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dimanche, 16 novembre 2014

Mademoiselle Léonie

 

 

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On l'appelait mademoiselle Léonie. 

Discrète, silencieuse : pas grand chose à dire d'elle et pourtant je me souviens.

Quand j'étais enfant, dans les années 50, elle passait dans les maisons pour coudre, raccommoder, faire du neuf avec du vieux, remettre les vêtements des enfants à la bonne taille...

Elle restait environ une semaine, au printemps et en automne, mangeait à notre table, toujours sans parler.

C' est surtout le témoin d'une époque qui paraît si lointaine, complètement révolue,

celle où on achetait peu de vêtements, on faisait durer, on se transmettait les habits entre frères est entre soeurs. En tant qu'aînée, j'étais de ce point de vue chanceuse.

On ne changeait pas de vêtements souvent, on les usait.

Tout ça a basculé dans les années 60, l'ère de la consommation.

samedi, 08 novembre 2014

Cent ans de photos de mariage...

 

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Mai 1914

Mes grands-parents paternels

En août 1914 le jeune marié est parti à la guerre où il a été tué le 18 novembre 1914

Les mariés sont du même village

 Saint-Didier, dans le Chablais

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26 juin 1946

Mes parents.

Pourquoi ma mère a-t-elle choisi ce tailleur strict et masculin ?

Ma mère est née à Saint-Denis en région parisienne

d'origine savoyarde par sa mère

elle a connu mon père en séjournant  dans le village de celui-ci

Mariage à la basilique de Saint-Denis

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4 septembre 1970

Mon mariage

La mode des capelines

Concession aux idées de 68, on rejette le voile ! 

Mon mari est lyonnais (200kms)

mais d'origine savoyarde par sa mère.

Mariage dans l'église de Saint-Didier celle où  on se sont mariés mes grands-parents

 

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28 septembre 2013

Mariage de mon plus jeune fils

Retour du voile

et la mariée est anglaise

Mariage anglican mais dans le Beaujolais 

Disparition des origines savoyardes

lundi, 03 novembre 2014

Automne

Cette fois c'est vraiment l'automne et avec le retour d'un temps de tempête je ne peux m'empêcher d'évoquer ce passage de Chateaubriand que j'aimais tant :

Le jour je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts.
Qu’il fallait peu de chose à ma rêverie:
un feuille séchée que le vent chassait devant moi,
une cabane dont la fumée s’élevait de la cime dépouillée des arbres,
la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d’un chêne,
une roche écartée, un étang désert ou le jonc flétri murmurait!
Le clocher du hameau, s’élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards;
souvent j’ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête.
Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent;
j’aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait;
je sentais que je n’étais moi-même qu’un voyageur;
mais une voix du ciel semblait me dire:

« Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue;
attends que le vent de la mort se lève,
alors tu déploieras ton vol
vers ces régions inconnues que ton coeur demande. »

Levez-vous vite,
orages désirés
qui devez emporter René
dans les espaces d’une autre vie!

Ainsi disant, je marchais à grands pas,
le visage enflammé,
le vent sifflant dans ma chevelure,
ne sentant ni pluie ni frimas,
enchanté, tourmenté, et comme possédé
par le démon de mon coeur.

 

(René de Chateaubriand)

 

Oui mais l'automne c'est aussi : 

 

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samedi, 01 novembre 2014

Toussaint

Avons fait le tour des tombes

Tous nos morts se portent bien.

Pierre Autin-Grenier

"Les radis bleus"

Il est parti le printemps dernier mais on ne peut aller voir sa tombe…. Impossible de vérifier s'il se porte bien.

mercredi, 01 octobre 2014

octobre 1914

1er octobre 1914

Chère Marie

J'ai reçu hier quatre de tes cartes, et ta lettre. Je m'étonne que tu ne reçoive de mes nouvelles, je t'ai écrit 3 fois dans le courant de septembre, la dernière le 27 septembre.

Je suis toujours en bonne santé et n'ai pas encore une égratignure. Quoique j'ai passé près plus d'une fois. La nuit dernière nous avons fait un vrai massacre, 300 boches tués ou blessés.

J'ai brulé ce soir la 300 cartouches, ça n'était pas le moment de toucher le canon du fusil.

J'espère que tu recevra cette lettre et même que tu dois en avoir reçu avant celle-ci.

Donne moi des nouvelles de Louis et de Léon. J'ai déjà rencontré deux fois Lucien Mauris. La fin de Claudius ne m'a pas surpris car je l'avais vu avant de partir. 

Astu fait amener le bois que j'ai coupé ce printemps ?

Je t'embrasse bien tendrement ainsi que Thérèse Jeanne et Marcelle, que je remercie bien de leur lettre.

L'oncle Marie a-t-il toujours son cheval et le cousin François Ruche est-il toujours sous les drapeaux ? ?

Tu remercieras bien la tante Julienne et leur feras bien des amitiés.

Je finis car c'est un civil qui est venu aux tranchées chercher les lettres et il va partir.

J'écris dans une forêt  a trente pas de 3 allemands qui dorment pour quelques temps, ils ne sont pas beaux à voir. Au dessus de ma tête la musique des obus français.

La lettre n'est pas terminée mais on comprend qu'il n'a pas eu le temps de conclure.

 

jeudi, 11 septembre 2014

Septembre 1914

11 septembre 1914

Ma chère Marie

J'ai recu avant hier ta lettre du 18 et tes deux cartes du 22 et 27 août.

Inutile de te dire le plaisir qu'elles m'ont causé. Nous sommes actuellement à 30 Km de Paris.

Je vais toujours bien, je passe entre les obus, espérons que la chance durera. Je n'ai besoin de rien. l'oncle Marie a-t-il été chercher le bois ? Dis le moi il faut l'amener si les chemins sont encore bons. A-t-il toujours son cheval ? 

As-tu des nouvelles de Louis et de Léon ? Jeanne en a-t-elle de son fiancé ?

Que disent les docteurs du village de la guerre ?

Tous ça m'intéresse, mais tu ne m'en dis jamais un mot.

Et toi comment vas-tu ? ne te force pas trop au travail ma chérie. Que je te trouve toujours fraîche et jolie quand je reviendrai.

Mais je crois qu'il y en a pour un moment avant que se signe la paix car ça ne vas pas vite. C'est aussi bien triste quand on voit des villages entiers brulés, des routes pleines de gens qui fuient. D'autres qui rentré chez eux ne retrouvent que des ruines fumantes.

Estimons nous encore heureux que la guerre ne soit pas portée chez nous.

Ca n'est pas rose non plus pour l'allemand, les soldats que j'ai vu prisonniers ramassaient du pain moisi dans la boue et le dévoraient. Nous nous touchons bien nos vivre.

Vite une lettre ma petite, ton petit Zouaves qui t'embrasse bien bien bien fort.

H.Mermin

 

Chères soeurs

Comment prenez vous l'affaire ! vous ne passez des vacances comme vous en escomptiez. Vous avez bien raison de ne pas vous faire de bile, ça ne sert a rien. Je dis cela surtout pour Jeanne a moins que ses pleurs aient cessé. Quant a moi j'y prend le mieux du monde ne pouvant faire autrement jusqu'a présent pas de balles, rien que des obus, on se met a plat ventre quand on les entend venir après on rigole. 

Je vous embrasse toutes les trois en attendant de se redisputer avec vous. Votre frangin

H.M.

(écrit sur  la même feuille de papier) 

 

jeudi, 28 août 2014

Août 1914, suite

Vendredi 28 aout 1914

 

Ma chère Marie

 

Tu ne saurais croire le plaisir que j'ai eu a recevoir ta lettre la 1ère depuis notre séparation. Je l'ai recue hier 27 et elle a donc mis 13 jours a arriver.

Nous avons déjà combattu deux jours et nous avons reculer, je crois que ça va recommencer bientôt autour de Vervins pour nous. Le deuxième Zouave a perdu onze cents hommes tués ou blessés sur 3 milles, le 3è a peu près cinq cents. Quant a moi je suis je suis toujours indemne. Je me souhaite la même chance pour la prochaine fois. 

Et toi comment vas-tu. Comme je n'ai reçu que ta lettre d'hier, je te prie de me renseigner sur ce que je te demandait sur les autres, car c'est la 5è que je t'écris, je t'ai envoyé la dernière de Rocroy le 16 tu l'auras peut être reçue quand tu liras celle là.

Donc 1e l'Oncle Marie a-t-il le mulet sans qu'on lui ait fait d'ennui a la réquisition des chevaux. A-t-il toujours le sien ? Est-il faché de n'avoir pas eu le mien.

2e Fais amener le bois que j'ai fait ce printemps, au blizzard si tu ne sais ou sais, Joseph Layat peut l'indiquer à l'Oncle.

Je suis bien content que le regain soit rentré. Vivement que je revienne t'embrasser ma petite chérie car je suis comme toi j'espère bien revenir.

Nous ne pouvons pas envoyer de télégramme. Dis moi si on avait ouvert la lettre que tu as recue.

Je t'embrasse de tout mon coeur et je t'aime encore plus qu'avant de te quitter. Ma pensée se reporte toujours vers toi.

Aie confiance nous nous reverrons.

Embrasse bien mes soeurs pour moi, elles reverront leur fiancé.

H.Mermin

 

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Vervins

à 45 kms de Rocroy

 Lors de la retraite de l'armée française en août 1914, la 5e armée française établit son QG durant un jour dans la commune, le 25 août 1914. Précisément dans l'école primaire.