ou de division de la Chine. Cela peut être des actes qui paraissent anodins chez nous, comme porter le drapeau tibétain en rue (drapeau qui a été inventé en 59, lors de l’exil, et qui a donc une couleur politique), ou distribuer des tracts en rue, ou distribuer la photo du DL (qui est une effigie politique), ou organiser des manifestations, etc. Pour ce genre d’actions, il y a très rapidement (trop rapidement sans doute ?) arrestation, et parfois emprisonnement. La Chine est drastique à ce sujet parce qu’elle sait que le soutien à ce mouvement pour l’indépendance du Tibet est énorme, que ce soutien vient de l’Occident et vise la division de la Chine. Comme je vous le disais, le contentieux ne concerne pas tant les six millions de Tibétains de Chine face à la Chine, mais c’est un contentieux qui oppose la Chine à l’Occident et qui s’exprime par le malaise économique que connaît actuellement le Tibet.

Quelle est la nature du bouddhisme tibétain et de sa structure/clergé ? Ses rôles sociaux et politiques, passés et présents ?

Alors là, vous me demandez de réécrire mon bouquin ! En résumé, le Bouddhisme tibétain est issu du tantrisme, une des trois grandes écoles ou « véhicules » du Bouddhisme. D’après les bouddhologues, c’est le véhicule qui s’est le plus éloigné du dharma (ou enseignement originel du bouddha, 6ème AC). Tout d’abord, parce qu’il s’agit du véhicule le plus récent (6ème PC), donc le Bouddhisme a eu le temps de se métamorphoser plusieurs fois, ce à quoi il a dû se prêter en raison de la difficulté intellectuelle de son enseignement. Et ensuite parce que le Bouddhisme tibétain a la particularité d’exercer simultanément un pouvoir spirituel et un pouvoir temporel, ce qui n’existe pas dans les deux autres véhicules du Bouddhisme.

En fait, le tantrisme a pris son essor au Tibet au 10ème et 11ème par les circonstances historiques que je vous ai racontées (invasions musulmanes). A cette époque, le Tibet était totalement désorganisé au niveau politique et social. Or les communautés tantriques venues du nord de l’Inde étaient, elles, très structurées et hiérarchisées. C’est pourquoi, lorsqu’elles se sont installées dans ce Tibet qui demandait une réorganisation, elles ont repris la région en main de manière « spontanée », en utilisant leurs propres critères. Le tantrisme est devenu le bouddhisme tibétain à partir du moment où il s’est adapté aux mœurs, coutumes et à la religion autochtones (le Bön). On peut dire qu’à cette époque, la religion bouddhiste fut bénéfique au Tibet, puisqu’il a amené le Tibet vers une féodalité structurée. L’ennui, c’est que cette féodalité s’est figée durant un millénaire autour d’un pouvoir religieux extrêmement répressif et conservateur. Le Tibet a été arrêté dans son évolution en raison de ce pouvoir omniprésent et omnipotent. Il ne faut pas oublier que les monastères possédaient plus de 70 % des terres tibétaines, le reste allant aux familles nobles. Jamais n’a existé un pouvoir théocratique aussi puissant et aussi riche dans le monde. C’était incomparable avec ce qui se passait chez nous au Moyen-Âge où les monastères devaient se faire une petite place à l’ombre des châteaux forts. Avec l’avènement de la RP Chine en 49, il fut d’autant plus difficile pour le haut clergé tibétain de renoncer à ce pouvoir.

Vous dites que le bouddhisme tibétain a permis d’imposer un système féodal. Mais cela a été le cas de la plupart de religions. Ce temps n’est-il pas révolu ?

Bien sûr, cela a été le cas pour pas mal d’autres religions, comme quoi les religions ont toujours un pied dans la politique, quoi qu’on en dise. Le bouddhisme tibétain a permis à une société tribale, telle qu’elle était avant le 9e siècle, d’évoluer vers une société mieux structurée, féodale. La féodalité n’a plus la cote nulle part, et l’ancienne élite tibétaine, maintenant en exil, n’a pas l’intention de revenir à l’ancien système. Ils se modernisent eux aussi et sont plutôt partisans du modèle « marché libre » avec réinstauration de la propriété privée des terres, donc, surtout en dehors du système chinois, mais copié sur le modèle occidental.

lundi, 07 avril 2008

Relire Pearl Buck..

139340965.jpgJacqueline de Romilly l'a souvent affirmé : pour comprendre le présent il faut faire un détour par le passé.

C'est particulièrement vrai pour la Chine et Pearl Buck peut nous y aider.

Cette romancière est partie en Chine à trois mois, à la fin du XIXème siècle, avec ses parents missionnaires. Elle a appris à parler le chinois avant sa propre langue c'est dire si son immersion a été complète. Son oeuvre, pour laquelle elle a obtenu le prix Nobel, est consacrée à la Chine et décrit l'ancienne Chine.  La Chine des empereurs où on passait d'une famine à l'autre.

J'ai relu récemment "Terre chinoise" où elle décrit la misère et les famines que nous n'avons pas connues en Europe, la soumission aux familles riches, aux chefs de guerre et aux brigands.

Cette Chine là explique l'apparente soumission des Chinois d'aujourd'hui.

Savez-vous quelle formule les Chinois utilisent, comme formule de politesse, à la place de notre "Comment ça va ?"

Pour eux c'est "avez-vous mangé ?" tant pour eux la hantise de mourir de faim est millénaire et encore présente, même aujourd'hui.

Difficile à comprendre pour nous qui luttons contre l'obésité et donnons des leçons de morale au monde entier.

Les manifestations contre le parcours de la flamme m'indignent très profondément car on oublie qu'elles affectent moins les dirigeants chinois,

qui s'en moquent car ils savent qu'on rampera devant eux le moment venu quand il s'agira d'accords commerciaux,

que la population chinoise qui se sent réellement humiliée et ne le mérite pas. 

J'ai lu dans Le Progrès ce week-end une longue interview d'un sinologue, Jean-Luc Domenach qui vient de publier "La Chine m'inquiète".1059148917.jpg

  "Au risque de choquer à nouveau, je dirai que le Tibet est certes un sujet d'inquiétude, mais qu'il n'est pas plus le grave concernant la Chine. La Chine est en train de devenir un grand pays grâce à un contrat entre le peuple et le pouvoir : je me tais si tu augmentes mes revenus, vous vous taisez et j'augmente vos revenus.... Nous avons connu ça en France sous le Général de Gaulle."

Il poursuit en expliquant que cet équilibre est déjà menacé par la progression des salaires chinois.

salaire moyen : 70 euros en 2002 et 150 euros en 2007.

La Chine termine ses "30 glorieuses"

Et Domenach annonce " Il y aura des incidents sociaux. Leur ampleur dépendra du degré de ralentissement de la croissance."

1095329659.jpg Voilà pourquoi je pense qu'il faut laisser les Chinois prendre en mains leur destin, sans leur faire la morale.

D'ailleurs, Domenach a des phrases assez dures contre nos "donneurs de leçons".

"J'aimerais aussi que nos grands défenseurs de la démocratie comprennent que la France vue de Chine, prête parfois à rire...

Quelle est cette démocratie qui vote contre une Europe qu'elle a céée et dont elle profite ? Qui regarde les insurrections se succéder dans ses banlieues sans réagir ? Qui n'inspire pas assez de respect à la femme de son président pour qu'elle le quitte après quelques mois de pouvoir ? Arrêtons de donner des leçons."

Pour ma part j'apprécie la position de "mon" gouvernement, celui de la mairie de Lyon.

C'est vrai que nous toujours eu,  à Lyon, une relation privilégiée avec la Chine, notre lien étant ce précieux fil de soie.

 


Jean-Michel Daclin, adjoint en charge du rayonnement international à la mairie de Lyon

“Le débat est historique : est-ce qu'il vaut mieux tenter de les ouvrir de l'intérieur ou les isoler ? Pour l'instant, les faits récents donnent à réfléchir. J'ai toujours été partisan de travailler avec les Chinois. Pour l'instant, ils ont une réaction qui n'est pas acceptable. On va voir comment ça va évoluer dans les semaines qui viennent. Il faut qu'on réfléchisse à la position à prendre. De toute façon notre position sera toujours positive : qu'est-ce qu'on peut apporter pour résoudre le problème ? Je me refuse à toute position moralisatrice. On sera toujours dans une logique de dialogue avec les Chinois, qui est très ancienne et que l'on veut conserver. On regarde en quoi nos bonnes relations avec les Chinois peuvent améliorer les choses”.


Et pour conclure, une remarque de mon président (dont je tais le nom car il déteste Internet) dans son dernier éditorial de la lettre aux adhérents de notre association (dont je tais également le nom pour les mêmes raisons)

"Dommage que les grands de la planète ne comprennent pas qu'un Chinois, dans sa pensée profonde, ne peut recevoir d'ordres mais par contre accepte la discussion sur les idées dans la voie du Yin et du Yang, c'est à dire sans aucun absolu."

Il est là le problème : nous n'utilisons que le Yang -force, fermeté- en oubliant le Yin -souplesse, douceur.

Comme tout le monde je suis convaincue que les Droits de l'homme ont une valeur universelle mais que la manière de les défendre ne peut être universelle et doit passer par la connaissance des peuples auxquels elle s'adresse.

 

 Balayons d'abord devant notre porte...C'est ce que je vais faire de ce pas.   

 

mercredi, 02 avril 2008

Le Tibet sur Arte

Arte avait déprogrammé son Thema d'hier soir pour le remplacer par une émission sur le Tibet.

Emission passionnante comme toujours sur cette chaîne. Un film historique très bien fait, à partir de documents, qui permettait de bien comprendre l'histoire récente du Tibet, celle du XXème siècle. Un seul reproche : l'oubli d'une information qui me semble avoir son importance. Tous les temples détruits pendant la révolution culturelle, ont été reconstruits à l'identique (voir mon album) par le gouvernement chinois. Même si on suspecte les intentions de cette reconstruction, il me semble que l'honnêteté aurait voulu qu'on le signale.

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 Ce documentaire a été suivi d'un débat très intéressant, dont je ne reprendrai pas la totalité, dirigé par un animateur allemand.

Ce débat éclairait le spectateur sur l'existence, à propos du Tibet et des Droits de l'homme,de deux logiques complètement différentes, celle de Robert Ménard et de son combat et celle du Dalaï-Lama représenté par son délégué au parlement européen.

Pour ce dernier, porte-parole du Dalaï-Lama, le débat autour des JO ne le concerne pas. C'est, a-t-il dit, un problème occidental puisque ce sont les Occidentaux qui ont attribué les Jo à la Chine. Lui souhaite que se poursuivent les négociations avec le  gouvernement chinois. Il est opposé au boycott, même de la cérémonie d'ouverture.

De son côté en revanche Robert Ménard a affirmé que le combat pour le Tibet n'était pas son combat, quelle que soit, a-t-il précisé, l'amitié qu'il portait au peuple tibétain. Pour lui, ce qui importe, c'est la défense des Droits de l'homme dans toute la Chine.

Il est donc favorable au boycott de la cérémonie d'ouverture par les dirigeants politiques occidentaux.

Ce débat a soulevé pour moi quelques réflexions.

"Nous" conduisons un combat pour la défense des Droits de l'homme. Si on regarde l'Europe, ne peut-on pas dire que la liberté d'expression est la seule qu'il nous reste ? En effet, nous avons perdu toute autonomie sur le plan économique. Comme le rappelle inlassablement Jean Lassalle, le Don Quichotte des Pyrénées, nos hommes politiques n'ont plus aucun pouvoir : ils font semblant. Ce qui donne à notre liberté d'expression un petit côté "cause toujours".

Le gouvernement chinois, au contraire, grâce à ce régime totalitaire tant décrié, contôle encore son économie. En fait, je me demande s'il n'y a pas chez nous une forme de jalousie, au fond nous aimerions que la Chine monte sur le même bateau de la mondialisation que nous : un bateau qui prend l'eau.

Les dirigeants chinois ont sans doute tous les défauts dont on les accuse mais il en est un qu'ils n'ont pas : ils ne sont pas idiots. 

Bon, je sais, je ne suis pas dans le politiquement correct et on va m'accuser d'être favorable aux dictatures !!!!

Pour conclure avec humour, je vous recommande ce blogue :

http://demondaysinparis.hautetfort.com/archive/2008/03/31...

vendredi, 28 mars 2008

Les boudhas de l'avenir

Les boudhas de l'avenir, c'est ainsi que j'avais surnommé ces jeunes Tibétains rencontrés au cours de mon voyage en mars 2007 : il y a juste un an.

 

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Leurs grands-parents étaient esclaves sous l'ancien régime, ils représentent une nouvelle génération et sont aussi bien attachés à leur culture traditionnelle  qu'à la modernité. Ils parlent tibétain, mandarin et anglais. Travaillant dans le tourisme, ils font vivre leurs familles. La saison touristique devait commencer et le bouclage de Lhassa peut être catastrophique pour eux. Je ne sais d'où sont venues les manifestations mais ils n'y ont certainement pas participé. Les moines qui vivent des offrandes des pélerins s'en sortiront mieux.

 618963608.JPG Cet hôtel typiquement  tibétain, charmant mais peu confortable, n'était fréquenté que par des Occidentaux. Les Han et autres asiatiques préfèrent les hôtels modernes avec ascenseur. A 4000 mètres d'altitude monter dans les étages, c'est dur. Et le beurre de yack au petit déjeuner, ce n'est pas évident pour tout le monde. Là aussi du personnel tibétain qui doit se retrouver sans travail. Je pense à eux et qu'il aurait mieux valu que la lutte des droits de l'homme se porte ailleurs. Dans quelques mois on les aura oubliés et eux auront peut-être du mal à nourrir leurs familles.

 

 

 

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 Le petit  garçon de la photo est parrainé par l'association à laquelle j'appartiens.

 Pour en savoir plus :

http://www.dailymotion.com/video/x4skcs_crise-au-tibet-p-...