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lundi, 28 avril 2008

Il y a encore des pavés à jeter

Je ne partirais pas tranquille demain si je ne vous avais pas laissé cette information partagée par Alsacop. Voilà comment le Journal des Dernières Nouvelles d'Alsace présente Daniel Cohn-Bendit:

 Parmi les étudiants, un certain Daniel Cohn-Bendit, juif allemand né en France, roi de la provocation, passé par l’Unef, vite quittée parce que trop empesée. »

Echappée au Havre

Ailleurs jusqu'au 5 mai.

 Au Havre où je vais tenir compagnie à mon mari qui ne bénéficiera pas du pont du 1er mai.

Havre de paix, havre de lumière, havre de détente. J'adore cette ville. 

 

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Et puisqu'on parle de ponts et que j'aime les ponts, le pont de Normandie que j'emprunterai plusieurs fois cette semaine.

 

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dimanche, 27 avril 2008

Les larmes de madame Wang

Je n'avais pas trop l'intention de parler de ce très joli film mais pour Dasola... Je l'ai vu assez tard après sa sortie et je ne suis pas sûre qu'il soit encore projeté dans beaucoup de salles en France.

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 C'est le film d'un Coréen du sud, Cio Bingjan, mais qui se déroule en Chine.

Madame Wang est une jeune femme très jolie, artiste de l'opéra de Pékin au chômage.

(l'opéra de Pékin est un genre artistique et non un lieu)

Cette charmante personne qui n'a pas froid aux yeux se retrouve, après des déboires, dans l'obligation de gagner sa vie et se découvre un talent pour pleurer dans les enterrements.

Mais il ne s'agit pas tellement de pleurs. Comme vous le voyez sur l'affiche, où elle est en pleine activité dans un cortège funèbre, c'est plutôt une prestation d'artiste par laquelle elle accompagne le défunt, commémore sa mémoire, danse et chante.

On touche à un point important de la culture chinoise : la cérémonie funéraire. Comme le mariage, elle se doit d'être somptueuse. Ainsi madame Wang à un agent, son ancien petit ami. Elle passe même des auditions avant d'être embauchée par une famille  qui cherche  la meilleure pleureuse pour son défunt.

C'est aussi un film sur une jeune femme courageuse qui se bat pour vivre, avec un mari en prison, une petite fille abandonnée qu'on lui colle dans les bras.

Film brillant, drôle et jubilatoire ce que le titre n'annonce pas.

 

samedi, 26 avril 2008

Dazibao

Je suis une auditrice inconditionnelle de France-Inter. Ce qui agaçait mes enfants au temps où ils étaient à la maison. Pour eux la fonction d'une radio devait être alors de diffuser de la musique. Or moi j'aime bien les radios où on cause.

Raison nouvelle d'aimer ma  station préférée :

dans l'émission "Et pourtant elle tourne" de Mickael Thébault, le soir entre 18 heures et 19 heures, fenêtre sur le monde, une chronique de trois minutes le vendredi (18h 53)

Dazibao

qui ENFIN, présente la vraie Chine et la vie des Chinois au quotidien.

 

http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/dazibao/ 

de Dominique André 

Comme tout me monde, j'ai entendu l'annonce de la reprise des négociations avec le Dalaï-Lama.

Reprise, car elles sont entamées depuis longtemps.

Les émeutes de Lhassa les avaient, semble-t-il, interrompues.

Je défends les Chinois mais je sais aussi m'en méfier ! Reprise ne signifie pas aboutissement. Les routes de la négociation sont en Chine longues et sinueuses et il faut maîtriser la pratique du Ying et du Yang.

Peut-être aussi les Chinois ont-ils voulu offrir aux Occidentaux, embarrassés, la possibilité de participer à la cérémonie d'ouverture sans "perdre la face", notion fondamentale et pierre angulaire de la mentalité chinoise. 

 

vendredi, 25 avril 2008

En avril j'aurais dû...

Je termine la lecture d'un gros pavé romanesque passionnant dont je parlerai sans doute prochainement. L'action se déroule sur une année...entre 1913 et 1914.

Un petit extrait m'a plongée dans le doute...

 "...la maison était comme une ruche, avril étant le mois du grand ménage de printemps.(...) Il s'agissait de tirer dehors toutes les literies, de donner au matelassier celles dont la laine nécessitait un cardage, qu'il était venu checher en charrette, et les autres de les laisser s'aérer au soleil sur des tréteaux. Aussi les tapis et les rideaux décrochés, tendus sur les cordes, qu'on battait au balai de toute leur poussière d'hiver, et ceux de mousseline blanchis à l'eau  bleue, qui gonflaient au vent du verger.  Et dedans, il fallait  poncer, encaustiquer de cire fraîche les planchers et les meubles, raviver les miroirs, laver les marbres à la brosse ; nettoyer et fermer les cheminées qu'aucune cendre ne salirait plus jusqu'à l'automne; et encore inspecter les penderies, les ravages des mites ou des souris, renouveler les boules de naphtaline jusque dans les armoires."

Très, très lointains souvenirs. 

Et je me dis : voilà ce que j'aurais dû faire ce mois d'avril au lieu de

  • parcourir les blogues
  • plonger dans mes bouquins
  • batifoler dans la prairie de Bruno 
  • flâner en ville et passer à la librairie d'Aschab
  • prendre des leçons de grammaire avec Choubine
  • déjeuner avec mes copines
  • pousser ma petite-fille sur la balançoire
  • faire des gâteaux
  • ferrailler pour la Chine
  • rêver
  • buller
  • traîner sous la douche

Et vous ?

Vous le faites le ménage de printemps ? 

jeudi, 24 avril 2008

Les bons comptes font les bons amis

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J'ai reçu pour une nuit, une jeune femme venue passer à Lyon un concours dans la fonction publique.

Elle m'a été envoyée par le  réseau SAM qui permet aux demandeurs d'emploi d'être hébergés bénévolement, évitant une dépense que beaucoup d'entre eux ne pourraient pas se permettre. Pour le faible dérangement d'un repas et d'une paire de draps à laver, on peut aider quelqu'un à retrouver du travail. On peut aussi leur apporter un soutien pour lutter contre le stress de l'entretien d'embauche ou du concours. Avec cette jeune femme, historienne de formation, nous avons regardé le film de Moati sur Mitterrand à Vichy.

Mon invitée est actuellement bénéficiaire du RMI, après des années d'emplois précaires, elle avait pu recevoir une formation de grande qualité, préparant aux concours, dispensée par le Conseil général de son département.  Impossible pour elle de payer un hôtel d'autant qu'elle se déplace dans différentes villes de France.

Echangeant avec elle  sur sa situation, j'ai réalisé que tous les titulaires du RMI ne sont pas pris en compte dans les statistiques du chômage. Et pourtant combien sont-ils ?

De même que ceux qui travaillent à temps partiel.

Donc, quand on vous donne les statistiques du chômage, "foutage de gueule" comme dirait Aliscan. 

mercredi, 23 avril 2008

L'indignation de Victor Hugo

 

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Suite à mon billet d'hier, le texte de Victor Hugo.

 

L’empereur Xianfeng est en fuite. Il a abandonné Pékin aux troupes anglo-françaises qui, le 6 octobre 1860, envahissent sa résidence d’été, d’une beauté exceptionnelle, la saccagent, la dévastent. Ce pillage, qui marquera la seconde guerre de l’opium, indigne certains témoins occidentaux. Victor Hugo, lui, ne connaît cette « merveille du monde » qu’à travers le récit des voyageurs, mais, d’emblée, il prend le parti des civilisés, les Chinois, contre les barbares.  [1


article de la rubrique histoire et colonies > colonies
date de publication : octobre
Hauteville House, 25 novembre 1861

Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.

Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :

ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.

Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.

Cette merveille a disparu.

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.

Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.

J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.

En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.

Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.

Victor Hugo

Notes

[1] Cette lettre est publiée dans Nora Wang, Ye Xin, Wang Lou, Victor Hugo et le sac du Palais d’été, Les Indes savantes/You Feng, 2003.

Repris du Monde Diplomatique d’octobre 2004.

 

Mais, en toute objectivité, il faut reconnaître que les Anglais ont été bien pires que nous. Pendant tout le XIXàme siècle, avec la guerre de l'Opium et ses conséquences, ils ont démoli la Chine provoquant la chute de l'Empire. La Chine était alors une société féodale d'où sa faiblesse face aux Européns.


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