Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 29 juillet 2014

7 août 1914

Comme annoncé voici la première lettre de mon grand-père parti à 24 ans, marié depuis six mois à la guerre.

La plupart des lettres sont écrites au crayon à papier donc certains mots sont illisibles : gros travail de déchiffrage ! Il faut également savoir qu'elles ne comportent aucune indication des lieux où elles ont été écrites car c'était interdit de le mentionner… Celles qui lui étaient expédiées, j'en ai retrouvée une seule d'une tante,  étaient adressées à Satonay, lieu de son incorporation. Je n'ai retrouvé aucune lettre de notre grand-mère...

Mon grand-père avait fait ses trois de service militaire obligatoire chez les Zouaves à Bizerte (Tunisie). Il en était rentré en décembre 2013.

Les Zouaves étaient constitués de Français et d'Africains : c'étaient vraiment les régiments "chair à canons". D'où la mort de mon grand-père dès le début de la guerre 

J'ai laissé les fautes d'orthographe… En fait il y en a plutôt moins que dans les dernières copies de mes élèves ! Il avait quitté l'école à 12 ans après son certificat d'études.

vendredi 7août 1914

Chere femme, chères soeurs,

Je vous écrit encore de Sathonay où nous sommes encore pour 5 ou 6 jours. Je crois qu'après nous serons dirigé sur le camp de Châlons et peut-être de là en Belgique. Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi. Nous sommes tous gais et il faut que chacun fasse son devoir. Hervé lui-même a demandé à marcher. Vous avez dû apprendre par les journaux que la Belgique est attaquée par les allemands, je crois que nous irons en Belgique.

Et vous vous comment arrangez-vous votre petite vie, est-ce que tout commerce est arrêté ?

A-t-on pris le cheval de l'oncle, et a-t-il pris mon mulet ?

Que disent les gens de la guerre ? Quel est leur état d'esprit ?

Ne vous fiiez pas trop aux nouvelles des journaux, une bonne moitié est fausse, neamoins il semble bien que ça ne tourne pas à l'avantage de l'Allemagne, si on l'écrase ça fera le bonheur du peuple allemand lui-même, il sera débarrassé de son autocratie militaire c'est pourquoi les socialistes eux-mêmes marchent. Que voulez-vous la guerre fera des victimes mais du mal viendra le bien, l'Europe sera débarrassée de ce régime intolérable pourra s'occuper d'organiser un régime meilleur. 

Recrivez moi vite et adressez moi votre lettre toujours

3è Zouaves 20 éme compagnie Sathonay Ain

Ayez confiance, nous nous reverrons bientôt et je vous donnerai le plus souvent possible de mes nouvelles. 

Ma chère Marie a t on pris le mulet de ton père, si oui recommande a ton oncle qu'il lui prête le notre.

Je vous embrasse toutes de tout coeur.

Vite de vos nouvelles.

H Mermin

mercredi, 11 juin 2014

Du virtuel à la vraie vie...

L'événement de ce mois de juin est ma rencontre prévue avec deux amis blogueurs : Alsa et Doume.

Une amitié virtuelle de six ou sept ans qui va s'inscrire dans la vie réelle. Nous partons demain en Alsace et nous penserons bien à vous amis blogueurs...

dimanche, 25 mai 2014

Une belle palme

4425277_6_a2a2_le-realisateur-turc-nuri-bilge-ceylan-avec-sa_ea5e8a28027c50aaee02618105101d9a.jpg

 

Cannes 2014 : le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d'or pour « Winter Sleep »

Je suis pour ma part enchantée, sans avoir vu le film,  qui a été apprécié par Dominique Boy-Mottard une habituée du festival, que le jury ait trouvé cette année d'autres critères de récompense que ceux de l'actualité sociale et politique. Je n'en attendais pas moins d'une grande réalisatrice comme Jane Campion. J'ai entendu l'éloge d'un grand film littéraire... Un film long certes, et pas du tout grand public : c'est heureux que ce genre de film soit soutenu.

samedi, 24 mai 2014

Les Allobroges

 

2673617782.3.jpg

 

Les Allobroges étaient surtout connus pour leurs qualités de guerriers, ils étaient aux yeux des romains un peuple rebelle par excellence. La guerre était pour eux une occupation et un métier traditionnels, à tel point que les autres tribus celtes les recrutaient comme mercenaires(gaesati). Ils firent donc partie de nombreuses expéditions militaires, notamment pour venir en aide à leurs cousins de la plaine du Pô, menaçant Rome à plusieurs reprises. Il est intéressant de noter que de tout temps, les régions montagneuses ( Kabylie, Suisse...) ont produit des mercenaires. La rudesse du pays (climat et relief) conjuguée au manque de terres arables facilite en effet cette forme d'exode et cette particularité était aussi vraie pour les Ligures des montagnes avant la venue des Celtes. En 274 avant J.-C., des mercenaires celtes, engagés par les Grecs, ont même fondé un royaume en Anatolie (Galates).

Lire la suite de ce texte 

de François Ory Lacroix

Sur le blog des Amis de Bernard Lacroix

 

3852236822.jpg

La Mémoire des Allobroges est célébrée dans l'hymne savoyard. La région est frontalière, proche de la Suisse et de l'Italie. 

Voilà pourquoi demain je voterai avec enthousiasme pour l'Europe.

 

vendredi, 23 mai 2014

Il est toujours là

1600985_10202848905377795_799163163164540514_n.jpg

Hier, à Saint-Bonaventure à Lyon, messe à la mémoire de Pierre Autin-Grenier en présence d'Aline, son épouse et de ses anciens et fidèles amis lyonnais. PAG nous avait accordé en 2013, à l'occasion du printemps des poètes, une très belle rencontre dans ce sanctuaire...

jeudi, 24 avril 2014

Rencontres

Entre 1998 et 2005, j'ai participé au jumelage de mon lycée avec un lycée mauritanien à Boghé, au bord du fleuve Sénégal… Je m'y suis rendue cinq ou six fois et nous avons accueilli à Lyon élèves et professeurs mauritaniens.

Depuis il est déconseillé aux Occidentaus de circuler dans le pays menacé par le terrorisme.

Mes amis mauritaniens sont aujourd'hui les otages de l'extrémisme. 

Plus de jumelage, plus de visites d'étrangers...

Que sont-ils devenus ? 

Je retrouve aujourd'hui cette photo et je pense à eux.

Boghé.jpeg

mercredi, 23 avril 2014

Aimer, boire et chanter

631701-s1-18__c_f_comme_film_arnaud_borrel_01.jpg

C'est un film que j'ai failli ne pas aller voir ayant entendu beaucoup d'avis négatifs. Mais j'aime tellement les films d'Alain Resnais qu'il m'a semblé ne pas pouvoir être complètement déçue. Et je ne l'ai pas été. 

Le film surprend, ou plutôt prend le spectateur à rebrousse-poil... L'histoire est simple : dans la campagne anglaise, un homme sait qu'il va mourir et bouleverse la vie de trois couples amis.

Et c'est là que nous sommes déconcertés... Le réalisateur cache un maximum -tentures de théâtre en guise de portes, scènes  exclusivement à l'extérieur, on est dans toutes les maisons mais dans les jardins- pour révéler l'essentiel à savoir une interrogation sur ce qu'est devenue la vie de ses amis. C'est un film sur le  dévoilement progressif. La scène la plus spectaculaire de ce point de vue est celle de la fête donnée à l'occasion de l'anniversaire de la fille d'un des couples : toute la fête se déroule sans qu'on n'en voit rien sinon ceux qui la regardent. Et c'est ce qui peut paraître crispant à certains spectateurs habitués au cinéma qui exhibe. Resnais quant à lui semble s'être bien amusés à nous égarer...