vendredi, 18 avril 2014
Né un vendredi saint
Il est parti le jardinier des "Radis bleus" : Pierre Autin-Grenier, dont j'ai souvent parlé sur ce blogue et dont je reparlerai encore, est décédé. Il était né un 4 avril mais, cette année-là, ce n'était pas le jour de la Saint-Isidore mais le vendredi-saint, jour de la Passion. Ce n'est pas un simple hasard : sa vie a débuté dans la souffrance, celle de l'abandon toujours évoquée sous forme allusive dans la réalité mais très présente dans ses textes.
"lundi 4 avril
Saint Isidore
Né ce même jour, de nombreuses années déjà, complètement nu de tout et de suite de trop, je n'ai eu de cesse depuis que de trouver la sortie"
Est-il parvenu à consoler cet enfant qui continuait de souffrir en lui ? Cela restera son mystère.
"L'enfant en flammes qui s'avançait en boitillant, les pieds serrés dans ses souliers en fil de fer et le front bas, nous l'avons recueilli et lui avons prodigué aussitôt la bienveillance dont on gratifie d'ordinaire les chiens qui vont mourir et qui vous lèchent les mains. Nous l'avons reconnu à son habit de bagnard, à ses yeux délavés par d'innombrables orages, aussi aux traces de coups près du coeur."
Pierre Autin-Grenier, le poète des "petits riens" et de l'inutile comme on l'a beaucoup dit, dont la prose ciselée pouvait être mordante dans l' autodérision mais aussi poétique voire lyrique.
Il se consolait -et nous consolait- du tragique de l'existence en dégustant les plaisirs du quotidien mais dans le fond il n'était pas dupe et la mort ne l'a jamais complètement perdu de vue.
Pierre Autin-Grenier
par Ronan Barrot
16:44 Publié dans Chronique lyonnaise, Coups de coeur, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | Imprimer
samedi, 12 avril 2014
Adieu Pierre
L'ami poète, Pierre Autin Grenier dont j'ai souvent parlé sur ce blogue est décédé ce samedi 12 avril. Je suis encore dans l'émotion même si cette mort était prévisible. Je lui consacrerai donc une note plus tard...
"Mourir ne dure jamais très longtemps, vivre, guère plus.(...)
On mène ainsi une vie à grands coups de galoches, ignorant des heures les plus précieuses minutes et que trahir s'avance au moindre souffle des vents. Jeunesse dure, mon amour, l'instant d'un incendie de poubelles !
On se retrouvera bientôt ventru à jouer au billard sous les lumières blafardes d'un bistrot de banlieue, avec pour habitude l'aube et ses poivrots apeurés. Chaque matin la mer te prendra dans ses bras avec ses nouveaux vertiges ; il me faudra cesser de fumer...
Enfin un jour tout tremble, la vie elle-même s'inquiète et pour un rien on prendrait froid aux pieds. A petits gestes froissés on court encore vers quelque chose bien sûr, mais déjà les oiseaux dans les arbres et leurs plumes vous laissent indifférents. La mémoire rend méconnaissables les anciens secrets, on meurt de son vivant. Alors vient un soir formidable où l'on s'endort, du sang plein les yeux.
Et pourtant : jamais sais-tu, personne de ceux que j'ai aimés n'est mort."
Jours anciens
2003
10:56 Publié dans Au jour le jour, Coups de coeur, D'une génération à l'autre, Image du jour, Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie | Facebook | Imprimer
dimanche, 06 avril 2014
Les années passent !
Il fut un temps, les premiers temps de ce blogue, où un groupe de jeunes enseignants me ravissaient par leur publications : c'était la bande de Myster. Ils ont disparu vers d'autres cieux du web...
Je retrouve parfois Naturella, l'un des sourires du groupe.
Professeure des écoles, elle a récemment publié sur FB cette anecdote que je trouve particulièrement savoureuse.
Ce n'est pas un hasard si je vous la livre aujourd'hui, jour de mon anniversaire.
C'est vrai qu'à 40 ans j'étais déjà une "vieille prof" donc que dire à plus de 60...
"Dans ma classe, Olivia a commencé sa rédaction : "une très vieille dame âgée de 42 ans traversait la route...".
Quand elle a vu ma tête à la lecture de sa production,
elle a dit "ouh là, maîtresse, je vais peut-être enlever le 'très' ..."
é_è"
10:08 Publié dans Au jour le jour, D'une génération à l'autre, Souvenirs de prof | Lien permanent | Commentaires (18) | Facebook | Imprimer
samedi, 05 avril 2014
Sagesse chinoise
Lie-Tseu, 500 ans avant Jésus-Christ, est considéré comme le troisième penseur du Taoïsme.
Le voleur de hache
Un homme perdit sa hache. Il soupçonna le fils du voisin et se mit à l'observer. Son allure était celle d'un voleur de hache ; l'expression de son visage était celle d'un voleur de hache ; sa façon de parler était tout à fait celle d'un voleur de hache. Tous ses mouvements, tout son être exprimaient distinctement le voleur de hache. Or, il arriva que l'homme qui avait perdu sa hache, en creusant par hasard la terre dans la vallée, mit la main sur cet outil.
Le lendemain, il regarda derechef le fils du voisin. Tous ses mouvements, tout son être n'avaient plus rien d'un voleur de hache.
Lie Tseu
"Sur le destin"
22:33 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | Imprimer
dimanche, 30 mars 2014
"LE" derby
Comme l'a bien subodoré Doume, ce soir Roso va être à cran devant son écran pour "LE DERBY", match de foot Lyon-Saint-Etienne. Le parler "gaga", (langage stéphanois) contre celui de Guignol et Gnafron. Ou encore la culture populaire contre la culture bourgeoise, les miniers contre les soyeux...
On comprend l'enjeu.
Pour moi, soit une sortie au cinéma soit m'enfermer pour regarder l'émission concernant les municipales sur une petite télévision d'appoint.
Mais il me vaudrait mieux sortir car à chaque but marqué par les stéphanois j'entendrai un hurlement qui ébranlera la maison...
Aujourd'hui c'est aussi l'anniversaire d'une figure du foot stéphanois. Robert Herbin a 75 ans.
11:05 Publié dans Chronique lyonnaise, D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | Imprimer
samedi, 29 mars 2014
Passage chez Bruno
Avez-vous été inquiété ou intéressé ou perturbé, ou agacé voire exaspéré par tout ce qu'on a entendu ou lu sur cette théorie dite des genres ou encore des stéréotypes, vieux serpents de mer qui sortent leur nez quand la tempête menace ?
Rien de tout cela en ce qui me concerne, ni intérêt ni exaspération,
peu me chaut la stérilité du sujet.
Mais j'adore le lire dans la Prairie aux Lucioles de Bruno. Pas sûr qu'on s'y retrouve... ça commence dans la poésie, comme une nouvelle de Pierre Autin-Grenier présidée par un ange et ça se termine dans le labyrinthe de la philosophie... Mais c'est pour ça que j'adore !
15:01 Publié dans Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | Imprimer
mercredi, 26 mars 2014
La Chine à Lyon
Mon quartier est bouclé, ce matin il est impossible de circuler en voiture et même à pieds. C'est l'affaire de quelques heures... Une jeune fille, devant moi, est parvenue à attendrir les CRS car elle disait avoir un examen à passer. Elle était au bord de la crise de nerfs... Les policiers se sont laissés attendrir mais il m'a semblé qu'elle aurait pu prendre ses dispositions. Pour moi qui allait acheter mon pain mais surtout faire le badaud, pas question d'ouvrir une barrière. Je ne verrai donc pas le président chinois...
Cette visite suscite des critiques comme chaque échange entre la France et la Chine. Pourtant il faut se rappeler : quand De Gaulle, il y a cinquante ans, a été le premier chef d'Etat occidental à reconnaître la Chine il l'a fait au temps de Mao et de ses répressions sanguinaires.
Tout le monde avait vu alors en lui un visionnaire.
Mais c'était De Gaulle...
"Les moyens de la Chine sont virtuellement immenses. Il n'est pas exclu qu'elle redevienne au siècle prochain (1) la plus grande puissance de l'Univers. Si nos chefs d'entreprise ne sont pas trop idiots, ils devraient en profiter pour nouer des liens qui leur rapporteront dix ou cinquante fois plus qu'ils n'auront dépensé."
Charles de Gaulle
1/ siècle prochain, l'actuel...
10:51 Publié dans Âme chinoise, Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | Imprimer