lundi, 08 mars 2010
Celles qui n'ont pas le choix...
Je n'aime pas trop les marronniers mais difficile, comme le rappelle discrètement Doume, d'oublier celui d'aujourd'hui et de passer à côté.
Hommage donc
à toutes les femmes soumises à la charia
victimes de l'intolérance
et de la violence de religions obscurantistes.
Hommage aux Iraniennes en lutte
aux Afghanes
aux Irakiennes
qui pour des raisons différentes
vivent cachées et dans la peur.
Je vous suggère un passage vers le blogue
pour réfléchir à ces choix que peuvent faire
ou ne pas faire les femmes.


09:01 Publié dans Passages vers... | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
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samedi, 06 mars 2010
La Vaine attente

Attention...Première de couverture trompeuse.
Pas tout à fait.
Ce roman de Nadeem Aslam, Pakistamais vivant en Angleterre, débute dans une maison dont on comprend qu'elle sera le lieu symbolique d'un affrontement entre barbarie et culture.
Chez Marcus Caldwell, vieil Anglais ayant épousé une Afghane, belle et intelligente, les livres sont cloués dans le plafond pour échapper aux talibans. Les murs qui avaient été superbement décorés de fresques délicates, ont été volontairement maculées de boue pour la même raison.
Tout le livre parle d'horreur et de violence.
L'histoire ? C'est la recherche des morts et des disparus, qui tous passent par cette maison.
Lara, une Russe, est à la recherche des traces de son frère venu faire la guerre dans les années 80 mais qui avait déserté. La révélation de sa mort sera terrible.
Sa route croise celle de Marcus car le soldat russe avait fait un enfant à Zameen, fille de Marcus, disparue elle aussi.
Marcus, vieil homme seul : sa femme est morte, tuée par l'islamisme radical. De sa fille, il ignore les causes et le lieu de sa disparition mais cherche l' enfant qu'elle a eu devenu jeune homme.
David, l'ancien de la CIA le cherche aussi car il a aimé sa mère...
Casa, un jeune homme endoctriné dès l'enfance cherche à accomplir ce que Allah veut de lui et c'est épouvantable.
Le puzzle se renconstitue au fil des pages, construisant sous nos yeux la violence monstrueuse d'un pays qui semble n'avoir jamais rien connu d'autre. Horreur bestiale, insupportable, inhumaine mais sans aucune description voyeuriste, juste posée par petites touches, par suggestions qui font frémir... Les soldats russes violent les femmes et torturent les hommes mais, à leur tour pris dans l'engrenage, se font massacrer de façon barbare ou désertent sans aucune chance de survivre. Les Américains soutiennent les pires monstruosités commises par les combattants afghans, futurs talibans, sur les civils, par anticommunisme. Ils vont même jusqu'à les aider à répandre l'Islam radical en distribuant des Corans. Les talibans envoient au martyr des enfants endoctrinés dès leur plus jeune âge, arrachés ou achetés à leurs parents.
Aucune place pour l'innocence dans ce roman.
On ne sait même pas si Marcus retrouvera son petit-fils...
Aucune trace de rédemption, sauf peut-être à la fin, où la tête d'un bouddha protégée par Marcus retrouve sa place au musée de Kaboul...
Seule la nature toujours présente et magnifiquement observée par Nadeem Aslam permet de respirer et apporte de la paix dans l'inhumanité : des oiseaux qui gazouillent sans se lasser, un lac aux eaux calmes qui se teintent du sang humain comme pour l'effacer, des aubes douces et tendres ...
Peut-être pour nous rappeler que l'Afghanistan est un des plus beaux pays du monde.


10:31 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
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mardi, 02 mars 2010
Causons bouquins
Aux Xanthines
La prochaine rencontre autour d'un livre
aura lieu le lundi 22 mars à 17 heures 30
On causera du livre
"La nuit, la neige"
de Claude Pujade Renaud
Comme je n'ai pas encore lu ce livre choisi par Dominique, je vous propose un résumé d'éditeur.
Deux femmes qui ne se sont jamais vues se croisent un soir de décembre 1714, dans un château en Castille.
L'une, Anne-Marie des Ursins, toute-puissante auprès du roi Philippe V d'Espagne, est venue accueillir l'autre, Elisabeth Farnèse, nouvelle épouse du souverain, encore inconnue de lui. La nuit, la neige, une escorte, un carrosse dans lequel il faut s'engouffrer et qu'à vive allure on mène vers la France : en quelques instants d'une entrevue sans témoin, la reine a signifié à Anne-Marie des Ursins sa disgrâce.
L'exil commence - et avec lui l'obsédant va-et-vient de la mémoire. Depuis Gênes où elle trouve refuge, Anne-Marie tente de comprendre les raisons de sa chute. A Madrid, dans le glacial palais de l'Alcazar, Elisabeth fait l'apprentissage de son métier d'épouse et de reine. Mariages, enfantements, plaisirs choisis ou obligés du pouvoir... Requises dans ce qu'elles ont de plus intime, des femmes donnent ici leur version singulière de l'Histoire.
Avec cet ample roman, Claude Pujade-Renaud pourrait bien rendre à la politique sa plus exacte dimension : celle des coeurs, passions, caractères...
À tous ceux qui auraient lu ce livre et habitent loin de Lyon, je propose d'envoyer leur analyse soit en commentaire soit par courriel.
17:34 Publié dans Xanthines | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
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samedi, 27 février 2010
Indifférenciation
Ce matin, sur France-Inter, j'ai entendu deux brillantes intellectuelles féministes échanger sur les progrès faits ou à faire, dans la société, pour les femmes. Le 8 mars est bientôt là, on commence à planter le marronnier.
J'ai oublié et leurs noms et les titres de leurs livres que je n'ai pas l'intention de lire.
Le débat est parti d'une analyse économique et sociologique récente montrant qu'une entreprise dans laquelle l'encadrement est à fortes proportions féminin aurait de meilleurs résultats que celle où l'encadrement reste essentiellement masculin.
Soit. Et c'est tant mieux.
Mais de là à aller jusqu'où le souhaitait l'une d'elles... Elle a préconisé l'indifférenciation entre hommes et femmes. Affirmant même que c'était inévitable et inéluctable pour l'avenir. L'exemple choisi avait de quoi faire sourire. Comme les femmes ont adopté le pantalon pourquoi les hommes ne porteraient-ils pas des jupes ?
Sans moi bien sûr, j'espère bien dormir au cimetière de Loyasse d'ici là.
En revanche plutôt que ces revendications en terme de pouvoirs qui m'ont toujours agacée -quel pouvoir ? celui qui fait qu'à la retraite on est obligé d'en passer par un quadruple pontage pour vivre ?- il me semble que je préférerais des changements plus subtils au niveau de la vie.
Je ne parle pas du partage des tâches ménagères sur lequel on a déjà beaucoup évolué.
Je souhaiterais plutôt que ce ne soit pas toujours les femmes qui portent le souci des liens familiaux, des souffrances familiales.
Car j'ai remarqué que cela revient TOUJOURS aux femmes, même célibataires ou à celles sans enfants qui assument parfois encore plus que les autres.
Mais là, il faudrait un changement quasi génétique...
Ce billet est dédié avec mélancolie à un de mes premiers visiteurs, Little Wing, qui avait assez vite fermé son blogue, et avec lequel j'avais échangé sur ses sujets... On ne sait jamais, s'il faisait encore un tour ici !
12:05 Publié dans D'une génération à l'autre | Lien permanent | Commentaires (18) | Facebook |
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vendredi, 26 février 2010
Les retours...
Geneviève est repartie à Port-au-Prince pour la rentrée au lycée français le 1er mars. Une rentrée qui sera sans doute bizarre dit-elle. Des élèves, répartis dans différents lycées français à l'étranger, ne rentreront sans doute pas et termineront leur année scolaire là où ils se trouvent... En revanche le lycée accueillera sans doute des élèves d'établissements partenaires dont les murs ont été détruits. Pas facile pour les enseignants. Plusieurs d'entre eux reviendront également sans leur famille... Et il faudra se serrer les coudes, héberger ceux qui n'ont plus de toit.
Bien sûr, pendant son séjour, nous avons beaucoup parlé. De ce qu'elle a vécu... Curieusement, elle n'a compris l'ampleur du séisme que quelques heures après la première secousse. Elle était sortie dès les premières secondes, ayant compris ce qui se passait pour avoir vécu semblable tremblement de terre en Colombie. Sa maison a bougé... elle est donc rentrée après la secousse et a entrepris de ranger, de ramasser avec sa colocataire, ce qui était tombé et cassé... C'est seulement plusieurs heures plus tard, par un coup de téléphone d'une amie à Saint-Domingue, qu'elle a appris la nature et l'ampleur du séisme. Elle est alors partie à la recherche, dans la nuit, d'amis et collègues moins chanceux qu'elle...
Retour également sur ce qu'elle a fait pendant les trois semaines qui ont suivi.
Aider les uns et les autres mais surtout au lycée, avec le personnel administratif, faire le recensement des élèves. Tâche longue et difficile compte-tenu du chaos général. Une seule petite fille de sixième morte mais douze élèves dont on n'est sans nouvelles.
Elle a pu rentrer en France apaisée d'avoir quitté le pays au moment où l'aide était organisée et non avec en tête des images d'apocalypse.
Retour enfin sur notre bref séjour, l'an dernier à cette date. Notre premier contact avec Port-au-Prince, un pot à l'hôtel Montana.
(D'ailleurs à Michèle R. qui lit ce blogue : la photo de Daniel, l'artiste en cocktails du Montana. Tu peux la récupérer ici, je n'ai pas ton adresse courriel et Geneviève, à son retour, aura peut-être autre chose à penser que de me l'envoyer !)
Daniel, le barman du Montana, resté sous les décombres...

Le Montana dominant Port-au-Prince
février 2009
Mais aussi nous avons repris nos discussions sur la littérature... J'apprécie d'avoir encore la possibililté d'être par elle informée des programmes en cours. Car maintenant priorité à la préparation de l'épreuve anticipée littéraire du Bac (communément appelée à tort Bac de Français). On va carburer dur au lycée de Port-au-Prince, presque du non-stop jusqu'en juillet !
Pour aller plus loin, lire l'exemplaire du Nouvelliste Hors-série : nouvellist_Special_Full_version.pdf
15:53 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
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mardi, 23 février 2010
Causerie autour d'un punch...
Hier soir aux Xanthines, dégustation d'un punch antillais et partage, comme prévu, sur "L'énigme du retour" de Dany Laferrière. Autour de notre table en bois fétiche, nous avons réuni quelques habituées mais aussi des nouvelles venues... Tout au féminin comme on peut le constater. Grand plaisir pour moi de rencontrer Dominique dont l'enthousiasme pour évoquer ce livre est tout à fait à l'image de celui qu'elle manifeste sur son blogue... Nous avons reçu également l'apport très intéressant de deux étudiantes, toutes deux en Master de FLE (Français Langue Étrangère) dont l'une était guadeloupéenne. Sa connaissance de la littérature caribéenne a enrichi la discussion. D'autant qu'elle avait lu un autre livre de Dany Laferrière, Pays sans chapeau,où déjà il évoque son retour d'exil... "L'énigme du retour" avait intéressé, et même passionné, toutes celles qui l'avaient lu. Pour l'écriture, superbe, cette poésie narrative si originale... pour l'émotion des évocations de ce retour après quarante ans d'exil. Le lien familial renoué non sans souffrance... une famille où tous les hommes son partis; le père, d'abord à cause de la dictature de Papa Doc, son fils, l'auteur, sous la dictature de Baby Doc... le fils rentre d'ailleurs pour enterrer le père. Le neveu qui s'apprête à partir. Les femmes restent. Les femmes sont le socle de la société haïtienne.
Haïti, terre d'écrivains comme le rappelle Dany Laferrière dans ce recueil de textes édité par le Serpent à Plumes au profit de l'hôpital de la Communauté Haïtienne, centre médical de Port-au-Prince qui se concentre sur les soins apportés aux plus pauvres sans aucune aide de l'Etat.
"Quand tout tombe, il reste la culture. Et la culture c'est la seule chose qu'Haïti a produite : ça va rester. Ce n'est pas une catastrophe qui va empêcher Haïti d'avancer sur le chemin de la culture. Et ce qui sauve cette ville, c'est le peuple. C'est lui qui fait la vie dans rue, qui crée cette vie. Il ne faut pas se laisser submerger par l'événement." Dany Laferrière
Et Nathalie Fiszman, directrice littéraire du "Serpent à Plumes" d'ajouter :
"Oui, la culture haïtienne est probalement inversement proportionnelle à sa richesse."
22:27 Publié dans Xanthines | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
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vendredi, 19 février 2010
Une rencontre d'actualité
Nouvelle activité aux Xanthines
un groupe de lecture.
On se réunit autour d'un livre
pour échanger et en parler.
Première rencontre
22 février 2010 à 18 heures
autour d'un livre qui colle à la réalité :
"L'énigme du retour" de Dany Laferrière.

Il ne sera pas nécessaire d'avoir lu le livre pour participer : notre objectif étant de donner envie de le lire...
17:29 Publié dans Xanthines | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
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