vendredi, 19 février 2010
Adieu Larbi...
Je reviens et je repars.
Difficile de quitter Haïti en ce moment.
Geneviève est rentrée en France et retournera à Port-au-Prince vendredi 26 février, après avoir pris le temps de quelques jours de ressourcement dans la neige de Haute-Savoie. Le lycée français ouvrira à nouveau ses portes le 1er mars.
Parmi les messages qu'elle a reçus d'Haïti, celui-ci qui l'a beaucoup touchée : on a retrouvé le corps de Larbi Lafkih, son collègue professeur de maths. Il se trouvait à l'hôtel Montana et ils ont été très nombreux à avoir été surpris par la mort. Mort dans un lieu d'échanges, de gaîté, de convivialité. Son corps identifié sera rapatrié au Maroc, son pays d'origine pour y être enterré.
Les Américains ont mis au point une technique de déblaiement des décombres très sophistiquée, dite par effeuillage, pour dégager les gravats par petites couches permettant ainsi d'épargner les cadavres.
Adieu Larbi. Je m'associe à ses nombreux amis et à sa famille qui sont dans la peine.
17:27 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
Imprimer
mercredi, 17 février 2010
Un temps pour se taire et un temps pour parler...
C'est vrai que j'ai appuyé sur "Pause" depuis quelques semaines...
L'opération de mon mari a entraîné beaucoup de visites et coups de téléphone : l'occasion de rependre contact avec famille et amis...
Le retour d'Haïti de ma belle-soeur avec une forte charge émotionnelle : j'y reviendrai...
Un zeste de fatigue mentale lié à l'enfermement dans l'hiver. Dix jours de neige sur ma colline que n'ont pas subi les lyonnais du centre-ville... c'est long.
Mais comme dirait ce très beau texte de l'Ecclésiaste que j'aime beaucoup
Il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel
un temps pour enfanter et un temps pour mourir,
un temps pour planter et un temps pour arracher le plant,
un temps pour tuer et un temps pour guérir,
un temps pour saper et un temps pour bâtir,
un temps pour pleurer et un temps pour rire,
un temps pour se lamenter et un temps pour danser,
un temps pour jeter des pierres et un temps pour amasser des pierres,
un temps pour embrasser et un temps pour éviter d’embrasser,
un temps pour chercher et un temps pour perdre,
un temps pour garder et un temps pour jeter,
un temps pour déchirer et un temps pour coudre,
un temps pour se taire et un temps pour parler,
un temps pour aimer et un temps pour haïr,
un temps de guerre et un temps de paix.
15:53 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (14) | Facebook |
Imprimer
lundi, 01 février 2010
Événement de la semaine
Un simple rappel mais j'espère utile...
L’ESPRIT CANUT propose :
REFLETS DU TERRITOIRE DANS LA LITTERATURE LYONNAISE
Conférence par Roland Thevenet
Le Mercredi 3 février à 20h 30
Cinéma Saint-Denis
77 grande rue de la Croix-ROUSSE
Entrée 5 euros
19:17 Publié dans Chronique lyonnaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Imprimer
samedi, 30 janvier 2010
De battre mon coeur s'est arrêté...
"Wen Tche fit tourner Long Chou le dos à la lumière et lui-même se mit derrière son patient pour examiner sa silhouette qui se découpait dans la lumière. Il dit alors : " Je vois bien votre coeur : c'est un pouce carré de vide ! Vous êtes comme un saint. Six ouvertures de votre coeur sont parfaitement libres et une seule ouverture reste fermée. (1) Par le temps qui court, on tient la sainte sagesse pour maladie. Sans doute est-ce là votre maladie. À cela, je ne connais pas de remède."
Lie-Tseu, Philosophe chinois 450 avantJ.C.
(1) Le Sage avait toutes les ouvertures de son coeur ouvertes alors que le commun des mortels les avaient bouchées.
Les premiers essais de pontages sur les coronaires ont été tentés sur les animaux par Alexis Carrel. C'est seulement depuis le début des années 80 que les techniques actuelles sont au point et n'ont cessé de s'améliorer pour le confort du malade.
À une époque où l'exploit reconnu comme tel est souvent un ballon envoyé dans une lucarne,
à une époque qu'on entend décrier comme étant la pire de toutes,
je salue le travail de tous ces praticiens obscurs et modestes qui ont contribué à sauver tant de vies, exploit auquel on s'est trop habitués on le considérant comme banal.
Je suis contente de vivre à cette époque où, grâce à la médecine, mon mari a eu ses quatre coronaires pontées. Le coeur a recommencé à battre, rajeuni.
Il ne me reste qu'à espérer qu'il en tirera la Sagesse du philosophe chinois.
10:40 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (24) | Facebook |
Imprimer
jeudi, 28 janvier 2010
"Jusqu'à la connivence d'un sourire..."
Je ne suis pas une inconditionnelle d'Élisabeth Badinter mais j'ai trouvé qu'elle avait adopté dans cet article le ton juste.

09:39 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (20) | Facebook |
Imprimer
mardi, 26 janvier 2010
À l'origine, un rebelle...

Blessé au combat il revient en héros.
L'Histoire bascule. Il revient au roi, Victor-Emmanuel et au Pape.
Et surtout il choisit Rachel, rejetant Ida qui lui a donné un fils, Benito.
Descente aux enfers pour l'un et l'autre. Ida n'aura de cesse de réclamer la reconnaissance, pour son fils Benito, et pour elle qui se dit unie au Duce par un mariage secret.
Comment se débarrasser d'une telle femme ? Elle est jetée dans un asile de fous, où l'une des malades l'accueille par le célèbre vers de Dante : "Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate."
Elle ne deviendra pas folle mais restera rebelle. Son fils Benito, lui le devient...
Du grand cinéma italien, qui a du souffle. Des images splendides, parfois épiques mais surtout très poétiques. Elles nous rappellent le meilleur de Fellini. Et surtout le cinéma : tout le monde va au cinéma dans ce film. Clin d'oeil à la belle époque du cinéma italien ?
J'ai beaucoup aimé ce film.

22:29 Publié dans Ciné-club | Lien permanent | Commentaires (22) | Facebook |
Imprimer
dimanche, 24 janvier 2010
Haïti : le temps du souvenir.
Les recherches (officielles) sont arrêtées.
La nouvelle tombe comme une condamnation à mort.
Les bulldozers vont faire office de Pompes funèbres.
Antigone est trop occupée à soigner les enfants pour se préoccuper des sépultures. C'est ainsi, il ne peut en être autrement.
"Il dit à un autre: Suis-moi.
Et il répondit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.
Mais Jésus lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. "
Luc-9 59/60
La mission de la Vie est prioritaire.
Mais il reste le devoir de se souvenir. Se souvenir de Larbi qui sera enseveli dans la mémoire de sa famille et de ses amis dont j'ai croisé furtivement les chemins virtuels.
Il restera de lui en guise d'épitaphe ces quelques lignes dans Paris-Match.
"Larbi Lafkih, professeur de mathématiques au lycée français Alexandre Dumas, est toujours porté disparu. Ce Franco-Marocain, haute figure de la petite communauté des expatriés, avait coutume de venir déguster au bar du Montana, après ses cours, quelques rhums hors d'âge et des cigares cubains qu'il aimait, en amateur éclairé, à faire partager."
Ce superbe hôtel qui dominait la capitale d'Haïti va-t-il devenir un "ground Zéro" ?
Plus tard les Haïtiens trouveront leur lieu de mémoire car c'est aussi nécessaire pour la vie.
11:39 Publié dans Haïti : survie après le séisme | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook |
Imprimer