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mardi, 01 avril 2008

On a gagné...

Il ne s'agit pas de la dernière victoire de l'OL mais d'une première victoire remportée par le Comoedia

salle de cinéma indépendante de Lyon,

contre le groupe UGC qui avait engagé à son encontre une procédure judiciaire.

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 L'UGC, en effet, avait fermé ce cinéma qui n'était plus considéré comme rentable. Il a été repris et rénové par deux passionnés, Marc Guidoni et Marc Bonny,lui permettant de rouvrir  après d'importants travaux. L'UGC a alors entamé un procès à leur encontre pour avoir gardé le nom d'une part et avoir reçu des subventions d'autre part.

L'UGC vient de perdre et d'être condamné à verser des dommages et intérêts sur la question du nom.

Espérons qu'il en ira de même pour le second procès. 

jeudi, 27 mars 2008

Le cocu qui assume...mal

484514487.jpgLe dernier roman biographique de Jean Teulé ne me paraît pas tout à fait à la hauteur des précédents : Rimbaud, Verlaine et Villon. Mais il met en scène un personnage intéressant, le marquis de Montespan, mari de la favorite de Louis XIV. Après mademoiselle de La Vallière et avant madame de Maintenon qui l'a rendu bigot en fin de vie. Vingt-cinq ans de règne pour la Montespan, pas mal. C'est une très belle jeune femme, la plus belle, quand le roi la rencontre avec une langue de vipère qui lui permettra de dominer la Cour. Le mari est un gascon...très gascon. Droit, honnête, rustique, l'opposé du courtisan. Surtout très, très amoureux de sa femme, à la folie. Quans sa femme s'installe dans le lit du roi, tout le monde félicite de Montespan pour sa chance car c'est la fortune assurée, les plus grands honneurs lui sont promis.  Mais le Gascon a le mauvais goût d'être trop amoureux et va  commettre  les pires excentricités. Dans un premier temps c'est la prison puis la condamnation à l'exil dans son château délabré du Sud-Ouest. Ainsi traverse-t-il la France dans un carrosse noir, drapé de voiles de deuil, surmonté d'immenses cornes de cerf. Puis une cérémonie d'enterrement avec messe de Requiem, cercueil (vide) et tombe pour ensevelir son amour. Ainsi pendant vingt-cinq ans, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, lutte sans  relâche contre celui qui était à l'époque l'homme le plus puissant de la planète.

" ça fait quand même chier de devoir tout payer avec des pièces à l'effigie de l'amant de sa femme. Surtout qu'il est moche ce nain sale.* Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve ?"

Il y laisse tous ses biens, il y laisse la vie.

 * Louis XIV, c'est connu, prenait un bain une fois par an et portait des talons.

mardi, 25 mars 2008

Crève-coeur

Aujourd'hui je vais être obligée de supprimer le lien d'un blogue ami.

C'est un crève-coeur car c'est celui d'un poète, le seul blogue de poésie que je fréquentais car différent de tous ceux que j'ai pu rencontrer jusqu'à ce jour.

Un poète loin de la mièvrerie comme de l'écriture dite automatique ou apparentée. 

Une poésie travaillée, musicale et fluide, sans métaphores vides et inutiles.

Hommage à Aliscan qui s'en va.

J'aimais aussi sa thématique sur le temps, sa sensibilité à l'enfance

-dans ce domaine heureusement il nous reste Bruno-

la sobriété et l'élégance de sa présentation.

Je le regrette, mais je comprends le sentiment d'usure et de lassitude.

Le départ d'Aliscan pour moi renouvelle cette question :

pourquoi bloguons-nous ? 

Pour qui ?

Et pourquoi cessons-nous de le faire ? 

samedi, 22 mars 2008

Leonard Cohen à Lyon et à Nice

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Après quinze années d'absence sur scène, Leonard Cohen sera à Lyon dans le cadre des nuits de Fouvière le 9 juillet 2008.

http://www.nuitsdefourviere.fr/

 

Leonard Cohen aux Nuits de Fourvière le 9 juillet 2008

11 03 2008

Après quinze années loin de la scène, Leonard Cohen a annoncé son retour avec une tournée en Europe et au Canada pour l’été 2008.

Leonard Cohen sera mercredi 9 juillet 2008 à 21h30 sur la scène du Grand Théâtre romain de Fourvière.

Cette annonce a été faite alors que Leonard Cohen faisait son entrée au « Rock and Roll Hall of Fame » à New York le 10 mars 2008. En France, Leonard Cohen se produira également au Nice Jazz Festival le 22 juillet 2008.

L’ouverture des locations pour le concert de Leonard Cohen et pour l’ensemble des spectacles des Nuits de Fourvière 2008 aura lieu le mercredi 26 mars 2008 à 12h.

Il sera également au Paléo, festival de Nyon, en Suisse le 29 juillet.

Révolution, crêpes et nostalgie

"Maintenant on va chez les filles".

Il paraît que c'est ainsi  que tout a commencé.

 Je ne sais pas si en fait c'était en 67 ou en 68.

À Nanterre, je crois que c'était en 67, avec Daniel Cohn-Bendit. Et le mouvement s'est ensuite appelé mouvement du 22 mars. Mais en 68 seulement.

Contexte : à l'époque, les cités universitaires où étaient hébergés les étudiants, non seulement n'étaient pas mixtes, mais les garçons n'avaient pas le droit d'aller dans les chambres des filles et réciproquement.

Quand les étudiants de Nanterre ont donc décidé d'occuper les bâtiments des filles, ils ont en fait plus ou moins été les déclencheurs de mai 68.

Et quand la petite histoire rejoint la grande.

Durant l'année universitaire 67/68, j'étais, avec ma soeur, en "cité U" à Lyon, dans une résidence de filles interdite aux garçons. En mai 68, quand les garçons ont commencé à monter dans nos étages, ma soeur a invité un copain qui est arrivé accompagné d'un ami traînant une guitare, qu'il a grattée toute la soirée sans rien dire. Moi j'avais fait des crêpes. Le joueur de guitare est devenu mon mari, je le connais depuis 40 ans.

Sans le mouvement du 22 mars nous ne nous serions peut-être jamais rencontrés. 

 

http://increvablesanarchistes.org/articles/1968/68_22mars...

 

mais aussi chez Louis-Paul

http://leblogdelouis-paul.hautetfort.com/cette_annee_la_1...

 

 

 

 

 

 

vendredi, 21 mars 2008

Sommet européen au coin du feu

 

 

Retour de Nîmes où j'ai passé trois jours chez une amie.

Magnifique ce TGV qui m'a permis de parcourir en une heure un quart une distance qui nécessite plus de deux heures en voiture, si on respecte la vitesse.

Mistral et soleil, donc un froid que je n'avais pas prévu : je me suis gelée.

Tous vos commentaires à propos des extraits de lettres de mon grand-père montrent à quel point nous sommes sensibles à ces questions de mémoire. Merci l'Europe, c'est pour moi le sentiment qui me domine à l'évocation de ce douloureux passé.

Mon amie, professeur d'Histoire encore en activité, a invité un soir une jeune collègue allemande, enseignant pour une année en France, dans le cadre d'un échange de professeurs.

Conversation passionnante au coin du feu avec cette jeune femme. Malgré son jeune âge, 37 ans, elle nous a dit avoir souffert d'un manque d'identité car, pour elle, l'identité allemande était impossible, trop marquée par un passé honteux et culpabilisant. Elle nous a expliqué qu' on avait pour la première fois sorti les drapeaux allemands sans arrières pensées à l'occasion de la dernière coupe du monde de foot. Quant à mon amie qui se rend régulièrement en Allemagne avec ses élèves, elle est chaque fois sidérée que les lycéens allemands lui demandent si nous, Français, nous leur en voulons encore !

C'est pour moi incroyable que des gens, nés si longtemps après la guerre, aient encore ce genre de préoccupation.

Je pense que nous sous-estimons la souffrance de certains Allemands pour assumer leur passé.

Nos chefs d'Etat successifs ont eu raison de privilégier l'axe franco-allemand et il faut vraiment espérer que cela continue. 

lundi, 17 mars 2008

Hommage à mon grand-père

En ce jour d'hommage au dernier poilu, je pense à mon grand-père, tué au début de la guerre avant la naissance de mon père.

Il était chez les Zouaves, la famille l'appelait Zouzou car il avait fait deux ans de service militaire dans ce régiment à Bizerte. 

Quand il est parti en août 1914, il était marié depuis trois mois et avait 23 ans.

J'ai relu ses deux dernières lettres, l'une à ma grand-mère, l'autre à une tante.

Extraits.

 

28 10 1914

Ma chère Marie

... Ne te fais pas de mauvais sang, jusqu'à présent, je n'ai pas eu froid et il n'a fait que de petites pluies qui du reste ne nous mouillent pas car depuis un mois nous sommes dans des tranchées couvertes, qui nous abritent de la pluie du ciel et de la pluie des obus. Avec ça nous avons des couvre pieds (petites couvertures grises) et nos manteaux et toile de tente que nous utilisons comme couverture. Nous sommes dans des bois et nous nous ennuyons ferme. Comme distraction un obus de temps en temps, une partie de cartes. La nuit, oh! pas toutes, réveil au coup de fusil. On tend l'oreille, le fusil chargé. Si ça vient à droite ou de gauche, rien à faire, ça se rapproche, les balles sifflent au-dessus de nous, feu !! et vas-y, on tue dans un noir d'encre. Cessez-le feu ! On n'entend plus rien, les sentinelles reprennent leur faction et on se recouche.

Voilà la vie.

Le matin, pas tous les jours, il y a les lettres et à ce moment-là je fais des envieux car moi j'en ai toujours grâce à ma chère petite femme que j'aime tous les jours davantage pour son courage à supporter les épreuves de la vie.

Pauvre chérie, quel souci tu as dû avoir jusqu'à maintenant avec la campagne.

(...) Nous pouvons encore être heureux que la guerre ne se passe pas chez nous.

Maintenant que le blé est semé tu seras plus tranquille et le repos t'est nécessaire."

 

L'autre extrait à une tante a été écrit la veille de sa mort.

6 11 1914

Chère tante,

"Je profite d'un moment où les boches ne nous envoient pas d'obus pour, du fond de mon trou, vous écrire 2 mots. Aujourd'hui, temps splendide, ça donnerait envie de regarder la campagne mais si on lève trop la tête, paf ! une balle, ça rend prudent. De notre côté, dès qu'un casque se montre on ne se prive pas de le percer et...ce qu'il ya dessous, les boches ont beau avoir le crâne épais, quand ils sont bien touchés, ça saute comme un couvercle de gamelle. J'en ai vu 2 ou 3 comme ça, c'était pas beau à voir.

(...) Y-a-t-il déjà des blessés à St-Didier ? J'espère que non. Tous les blés sont-ils semés ? Est-ce que mon mulet prenait des allures bourgeoises à la charrue ?

(...)Et vous comment allez-vous ? Bien, j'espère. Surtout pas de mauvaises idées Chère Tante, vous verrez qu'on reviendra. Voici trois mois qu'on est en campagne, et je pense bien que quand on en aura fait autant ça sera fini. Cette guerre à mon avis ne cessera pas par l'écrasement complet d'une armée mais par la misère et la faim dans la population civile. C'est une guerre d' usure et l'allemagne s'usera avant nous.

Après au retour, vous pouvez croire qu'on aura de la joie de revoir ses foyers. En attendant ce jour béni je vous embrasse affectueusement."

 

Il a été tué le 7 novembre 1914.