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lundi, 23 mai 2011

"Aller aux racines du rêve"

Je pense que l’on peut vivre avec notre temps, être conscient que tout n’est pas possible tout en conservant ces idéaux portés par « les anciens » comme une philosophie de vie.
La lucidité n’empêche nullement le rêve et certaines mesures prises au début des années 80 sont maintenant devenues un héritage moral et culturel dont nous pouvons être fiers.

Écrit par : Louis-Paul | mercredi, 11 mai 2011

J'avais beaucoup aimé ces propos de Louis-Paul,

l'optimisme n'est pas une attente béate quand il est associé à la lucidité. Il relève de la volonté et non du pessimisme démobilisateur et par conséquent inutile.

Bien pour un lundi.

Il rejoint les propos de Jean-Marie Petitclerc, éducateur de délinquants, bien connu à Lyon...

jeudi, 21 avril 2011

Réponse de paix à la violence...

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Tant pis si j'en fais tout un plat mais je reviens à la profanation de ce dernier mardi. Interview de Pascale Marthine Tayou que je trouve impressionnant par son  calme.

Êtes vous en colère ?

Il y a un incident mais je garde mon calme. On peut recevoir un coup par mégarde et je ne suis pas vindicatif.

Mais c'est votre oeuvre ! Cela doit vous toucher...

Oui c'est mon oeuvre, mais c'est aussi l'oeuvre de tout le monde : elle a été créée pour être un trait d'union.

Une personne semble ne pas l'avoir compris...

Je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce qui s'est passé. La violence c'est mal. Elle est innocente cette oeuvre ! Le camarade qui a fait cela s'est trompé d'adversaire. C'est à lui-même qu'il devait porter le coup.

Comment expliquez-vous cette dégradation ?

Je ne sais pas. Peut-être y-a-t-il un lien avec ce qui s'est passé en Avignon.

Il n'y a pourtant rien de blasphématoire dans votre oeuvre. Que voulez-vous dire avec cet empilement de casseroles ?

On se nourrit dans les casseroles ; on se nourrit aussi de dogmes et de croyances. Mais à la fin, quelle est la vérité ? La colonne monte vers le Ciel. Quand on nous parle du Paradis ou de l'Enfer, on ne sait jamais si c'est à gauche ou à droite. Cette oeuvre n'a rien de blasphématoire même si elle a un côté érectile.

Vous l'avez appelée "Colonne pascale" en référence à Pâques ?

Non, Pascale c'est mon prénom. Cela n'a rien à voir avec la période de Pâques. Le Carême, pour moi, c'est tout le temps.

Êtes-vous chrétien ?

J'ai été élevé par des parents chrétiens et j'étais même enfant de choeur.

Pourquoi avoir choisi d'installer cette oeuvre dans une église ?

Je n'avais pas envie de "tasser" toutes mes oeuvres au troisième étage du musée d'art contemporain de Lyon. J'ai voulu exploser les murs pour qu'une partie soit présentée dans la ville. La "Colonne pascale" entrait bien dans l'espace de cette église. Le curé a pris le temps de l'expliquer à ses fidèles qui ont adhéré à l'esprit du projet : celui de la rencontre. J'en suis heureux.

Le Progrès du 21 avril 2011

Ayant vu La Colonne avant son agression, j'avais l'intention d'en parler... Finalement, cela aura permis à l'artiste de nous livrer son interprétation, différente de celle du recteur... C'est l'intérêt de l'art conceptuel : chacun le reçoit à sa manière... Comme Yves qui y voit les casseroles que se trimballent les hommes politiques. Chacun sa vérité.

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vendredi, 25 mars 2011

L'Arpitanie

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Depuis quelques mois je sais que je vis en Arpitanie. Ne cherchez pas dans un atlas: l'Arpitanie fait partie des Nations sans État d'Europe...

Signe des temps... Angoisse de la mondialisation, retour à l'identitaire... Sur Internet fleurissent les réseaux de retour aux origines linguistiques.

L'Arpitan est donc le nom donné au langage autrefois appelé francoprovençal, terme  qui prêtait à confusion. Arpitan annonce la couleur puisqu'il signie : montagnard. Sa zone d'influence est identifiée sur la carte ci-dessus. Elle intègre ainsi des cantons suisses et le Val d'Aoste en Italie.L'arpitan est une langue romane qui vient du latin.

L'Arpitanie a son drapeau...

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Selon l'Atlas des Nations sans État d'Europe, l'arpitan est la langue des Arpians, les bergers.51Gm6P3wEtL._SS500_.jpg

"La conscience arpitane se développe au XXè siècle, quand les groupes de locuteurs de la langue vernaculaire prennent l'initiative d'orgnaniser, de façon régulière, des rencontres internationales, dans l'une ou l'autre des régions de l'Arpitanie. Bien que conscients de parler la même langue, quoique riche en particularismes locaux, les habitants continuent à se réclamer de leur région historique, la Savoie et le Val d'Aoste étant les deux régions les plus emblématiques de ce vaste territoire."

Michael Bodlore-Penlaez

 

Paradoxe sans doute mais le premier grammairien de la langue française fut Vaugelas, né en Arpitanie... Et François de Sales le Savoisien écrivait dans un français plus proche du nôtre que celui de Montaigne, son contemporain.

 

vendredi, 04 février 2011

Hommage aux magistrats

Il existe à Lyon une association sans doute unique en France : le Conseil lyonnais pour le respect de Droits. Un de mes amis en fait partie et m'a  proposé récemment de l'accompagner au tribunal pour une séance de jugements en comparution immédiate.

J'ai été très impressionnée.

Impressionnée par la qualité professionnelle du travail de tous les intervenants du tribunal, que ce soit le président du tribunal ou le procureur général.

Fermeté et humanité, écoute et rigueur. On était là pour dire la Loi, la faire respecter mais en aucun cas enfoncer les accusés.

Mais j'ai pu comprendre les dysfonctionnements dont on accuse aujourd'hui les magistrats.

Tout d'abord la comparution immédiate n'est pas une justice expéditive : on prend son temps, on écoute, on travaille dans le respect.

D'autre part, il paraît évident que certaines affaires n'auraient pas dû venir encombrer un tribunal. La première audience s'est révélée être un conflit à l'intérieur d'un couple qui a été instrumentalisé.

Deux jeunes hommes-moins de trente ans- m'ont beaucoup étonnée. Des garçons qui auraient pu avoir été mes élèves, bien insérés socialement, comparaissant pour un délit semblable... par dépit amoureux, ils avaient commis du vandalisme. Le premier avait tenté de mettre le feu à la cage d'escalier dans l'immeuble où vivait celle qui l'avait quitté, et le second avait brûlé une voiture, à la sortie d'une boîte de nuit où son ex-amie avait refusé de revenir à lui.

Deux presque encore adolescents, auxquels on n'avait sans doute jamais dit non et qui entendaient peut-être  pour la première fois l'énoncé d'une règle de vie en société.

Oui les juges travaillent sérieusement et cela prend du temps.

ils traitent des affaires qui ne les concernent pas toujours et cela prend également du temps : cessons donc de mettre en cause leur professionnalisme.

 

 

mercredi, 26 janvier 2011

Kim En Joong, couleurs chaudes

"Comment fait-il pour marier aussi harmonieusement les couleurs foides et

les couleurs chaudes?"

Rony

 

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"C'est dans la vibration de la couleur que doit apparaître ce qui ne peut jamais être représenté."

Kim En Joong         

La réponse à la question de Rony se trouve dans le très beau livre que Christiane Keller a consacré à la basilique de Brioude, dont les vitraux sont l'oeuvre de Kim En Joong.

"Nous voici dans le vif du sujet : il n'y a pas de vérité transculturelle de la couleur (...) L'historien nous apprend que "l'opposition entre couleurs chaudes et couleurs froides est purement conventionnelle et fonctionne différemment selon les époques et les sociétés." Au Moyen-Âge, le bleu est une couleur chaude".

Puis Christiane Keller nous donne ses interprétations des couleurs de Kim En Joong.


"Le rouge

Voici une couleur dont la suprématie s'est imposée à l'Occident sans doute parce qu'elle est la couleur universelle du feu et du sang. (...) Du couchant rouge cuivré de sa nature natale au rouge argile de sa culture biblique, Kim En Joong n'esquive pas le sens qu'offre la racine hébraïque du rouge : rouge naissance relié à l'universel principe de vie. Ce rouge déjà présent dans les grottes paléolithiques et néolithiques. Il est encore celui de la mer Rouge, féminin symbolique du ventre maternel où passer de la mort à la vie, de la servitude à la liberté."

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Le bleu.

"Le bleu était absent de l'Antiquité et de la Bible, il fut longtemps une couleur de second plan en Occident. Couleur céleste la plus immatérielle et la plus profonde, la plus froide et la plus pure des couleurs, hors le blanc neutre, il attire vers l'infini. Très discret jusqu'à l'époque carolingienne, il va triompher à partir du XIIème siècle où la quête de la couleur et celle de la lumière vont devenir indissociables. Le bleu de Chartres où Kim En joong perçoit aujourd'hui encore comme un avant-goût du ciel".

 

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Le jaune

"Le jaune en revanche ne disputera jamais au bleu ses profondeurs. Pourquoi le jaune, valorisé dans les cultures non européennes, est-il la couleur la moins aimée en Occident ? Le XIIème siècle l'abandonnera, concurrencée par l'or."

 

Le vert

"Si Kim En Joong le lie directement à la nature... il remonte là à quelques références universelles. Comme le rouge l'est pour le feu et le sang, la lumière pour le blanc, et le noir pour la nuit, la couleur verte est celle de la végétation. (...) Couleur médiane, non violente, paisible dans les traditions romaines, médiévales et pour Goethe tout comme pour les théologiens qui ont codifié les couleurs liturgiques."

 

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Je ne sais Rony si cela répond à ta question

mais c'est ainsi que Chritiane Keller analyse les couleurs

des vitraux

de la basilique Saint-Julien

à Brioude.

Et comme je sais qu'elle connaît bien l'artiste...

Pour ma part je n'ai pas de  compétences ni en peinture ni en Histoire de l'art mais il me semble que ces vitraux non figuratifs sont un lien avec l'invisible, l'indicible, le mystère...

 

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vendredi, 21 janvier 2011

Passage vers un décodage utile...

Passage vers le blogue de Romain, élu lyonnais...

Depuis dimanche, d’aucuns voudraient faire accroire que le Front National a changé, qu’il est désormais rangé des panzers, que la peste blonde a chassé la brune, que nous aurions droit désormais à une version light de Jean-Marie, la gégène en moins, un œil en plus. Par parenthèses, quelle idée tordue d’affubler sa fille du prénom de « Marine » quand on a perdu son propre père en mer, éparpillé par petits bouts, façon puzzle, en taquinant de trop près les colliers de perles de la Kriegsmarine.

 Forcément, du côté hitlérophile de la force, on a sombré dans le déclinisme et on s’indigne déjà de la dérive gauchiste du parti, on crie à l’affadissement des fondamentaux : la fillasse s’est bien gardée des vilénies antisémites, des calembours-sturmfürher et des galéjades nauséeuses de papa.

 Et dans un élan médiatique qui n’est pas sans évoquer celui des ovins sur la route de l’estive, on nous rebat les oreilles avec une prétendue normalisation du Front National, l’avènement d’une extrême droite à visage humain, faisant de Marine Le Pen l’âme repentie des outrances coutumières de son géniteur.

 Et pendant que Marine joue à « Miss Nationale », on a le sentiment que peu nombreux sont les journalistes à l’interroger sur autre chose que son propre plan de communication, la dédiabolisation en sautoir. Peu nombreux semblent être ceux qui interrogent Marine Le Pen sur autre chose que les sujets qu’elle affectionne, masquant de fait l’indigence éclatante et l’opportunisme racoleur de sa pensée économique et sociale, la démagogie atroce qui exsude de ses déclarations

 Sans faire dans l’atavisme de comptoir, le casque d’or de la bien nommée laisse entrevoir de belles mèches brunâtres desquelles se dégagent ce fumet si caractéristique des andouillettes victimes d’une rupture de la chaine du froid.

 Au FN, on a changé la vitrine, on a repeint la façade. Mais l’arrière-boutique est la même. Les fondations idéologiques sont faites du même terreau putride, raciste, antisémite et négationniste dans lequel se vautre l’extrême droite depuis toujours. Elle est l’héritière de son père et jusqu’à preuve du contraire, elle a accepté cet héritage intégralement, sans renonciation, du « détail » à « Durafour crématoire », de la cave au grenier.

 Et à sauter à pieds joints dans le piège d'une prétendue normalisation, nous nous préparons à devoir subir encore une fois les derniers outrages d'un second tour douloureux.

Stéphane Nivet

jeudi, 23 décembre 2010

L'importance du Verbe...

51CPrxDCm7L._SL500_AA300_.jpg"Parle à ceux que tu n'aimes pas..."

c'est le précepte d'un linguiste qu'il justifie ainsi.

Selon Alain Bentolila,

la violence des cités vient de leur langage... qui n'est pas langue.

"La question est celle du langage des cités, que certains qualifient de langues (ils ne reculent devant rien). Je leur réponds que ces langues fonctionnent sur 8 à 10 fois moins de mots que celles que nous utilisons de façon générale. Ces langues de ghettos sociaux ne fonctionnent que dans le ghetto. Elles interdisent à ceux qui les parlent d'en sortir, de confronter leurs idées, d'aller les exposer à l'extérieur. Lorsqu'on en sort, on prend des risques considérables, soit d'être manipulé, soit de sombrer dans la violence, parce que la langue n'est plus là pour faire tampon.

"Parle à ceux que tu n'aimes pas", pour moi c'est la finalité du langage.

Il n'est pas fait pour parler à quelqu'un qui me ressemble, mais à quelqu'un qui est différent de moi. Avec ceux qu'on aime, on a moins besoin de langage, parce que la communion prend le pas sur la communication. Seule la distance nous impose un langage précis, fort, exigeant. La Langue est le dernier recours."

Noël, c'est le Verbe qui s'est fait chair...

Nous qui sommes dans le langage virtuel, souvenons-nous du langage incarné... où je suis peut-être trop restée ces derniers temps, d'où mon éclipse sur la toile...

Bon Noël à vous tous, fête du langage vrai...