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lundi, 17 mars 2008

Ailleurs

Ailleurs
impressions et souvenirs  
Sur mon voyage  au Tibet
en mars 2007
Sur ma Traboule 
 

lundi, 28 janvier 2008

Un dimanche international

Il nous arrive, par l'intermédiaire d'une association lyonnaise, de recevoir des étudiants étrangers le temps d'un repas. C'était le cas hier.Pour le déjeuner nous avons accueilli un étudiant syrien et deux jeunes chinoises.
L'étudiant syrien, thésard, travaillait dans un domaine très pointu à savoir la chirurgie à distance par informatique.
Lui, nous a beaucoup interrogés sur la politique internationale de la France. Il estime que nous n'avons plus de véritable politique internationale, comme dans un passé récent mais seulement un président-VRP qui part à la conquête de marchés.
Peut-être n'en avons nous plus les moyens ?
Quant aux jeunes chinoises, âgées d'une vingtaine d'années, elle m'ont beaucoup impressionnée !
Visiblement elles ont jeté par-dessus les moulins et la période Mao et la culture chinoise traditionnelle. Elles ont ri quand je leur ai dit que j'aimais l'opéra de Pékin. Pour elles, c'est bon pour leurs parents... de même que la gym le matin dans les parcs. "Nous, le matin, on préfère dormir". Tout un mode de vie qui risque de disparaître.
Mais on sentait par ailleurs que l'avenir leur appartient. Gaies, confiantes, pleines de projets, conquérantes. Elles savent, même si elles ne l'ont pas formulé, que leur génération dominera le monde.
J'espère que ma petite-fille parlera chinois.

mercredi, 16 janvier 2008

La mélancolie d'un fumeur

J'ai découvert ce blog, journal d'un Chinois, et je vous transmets un billet de son auteur.


"Quand je suis en face d’une personne dans un café ou un restaurant, de temps en temps, j’ai besoin de la fumée de la cigarette pour cacher mes sentiments de la culpabilité, du regret, de la jalousie, de la joie. Aussi pour cacher mon désir, ma impatience ou ma distraction…

Si je dis ou je fais une bêtise à quelque un, en lui donnant une clope, je peux faire une geste de réconciliation, de demande de pardon en préservant mon orgueil…

J’allume une cigarette quand je suis dans un moment gênant ou angoissant ou craignant. Sans cigarette, une masque tombe, on sera plus exposé, ainsi, plus vulnérable…

“Dieu est un fumeur ”, le slogan sur la mûr chez Serge Gainsbourg me faisait la joie et a fait taire à mes amies qui ne fument pas mais complètement sous la charme de grand chanteur. Fumer, une geste fondamentale dans l’histoire des arts, qui a dégagé tant de personnalités, tant de l’élégance et tant de beauté. Par exemple, le cigare de Che.

Fumer, c’était indispensable pour la création. Combien des écrivains, de penseurs, de hommes politiques étaient fumeurs dans l‘histoire? Le tabac n’inspire rien, mais une série de geste dans l’acte de fumer calme l‘esprit, concentre l’énergie, vaincre la peur et l’hésitation.

Des Chinois sont impressionnés par les femmes françaises qui fument dans les restaurants, sur les terrasse du café. La cigarette sort leurs doigts longs et fins, diversifie leurs gestes et rend leur visage plus expressif, plus sûr en soi. Une beauté féminine qui distique françaises des américaines. Une fois, j’ai entamé la conversation avec une fille qui fumait dans un café: du feu, s’il vous plaît.
Mon meilleur moment en France? C’est d’être avec des amis, fumes une cigarette en prennant le café après avoir bu.

On oublie que « La stresse, la solitude, l’ennuis nuisent gravement à votre santé et à cella de votre entourage » et l’interdiction à fumer, c’est la dictature de la rationalité."


C'est bien de constater qu'un Chinois emploie le mot "dictature" pour une mesure prise dans ce qu'on considère être une démocratie, ce qui prouve que ce mot mis "à toutes les sauces" s'est vidé de son sens.

En tout cas je reprendrai bien une cigarette pour réaliser le fantasme de ce Chinois sur les femmes françaises et leurs fume-cigarettes...

jeudi, 29 novembre 2007

Sur les pas du juge Feng, à la découverte des minorités

Immersion dans la Chine profonde hier soir avec ce très beau film...

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Le juge Feng est un juge de proximité, itinérant, qui parcourt, avec sa greffière, le Yunnan pour rendre la justice.
Il s'agit de son dernier voyage car il va prendre sa retraite, sa greffière étant mise en retraite d'office. Pour ce dernier voyage il est également accompagné par un jeune étudiant en droit, futur juge, dont on apprend qu'il va se marier dans un des villages traversés.
Le Yunnan est une région de Chine située au sud du Tibet et au nord du Vietnam. Région de montagnes escarpées, magnifiques que j'ai eu le plaisir de découvrir partiellement cette année, précisément la partie montrée dans le film. Le Yunnan est peuplé exclusivement de minorités ethniques.
Rappel : on appelle "Chinois", l'ethnie majoritaire, celle des Han au pouvoir actuellement en Chine. Mais cela n'a pas toujours été le cas : sous la dernière dynastie, jusqu'à la chute de l'empire, les Mandchous gouvernaient la Chine.
Pour en revenir à notre juge Feng, il se voit ainsi confronté dans sa pratique de la justice, à une opposition fréquente entre le Droit de la nation chinoise, qu'il doit faire respecter et le droit coutumier, celui des ethnies qu'il visite.
Mais c'est très drôle et très jubilatoire : on est à la fois dans Pagnol et à Clochemerle. Ainsi on lui amène un cochon qui a déterré les Ancêtres d'un villageois. Quand on connaît le culte des Ancêtres, le délit n'est pas mince.
Le juge Feng ne sort jamais son code civil ! Avec humanité et bon sens il pratique plutôt à la manière de Salomon. Avec la même sagesse. Autre confrontation : avec l'étudiant qui lui ramène son savoir universitaire...ce qui rend ce film bien universel !
Nous voilà conduits dans une ethnie très particulière, celle des Mosuo qui donnerait des cauchemars à Stéphane...
Il s'agit en effet d'un matriarcat.
J'emprunte à mon amie Marie-Paule Raibaud qui parcourt le Yunnan comme le juge Feng la présentation des Mosuo.
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"Les Mosuo comme les Naxi et les Pumis sont régis par une civilisation matriarcale. Le pouvoir han n'est pas arrivé à faire changer les choses. Il n'y a ni mariage, ni cérémonie. D'ailleurs le mot "père" n'existe pas, on trouve seulement le terme "azhu" ou "axia" qui signifie "amant" et désigne l'homme qui vient le soir et repart au matin dans sa famille. Une femme peut garder le même "azhu" de quelques nuits à un an ou plus. La femme la plus âgée ou "dabu" remplit le rôle de chef de famille."
Marie-Paule Raibaud
"Femmes d'une autre Chine
très beau livre illustré par ses photos qui sont magnifiques.

Précision : quand on dit que l'homme retourne au matin dans sa famille, il s'agit de la maison de sa mère car dans cette ethnie les hommes vivent toute leur vie chez leur mère.
Dans le film on entrevoit une vieille femme chef de famille et même chef du village, elle est toujours dissimulée par une porte, on ne voit d'elle qu'un moulin à prières qui tourne...
La greffière est une Mosuo et reste dans son village, l'étudiant se marie et part avec sa femme.
Le juge Feng termine seul ce dernier voyage ce qui n'est pas sans conséquences.

Si vous en avez l'occasion, voyez ce film ne serait-ce que pour les paysages superbes.
Dernier clin d'oeil à une amie qui dit ne pas aimer les films français car "on y est toujours à table"
chez les Chinois aussi !

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lundi, 15 octobre 2007

Des rats très particuliers.

Avant de repartir à Changri La, quelques mots sur un passionnant roman policier chinois dont je termine la lecture.

La littérature policière est, pour moi, le dernier refuge du réalisme, tout du moins en France.

 Les romans policiers permettent également de se promener avec beaucoup d'intérêt dans la Chine d'aujourd'hui et il est un auteur que j'aime tout particulièrement

c'est QIU XIAOLONG

dont j'avais adoré le roman "Mort d'une Héroïne rouge".

Qiu Xiaolong vit aux Etats-Unis, il écrit en anglais. et je préfère pour ma part le titre anglais du roman dont je vous parle

"Red Rats, a case of two cities", qui à mon avis rend mieux compte de l'intrinsèque du livre,

 à son titre français

"Le très corruptible Mandarin".

Il s'agit d'une histoire de corruption dans la Chine du XXIème siècle, et plus précisément d'une enquête sur la mort d'un policier qui a participé à cette lutte.

Mais les deux titres rappellent

, chacun à leur manière, que la corruption est en Chine un état d'esprit quasi millénaire.

Le mot "rat" du titre anglais évoque une fable taoïste qui parle de corruption, racontée dans les premières pages.

"Dans une grange, des rats pensent que celle-ci leur appartient car les propriétaires semblent l'avoir abandonnée. Ils se gavent de blé et deviennent si gras qu'ils ne peuvent plus courir. Le propriétaire les tue alos facilement."

Bien sûr la parabole ne dit pas ce qu'il en a coûté au propriétaire sur sa récolte ! Mais nous avons un bel exemple des méthodes de lutte chinoise : on n'attaque pas de front.

Ainsi débute notre roman. Pas d'incipit addictif dès les premières lignes selon les techniques anglo-saxonnes.

Un crime certes, mais l'auteur semble très vite l'oublier pour vous inviter à visiter la société chinoise.

Cette visite est guidée par l'inspecteur Chen, héros récurrent de Qiu Xiaolong. Un personnage absolument extraordinaire comme on ne peut en rencontrer que dans un roman chinois.

Comme tous ses contemporains, l'inspecteur Chen n'a pas choisi son métier qui lui a été attribué par l'Etat, sans "aucune considération pour ses goûts personnels". Il est  diplômé de littérature occidentale. L'inspecteur Chen est d'abord poète. Il publie régulièrement ses oeuvres dans des revues littéraires et se réfère, au cours de ses enquêtes, à la poésie traditionnelle qu'il cite en permanence. Sutout celle de l'époque de la dynastie Tang, âge d'or de la poésie.

Le texte est donc émaillé de poèmes courts car, faut-il le rappeler, ce sont les Chinois qui ont inventé cette forme de poème.

Mais aussi l'inspecteur Chen est un fin gourmet : avec lui vous dégustez les meilleurs plats des meilleurs restaurants de Shangai. Vous vous régalez.

Enfin l'inspecteur Chen est profondément confucéen, d'où une morale à toute épreuve qui lui permet de résister à toutes les tentations et d'être le meilleur inspecteur de Shangai.

Car bien sûr comme dans tout policier digne de ce nom,  l'énigme policière est résolue.

mardi, 09 octobre 2007

Shangri La

ebb8248b17127453d1fdf72b49b7f0a3.jpgUn sursis.

Il n'y a pas eu de miracle mais mon fils parti ce matin et devant revenir à Lyon ce week-end, a eu la grande bonté de me laisser son ordinateur portable.

Non sans un examen de passage préalable.

Il faut dire aussi que ces derniers jours j'avais repassé les chemises, recousu les ourlets de pantalon, mijoté les petits plats.

Je peux donc vous parler de ma rencontre culturelle d'hier soir.

C'était une manifestation organisée par mon association de culture chinoise, Chine-Service. A l'occasion de notre dernier voyage, nous avions découvert qu'une ville située sur les contreforts du Tibet et qui s'appelait Zhongiang, avait été débaptisée pour s'appeler Shangri La.

Or Shangri La est le nom d'un pays imaginaire, inventé par un écrivain américain James Hilton, dans un roman "Lost Horizon". (1933)

Un peu comme si on débaptisait Marseille pour l'appeler L'Atlandide : surprenant non ?

Or nous avons su ensuite que "Lost Horizon" avait été adapté au cinéma par Frank Capra qui en a fait un chef-d'oeuvre dans les années 30, reprenant le titre "Horizons perdus".

C'est la projection de ce film que nous avions organisée hier soir en partenariat avec l'Institut  Lumière de lyon, dans la villa des Frères Lumière, la séance ayant lieu dans la très belle salle aménagée dans le hangar des usines Lumière.

Très belle histoire.

En 1935, un avion s'écrase dans l'Himalaya alors qu'il a été détourné par un mystérieux pilote.

A son bord, un groupe d'Anglais dont un diplomate très idéaliste. Tous sont recueillis par  des personnages étranges qui parlent anglais, et conduits à travers tempête, neige et blizzard dans un lieu paradisiaque, riche construit de bâtiments où se mêlent tous les styles du monde.

Ce paradis est Shangri La.

Il est dirigé par un grand Lama, un vieillard de 200 ans.

Shangri La, une Utopie vit pour la paix, la beauté et ... nous sommes en 1937, pour préserver le patrimoine de l'humanité menacé par la folie des hommes. Les rescapés de l'avion s'adapteront diversement à ce pays enchanteur où on leur annonce :

"Vous êtes coupés du reste du monde, il n'y a aucun moyen de communication, la première tribu de porteurs est à 8OO kms."

Et voilà comment je me console : sans ordinateur je suis à Shangri La.

lundi, 10 septembre 2007

Quand les Chinois cesseront de rire...

Il y a longtemps que je n'avais pas parlé de la Chine.
Aujourd'hui je vous propose un article d'un ami appartenant à mon association : Chine-Service.
Rosa

"Vous connaissez certainement l’auteur, qui par le passé a conquis un large public par les séries Le disque de Jade, L’Impératrice de la soie et L’Empire des larmes. Vous l’avez probablement vu à la télévision ou entendu sur une radio lors de la sortie récente de son dernier ouvrage : "Quand les Chinois cesseront de rire le monde pleurera".

Ce dernier ouvrage, un essai, se distingue de ses romans précédents les plus connus. La Chine, empire millénaire et immense, nous a toujours interpellés soit par curiosité soit par crainte, et c’est pour y répondre que José Frèches nous fait part de sa connaissance de la Chine passée et actuelle, de l’évolution qu’il y observe, des conséquences possibles sur le plans des relations économiques, politiques et même militaires entre la Chine et le reste de la planète.

L’essai est constitué d’une première partie fort documentée et très intéressante sur ce qui fait, ou a fait, la culture individuelle des chinois : ils vivent pour une grande partie d’entre eux dans des régions très peuplées depuis plus de 20 siècles, dans des conditions qu’un européen d’aujourd’hui trouverait pesantes et peu enviables. L’auteur développe les sources culturelles du bonheur personnel de l’individu chinois pour équilibrer la pression démographique et sociale : la religion (bouddhisme), les philosophies (taoïsme et confucianisme), l’équilibre personnel interne et externe avec la nature, l’adaptation à la perpétuelle mutation de tout ce qui nous entoure grâce au Yin et Yang, l’économie des moyens lorsque l’on en a peu… et la capacité de rire pour se protéger.

Aujourd’hui la Chine voit apparaître une espèce d’un genre nouveau, le consommateur, qui pour satisfaire plus de confort matériel cherche à s’enrichir (démarche constatée universellement). Une nouvelle classe sociale chinoise moyenne émerge et l’auteur nous fait prendre conscience dans une seconde partie de l’évolution comportementale de ce chinois citadin. « Les rites ancestraux sont solubles dans la société de consommation », les comportements individuels se modifient, le rapport entre le citoyen chinois consommateur et ses dirigeants politiques est en train d’évoluer, avec risques de crises en cas de déceptions. Dans cette société de consommation où le bonheur est souvent en relation avec la possession, le rire des chinois pourrait se diluer et disparaître, alors les sociétés des pays nantis pourraient souffrir, d’où le titre de l’ouvrage. Aussi l’auteur nous interpelle sur les nouvelles relations que l’Occident pourrait développer avec la Chine. Il invite en plus le lecteur occidental à une interrogation et une révision de sa conception du bonheur.

En conclusion un essai qui cependant reste optimiste. Ecrit par un amoureux de la Chine, il est intéressant à lire."

Jean-François Laguarrigue de Chine-Service8d23921377358137822023f47f8de4bc.jpg