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jeudi, 25 juin 2009

Les voix d'anges

Quand je parle des voix d'anges des religieuses bénédictines, ce n'est en aucun cas une métaphore.

C'est réel.

Pendant deux jours, à raison de quatre offices par jour,  j'ai vraiment été transportée dans un ailleurs que la ferveur populaire appelait autrefois le ciel.

Comment les qualifier autrement ?

Rien à voir avec les voix travaillées des chanteuses d'art lyrique que, pour ma part, j'admire d'un point de vue esthétique mais qui ne me procurent aucune émotion particulière.

Les voix des moniales, qui travaillent  le chant elles aussi, sont pures, limpides, souples, fermes. Elles chantent presque exclusivement des Psaumes, en français, et c'est une merveille de lire ces textes magnifiques portés par des voix d'anges. Les musiques, oeuvres de compositeurs de chants  sacrés ont été créées exclusivement pour elles. J'aime particulièrement les échanges ou dialogues entre la schola (trois ou quatre solistes de registres différents) et le reste du choeur. J'ai quand même noté que les plus âgées ne chantaient plus, peut-être pour ne pas briser le pur cristal de cette musique céleste.

Deux jours hors du monde

Deux jours hors du monde. À tel point qu'à l'heure à laquelle j'écris je ne connais toujours pas le nouveau casting élyséen. Sauf Frédéric Mitterrand dont je ne comprends pas qu'il ait pu quitter la villa Médicis pour venir dans cette galère.

Bon vent à lui. 

Mais vous, si  vous cherchez un chemin d'intériorité, les voix des moniales peuvent vous y conduire.

lundi, 22 juin 2009

Recueillement

Les deux jours à venir chez les bénédictines de Pradines.

 

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Ces femmes aux voix d'anges. On peut aimer pareillement le Che et les moniales (pour ceux qui en douteraient !)

Mais si vous préférez des religieuses actives, c'est ICI.

dimanche, 21 juin 2009

Comme le monde serait triste...

"Comme le monde serait triste sans l'odeur des confitures."

Georges Duhamel

IMGP1515.JPGà Cathy

car les confitures et nous deux c'est une longue histoire.

Histoire d'enfance bien sûr mais aussi histoire de notre rencontre.

"La confiture qui dégouline" des frères Jacques sur un blogue ami malheureusement devenu silencieux. 

J'aime les confitures, les faire plus que les manger. Les pots alignés sur des étagères rassurent sans doute l'ancestral réflexe de fourmi satisfait par  la vue des conserves qu'on fait soi-même.

"La réalisation des confitures maison relève d'un réflexe archaïque : constituer des réserves pour la mauvaise saison en évitant de perdre les fruits que le plein été a donné en abondance." Marie-Paule Bernardin

Et cette année les fruits sont excellents.

La confiture est encore une affaire de femmes. Je connais beaucoup d'hommes aimant cuisiner, quelques uns bons pâtissiers mais aucun "confiturier". Pourtant il paraît qu'il y viennent. 

La confiture était autrefois essentiellement un dessert et c'est seulement depuis une période récente qu'elle est devenue  cette douceur du petit matin qui vous fait oublier celle de la couette, durant ces terribles matins d'hiver. La perspective du bol de céréales à l'anglo-saxonne n'aurait certainement pas le même pouvoir pour me tirer hors du lit. 

Dans un de mes livres de chevet,

resize.php.jpegcertainement le plus intéressant et le plus complet concernant les confitures,

que je lis par plaisir plus que par nécessité,

Marie-Paule Bernardin écrit :

"La justification de cette tâche ne réside pas dans l'économie, de temps ou d'argent. C'est aujourd'hui moins une simple activité ménagère qu'une création artistique. Car peu de travaux domestiques procurent autant de satisfaction, et ce plaisir si particulier qui tient à on ne sait quoi : les fruits qui macèrent dans la cuisine, l'éclat de la bassine en cuivre, le parfum qui persiste longtemps dans la maison, la couleur des fruits dans la transparence des verres, la fierté d'offrir ses propres confitures..."

Et elle conclut

"Faire des confitures, c'est la fête, et toute l'année, pas seulement en été."


samedi, 20 juin 2009

Absentéisme n'est pas absence

à Laurence, réponse à un de ses commentaires.

Petit mea culpa : je visite moins vos blogues.

Vraiment indépendant de ma volonté. Mais je rattraperai mon retard, c'est promis.

Il y a d'abord eu le retour de l'Homme qui a interrompu le tissage de ma tapisserie blogueuse. Pas forcément désagréable mais, retour à l'ordre. On se met à table avec quelque chose dans l'assiette.

Puis c'est la saison des grandes transhumances qui a commencé. Lyon est une ville merveilleuse à vivre mais qui a cette fâcheuse position : entre Paris et la grande bleue (ou les Cévennes, peu importe !)

Depuis quelques semaines je sers de relais de poste, fais et défais des lits ! Sympathique sans doute. On me le dit : tu as de la visite. Oui, tant que je suis en capacité de tenir gargote, mais quand je radoterai dans mon fauteuil roulant les arrêts seront-ils aussi nombreux ? Que j'envie un certain qui profite de Lyon durant la saison des activités intéressantes et se retire dans sa campagne pour s'en reposer le reste du temps.

Il y a aussi les confitures... ce sera l'objet d'un autre billet.

Donc vous me savez confuse, tout rentrera dans l'ordre dans quelques semaines j'espère !

mardi, 16 juin 2009

Le poète et le rebelle

à Louis-Paul

amicale complicité autour d'un modèle de sa jeunesse.

Retour sur René Depestre. Pourquoi ce poète est-il moins connu qu'Aimé Césaire ?

Serait-ce parce qu'il a consacré un certain nombre d'années de sa vie à la Révolution cubaine ?

René Depestre est parti à Cuba en 1959, invité par Che Guevara. Il y resté jusqu'en 1971, date à laquelle il s'est fait chasser par le régime castriste.

 

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"Nous avons rêvé puis dérêvé, chanté, puis désenchanté. Espéré,et souvent désespéré. Amères sont les routes du reflux. Plus amer encore ce carrefour où se croisent les routes du reflux et les chemins de l'exil. Haïti n'est pas libre. René vit à Cuba."

Claude Roy  

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Testament d'Ernesto Guevara de la Serna

Jeune homme en colère il rêva un soir
d'un Ave Maria plus vaste que la mer ;
un grand grand chambardement général du monde
pour l'ensoleillement de l'homme par l'homme.

Long reste le temps du Che dans l'homme,
long le fleuve, longs le sillon et le chemin
qui attendent les semences, long
le pas marin de l'Ulysse assassiné,
long le temps végétal qui avance
dans la forêt inconnue.

Tout en cet homme était mouvement,
explosion de sève et de volonté :
à nos portes chaque matin,
il mettait son odeur de café fort,
au grand besoin de sa lumière
nous attendait dans l'arche des soirs,
alors que son orient de sel chantait
tout en haut de nos vagues.
Il aura parlé plus haut
que les scandales du tout-fric,

plus haut que les actions achetées
 sur la santé des arbres et des enfants.
Il a parlé plus haut
que nos orgies boursières
plus haut que les vieilles hontes
qui grattent le ciel de nos stupres.

Il a parlé plus haut
que le tohu-bohu des péchés capitaux,
plus haut que le boucan des fraudes
et des trafics aux mille pattes.

Il a parlé plus haut
que les animaux de proie qui broutent
l'herbe folle de nos histoires d'achats et de ventes.

 
L'homme a laissé son herbe à tous les maux,
son étoile sans cap d'azur et sans boussole.
Par les larmes et le sang qui courent
qui osera la porter en croix sur son dos ?
Long reste le bras du Che dans l'histoire,
long le banian qui multiplie la plus vive
des sept utopies de son sang.
Long le rocher où son destin de fleuve est enchaîné.
Long le silence de mort où son rêve échoue
à mettre sur pied l'homme du XXIè siècle,
encore plus long l'adieu au songe du frère
qui dévale à pic le puits de nous-mêmes
René Depestre
1967

Deux photos de Santa Clara, ville conquise par le Che qui a vaincu les troupes de Battista en faisant dérailler leur train. La statue est celle de son Mémorial et la dernière photo celle du passage à niveau où s'est passé l'événement.
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vendredi, 12 juin 2009

Rome, changement de regard...

Rome avec le regard de kl loth ou celui de Frasby...

Photos prises pour vous, mes belles...

Si on regarde bien, ce premier tag serait l'oeuvre de nostalgiques du fascisme. "Duce" sur la gauche. Dans un quartier résidentiel, tout près des thermes de Caracalla.

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Je n'ai emprunté le métro qu'une fois, tout le reste pedibus
en baskets et sans talons-aiguilles.
Les rames étaient entièrement tagguées : volonté de la société des transports en commun romains ?

jeudi, 11 juin 2009

Ville éternelle

On ne raconte pas Rome, d'autant que j'y suis restée si peu de temps.

Très étonnée de prime abord car je m'attendais à découvrir une grande ville trépidante comme Milan que je connais bien. Étonnée donc par cette  grande ville aux allures provinciales, un peu comme Lyon, ayant assez peu le visage d'une capitale.

J'ai été séduite plus que tout par la ville antique, avec  l'impression de retrouver mes versions latines sur lesquelles j'ai pourtant sué péniblement. Le S.P.Q.R    (Senatus Populus Que Romano) m'a presque tiré des larmes... et pourtant j'en ai visité des ruines romaines, dans des pays très différents, mais ici on est au coeur même de notre identité. J'ai été  également très sensible au charme romantique des ruines et là, c'est Chateaubriand que j'ai retrouvé.

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"Rien n'est comparable pour la beauté aux lignes de l'horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent. Souvent les vallées dans la campagne prennent la forme d'une arène, d'un cirque, d'un hippodrome ; les coteaux sont taillés en terrasses, comme si la main puissante des Romains avait remué toute cette terre. Une vapeur particulière, répandue dans les lointains, arrondit les objets et dissimule ce qu'ils pourraient avoir de dur ou de heurté dans leurs formes. Les ombres ne sont jamais lourdes et noires ; il n'y a pas de masses si obscures de rochers et de feuillages, dans lesquelles il ne s'insinue toujours un peu de lumière. Une teinte singulièrernent harmonieuse marie la terre, le ciel et les
eaux : toutes les surfaces, au moyen d'une 
gradation insensible de couleurs, s'unissent par leurs extrémités, sans qu'on puisse déterminer le point où une nuance finit et où l'autre commence. Vous avez sans doute admiré dans les paysages de Claude Lorrain cette lumière qui semble idéale et plus belle que nature ? Eh bien, c'est la lumière de Rome !"

Lettre sur la campagne romaine

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"tout porte à Rome l'empreinte de la durée : j'ai vu la carte de la ville éternelle tracée sur des rochers de marbre du Capitole, afin que son image même ne pût s'effacer."

Les Martyrs

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Rome de la Dolce Vita soluble dans la Ville éternelle ? Certainement pas, complice plutôt.

 

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Mais comment font-elles, les belles romaines, pour déambuler ainsi chaussées sur les pavés ? à les croiser, on se sent mal à l'aise dans ses baskets de touristes. Nous nous sommes d'ailleurs promis, avec d'autres compagnes de voyage, de revenir entre femmes juste pour faire les élégantes.

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Mais il est vrai que parfois l'accident est inévitable et que la malheureuse chaussure se retrouve blessée et abandonnée au voyeurisme d'une touriste étrangère qui se dit : "il y a une justice."
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Bien sûr, vous devez penser que j'ai vu la ville par le petit bout de la lorgnette et vous préféreriez que je vous raconte mon extase à la chapelle Sixtine : mais extase il n'y pas eu, juste le souci de ne pas m'évanouir dans la foule : la contemplation du plafond de Michel-Ange en a été perturbée.

J'ai aimé aussi la villa Médicis, cette France au coeur de Rome avec bien sûr un brin d'envie sous les fenêtres de Frédéric Mitterrand et des 26 pensionnaires privilégiés qui occupent les lieux.

 

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Ravie aussi de découvrir que l'acanthe n'était pas qu'un motif décoratif des chapiteaux de temples grecs mais aussi une très belle fleur. Sauvage qui plus est. Oui, vraiment le petit bout de la lorgnette.

 

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