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jeudi, 07 août 2008

Les JO, enfin

Demain à Beijing la cérémonie d'ouverture.

Nul doute que grâce à Zhang Yimou elle sera somptueuse. Peut-être la plus belle, la plus majestueuse, la plus grandiose qu'il nous sera donné de voir.

Cela sera-t-il suffisant pour calmer les critiques contre la Chine ?

J'en doute.

Pour faire taire l'Ayatollah Robert Ménard ?

Sûrement pas !

Pour moi qui pratique la Chine depuis 12 ans et cinq voyages j'ai vraiment du mal à comprendre cet acharnement médiatique. D'autant plus violent qu'il est motivé par beaucoup d'ignorance. Je ne récuse pas ce qui se dit ou s'écrit sur la Chine, ce que je reproche c'est qu'on nous rebat toujours les oreilles avec les mêmes griefs : ce n'est pas une démocratie.

On oublie déjà que les Chinois, dans leur grande majorité, n'ont jamais aussi bien vécu qu'aujourd'hui. Je défie quiquonque de me situer une période de l'Histoire chinoise où le peuple aurait mieux vécu !

Peut-être sous la courte et unique République ? période de Sun Yat Sen ?

Durée : trois mois !

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Pas sous les différentes dynasties, pas sous Mao.

Le problème, avec la Chine, relève de la traditionnelle vision de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. Ceux qui connaissent cette nation-continent (qu'il serait particulièrement stupide de comparer à la France) voient les progrès accomplis, ceux qui la connaissent mal ne considèrent que ce qui manque.

Quelle illusion de croire que les Chinois vivraient dans l'enfer d'une dictature et les Européens au paradis de la Liberté.

Nous nous prélassons avec complaisance dans le bain tiède de notre pseudo démocratie alors que,

pour la grenouille,

la température continue de monter.

Quelle Liberté pour ce jeune couple français qui se voit refuser un prêt parce que des banquiers américains ont joué à la roulette avec l'argent des pauvres ?

Nous n'avons plus de marche de manoeuvre, plus d'autonomie véritable.

Liberté pauvre... Certes, le droit d'ouvrir notre gueule... Le fameux "cause toujours"...

Mais surtout je voudrais qu'on considère la question des Droits de l'Homme telle que nous la vivons aujourd'hui, ou plutôt ce que nous en avons fait.

Nous sommes devenus des donneurs de leçons.

Très forts pour stigmatiser les manquements dans le monde entier

moins efficcaces pour les améliorer chez nous.

Pourtant nous sommes en démocratie, nous avons la Liberté de le faire...

Je ne dresse pas la liste, tout le monde la connaît.

Cela me rappelle d'autres temps, ceux où les missionnaires chrétiens, sincères, allaient convertir pour leur bien, d'autres nations. Les laïques n'étant pas en reste. Jules Ferry n'a-t-il pas justifié la colonisation, convaincu qu'il était que les peuples dans l'obscurantisme devaient bénéficier de la philosophie des Lumières ?

Pour ma part, demain je regarderai la cérémonie d'ouverture en me réjouissant de la fierté légitime du peuple chinois.

Et pour les jeux, j'ai déjà mon favori.

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lundi, 04 août 2008

Rock dans les alpages

800px-Habere_Poche.JPGAlpages de mon enfance que j'ai toujours connus.

C'est là, à Habère-Poche, que mes enfants et aujourd'hui ma petite-fille, ont appris à skier.

Cette station dite de moyenne montagne, au coeur de la Vallée Verte, au-dessus de Thonon-les-Bains,est dynamique et chaleureuse.

L'été, j'avais entendu parler de son festival de rock, Rock'en poche

mais pour moi j'imaginais qu'on en était restés

"Dans un coin perdu de montagne

Un tout petit savoyard

chantait son amour dans le calme du soir...."

au mieux je supposais des groupes de rock locaux, ceux qui font danser les jeunes le samedi soir

donc je ne connaissais pas ce festival de rock dont c'était pourtant  la 17ème édition.

LESHABERES-OFFRESPE-VVRKNP-0001.jpg Or, cette année, alors que j'attendais chez le boucher qu'on me serve mes grillades pour le barbecue, mes yeux rencontrèrent l'affiche du programme

et je faillis en choir de surprise

Les Têtes Raides

au programme.

De retour à la maison j'informe ma nièce, fan de ce groupe

et très vite la décision est prise : on y va.

Évident pour ma nièce, trentenaire, mais moi : allais-je traîner mes 60 piges dans ce rassemblement de d'jeunes !! Mon mari ? Très tenté...Même le beauf était partant.

Nous nous sommes donc embarqués.

Organisation remarquable,

parking au bas  de la piste où on arrive en ski

navette jusqu'au lieu des scènes

coincées entre arrivée et départ de télésiège.

Bien sûr pas question d'être dans l'espace devant la scène là où on danse en levant les bras

discrètement nous nous sommes hissés sur un talus, un peu à l'écart, dominant le spectacle et protégeant nos oreilles de sexas.

Car très, très peu de babyboomeurs !

Pour les Têtes Raides il fallait attendre !

Découverte d'un groupe qui m'a bien plu : Moriarty

Plus folk que rock d'ailleurs, avec une chanteuse dont la voix est superbe, chaude et rauque, assez jazz.

Groupe suivant, franchement j'ai subi en me félicitant d'être loin de la scène.

Pilonage du vrai rock, bien hard, rock de garage il paraît que ça s'appelle.

Un chanteur tout de blanc vêtu, avec un joli jeu de jambes mais lassant dès le second morceau. A la fin se jetant dans la foule comme une star. Bof!!!

Enfin Les Têtes Raides

très attendus et réclamés.

Je ne sais pas si vous connaissez ce groupe,

Fantastique !

Très engagé mais surtout offrant un spectacle et une palette musicale aussi riche l'un que l'autre.

Ce sont eux qui ont, entre autre, redonné une nouvelle vie à l'accordéon déringardisé.

Mais c'est du rock, du bon et du vrai, qui fait vibrer autant par les rythmes, les jeux de scène et de  lumière

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que par le texte des chansons. "Ginette", leur tube une des plus anciennes, mais aussi "Expulsez-moi" chanson phare de leur dernier album.
J'adore ce groupe, poétique, libertaire qui prend la relève de tous les grands contestataires de la chanson française.
Evidemment, de nombreux rappels.
Après eux nous sommes partis
descente à pieds dans la nuit, nous n'avons pas attendu la navette.

J'avoue que cette virée en d'jeunie, en touriste, m'a bien revigorée, autant que l'air des alpages.

 

Cadeau de retour...

Au retour de vacances, je découvre la page d'accueil de Hautetfort...

 

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Un blog qui regroupe deux activités indissociables selon Sandra, (comme son nom l'indique) : la popote et le potager. Dans un premier temps, on cultive ses légumes (de manière naturelle) et ensuite on les cuisine !

 

Peut-être parce que j'ai râlé contre les VIB...

Merci à Rony et à Louis-Paul de me l'avoir signalé

 

et je suis surtout très honorée d'être en compagnie de Fulmar,

le scientifique...ça m'impressionne ! 

J'en profite pour vous recommander la lecture de ses billets sur l'Ibis Sacré. 

vendredi, 18 juillet 2008

Être ou se sentir coupable

Demain je retourne à Allinges, le berceau de nos familles à mon mari et à moi.

Jusqu'à ce jour Allinges c'était ça :

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Mais depuis quelques semaines c'est devenu le lieu de la tragédie.

Très touchée d'apprendre le suicide du prof  de Margencel ce matin.

D'abord parce que l'un de mes frères connaît bien son épouse, très impliquée au bureau de l'École de Musique du secteur

mais aussi parce que c'est un collègue, passionné de son métier.

Qu'on pense à lui toutes les fois où on critique les enseignants. 

Il  se trouve aussi que pour d'autres raisons je me pose la question de la culpabilité

ou plus exactement "être ou se sentir coupable".

J'avais déploré la sévérité de la justice à l'égard du malheureux chauffeur responsable de l'accident. Je me demande aujourd'hui si, d'une certaine façon, cette sanction ne l'a pas protégé du sentiment de culpabilité. C'était la société qui le désignait comme tel, se désigner soi-même comme coupable est infiniment plus destructeur. On ne peut rien faire pour quelqu'un qui se sent coupable sans raisons objectives. Essayer de le raisonner, ce qu'a fait bien sûr l'entourage de l'enseignant, ne peut qu'aggraver ce sentiment par l'incompréhension.

Un autre exemple m'occupe l'esprit actuellement.

Ce matin je suis allée fleurir la tombe du meilleur ami de mon plus jeune fils.

Il y a dix ans, le 13 juillet 1998, lui et ses amis fêtaient et leur réussite au Bac et la victoire de la coupe du monde.

Pour une raison que nous n'avons jamais connue, mon fils et deux de ses amis sont partis en voiture avec un copain plus jeune qui avait emprunté la voiture de son père en vacances, alorsqu'il n'avait pas le permis de conduire et pratiquait la "conduite accompagnée".

Accident, Jérémie est mort sur le coup.

Au procès, aucune charge n'a été retenue contre le jeune conducteur qui était mineur alors que ses passagers étaient majeurs.

Ses parents se sont démenés, faisant valoir entre autres, son profil d'élève brillant. Il a passé son permis normalement, l'âge de dix-huit ans à peine atteint. Nous avons su qu'il était entré dans une école d'ingénieurs puis nous l'avons perdu de vue.

Souvent je pense à lui et me demande si l'absence de sanction ne l'a pas, en fait, chargé moralement beaucoup plus que ne l'aurait fait une sanction symbolique. 

Désolée de partir sur une note triste mais c'est vous qui en avez parlé les premiers ! 

Heureusement, il reste les enfants, sourires de l'avenir.

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JE REVIENS LE 4 AOÛT. 

 

 

jeudi, 17 juillet 2008

Parce qu'on a toujours envie d'y croire...

6.jpgQue l'on soit amateur des spectacles sportifs ou non, on a tous une histoire  d'amour avec le Tour de France. Il fait partie de notre patrimoine, de notre imaginaire collectif...

Célébré en 1957 par Roland Barthes dans "Mythologies" il a un caractère sacré. Les coureurs deviennent des dieux. Ils sont propulsés par un élan surhumain que Barthes appelle le jump.

Mais déjà en 1957

"Il y a une affreuse parodie du jump, c'est le dopage : doper le coureur est aussi criminel, aussi sacrilège que de vouloir imiter Dieu ; c'est voler à Dieu le privilège de l'étincelle. Dieu d'ailleurs sait alors se venger : le pauvre Malléjac le sait, qu'un doping provocant a conduit aux portes de la folie (punition des voleurs de feu). Bobet, au contraire, froid, rationnel, ne connaît guère le jump : c'est un esprit fort qui fait lui-même sa besogne ; spécialiste de la forme, Bobet est un héros tout humain, qui ne doit rien à la surnature et tire ses victoires de qualités purement terrestres, majorées grâce à la sanction humaniste par excellence : la volonté. Gaul incarne l'Arbitraire, le Divin, le Merveilleux, l'Élection, la complicité avec les dieux ; Bobet incarne le Juste, l'Humain, Bobet nie les dieux, Bobet illustre une morale de l'homme seul. Gaul est un archange, Bobet est prométhéen, c'est un Sisyphe qui réussirait à faire basculer la pierre sur ces mêmes dieux qui l'ont condamné à n'être magnifiquement qu'un homme."

Dans Courrier International, l'interview intéressante issue de  DER SPIEGEL, d'un philosophe allemand passionné de cyclisme. Peter Sloterdijk a gravi le Ventoux à vélo. Il avait  60 ans.

Voilà ce qu'il dit du dopage.

"Depuis que je fais moi-même du vélo, je sais qu'il est impossible qu'un coureur fournisse pendant les six heures d'une étape de montagne une puissance moyenne de 280 watts à chaque coup de pédale, avec des pointes de 450 watts et plus dans les cötes très raides. D'un point de vue purement  physiologique, ce n'est pas possible sans recourir à des substances chimiques. Si l'on exclut l'idée du dopage, on exclut du même coup  celle de performances de pointe."

 Ne vaudrait-il pas mieux légaliser le dopage en contrôlant les produits les plus dangereux ? Ne sommes-nous pas en pleine hypocrisie ?

Peter Sloterdijk ajoute : "Le cyclisme ressemble structurellement au catholicisme : il ne peut survivre sans un minimum d'hypocrisie. Une réforme du Tour de France est impensable parce qu'on devrait envoyer dans la course des coureurs totalement à jeun et ils ne seraient pas à la hauteur. Le Tour est un des rares mythes du XXème siècle qui, récemment encore, arrivait à foctionner plus ou moins bien."

Moi comme chaque année je regarderai les étapes des Alpes qui m'ont toujours enchantée... 

jeudi, 10 juillet 2008

Soirée avec Leonard Cohen

Pour Louis-Paul

 

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Les nuits lyonnaises aiment la musique folk américaine. Soirée douce hier à Lyon pour accueillir Leonard Cohen comme l'an dernier Joan Baez.

Le grand théâtre de Fourvière était archi plein, les places s'étant vendues en quelques heures. Encore merci à Fauvette qui m'a donné l'info à temps.

Un grand monsieur hier soir sur scène qui nous a offert trois heures de concert tant les rappels ont été nombreux auxquels il a répondu. Costume sombre et chapeau pour lui et ses musiciens. La voix est restée belle, grave et forte. Pour chanter il se ramasse sur lui-même, concentré à l'extrême, parfois à genoux. Un choeur avec trois jeune femmes, deux alti et une soprane. Des voix de jazz et de goespel.

Concert très riche avec un registre musical très ouvert. Il a repris ses grands succès folk et anciens comme Bird on the Wire ou Suzanne mais aussi des chansons plus rock ou jazz. Un orchestre varié, plusieurs guitares, deux claviers, un saxo... Des jeux de lumière sublimes.

Mais surtout un homme d'une grande densité humaine, sobre, juste. Bien sûr à l'attendre on ne peut se défendre de la nostalgie... le temps qui est passé, une autre époque. Mais à voir un public toutes générations confondues c'est réconfortant car tout n'a peut-être pas autant changé que ça. 

 

Leonard Cohen sera à l'Olympia fin novembre et moi je pars en Haute-Savoie jusqu'au 19 juillet.


 

mercredi, 09 juillet 2008

Le livre menacé

J'ai reçu l'information de mon ami Ashab le libraire.

La loi Lang, votée en 1981 et qui garantissait  aux professionnels du livre un prix de vente minimum, est menacée par des amendements parlementaires débattus au parlement. Encore un coup qui risque de se faire en douce à la faveur des vacances.

Un site pour défendre les livres.

  http://pourlelivre.wordpress.com/